Lexique juridique

Wiki»Legal Lexikon»Étranger

Étranger

Définition et interprétation du terme « étranger »

Le terme « étranger » est une notion juridique centrale en droit allemand et désigne les personnes qui ne possèdent pas la nationalité allemande. Le droit des étrangers englobe l’ensemble des dispositions légales concernant les droits et obligations de ces personnes. La définition précise et le traitement juridique du terme sont prévus dans différents textes de loi, en particulier dans la loi sur le séjour (AufenthG).

Distinction avec d’autres notions juridiques

Par opposition à l’étranger, l’« Allemand » selon la Loi fondamentale pour la République fédérale d’Allemagne est une personne qui possède la nationalité allemande ou qui, en tant que réfugié ou expulsé d’origine allemande, a été reconnue comme telle conformément à l’article 116, alinéa 1, de la Loi fondamentale. Les personnes qui ne possèdent pas la nationalité allemande sont considérées en Allemagne comme des étrangers, indépendamment de leur origine, lieu de résidence ou autres caractéristiques.

Un autre terme à distinguer est celui de « citoyen de l’Union » : les ressortissants d’autres États membres de l’Union européenne occupent une position particulière puisque le droit européen leur accorde des droits étendus de libre circulation.

Fondements et dispositions juridiques

Loi sur le séjour (AufenthG)

La loi allemande sur le séjour constitue la réglementation centrale du droit des étrangers. Elle ne définit pas seulement la notion d’étranger (§ 2 al. 1 AufenthG), mais réglemente en détail l’entrée, le séjour, l’activité professionnelle et l’établissement des étrangers. La loi distingue différentes catégories de titres de séjour, d’autorisations de séjour ainsi que des situations de tolérance.

Dispositions relevant du droit de l’Union

Les citoyens de l’Union, c’est-à-dire les ressortissants des autres États membres de l’UE, sont certes considérés formellement comme étrangers au regard du droit allemand, mais ils bénéficient de droits privilégiés en vertu de la directive sur la libre circulation (Directive 2004/38/CE). La Loi sur la libre circulation/UE (FreizügG/EU) règle ces conditions particulières pour les citoyens de l’Union et les membres de leur famille.

Catégories subsidiaires de protection

Outre les ressortissants nationaux et les citoyens de l’Union, le droit allemand reconnaît d’autres sous-groupes spécifiques d’étrangers, notamment les personnes protégées au titre de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés, les demandeurs d’asile et les apatrides. Chacun bénéficie de réglementations spécifiques concernant le séjour, par exemple selon la loi sur l’asile.

Titre et statut de séjour

Formes principales du droit de séjour

Pour entrer et séjourner en Allemagne, les étrangers doivent généralement disposer d’un titre de séjour, à l’exception de certains cas particuliers (comme les citoyens de l’Union). Parmi les formes les plus importantes figurent :

  • Visa : Titre de séjour à durée limitée et à finalité déterminée, délivré pour des motifs spécifiques tels que le tourisme, le travail, les études ou le regroupement familial.
  • Autorisation de séjour : Titre de séjour temporaire pour des motifs déterminés, notamment la formation, l’activité professionnelle ou des raisons humanitaires.
  • Permis d’établissement : Titre de séjour permanent pouvant être délivré après un séjour de longue durée régulier et l’accomplissement de certaines conditions d’intégration.
  • Autorisation de séjour permanent-UE : Pour les ressortissants de pays tiers résidant durablement, également assorti de droits spécifiques.

Tolérance et autorisation provisoire de séjour

La tolérance (Duldung) constitue une catégorie spéciale. Elle concerne les étrangers dont l’expulsion est temporairement suspendue (§ 60a AufenthG), par exemple pour des motifs de droit international, humanitaires ou personnels. L’autorisation provisoire de séjour est un statut temporaire accordé dans le cadre de la procédure d’asile.

