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Introduction d’instance

Définition et signification de l’introduction d’instance

L’introduction d’instance est une notion centrale du droit procédural, tant en droit civil qu’en droit du travail, administratif et social. Elle désigne le lancement formel d’une procédure judiciaire dans le but de faire valoir une créance ou un droit devant un tribunal contre une personne ou une institution. La procédure et les exigences formelles relatives à l’introduction d’instance sont régies par la loi et servent à la fois à garantir la sécurité juridique du procès et à assurer le droit d’être entendu à toutes les parties au procès.

Introduction d’instance en procédure civile

Conditions de l’introduction d’instance

En procédure civile allemande, l’introduction d’instance est régie par les §§ 253 et suivants du Code de procédure civile (ZPO). L’instance est introduite par le dépôt d’un acte introductif d’instance auprès du tribunal compétent (§ 253 al. 1 ZPO). Il faut que les parties soient capables d’être parties et aient la capacité de procéder. Il faut également que le motif de l’action soit recevable, c’est-à-dire une présentation cohérente des faits et un intérêt juridiquement protégé à obtenir une décision judiciaire.

Contenu de l’acte introductif d’instance

L’acte introductif d’instance doit comporter certaines mentions obligatoires (§ 253 al. 2 ZPO) :

  • la désignation des parties et du tribunal,
  • la détermination précise de l’objet du litige et des conclusions,
  • une brève présentation des faits ainsi que
  • l’indication des moyens de preuve.

Il est essentiel que l’objet du litige et l’intérêt du demandeur soient présentés de manière claire et compréhensible. En l’absence d’informations complètes et exactes, le tribunal peut déclarer l’action irrecevable.

Formes de l’action

Il existe différents types d’action selon l’objectif poursuivi :

  • Action en exécution : Demande la réalisation ou l’abstention d’un acte.
  • Action en constatation : Vise à constater l’existence ou l’inexistence d’une relation juridique (§ 256 ZPO).
  • Action formatrice : Vise à créer, modifier ou annuler une relation juridique.

Effets de l’introduction d’instance

L’introduction d’instance emporte plusieurs effets juridiques :

  • Litispendance : Avec le dépôt de l’acte introductif d’instance, la litispendance prend effet (§ 261 ZPO). Cela signifie que la procédure est pendante devant le tribunal et que certains effets juridiques se produisent, par exemple l’interruption de la prescription (§ 204 al. 1 n°1 BGB).
  • Effet suspensif : Certaines négociations extrajudiciaires ou délais de prescription en cours sont suspendus par l’introduction de l’instance.
  • Obligation de paiement de frais : Le dépôt de l’action entraîne l’exigibilité des frais de justice conformément à la Loi sur les coûts de justice (GKG).

Compétence et dépôt de l’action

La compétence matérielle et territoriale est déterminée selon les dispositions légales, par exemple selon les §§ 12 et suivants ZPO, ainsi que la valeur du litige (§§ 23, 71 GVG). L’action doit être déposée par écrit ; dans certains cas, un procès-verbal consigné au greffe est également possible.

Introduction d’instance en procédure pénale

En procédure pénale, il n’existe pas d’introduction d’instance au sens classique ; c’est le ministère public qui porte l’accusation (§ 170, § 200 StPO). Font exception la plainte avec demande d’ouverture de l’instruction ou certaines situations de partie civile. En droit pénal, l’introduction d’instance relève donc moins des personnes privées que de l’autorité publique.

Introduction d’instance en contentieux administratif

Selon § 81 de la Loi sur la juridiction administrative (VwGO), l’introduction d’instance a lieu par dépôt d’un acte introductif d’instance auprès du tribunal administratif. Les exigences quant à cet acte sont similaires à celles du droit processuel civil, mais l’observation de délais impératifs et de règles particulières de forclusion, en particulier le respect du délai de recours (généralement d’un mois), est indispensable.

Types particuliers d’actions en contentieux administratif

  • Recours en annulation : Contre les actes administratifs défavorables.
  • Recours en injonction : En cas de refus d’une autorité de prendre une décision administrative favorable.
  • Action en constatation : Pour régler une relation juridique existante.

