Lexique juridique

Wiki»Legal Lexikon»Rechtsbegriffe (allgemein)»Hypothèque conservatoire

Hypothèque conservatoire

Notion et qualification juridique de l’hypothèque de séquestre

L’hypothèque de séquestre est un instrument de sûreté du droit civil allemand qui permet au créancier de faire inscrire une hypothèque de sécurité sur un bien immobilier du débiteur sur la base d’une ordonnance de séquestre. Elle sert à garantir des créances pécuniaires lorsque le tribunal a ordonné un séquestre (exécution forcée à titre conservatoire) avant qu’un titre exécutoire n’ait été obtenu sur la créance. L’hypothèque de séquestre constitue un instrument important de garantie provisoire et conservatoire dans le droit immobilier.

Bases légales

Les bases juridiques relatives à l’hypothèque de séquestre se trouvent en particulier à l’article 932 du Code de procédure civile (ZPO) ainsi que dans les articles 1113 et suivants du Code civil allemand (BGB) concernant l’hypothèque. L’article 885 BGB est également déterminant pour l’inscription, tout comme l’article 932 alinéa 1 ZPO qui régit directement la naissance du droit.

Conditions préalables à l’hypothèque de séquestre

Obtention d’une ordonnance de séquestre

La condition centrale pour l’inscription d’une hypothèque de séquestre est l’obtention préalable d’une ordonnance de séquestre par le tribunal compétent conformément aux articles 916 et suivants du ZPO. L’ordonnance de séquestre peut être émise pour garantir une créance pécuniaire lorsqu’il y a lieu de craindre que l’exécution forcée serait empêchée ou rendue sensiblement plus difficile sans le séquestre.

Motif du séquestre et créance de séquestre

Le droit à la délivrance d’une ordonnance de séquestre suppose un motif de séquestre. Celui-ci est généralement admis si des faits, rendus crédibles, font craindre que, sans séquestre, l’exécution forcée ultérieure serait compromise (§ 917 ZPO). Les créances de séquestre, au sens de l’hypothèque de séquestre, sont exclusivement des créances pécuniaires ou des créances tendant à la fourniture d’une sûreté.

Nécessité de la demande et déroulement de la procédure

Après la délivrance de l’ordonnance de séquestre, le créancier doit demander l’inscription d’une hypothèque de séquestre auprès du bureau du registre foncier. L’ordonnance doit être jointe à la demande (§ 932 alinéa 2 ZPO). L’hypothèque de séquestre est inscrite au registre foncier avec le rang du dépôt de la demande d’inscription.

Nature juridique et effets de l’hypothèque de séquestre

Hypothèque de sécurité sui generis

L’hypothèque de séquestre est une hypothèque de sécurité de type particulier (sui generis) et se distingue des autres types d’hypothèques notamment par le fait qu’elle n’est pas fondée sur une créance titrée, mais uniquement sur une créance alléguée et conservatoirement garantie.

Effet à l’égard des tiers

L’inscription au registre foncier fait naître un droit réel au profit du créancier, qui, dans ses effets, correspond à une hypothèque de sécurité. L’hypothèque de séquestre confère au créancier un droit de préférence dans la réalisation ultérieure de ses droits par voie d’exécution forcée. Après inscription, le bien immobilier est grevé, à concurrence du montant de la créance de séquestre, d’une hypothèque. Le rang de l’hypothèque dépend de la réception de la demande d’inscription auprès du bureau du registre foncier.

Conséquences juridiques pour le débiteur

Par l’inscription de l’hypothèque de séquestre, le débiteur perd la libre disposition du bien immobilier dans la mesure où le créancier, en cas de titularisation ultérieure de sa créance, pourra initier l’exécution forcée. Jusqu’à la titularisation, l’hypothèque de séquestre reste cependant uniquement une mesure de garantie et dépend de la réalisation par exécution.

Évolution et transformation de l’hypothèque de séquestre

Garantie définitive après titularisation

Si le créancier obtient définitivement un titre exécutoire dans la procédure au fond, l’hypothèque de séquestre est convertie en hypothèque de sécurité conformément à l’article 1187 BGB. Elle peut alors être utilisée comme toute autre hypothèque de sécurité pour l’exécution sur le bien, par exemple par la mise en vente forcée.

Disparition de l’hypothèque de séquestre

Si le motif du séquestre disparaît ultérieurement, si le séquestre est levé ou si la créance de séquestre n’est pas titularisée, le débiteur peut, conformément à l’article 1168 BGB en liaison avec l’article 932 ZPO, demander la radiation de l’hypothèque de séquestre au registre foncier. Les périodes pendant lesquelles l’hypothèque de séquestre existe peuvent donner lieu à des droits de recours du débiteur, si un préjudice du fait d’une inscription injustifiée peut être prouvé à la charge du créancier.