Droits et obligations des étrangers

Droits fondamentaux

Les étrangers bénéficient également de droits fondamentaux en Allemagne. La Loi fondamentale garantit la dignité de la personne humaine, le droit à la vie et à l’intégrité corporelle ainsi que l’égalité devant la loi. Certains droits sont toutefois réservés expressément aux ressortissants allemands, tel que le droit de vote.

Activité professionnelle

L’accès à une activité professionnelle est soumis à des conditions spécifiques pour les étrangers. Ces réglementations diffèrent selon le statut de séjour et le pays d’origine. L’octroi d’une autorisation de travail est en règle générale liée au titre de séjour.

Obligations d’intégration

Certains groupes d’étrangers, en particulier ceux disposant d’une autorisation de séjour permanente, sont tenus à des obligations d’intégration telles que la participation à des cours d’intégration. Cette participation est souvent une condition préalable à l’obtention ultérieure d’un permis d’établissement ou de la naturalisation.

Statut social

En principe, les étrangers sont traités comme les ressortissants allemands en matière de droit social, mais ils peuvent toutefois être soumis à des restrictions selon leur statut de séjour, par exemple pour l’accès aux prestations sociales, aux allocations familiales ou au droit au logement.

Autres dispositions pertinentes

Obligations de déclaration et port de documents d’identité

Conformément à la Loi fédérale sur l’enregistrement, les étrangers sont tenus de se déclarer auprès de l’autorité compétente. Il existe également une obligation de porter sur soi un passeport ou un document de remplacement en cours de validité.

Droit pénal et droit administratif

Les infractions aux dispositions relatives au séjour peuvent constituer des infractions administratives ou pénales, notamment en cas de séjour illégal, de travail sans autorisation ou d’absence de passeport.

Expulsion et éloignement

La fin du séjour des étrangers est prévue aux §§ 53 et suivants de l’AufenthG. Les motifs sont notamment des infractions pénales, des menaces à la sécurité publique ou l’absence d’autorisation de séjour. La mesure comprend généralement l’expulsion, l’éloignement ainsi qu’une éventuelle interdiction d’entrée et de séjour.

Catégories personnelles spécifiques

Apatrides et ressortissants de pays tiers

Les apatrides ne possèdent aucune nationalité et sont traités, au même titre que les ressortissants de pays tiers (non-UE), conformément à la loi sur le séjour, avec certaines dispositions spécifiques.

Personnes tolérées et demandeurs de protection

Lorsqu’aucun titre de séjour ne peut être délivré pour des raisons humanitaires ou de droit international, des mécanismes de protection particuliers s’appliquent, par exemple les dispositions de tolérance (§ 60a AufenthG) ou le séjour selon § 25 AufenthG (motifs humanitaires ou de droit international).

Évolution et importance dans le contexte

Importance démographique et sociétale

Le statut juridique des étrangers est en Allemagne à la fois une question centrale de migration et un aspect important du marché du travail, de l’éducation et du développement démographique. Les réformes législatives continues reflètent les évolutions de la société et de la politique.

Droit international

Le droit administratif des étrangers est également soumis à des exigences internationales, telles qu’énoncées dans les traités internationaux, la Convention européenne des droits de l’homme et les accords sur la protection des réfugiés.

Littérature et sources complémentaires

  • Loi sur le séjour (AufenthG)
  • Loi sur la libre circulation/UE (FreizügG/EU)
  • Loi fédérale sur l’enregistrement (BMG)
  • Loi sur l’asile (AsylG)
  • Loi fondamentale (GG), en particulier l’art. 116 GG
  • Convention de Genève relative au statut des réfugiés

Cet article offre un aperçu complet de la signification juridique ainsi que de l’aménagement du terme « étranger » en droit allemand. Pour des informations complémentaires, il est recommandé de consulter les lois et documents officiels mentionnés.

Questions fréquemment posées

Quels droits les étrangers ont-ils en Allemagne en matière de séjour et de travail ?