Introduction d’instance en contentieux social

Selon § 90 de la Loi sur la justice sociale (SGG), l’introduction d’instance requiert le dépôt d’une demande écrite au tribunal social. Les conditions et les types d’action correspondent dans une large mesure à ceux de la juridiction administrative.

Types particuliers de procédure

Introduction d’instance en procédure d’urgence

Dans les cas où une intervention judiciaire immédiate est nécessaire afin d’obtenir une mesure provisoire ou conservatoire, l’introduction d’instance peut aussi se faire dans le cadre de la procédure d’urgence. Les obstacles procéduraux et exigences diffèrent alors de ceux de l’action principale.

Introduction d’instance électronique

Avec la numérisation croissante de la justice, la possibilité du dépôt électronique d’une action est aujourd’hui reconnue légalement dans presque toutes les juridictions. Le dépôt via beA (boîte aux lettres électronique destinée aux avocats) ou via EGVP (Boîte aux lettres électronique judiciaire et administrative) est devenu obligatoire pour de nombreux intervenants à la procédure.

Questions procédurales connexes

Frais et coûts de justice

L’introduction d’instance entraîne généralement l’obligation de s’acquitter de frais. Ceux-ci sont déterminés en fonction de la valeur du litige ou de l’enjeu et selon les barèmes applicables (par ex. GKG).

Désistement d’instance

L’action introduite peut, avec l’accord du défendeur, être retirée jusqu’à l’ouverture des débats (§ 269 ZPO). Le retrait met fin à la procédure sans qu’il y ait décision sur le fond.

Modification et extension de la demande

Dans certaines conditions, une modification ou une extension de la demande est possible après l’introduction de l’instance (§ 263 ZPO), sous réserve de l’autorisation du tribunal ou du consentement du défendeur.

Délais applicables à l’introduction d’instance

L’introduction d’instance est soumise à divers délais légaux. Ceux-ci résultent de dispositions de droit matériel et procédural, tels que le délai général de prescription (§ 195 BGB), des délais spécifiques de déchéance ou de recours en matière sociale ou administrative.

Voies de recours en cas de rejet de la demande

Si une demande est rejetée par le tribunal (comme irrecevable ou non fondée), le demandeur dispose de divers recours, tels que l’appel, le pourvoi ou la réclamation, selon la juridiction compétente et la valeur du litige.

Références et ressources complémentaires

De nombreux commentaires, manuels et ouvrages consacrés à l’introduction d’instance, tels que les ouvrages de référence sur la ZPO, la VwGO et la SGG, sont disponibles. De nombreux articles spécialisés abordent également les aspects pratiques et théoriques de l’introduction d’instance.


Remarque : Cette contribution offre un aperçu des principaux aspects juridiques de l’introduction d’instance dans les différentes juridictions du droit allemand, sans prétendre à l’exhaustivité de tous les détails réglementaires. Dans chaque cas particulier, les dispositions légales en vigueur doivent impérativement être respectées.

Questions fréquemment posées

Quelles formalités doivent être respectées lors de l’introduction d’instance ?

L’introduction d’instance doit respecter certaines exigences légales de forme afin d’assurer la recevabilité de la demande. La demande doit être déposée par écrit de manière valide devant le tribunal compétent, en mentionnant la date, la signature du demandeur ou de son représentant ainsi que l’identification complète des parties (§ 253 ZPO). L’acte introductif d’instance doit contenir le nom du demandeur, du défendeur avec une adresse de signification, le tribunal, une présentation précise et concrète des faits et un exposé des conclusions. Il doit également inclure la mention de toute pièce jointe. Lorsque la représentation par avocat est obligatoire (par ex. devant le Landgericht), la demande doit être déposée par un Rechtsanwalt habilité. Après le dépôt de l’acte introductif, une avance sur les frais de justice fixée par la Loi sur les coûts de justice doit être versée, sans laquelle la demande n’est en principe pas notifiée.

