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Principe de présentation des preuves

Principe de la présentation des faits

Der Principe de la présentation des faits est un principe central du droit allemand de la procédure civile et désigne la règle selon laquelle les parties à une procédure judiciaire sont elles-mêmes responsables de présenter les faits décisifs pour le litige et, le cas échéant, de produire les moyens de preuve correspondants. Le principe de la présentation des faits est directement lié à d’autres principes procéduraux, tels que le principe de la procédure contradictoire et le principe inquisitoire, et exerce une influence décisive sur le déroulement et la structure des procédures civiles.


Notion et portée du principe de la présentation des faits

Définition

Dans le cadre du principe de la présentation des faits, il incombe aux parties en litige d’exposer au tribunal (d’« apporter ») les circonstances de fait et les moyens de preuve pertinents pour la décision. Le tribunal n’est donc en principe pas tenu de mener de sa propre initiative des investigations ou de prendre en compte des faits qui n’ont pas été introduits dans la procédure par les parties.

Distinction par rapport à d’autres principes

Le principe de la présentation des faits s’oppose au principe inquisitoire (principe d’enquête d’office), qui s’applique notamment en droit administratif ou dans la procédure pénale. Dans ces domaines, le tribunal est tenu d’éclairer les faits de sa propre initiative, indépendamment des déclarations des parties.


Bases légales et ancrage dans la loi

Code de procédure civile (ZPO)

Les règles relatives au principe de la présentation des faits se trouvent en particulier dans le code de procédure civile allemand (ZPO). L’article central est le § 138 ZPO (obligation de vérité et de présentation complète des faits dans les écritures des parties), ainsi que les §§ 282 et suivants ZPO concernant la conduite de la procédure et la présentation des arguments par les parties.

Aménagement dans d’autres procédures

Alors que le principe de la présentation des faits caractérise le droit de la procédure civile, le principe inquisitoire s’applique dans une mesure variable en droit administratif (§ 86 VwGO) ainsi qu’en procédure pénale. Dans les procédures prud’homales et les procédures devant les juridictions sociales, on rencontre des formes mixtes, même si l’orientation générale reste le principe inquisitoire.


Contenu et portée du principe de la présentation des faits

Responsabilité des parties pour l’exposé des faits et des moyens de preuve

En procédure civile, les parties ont la responsabilité de présenter de manière complète et en temps utile tous les faits et moyens de preuve. Le tribunal n’est ni tenu ni autorisé à rechercher de sa propre initiative de nouveaux faits ou preuves, ni à indiquer aux parties d’autres circonstances à considérer.

Limites et exceptions

Des exceptions existent notamment en cas de faits notoires (faits dont le tribunal a connaissance d’office) ou d’événements connus du tribunal. Dans ces cas, le tribunal peut prendre en considération des faits même sans présentation par les parties. En outre, l’article § 139 ZPO institue l’obligation pour le juge de donner des indications ; le tribunal doit, afin de favoriser la procédure, donner des indications et poser des questions en cas d’exposé des parties imprécis ou incomplet.


Implications sur la procédure

Charge de la preuve et obligations de coopération procédurale

Le principe de la présentation des faits influence directement la répartition de la charge de la preuve entre les parties. Celui qui fonde des droits sur un fait allégué supporte en règle générale la charge de l’allégation et de la preuve. Si une partie omet de présenter ou de prouver un fait déterminant, cela se retourne contre elle.

Présentation tardive

Si les faits ou la désignation des moyens de preuve sont présentés après la clôture des débats ou après l’expiration de certains délais, le tribunal peut, conformément au § 296 ZPO, rejeter ces éléments si leur prise en compte retarderait la résolution du litige.


Relation au principe d’enquête d’office et au principe inquisitoire

Différences

Alors que le principe de la présentation des faits vise le principe contradictoire et la responsabilité propre des parties, le principe inquisitoire oblige le tribunal à un examen approfondi des faits. Le principe de la présentation des faits est souvent considéré comme une expression du principe de disposition, car les parties contrôlent par leur exposé l’objet et l’étendue de la procédure.


