Lexique juridique

Wiki»Legal Lexikon»Strafrecht»Société défaillante

Société défaillante

Société défectueuse – Définition, conséquences juridiques et liquidation

La société défectueuse est un concept juridique d’importance pratique en droit des sociétés, qui régit les conséquences légales d’une constitution de société invalide ou entachée de vices. Elle soulève la question de savoir comment une société doit être traitée lorsqu’après sa création des défauts apparaissent dans l’acte de constitution ou le contrat de société. En droit allemand, cela a conduit au développement au fil du temps de la théorie dite de la société défectueuse, dont les principes ont également été adoptés dans la jurisprudence et la doctrine d’autres ordres juridiques.


Notion et naissance de la société défectueuse

La société défectueuse naît typiquement lorsqu’un contrat de société serait normalement nul en raison d’un vice de consentement, de contenu ou de forme, mais que la société est néanmoins mise à exécution par les parties et traitée comme existante pendant un certain temps. Malgré le défaut juridique, un lien de fait existe entre les associés et des relations de droit des sociétés sont entretenues.

Cas d’application classiques

  • Vice de forme : L’acte notarié obligatoire pour la création d’une GmbH a été omis.
  • Violation de la loi : Des interdictions légales en matière de création d’une structure sociétaire sont enfreintes (par ex. contournement interdit par l’article 134 BGB).
  • Vices de consentement : Un contrat de société est conclu, par exemple, sous l’effet de la tromperie ou de la menace.

Distinction avec d’autres formes sociales

La société défectueuse se distingue tant de la société dite de fait, où aucun contrat de société valable n’existe, que de la société fictive, qui n’a été constituée qu’en apparence. La différenciation dépend des vices présents et de la manière dont la relation sociale est effectivement exécutée.


Conséquences juridiques du vice

La question centrale concernant la société défectueuse est de savoir comment gérer les conséquences du vice sur la relation sociale et sa dissolution.

Nullité et rétrocession

Selon le droit commun des contrats – notamment l’art. 142 BGB (effet rétroactif de l’annulation) et l’art. 812 BGB (enrichissement sans cause) –, la constatation d’un vice entraîne en principe la nullité du contrat et une rétrocession selon le droit de l’enrichissement.

Théorie de la société défectueuse

En s’écartant de ces principes, la jurisprudence allemande – principalement la Cour fédérale de justice – a développé la théorie de la société défectueuse. Selon cette théorie, une société déjà exécutée ne peut être dissoute ou rétrocédée avec effet rétroactif que si aucun intérêt particulièrement digne de protection ne s’y oppose.

  • Effet ex nunc : La société est considérée comme valable malgré son vice jusqu’à la revendication du défaut. Les conséquences juridiques ne s’appliquent que pour l’avenir, au lieu d’une nullité rétroactive (ce que l’on appelle l’effet ex nunc).
  • Principe de protection : En priorité, il convient de prendre en compte les intérêts pratiques liés à la société ainsi que la protection des associés et des créanciers.
Limites de la théorie

La rétrocession dans les relations avec les tiers est exclue en particulier si la société défectueuse a déjà participé aux échanges juridiques et que les intérêts des créanciers sont en jeu. La théorie ne s’applique pas en cas de violation grave de la loi, par exemple en cas de nullité pour contrariété aux bonnes mœurs ou pour une infraction pénale.

Dispositions spéciales en droit des sociétés

Les réglementations spéciales de la loi sur la société à responsabilité limitée (GmbHG), de la loi sur les sociétés anonymes (AktG) ainsi que pour les sociétés de personnes (GbR, OHG, KG) contiennent des considérations spécifiques concernant la défectuosité des contrats de société, notamment en cas de vices de forme, de vices de consentement et d’erreurs lors de la constitution.