Distinctions par rapport à d’autres droits de sûreté

Hypothèque de séquestre et prénotation

L’hypothèque de séquestre se distingue de la prénotation (§ 883 BGB) en ce que cette dernière ne constitue qu’une garantie juridique d’une créance à inscription, mais ne fonde pas de droit réel de réalisation au sens de l’hypothèque.

Hypothèque de séquestre et référé

Tandis qu’une mesure de référé selon les §§ 935 et suivants ZPO vise à la garantie de droits qui ne sont pas des créances pécuniaires, l’hypothèque de séquestre concerne exclusivement des créances pécuniaires et porte en outre directement sur l’immeuble du débiteur.

Voies de recours et possibilités de protection juridique

Opposition à l’ordonnance de séquestre

Le débiteur peut former un recours contre une ordonnance de séquestre rendue, conformément à l’article 924 ZPO. Selon l’article 926 ZPO, le débiteur peut également exiger la mise en œuvre d’une procédure au fond afin de faire clarifier judiciairement la légitimité de la créance de séquestre.

Procédure de radiation

Si le but de la sûreté disparaît ou si l’ordonnance de séquestre est levée, le débiteur peut demander la radiation de l’hypothèque de séquestre auprès du bureau du registre foncier. Si un titre exécutoire a été établi sur la créance de séquestre, cette possibilité disparaît, car l’hypothèque évolue en hypothèque de sécurité ordinaire.

Importance dans la pratique

Dans la pratique, l’hypothèque de séquestre constitue un instrument de garantie efficace pour les créanciers afin d’assurer de manière privilégiée les droits contre les débiteurs disposant d’un patrimoine immobilier. Son importance se révèle notamment dans les cas de transferts de patrimoine menaçants ou de crainte d’insolvabilité du débiteur.

Littérature et références complémentaires

Code civil allemand (BGB) Code de procédure civile (ZPO) Palandt, Bürgerliches Gesetzbuch – Commentaire Münchener Kommentar zum BGB

Voir également

Hypothèque Hypothèque de sécurité Procédure de séquestre Registre foncier


Remarque : Ce texte présente une description détaillée et complète de l’hypothèque de séquestre selon le droit allemand et est conçu comme une source d’information fondée au sein d’un lexique juridique.

Questions fréquentes

Comment se déroule la procédure judiciaire d’obtention d’une hypothèque de séquestre ?

La procédure judiciaire d’obtention d’une hypothèque de séquestre commence généralement par la demande du créancier visant à l’octroi d’un séquestre conformément à l’article 916 ZPO. Le créancier doit alors exposer et rendre crédible devant le tribunal qu’il existe à la fois une créance de séquestre (une créance contre le débiteur) et un motif de séquestre (risque d’empêchement ou de complication importante de l’exécution). En cas d’accueil de la demande, le tribunal compétent rend ce que l’on appelle une ordonnance de séquestre, qui est signifiée au débiteur. Ensuite, le créancier doit, dans le délai d’un mois prévu à l’article 929 al. 2 ZPO, faire procéder à l’exécution du séquestre en demandant l’inscription de l’hypothèque de séquestre au registre foncier. L’hypothèque de séquestre est régulièrement inscrite en tant qu’hypothèque de sécurité, c’est-à-dire à la rubrique III du registre foncier. Il s’agit généralement d’une procédure d’urgence destinée à éviter une perte de droits du créancier ; elle peut, dans certains cas, avoir lieu sans audience préalable. Par la suite, le débiteur peut demander la levée ou la modification du séquestre si les conditions ont changé ou n’ont jamais existé.

Quels documents et justificatifs sont nécessaires pour demander une hypothèque de séquestre ?

Pour demander une hypothèque de séquestre, il faut tout d’abord déposer une demande écrite auprès du tribunal d’instance compétent dans le ressort duquel se trouve le bien concerné (§ 802 ZPO en liaison avec § 929 ZPO). À la demande doivent être joints tous les documents permettant d’apporter la crédibilité de la créance de séquestre et du motif du séquestre, comme par exemple des contrats, factures, rappels, correspondances ou déclarations sur l’honneur. Il faut également une description et une désignation précise du bien à grever par extrait du registre foncier ou autres documents officiels. L’ordonnance de séquestre du tribunal ainsi que des pièces d’exécution appropriées sont nécessaires pour permettre l’inscription au registre foncier. Il convient de noter que les exigences relatives à la crédibilité dans la procédure de séquestre sont moindres que pour la preuve complète ; les actes et les déclarations sur l’honneur suffisent généralement. Le cas échéant, il faut également fournir les preuves du caractère urgent (motif du séquestre) ainsi que des justificatifs de frais.