Portée dans les procédures internationales et particulières

Principe de la présentation des faits en arbitrage

Le principe de la présentation des faits peut également s’appliquer en arbitrage, en fonction des conventions d’arbitrage conclues et du droit procédural applicable. Le plus souvent, les parties sont aussi ici responsables de l’exposé des faits, bien que le tribunal arbitral dispose généralement d’une marge d’appréciation élargie.

Comparaisons européennes et internationales

En droit international de la procédure civile, par exemple selon le règlement Bruxelles Ia ou dans les systèmes juridiques d’Europe continentale, des principes similaires sont répandus. Dans les pays de common law, comme le Royaume-Uni ou les États-Unis, la présentation des faits relève également en principe des parties.


Résumé et importance pratique

Le principe de la présentation des faits constitue le fondement du droit allemand de la procédure civile et garantit la responsabilité propre des parties quant à l’exposé des faits. La mise en œuvre des droits et la défense contre des prétentions infondées dépendent en grande partie, lors du procès civil, d’une présentation complète et en temps utile et de la preuve des faits décisifs. La séparation stricte entre l’exposé des parties et la décision judiciaire favorise la conduite de la procédure, la clarté et l’économie de procès.


Littérature

  • Stein/Jonas, Zivilprozessordnung, tome 2, § 138 ZPO
  • Thomas/Putzo, Zivilprozessordnung, § 138, § 139 ZPO
  • Musielak/Voit, Zivilprozessordnung, § 138 ZPO

Voir aussi

  • Code de procédure civile (ZPO)
  • principe inquisitoire
  • Principe de disposition
  • Charge de la preuve
  • Procédure contradictoire

Remarque : Cet article a pour but de fournir des informations complètes sur le principe de la présentation des faits en droit procédural allemand et vise en particulier à faciliter la compréhension rapide de la notion et du système.

Questions fréquemment posées

Quelle est la signification du principe de la présentation des faits en droit allemand de la procédure civile ?

Le principe de la présentation des faits est un élément central du droit allemand de la procédure civile et détermine de façon essentielle la procédure d’instruction. Il signifie que les parties sont responsables de la collecte et de la présentation des faits nécessaires à la décision (“Da mihi factum, dabo tibi ius” – Donne-moi les faits, je te donnerai le droit). Le tribunal décide uniquement sur la base des faits présentés et, le cas échéant, prouvés par les parties. Le tribunal n’a donc pas l’obligation de rechercher de lui-même des moyens de preuve ou des circonstances (interdiction d’enquête d’office). Cela vise à garantir une conduite de procédure équitable, centrée sur les parties. Surtout en procédure civile, fondée sur la domination des parties, le principe de la présentation des faits se distingue fondamentalement d’autres types de procédures, comme la procédure pénale ou celle devant les juridictions sociales, où prévaut le principe d’enquête d’office (principe inquisitoire).

Quelles obligations découlent du principe de la présentation des faits pour les parties ?

Le principe de la présentation des faits impose principalement aux parties de présenter elles-mêmes tous les faits pertinents dans la procédure judiciaire (charge d’allégation) et de désigner les moyens de preuve appropriés (offre de preuve). Celui qui souhaite faire valoir un fait doit le présenter de façon complète, suffisamment détaillée et de manière compréhensible pour le tribunal. Si une partie ne respecte pas ces obligations, elle risque de succomber au procès, car le tribunal ne peut prendre en considération que ce qui a été correctement présenté et prouvé. Ce principe est étroitement lié aux règles sur la charge de la preuve, selon lesquelles la partie détenant la charge de la preuve supporte les conséquences procédurales négatives en cas d’absence d’élucidation des faits.

Existe-t-il des exceptions au principe de la présentation des faits et si oui, lesquelles ?