En Allemagne, les étrangers sont soumis au droit de séjour, essentiellement régi par la loi sur le séjour (AufenthG). Pour séjourner sur le territoire fédéral, ils doivent généralement disposer d’un titre de séjour reconnu et valable, tel qu’un visa, une autorisation de séjour ou un permis d’établissement. Le type de titre de séjour détermine l’étendue des droits associés, notamment en ce qui concerne l’exercice d’une activité professionnelle. En principe, l’exercice d’une activité professionnelle n’est autorisé que si une autorisation de travail ou un titre de séjour approprié le prévoit expressément. Certains groupes, tels que les citoyens de l’UE, bénéficient de droits considérablement étendus au titre de la libre circulation des travailleurs et n’ont pas besoin d’une autorisation de travail supplémentaire. En revanche, les ressortissants de pays tiers doivent apporter une preuve formelle. L’absence de titre de séjour valide peut entraîner des conséquences en droit du travail et en droit pénal, sachant que des dispositions particulières existent pour les personnes tolérées (Duldung en vertu du § 60a AufenthG). Ces personnes bénéficient, par exemple, d’un accès limité à la formation et au marché du travail, en fonction du cas individuel et sous réserve de l’autorisation des autorités.

Quelles obligations les étrangers ont-ils envers les autorités allemandes ?

Les étrangers doivent respecter plusieurs obligations légales. Premièrement, ils sont soumis à l’obligation de déclaration conformément à la Loi fédérale sur l’enregistrement, selon laquelle tout changement de domicile au sein de l’Allemagne ou toute première prise de domicile doit être signalé. De plus, il existe une obligation de port de documents d’identité : les étrangers doivent toujours avoir sur eux un passeport ou un document de remplacement en cours de validité et le présenter sur demande aux autorités compétentes. Dans le contexte du droit de séjour, les obligations de déclaration sont particulièrement importantes : les modifications concernant le motif du séjour, le domicile ou la situation familiale (ex. mariage, divorce ou naissance d’enfants) doivent être signalées sans délai aux autorités compétentes pour les étrangers. En outre, les étrangers doivent se conformer aux obligations de coopération prévues par la loi dans la procédure administrative, par exemple pour fournir des documents d’identification ou lors de la demande de titres de séjour. Le non-respect de ces obligations peut entraîner des conséquences administratives ou pénales allant jusqu’à l’expulsion.

Quels recours les étrangers peuvent-ils exercer contre les décisions défavorables de l’autorité compétente pour les étrangers ?

Contre les décisions de l’autorité des étrangers, telles qu’un refus de titre de séjour ou une obligation de quitter le territoire, les étrangers disposent de différents recours. D’abord, il est possible d’introduire un recours administratif (Widerspruch) contre la décision administrative, à condition que le Land concerné maintienne cette procédure (dans certains Länder, le recours administratif a été supprimé). En cas de décision négative définitive, un recours contentieux peut être exercé devant le tribunal administratif compétent. Les délais pour former ce recours ou déposer une action doivent être respectés (en général un mois après la notification de la décision). Dans certains cas, par exemple en cas de mesure d’éloignement, une protection juridique provisoire (procédure d’urgence conformément à l’article 80 al. 5 VwGO) peut être demandée pour obtenir un effet suspensif. Il est recommandé, en particulier dans le cas de procédures complexes de droit des étrangers, de faire appel à un avocat, car un recours incorrect ou tardif peut avoir des conséquences négatives importantes.

Quelles dispositions spécifiques s’appliquent aux demandeurs d’asile et aux réfugiés ?