Liquidation des sociétés défectueuses

Liquidation et résolution

En cas de dissolution d’une société défectueuse, la répartition s’effectue en principe selon les règles du droit des sociétés. La dissolution suit la même procédure que pour une société valable : liquidation, réalisation de l’actif social et répartition du produit de liquidation entre les associés selon leur part.

Droits à l’indemnité

Les associés ayant adhéré à la société de manière défectueuse bénéficient généralement, dans le cadre de la répartition, d’un droit à une indemnité sociétaire. La rétrocession selon le droit de l’enrichissement n’est retenue que dans des cas exceptionnels.


Protection des tiers en cas de sociétés défectueuses

Les intérêts des créanciers sont particulièrement protégés : ils doivent pouvoir compter sur le maintien (temporaire) des rapports sociaux, même si une erreur existe dans le contrat de société. La théorie de la société défectueuse empêche ainsi une annulation rétroactive qui pourrait léser les créanciers.

Contractants et relations avec des tiers

Les tiers dans les échanges juridiques peuvent exercer des droits contre la société comme s’il s’agissait d’une société régulièrement constituée, sauf circonstances particulières qui s’y opposent.


Société défectueuse dans le contexte international

Dans d’autres systèmes juridiques européens également, on trouve des constructions comparables visant à tenir compte de sociétés existant de fait mais entachées de vices juridiques, bien que la justification doctrinale et les conséquences juridiques concrètes varient au cas par cas.


Résumé et importance

La société défectueuse constitue un instrument essentiel de protection des transactions en droit des sociétés. Elle évite que des relations sociales soient immédiatement nulles en présence de vices de constitution ou de contenu, ce qui créerait des incertitudes économiques et juridiques pour les associés et les créanciers. L’application des principes de la société défectueuse suppose toutefois que les vices n’enfreignent pas les principes fondamentaux de l’ordre juridique, que la société ait effectivement participé à la vie juridique et qu’aucune disposition légale prioritaire ne s’y oppose.


Bibliographie complémentaire

  • Münchener Kommentar zum BGB, volume 2, droit des sociétés, édition actuelle
  • Ulmer/Habersack/Löbbe, GmbHG, édition actuelle
  • Palandt, Code civil allemand (BGB), droit des sociétés, édition actuelle

Remarque : Les conséquences juridiques spécifiques de la défectuosité d’une société dépendent de la forme sociale concernée, du vice constaté et des intérêts de tiers, et doivent toujours être appréciées au cas par cas.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les conséquences juridiques d’une société défectueuse en droit allemand ?

En droit allemand, l’existence d’une société défectueuse implique que, malgré le vice attaché à la fondation de la société (par exemple vice de forme, incapacité juridique d’un associé ou interdiction légale), une relation effective de société entre les parties est considérée comme valable dès lors que des intérêts dignes de protection l’exigent. L’annulation rétroactive de la société, comme pour d’autres actes nuls, n’intervient généralement pas. Au contraire, la structure sociale se maintient jusqu’à la dissolution et à la liquidation, de sorte que les droits des associés sont en principe traités comme dans une société valablement constituée. Cela répond à la fois à l’exigence de protection de la confiance et à la sécurité des transactions. Toutefois, l’application de ces principes est limitée aux sociétés de personnes et est généralement exclue pour les sociétés de capitaux, où des règles de constitution impératives existent.

Dans quels cas le concept de société défectueuse s’applique-t-il ?

Le concept de société défectueuse s’applique lorsqu’un contrat de société a bien été conclu, mais qu’il présente un vice juridique qui entraînerait normalement la nullité selon les règles générales. La situation typique concerne la création d’une société civile (GbR), d’une société en nom collectif (OHG) ou d’une société en commandite (KG) : il y a une activité qui semble régulière vis-à-vis des tiers, mais le contrat de société comporte par exemple un défaut de forme ou viole une interdiction légale. Dès que la société agit vers l’extérieur et que des intérêts dignes de protection d’associés ou de tiers sont concernés, le concept de société défectueuse entre en jeu. Ceci vise à prévenir des conséquences préjudiciables pour la sécurité juridique ou les intérêts patrimoniaux des parties.