Oui, il existe des exceptions au principe strict de la présentation des faits, notamment là où la loi prévoit une intervention du juge. Selon le § 139 ZPO (obligation d’information du tribunal), le juge a une obligation d’éclaircissement afin de compléter des observations des parties imprécises ou lacunaires. L’objectif est de parvenir à une décision la plus légale possible et d’éviter les jugements surprenants. D’autres exceptions existent en cas de faits notoires (§ 291 ZPO) ainsi que dans le cadre des ordonnances sur la preuve et des enquêtes d’office dans des situations particulières (par exemple en droit de la famille ou de l’enfant, ainsi que dans les procédures prud’homales dans une mesure limitée).

Quel est l’impact du principe de la présentation des faits sur la procédure d’appel ?

Le principe de la présentation des faits reste en principe applicable en appel, mais il revêt une portée réduite en raison de la compétence limitée du juge d’appel. Selon le § 529 ZPO, la cour d’appel n’examine en principe que les faits déjà présentés devant la première instance et introduits dans la procédure. Un nouvel exposé des faits n’est autorisé en appel que dans les conditions strictes de l’article § 531 al. 2 ZPO. Il en résulte que les parties doivent présenter lors de la première instance tous les faits et arguments de manière complète et circonstanciée, car la présentation ultérieure n’a des chances de succès qu’exceptionnellement.

Quelles différences existent entre le principe de la présentation des faits et le principe d’enquête d’office ?

Le principe de la présentation des faits et le principe d’enquête d’office se distinguent fondamentalement quant à la répartition des tâches entre le juge et les parties. Selon le principe de la présentation des faits – comme en procédure civile – seules les parties sont responsables de la collecte et de la présentation des faits. En revanche, dans la procédure d’enquête d’office, par exemple devant les juridictions administratives ou sociales, le tribunal est tenu de contribuer d’office à l’établissement des faits et de rechercher tous les faits pertinents de sa propre initiative. Cela conduit à une responsabilité renforcée du juge, alors que la procédure civile repose davantage sur la responsabilité propre et l’initiative des parties.

Quel rôle joue le principe de la présentation des faits en lien avec l’obligation d’information du juge selon § 139 ZPO ?

L’obligation d’information du juge selon § 139 ZPO a pour but de soutenir la mise en œuvre du principe de la présentation des faits et de garantir une procédure équitable sans remettre en cause la responsabilité centrale des parties. Le tribunal doit, par ses questions et recommandations, s’assurer que les parties sont en mesure d’exposer suffisamment les faits décisifs, surtout en cas de présentation imprécise ou incomplète. L’obligation d’information vise ainsi l’économie de la procédure et l’égalité des armes, sans dispenser cependant de l’obligation de présenter complètement les faits.

Dans quelle mesure le principe de la présentation des faits influence-t-il l’administration de la preuve ?

En procédure civile, il n’est procédé à l’administration de la preuve que dans la mesure où l’une des parties a offert des moyens de preuve précis concernant un fait qu’elle allègue et qui est contesté par l’adversaire. Le tribunal décide, selon le § 284 ZPO, des preuves à administrer, mais il est lié, conformément au principe de la présentation des faits, à l’exposé des parties et aux preuves produites par elles. Le tribunal n’a pas à rechercher d’office de nouvelles preuves ni à s’écarter de la présentation des parties comme base pour l’administration de la preuve. L’étendue et le contenu de l’instruction judiciaire dépendent donc essentiellement de l’initiative et de la qualité de l’exposé des parties.

Quelles conséquences procédurales entraîne la méconnaissance du principe de la présentation des faits ?

Le non-respect du principe de la présentation des faits par une partie – par exemple en cas d’allégation de faits insuffisants, tardifs ou imprécis – peut entraîner de graves conséquences procédurales. Le tribunal n’est en règle générale pas autorisé à prendre en compte des faits qui n’ont pas été régulièrement présentés (« préclusion »). Si une partie n’expose pas à temps des faits lui étant favorables ou n’offre pas de preuves, cela peut, en fin de compte, conduire au rejet de l’action ou à une décision défavorable. La nécessité d’apporter complètement et en temps utile les éléments du procès assure une procédure efficace et concentrée, la responsabilité du risque et de la gestion restant toutefois du ressort des parties elles-mêmes.