Notion et signification de la procédure de constatation
La procédure de constatation est une procédure juridique visant à clarifier de manière contraignante des rapports juridiques contestés, des questions de droit ou des faits, sans émettre immédiatement une condamnation à une prestation. Elle est utilisée dans de nombreux domaines juridiques allemands et sert principalement à établir si une relation juridique déterminée existe ou non. La procédure de constatation joue un rôle particulièrement important en droit civil et en droit public.
Procédure de constatation en droit civil
Généralités
En procédure civile, l’article 256 du Code de procédure civile (ZPO) régit l’intérêt à faire constater et les conditions de l’action en constatation. L’objectif d’une action en constatation est de faire constater l’existence ou l’inexistence d’une relation juridique.
Conditions de l’action en constatation
Les conditions centrales suivantes s’appliquent à la recevabilité d’une action en constatation :
- Intérêt à la constatation : Le demandeur doit avoir un intérêt digne de protection à ce que la relation juridique contestée soit constatée par jugement. Il doit s’agir d’une incertitude actuelle dont la résolution est dans l’intérêt du demandeur.
- Détermination claire de la relation juridique : L’objet du litige doit être une relation juridique qui peut être définie de manière claire. Un simple état de fait ne suffit généralement pas.
- Absence de priorité de l’action en prestation : L’action en constatation est irrecevable si le demandeur peut faire valoir son droit par une action en prestation (par exemple une action en paiement).
Fonctions de l’action en constatation
L’action en constatation sert typiquement à prévenir ou à lever des incertitudes qui peuvent surgir dans le cadre d’une relation juridique. Elle est nécessaire lorsqu’un demandeur ne peut ou ne veut pas encore faire valoir une prétention à une prestation concrète, mais qu’une clarification sur l’existence d’un droit est toutefois essentielle pour des actes ultérieurs ou pour la sécurité de la planification.
Exemples de procédures de constatation en droit civil
- Constatation de la nullité d’un contrat
- Clarification de l’existence d’une obligation d’indemnisation
- Constatation de l’appartenance à une communauté d’héritiers
Procédure de constatation en droit administratif
Bases
En droit administratif, la procédure de constatation existe comme instrument de clarification des relations juridiques de droit public. L’article 43 du Code de procédure administrative (VwGO) en constitue la base légale. Ici aussi, l’intérêt à la constatation est requis pour introduire une action en constatation.
Conditions et distinctions
L’action en constatation est recevable si le demandeur a un intérêt légitime à la constatation qu’un acte administratif était illégal, ou qu’une relation juridique de droit public existe ou n’existe pas. Cependant, l’action en annulation ou en injonction est souvent prioritaire.
Domaines d’application
- Clarification de la légalité ou non d’un acte administratif
- Constatation de l’existence ou de l’inexistence d’une obligation de droit public
- Vérification d’une violation de droits fondamentaux sans contestation préalable d’un acte administratif
Procédure de constatation en droit social
En droit procédural social, la procédure de constatation est prévue à l’article 55 du Code de procédure sociale (SGG). Elle permet de clarifier des droits et obligations dans le domaine de la sécurité sociale, par exemple en cas de litiges concernant les relations d’assurance, les obligations de cotisation ou les droits à prestations qui ne sont pas encore prêts à être jugés.
Formes particulières de procédure
- Clarification de l’obligation d’assurance en tant que telle
- Constatation de la qualification contributive d’une relation d’emploi
- Vérification des conditions de l’incapacité de gain
Autres procédures de constatation dans des domaines juridiques particuliers
Droit du travail
Dans le cadre du procès devant le conseil de prud’hommes (§ 256 ZPO par analogie), une action en constatation peut notamment servir à établir l’existence d’une relation de travail, en particulier lorsque les parties contestent la fin de ladite relation.
Droit fiscal
Il existe également des procédures de constatation en droit fiscal, comme les avis de constatation en vertu des articles 179 et suivants du Code des impôts (AO), notamment lors de la constatation des revenus dans les sociétés de personnes, qui sont pertinents pour la procédure d’imposition.