Quelles sont les conditions pour admettre l’existence d’une société défectueuse ?

Pour admettre l’existence d’une société défectueuse, il faut tout d’abord que les parties aient conclu un contrat de société, lequel serait toutefois annulable ou nul en raison d’un vice juridique comme une irrégularité de forme, l’incapacité d’une partie ou une interdiction légale. Malgré ce vice, la société doit avoir exercé effectivement une activité juridique, c’est-à-dire qu’elle doit être apparue extérieurement comme une entité sociétaire. Il faut en outre un intérêt digne de protection, qu’il soit celui d’un associé ou d’un tiers, qui s’oppose à la nullité rétroactive. Dans ces cas, la société doit subsister comme valablement constituée jusqu’à sa dissolution et liquidation. La société défectueuse suppose donc une relation d’obligation continue relevant du droit des sociétés et une exécution effective dans les échanges juridiques.

Quelles différences entre société défectueuse et société fictive ?

La société défectueuse ne doit pas être confondue avec la société fictive. Dans la société défectueuse, il existe un véritable consentement à la fondation, lequel est cependant affecté par un vice ; dans la société fictive, un tel consentement à la création fait défaut chez au moins un participant. Une société fictive apparaît lorsque l’impression d’une société est donnée extérieurement alors qu’en réalité aucun contrat social valable n’existe ou qu’un des participants n’agit pas dans un esprit de société. Dans de telles situations, le contrat social est en principe traité comme un acte nul, de sorte que – contrairement à la société défectueuse – le dispositif protecteur de la société défectueuse ne s’applique pas.

Quelles sont les conséquences du principe de la société défectueuse sur les actes juridiques déjà conclus ?

Le principe de la société défectueuse implique que tous les actes juridiques accomplis en exécution du contrat social sont considérés comme valables, même si ce contrat est frappé d’un vice. Cela concerne avant tout les contrats avec des tiers, mais aussi entre associés. Une nullité rétroactive du contrat social aurait pour effet d’annuler toutes les opérations sociétaires, engendrant des incertitudes juridiques et économiques majeures. Le maintien de la société conduit donc à reconnaître la validité de ses actes jusqu’à la liquidation et la résolution régulières.

Des mineurs ou des personnes incapables juridiquement peuvent-ils conclure valablement une société défectueuse ?

En principe, les mineurs ou autres personnes incapables juridiquement ne peuvent conclure de contrat de société valable, faute de capacité de contracter. Si, toutefois, une société se forme de manière effective avec leur participation et que celle-ci a déjà été exécutée, le mécanisme de la société défectueuse ne s’applique pas dès lors que l’intérêt de protection du mineur ou de la personne incapable prime. Ce principe de protection prévaut généralement sur l’intérêt à la continuation de la société. Ce n’est qu’à titre exceptionnel, par exemple avec l’autorisation expresse du représentant légal ou du juge des tutelles, que le mineur peut être valablement associé d’une société défectueuse.

La société défectueuse s’applique-t-elle aux sociétés de capitaux (par exemple la GmbH ou l’AG) ?

En droit allemand, le concept de société défectueuse ne s’applique pratiquement qu’aux sociétés de personnes, telles que la société civile (GbR), la société en nom collectif (OHG) et la société en commandite (KG). Pour les sociétés de capitaux comme la société à responsabilité limitée (GmbH) ou la société anonyme (AG), ce mécanisme ne s’applique pas. Cela tient au fait que des exigences de constitution strictes s’appliquent aux sociétés de capitaux afin de protéger la sécurité des transactions, et en particulier les créanciers. Notamment, l’absence de la forme notariée ou de l’apport minimal en capital entraîne la nullité de la société ; dans ce contexte, la nécessité de protection propre aux sociétés de personnes ne s’impose pas.