Les demandeurs d’asile et les réfugiés sont soumis à un régime juridique propre, régi principalement par la loi sur l’asile (AsylG), la loi sur le séjour ainsi que la Convention de Genève relative au statut des réfugiés. Pendant la procédure d’asile, les demandeurs obtiennent une autorisation provisoire de séjour qui leur permet d’être hébergés sur le territoire fédéral, mais leur accorde seulement un accès limité au marché du travail. Les réfugiés reconnus en vertu de la Convention de Genève ou les bénéficiaires d’une protection subsidiaire obtiennent un titre de séjour qui leur confère des droits étendus, notamment l’accès au marché du travail, à la formation et aux prestations sociales. En outre, les demandeurs d’asile sont soumis à des restrictions de résidence, telles que l’obligation de résidence et, le cas échéant, un hébergement dans des centres collectifs. Des règles spécifiques s’appliquent également au regroupement familial, qui est possible sous certaines conditions et dans certains délais, selon la loi sur le séjour.

Dans quelles circonstances un étranger peut-il être expulsé ou éloigné ?

Une expulsion d’Allemagne conformément aux §§ 53 et suivants de la Loi sur le séjour intervient lorsqu’un étranger enfreint gravement ou de manière répétée des dispositions légales, notamment en cas d’infractions pénales, de menace à l’ordre public ou de dissimulation de l’identité ou de la nationalité. La décision d’expulsion relève de l’appréciation des autorités et suppose toujours une mise en balance des intérêts. L’éloignement constitue l’exécution forcée de l’obligation de quitter le territoire, si l’étranger ne part pas de lui-même après une décision définitive. Il ne peut en principe pas être exécuté si des risques graves pour l’intégrité corporelle, la vie ou la liberté existent dans le pays de destination (protection contre l’éloignement, § 60 AufenthG). Lorsqu’il existe certaines circonstances personnelles, comme un séjour de longue durée, une intégration ou des attaches familiales avec des personnes allemandes ou résidant en Allemagne, les autorités doivent examiner la proportionnalité et la protection de la vie privée et familiale. Durant la procédure, l’étranger a droit à être entendu et, le cas échéant, à une protection juridique provisoire.

Quelles sont les implications en cas de mariage ou de partenariat avec un ressortissant allemand ?

En cas de mariage ou de partenariat enregistré avec un ressortissant allemand, un droit particulier de séjour peut découler du § 28 AufenthG. En règle générale, il faut que la vie commune en Allemagne existe et que la volonté de vivre ensemble perdure. Le regroupement supposera que les moyens de subsistance soient assurés, qu’un logement suffisant existe et qu’une connaissance de base de l’allemand de niveau A1 soit généralement justifiée. Un droit de séjour peut aussi rester valable en cas de séparation, notamment après au moins trois ans de vie commune sur le territoire fédéral ou en cas de situation de rigueur particulière (ex. violences conjugales). Cependant, le mariage seul ne garantit pas systématiquement l’obtention d’un titre de séjour permanent, car les conditions générales prévues par la loi sont également vérifiées. Les conjoints de ressortissants allemands sont aussi soumis aux obligations générales de coopération vis-à-vis de l’autorité compétente pour les étrangers.

Quelles possibilités les étrangers ont-ils pour obtenir la nationalisation ?

La naturalisation des étrangers est régie par la Loi sur la nationalité (StAG). En principe, il existe, sous certaines conditions, un droit à la naturalisation après huit ans de séjour légal (dans des cas particuliers, par exemple en cas de réussite à un cours d’intégration, dès sept ans). Les conditions essentielles incluent un revenu suffisant pour subvenir à ses besoins de manière autonome, une connaissance suffisante de l’allemand (niveau B1 minimum), des connaissances sur l’ordre juridique et social, l’absence de condamnations pénales ainsi que l’adhésion à l’ordre fondamental libre et démocratique. Par ailleurs, il est généralement nécessaire de renoncer à sa nationalité précédente, même si des exceptions existent, par exemple pour les citoyens de l’UE ou pour des raisons de droit international. La procédure se déroule sur demande auprès de l’autorité compétente en matière de naturalisation, et le demandeur doit fournir des justificatifs complets quant aux conditions requises. Les promesses de naturalisation doivent être données par écrit ; la naturalisation prend effet lors de la remise du certificat de naturalisation.