Droit de la famille
En droit de la famille, la procédure de constatation peut porter sur l’existence ou l’inexistence d’une filiation, d’un mariage ou d’une relation parent-enfant.
Particularités procédurales et effets juridiques
La procédure de constatation se distingue du procès en prestation classique par le fait qu’à la fin, il n’y a pas de jugement de condamnation, mais uniquement un jugement déclaratif. Celui-ci a un effet contraignant et constitue une base nécessaire pour des prétentions ultérieures. Un jugement déclaratif peut suspendre la prescription des droits et fournit une base juridique fiable pour les procédures suivantes. L’autorité de la chose jugée du jugement de constatation signifie que la même question ne peut plus être soumise à nouveau à décision.
Signification et fonction dans la pratique juridique
La procédure de constatation est un instrument important pour clarifier définitivement des incertitudes juridiques, notamment lorsque des prétentions à prestation ne peuvent pas encore être invoquées, mais qu’il existe déjà un intérêt protégé à la clarification de la situation juridique. Elle contribue à réduire les litiges évitables, à permettre des clarifications préventives et, grâce à la sécurité juridique, à prévenir les conflits.
Résumé
La procédure de constatation est, en droit allemand, un mode de procédure central pour clarifier des rapports juridiques incertains ou contestés. Que ce soit en procédure civile, en droit administratif, en droit social ou dans d’autres domaines, l’action en constatation et la procédure y afférente constituent des éléments essentiels de la protection juridictionnelle pour rendre des relations juridiques existantes vérifiables, claires et contraignantes. Grâce à la suspension de la prescription et à l’effet de la chose jugée, la procédure de constatation est un élément clé du règlement moderne des litiges et de la sécurité juridique.
Questions fréquemment posées
Quelles sont les conditions juridiques requises pour engager une procédure de constatation ?
Pour engager une procédure de constatation, les conditions générales de procédure doivent d’abord être réunies, comme la capacité d’être partie et d’ester en justice des participants, ainsi que la compétence matérielle et territoriale de la juridiction saisie. Par ailleurs, selon l’article 256, alinéa 1 du ZPO, il faut qu’il existe un intérêt juridique à la constatation immédiate d’une relation juridique existante ou inexistante, ou de l’authenticité d’un document. L’intérêt à la constatation peut notamment résulter de l’incertitude des parties quant à l’existence d’une relation juridique, ce qui justifie alors une intervention judiciaire. Il convient de noter en outre que la procédure de constatation est en principe subsidiaire par rapport à d’autres voies d’action comme l’action en prestation ou en modification. Cela signifie qu’une action en constatation n’est en principe recevable que lorsqu’il n’est pas possible ou raisonnable d’intenter à la place une action en prestation ou en exécution d’un acte. Enfin, il ne doit pas y avoir d’obstacle procédural, comme par exemple l’autorité de la chose jugée d’une décision antérieure, l’absence de signification ou l’irrecevabilité de la voie juridictionnelle.
L’objet de la procédure de constatation peut-il porter à la fois sur des constats positifs et négatifs ?
Dans le contexte juridique, la procédure de constatation vise notamment à permettre à la fois des constats positifs et négatifs. Selon l’article 256, alinéa 1 du ZPO, le tribunal peut régulièrement décider de l’existence (constat positif) d’une relation juridique, par exemple, si une relation contractuelle subsiste ou une obligation de paiement perdure. Il est également possible de solliciter des constats négatifs, c’est-à-dire la confirmation judiciaire que telle relation juridique n’existe pas, par exemple qu’aucune obligation d’indemnisation n’existe ou qu’aucun droit n’est fondé. La jurisprudence exige dans tous les cas un intérêt à la constatation, au sens d’un litige concret et actuel ou d’une incertitude qui ne peut être levée que par une telle clarification judiciaire.
Comment la procédure de constatation se rapporte-t-elle à l’action en prestation et dans quels cas est-elle irrecevable ?