Quels sont les effets juridiques de l’inscription d’une hypothèque de séquestre au registre foncier ?

Par l’inscription de l’hypothèque de séquestre, une hypothèque de sécurité sur le bien concerné naît au profit du créancier (§ 932 ZPO, § 1184 BGB). Cette hypothèque de sécurité sert exclusivement à garantir la créance désignée dans l’ordonnance de séquestre ainsi que les intérêts et les frais. À compter de la date d’inscription, le créancier obtient un droit réel de garantie qui lui confère, à hauteur du rang d’inscription au registre foncier, une préférence sur les autres créanciers et tiers – y compris en procédure d’insolvabilité – pour le recouvrement (§ 879 BGB). L’hypothèque de séquestre, à l’instar d’une hypothèque de sécurité, ne produit d’effet qu’à hauteur de la créance garantie existante. Une fois la créance intégralement éteinte, elle doit être radiée. Dès l’obtention d’un titre positif définitif, l’hypothèque de séquestre peut être transformée en hypothèque de sûreté d’exécution (§ 932 al. 3 ZPO). L’hypothèque de séquestre peut cependant aussi être contestée, par exemple en cas de levée du séquestre ou d’extinction de la créance.

Comment le débiteur peut-il s’opposer à l’inscription d’une hypothèque de séquestre ?

Le débiteur peut tout d’abord s’opposer à la délivrance même de l’ordonnance de séquestre dans le cadre d’une opposition ou d’un recours immédiat selon les articles 924, 793 ZPO. Si le créancier a déjà fait inscrire une hypothèque de séquestre, le débiteur peut demander la mainlevée provisoire ou la modification du séquestre si ses conditions ne sont plus réunies ou n’ont jamais existé (§ 927, § 942 ZPO). Il existe aussi la possibilité d’écarter l’exécution forcée de l’hypothèque de séquestre en consignant le montant dû ou en fournissant une garantie appropriée (par exemple, une garantie bancaire). L’inscription et l’existence de l’hypothèque peuvent, en cas de vice de forme, être contestées dans le cadre de la procédure du registre foncier par voie de recours (§ 71 GBO). Enfin, le débiteur peut exiger la radiation de l’hypothèque de séquestre si la créance n’est pas titularisée dans le délai imparti ou si les conditions du séquestre disparaissent.

Quels sont les coûts engendrés par l’inscription d’une hypothèque de séquestre ?

Le séquestre judiciaire entraîne des frais de justice, dont le montant dépend de la valeur du litige et est régi par le GNotKG (loi sur les frais de justice en matière familiale et de juridiction gracieuse). Pour l’inscription de l’hypothèque de séquestre au registre foncier, le bureau du registre foncier prélève des frais distincts selon le GNotKG, principalement calculés sur la valeur de la créance à garantir. S’y ajoutent des débours (par exemple, frais d’extrait du registre foncier, frais de poste) et, le cas échéant, des honoraires de notaire si celui-ci est requis. En cas de mandat d’avocat, des honoraires d’avocat selon la loi sur la rémunération des avocats (RVG) sont également dus. Ces frais sont dans un premier temps à la charge du créancier ; s’il obtient gain de cause, ils peuvent cependant être considérés comme frais de procédure à la charge du débiteur et – s’ils sont titularisés – être garantis par l’hypothèque de séquestre (§ 788 ZPO).

Quelle est la signification de l’hypothèque de séquestre en cas de procédure d’insolvabilité du débiteur ?

En cas d’insolvabilité du débiteur, l’hypothèque de séquestre est en principe considérée comme un droit de séparation garanti au sens de l’article 49 InsO. Cela signifie que le créancier peut se faire payer en priorité sur le bien immobilier à concurrence de sa créance garantie, avant que le produit ne tombe dans la masse. La condition est que l’hypothèque ait été inscrite avant l’ouverture de la procédure d’insolvabilité et sur la base d’un titre encore valable. Si, en revanche, le séquestre est exécuté (inscrit) après l’ouverture de la procédure d’insolvabilité, cela est inefficace conformément à l’article 88 InsO (“interdiction de rétroactivité”). Il est donc recommandé, en cas de risque d’insolvabilité, de procéder le plus rapidement possible à l’inscription de l’hypothèque de séquestre. Il convient également de noter que l’administrateur de l’insolvabilité peut contester l’hypothèque dans certaines circonstances, notamment dans le cadre de la contestation d’insolvabilité (§§ 129 et suivants InsO).