À partir de quand une action est-elle réputée introduite ?

En procédure civile allemande, une action est réputée introduite conformément à § 253 al. 1 ZPO dès que l’acte introductif d’instance parvient au tribunal. Toutefois, l’instance ne devient pendante qu’après la signification de la demande au défendeur (§ 261 al. 1 ZPO). Il y a donc une distinction importante entre le dépôt et la signification : le dépôt permet par exemple d’interrompre la prescription (§ 204 al. 1 n° 1 BGB), tandis que la litispendance entraîne des effets juridiques spécifiques comme la fixation de l’objet du litige ou la suspension d’autres procédures en cours.

Quelles sont les conditions de recevabilité d’une action ?

Pour que l’action soit recevable, différentes conditions tant matérielles que procédurales doivent être remplies. Il s’agit notamment de la compétence (matérielle et territoriale) du tribunal saisi, de la capacité juridique des parties et de leur capacité à ester en justice, de l’absence d’une décision définitive sur le même objet du litige (effet de chose jugée) et, le cas échéant, de la tentative préalable de règlement amiable ou de procédure de conciliation lorsque la loi l’exige (par exemple en droit de voisinage). Pour certaines demandes, notamment l’action en exécution, les faits invoqués doivent être exposés de façon suffisamment précise pour permettre au juge d’en apprécier la portée juridique.

Quels délais doivent être respectés lors de l’introduction d’instance ?

Il n’existe pas de délai général pour l’introduction d’instance en procédure civile allemande. Toutefois, il faut tenir compte des délais de prescription du droit matériel (§§ 194 et suivants BGB) ainsi que des délais de forclusion procédurale (par exemple, délai de recours en droit du travail ou en droit administratif). L’inobservation d’un délai peut entraîner la perte du droit d’agir. En outre, le tribunal peut fixer des délais procéduraux pour des conclusions ou la production de preuve, et leur non-respect peut avoir des conséquences défavorables. Dans certains cas, comme la procédure d’opposition à une décision administrative, des délais de recours explicites sont prévus (par ex. un mois après la notification de la décision sur opposition).

Quels frais sont générés par l’introduction d’instance ?

Le dépôt de l’action entraîne en principe le paiement de frais de justice selon la Loi sur les coûts de justice (GKG), dont le montant est déterminé par la valeur du litige. S’y ajoutent éventuellement les honoraires de représentation par avocat, calculés selon la Loi sur la rémunération des avocats (RVG). Des frais supplémentaires peuvent être dus pour les témoins, les experts ou les traductions. Ces frais doivent être avancés par le demandeur ; la répartition définitive dépend du résultat du procès. En cas d’échec, le demandeur supporte généralement les frais du litige (§ 91 ZPO).

La représentation par un Rechtsanwalt est-elle obligatoire ?

L’obligation de recourir à un Rechtsanwalt dépend de la compétence matérielle du tribunal. Devant les tribunaux d’instance (Amtsgericht), le demandeur peut généralement agir seul ; il n’y a pas d’obligation de représentation. À partir du Landgericht et dans la plupart des tribunaux spécialisés (chambres commerciales, cours d’appel, etc.), la représentation par Rechtsanwalt est cependant obligatoire (§ 78 ZPO). En droit du travail et devant les tribunaux sociaux, la représentation n’est généralement pas exigée, mais elle est souvent recommandée. En contentieux administratif, il n’y a pas d’obligation d’avocat en première instance.

Que se passe-t-il après le dépôt de l’action ?

Après dépôt de la demande et paiement de l’avance sur frais, le tribunal signifie la demande au défendeur (§ 271 ZPO), établissant ainsi la litispendance. Ensuite, le tribunal fixe une date d’audience ou ordonne tout d’abord une procédure écrite préalable. Le défendeur a alors la possibilité de répondre. La suite de la procédure dépend du code de procédure applicable et va de la phase d’enquête à l’audience de conciliation, jusqu’au prononcé du jugement. D’éventuelles procédures parallèles peuvent être suspendues ou l’octroi de l’aide juridictionnelle examiné.