Conformément à l’article 256, alinéa 1 du ZPO, l’action en constatation est subsidiaire à l’action en prestation ou en modification. Cela signifie qu’une action en constatation est en principe irrecevable si le demandeur pourrait aussi atteindre son objectif par une action en prestation (par exemple pour paiement, restitution ou interdiction) et que cela est raisonnable pour lui. L’intérêt à la constatation est alors régulièrement dénié, car l’action en prestation répond plus efficacement à l’intérêt à la protection juridique. Cependant, une action en constatation peut être recevable pour des questions préalables ou des constats négatifs, par exemple lorsque la détermination exacte de la prétention en prestation n’est pas encore possible au moment de l’introduction de l’instance ou qu’il y a un risque que de futurs droits puissent naître d’une relation juridique encore indéterminée. La recevabilité dépend donc toujours d’un examen minutieux pour savoir si le demandeur a besoin de l’action en constatation.
Dans quelle mesure les intervenants ou tiers ont-ils le droit d’intervenir dans la procédure de constatation ?
La procédure de constatation vise en principe les parties directement impliquées. Toutefois, selon les articles 66 et suivants du ZPO, une intervention accessoire est possible lorsqu’un tiers a un intérêt juridique dans l’issue de la procédure, par exemple si la décision pourrait avoir un effet préjudiciable sur ses propres relations juridiques. Cependant, l’intervenant accessoire n’acquiert pas de droits propres à agir, il occupe la position d’un participant soutenant dans le procès existant. Pour les demandes reconventionnelles de tiers ou l’intégration d’autres parties par extension d’action, des règles procédurales particulières s’appliquent ; les intérêts dignes de protection de toutes les parties doivent notamment être pesés.
Quelle est l’importance de l’intérêt à la constatation dans le cadre de la procédure de constatation et comment doit-il être justifié ?
L’intérêt à la constatation est la condition centrale de recevabilité de la procédure de constatation et sert à éviter des actions abstraites ou purement théoriques sans besoin concret. Il existe lorsqu’il y a incertitude actuelle sur l’existence ou l’inexistence d’un rapport ou d’un droit, et que cette incertitude peut être efficacement levée par un jugement. Il est notamment affirmé lorsqu’en l’absence de clarification judiciaire, des désavantages importants guettent le demandeur, comme des relations contractuelles incertaines ou le risque d’une double réclamation. Des exigences particulières s’appliquent lorsque des relations juridiques futures ou conditionnelles sont en cause ; dans de tels cas, il convient d’exposer soigneusement le besoin concret de clarification judiciaire, ce qui peut aussi éviter de futurs litiges.
Quels sont les effets juridiques d’un jugement de constatation ?
Un jugement rendu dans le cadre d’une procédure de constatation produit un effet contraignant (§ 322, al. 1 ZPO) entre les parties relativement à la relation juridique constatée. Il a un effet déclaratif, c’est-à-dire qu’il confirme si un fait ou un droit existe ou non. Contrairement à un jugement de condamnation, la décision judiciaire ne porte donc pas sur l’exécution concrète d’un acte, d’une abstention ou d’une prestation, mais uniquement sur la clarification de la situation juridique. En principe, la constatation ne vaut que pour les parties au litige, mais peut, dans certains cas, produire des effets à l’encontre des ayants droit en vertu de l’article 325 du ZPO. En outre, un jugement de constatation peut avoir un effet contraignant lors d’un procès ultérieur en prestation si la portée de la décision le prévoit.
Des constats provisoires peuvent-ils être rendus ou la procédure de constatation vise-t-elle uniquement une clarification définitive ?
La procédure de constatation vise en principe une clarification définitive et contraignante des rapports juridiques. Une constatation uniquement provisoire ou déclaratoire est en règle générale exclue, car la procédure doit aboutir à un jugement susceptible de l’autorité de la chose jugée. Cependant, des mesures ou décisions provisoires peuvent être prises dans le cadre de la protection juridictionnelle provisoire selon les articles 935 et suivants du ZPO ; il ne s’agit toutefois pas ici d’une procédure de constatation au sens strict, mais d’une forme procédurale particulière pour la préservation ou la régulation provisoire d’une situation juridique contestée. Par ailleurs, une constatation définitive peut être réexaminée si des changements essentiels de fait ou de droit surviennent ultérieurement, auquel cas une nouvelle procédure de constatation avec des conclusions modifiées reste possible.