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Erreur de droit

Notion et signification de l’erreur de droit

La notion Erreur de droit désigne, dans le contexte juridique, une méprise concernant l’existence, le contenu, la portée ou l’applicabilité de normes juridiques. Elle survient lorsqu’une personne agit sous une fausse idée des conséquences juridiques ou de la légalité de son comportement. L’erreur de droit constitue l’un des principaux modes d’erreur en droit et revêt une importance majeure, notamment en droit pénal, mais aussi en droit civil et administratif.


Types d’erreurs de droit

Distinction avec l’erreur sur les éléments constitutifs

L’article 16 du Code pénal allemand (StGB) décrit l’erreur sur les éléments constitutifs, dans laquelle l’auteur a une mauvaise appréciation des faits matériels. L’ Erreur de droit s’en distingue en ce qu’elle ne porte pas sur des faits mais sur l’appréciation juridique de ceux-ci.

Erreur directe et indirecte de droit

Ein erreur directe de droit existe lorsque l’auteur croit que son comportement est légalement autorisé (erreur d’autorisation) ou interdit (erreur d’interdiction), alors que ce n’est pas le cas. Une erreur indirecte de droit concerne au contraire une erreur sur la portée d’une règle de justification ou d’excuse, par exemple lorsqu’il s’agit de la perception d’un état de nécessité supposé.


L’erreur de droit en droit pénal

Classement systématique

En droit pénal, l’erreur de droit dans le droit allemand est principalement régie par l’article 17 du StGB. Selon celui-ci, l’auteur ne commet pas de faute s’il lui manque, au moment de l’infraction, la conscience d’agir contrairement au droit, et que cette erreur était inévitable.

Erreur d’interdiction

L’ Erreur d’interdiction est caractérisée lorsque l’auteur ignore l’illicéité de son acte. Cependant, toute erreur n’exonère pas : seule l’erreur d’interdiction inévitable conduit à l’absence de faute. L’inévitabilité est retenue si, même avec la plus grande diligence, l’auteur n’aurait pas pu parvenir à une correcte appréciation juridique.

Erreur d’autorisation

Dans le cas de l’ Erreur d’autorisation l’auteur suppose à tort qu’il existe un motif de justification (comme la légitime défense ou l’état de nécessité). Si une erreur sur l’élément justificatif est admise, le droit pénal la traite généralement comme une erreur sur les éléments constitutifs selon l’article 16 du StGB.


L’erreur de droit en droit civil

Effets sur les déclarations de volonté

En droit civil, une erreur de droit existe notamment lorsque le déclarant se trompe sur les conséquences juridiques de sa déclaration (§ 119 BGB). En principe, une erreur sur les conséquences de droit constitue une erreur de motif non prise en compte. Seuls des cas d’exception strictement limités permettent la contestation pour erreur de droit, en particulier lorsque l’erreur concerne directement le contenu de la déclaration de volonté (par exemple, erreur sur le contenu selon l’article 119 alinéa 1 BGB).


L’erreur de droit en droit administratif

En droit administratif, une erreur de droit peut avoir des répercussions sur la validité des actes administratifs ou sur le comportement des autorités. Une erreur de droit commise par une autorité concernant la compétence ou la base légale a une incidence sur la légalité de l’acte administratif. Pour les administrés, une erreur de droit inévitable en droit administratif n’entraîne généralement pas de décharge juridique, car les règles administratives exigent un devoir de diligence accru.


Effets et conséquences juridiques de l’erreur de droit

Critères de la faute et de la diligence

La portée atténuante ou exonérante d’une erreur de droit dépend du domaine juridique concerné et du degré de diligence individuelle. En droit pénal, seule l’erreur d’interdiction inévitable conduit à l’absence de faute, alors qu’en droit civil une décharge n’est généralement pas admise.

Contrôle de l’erreur et obligation raisonnable de se renseigner

La jurisprudence exige en règle générale que la personne concernée s’informe, en cas de doute, sur la situation juridique et prenne les mesures appropriées pour clarifier les faits. Une absence ou insuffisance de renseignements fait apparaître l’erreur de droit comme évitable et exclut en général toute exonération.


Distinction et rapport avec d’autres erreurs

L’erreur de droit doit être distinguée des autres types d’erreurs, en particulier de l’erreur de fait (erreur sur les éléments constitutifs) et de l’erreur sur la déclaration. En droit pénal et civil, les conséquences juridiques varient selon le type d’erreur. La distinction essentielle réside dans le fait que l’erreur de droit porte sur une appréciation juridique, et non sur un fait matériel.


Importance dans la pratique juridique

La gestion de l’erreur de droit est d’une grande importance dans tous les domaines du droit afin de distinguer un comportement fautif d’un comportement non fautif. En pratique, cela signifie en particulier que l’ignorance n’excuse pas (voir « ignorantia legis non excusat »), sauf si l’erreur de droit était inévitable. Le droit exige ainsi de tout justiciable un minimum de connaissance juridique et la volonté de s’informer par soi-même.


Résumé

L’erreur de droit est une notion complexe qui revêt des significations et des conséquences juridiques différentes selon les branches du droit. Alors qu’elle peut, sous certaines conditions, conduire à l’absence de faute en droit pénal, son effet exonératoire est fortement limité dans les procédures civiles et administratives. Il est essentiel que l’erreur de droit n’excuse que si elle était inévitable malgré des efforts raisonnables. La distinction entre les différentes formes d’erreur et leurs conséquences juridiques est décisive pour une juste appréciation juridique des actes au cas par cas.

Questions fréquemment posées

Quels types d’erreurs de droit sont distingués en droit allemand ?

Dans le système juridique allemand, on distingue essentiellement l’erreur directe de droit et l’erreur indirecte de droit. Une erreur directe survient lorsqu’une personne se trompe sur l’existence ou le contenu d’une règle de droit, par exemple sur l’interdiction ou la licéité d’un acte déterminé. L’erreur indirecte porte en revanche sur une fausse représentation des conséquences juridiques, telle une mauvaise appréciation juridique de l’importance de son comportement. On distingue également l’erreur de droit évitable de l’erreur de droit inévitable. Une erreur évitable existe si l’auteur aurait pu l’éviter par des efforts raisonnables ou des demandes de renseignements, tandis qu’une erreur inévitable ne pouvait pas être empêchée même avec la plus grande diligence. Ces distinctions sont particulièremnt pertinentes en droit pénal car elles entraînent différentes conséquences juridiques, telles que la responsabilité pénale ou la fixation de la peine.

Quelles conséquences juridiques une erreur de droit entraîne-t-elle en droit pénal ?

Les conséquences juridiques d’une erreur de droit en droit pénal sont principalement réglementées par l’article 17 du Code pénal (StGB). On distingue entre l’erreur d’interdiction évitable et l’erreur d’interdiction inévitable. Une erreur inévitable, c’est-à-dire lorsque l’auteur ne pouvait pas reconnaître, même avec toute la diligence et après avoir demandé conseil, que son comportement était illicite, conduit en principe à l’absence de sanction. À l’inverse, une erreur d’interdiction évitable n’exclut pas la culpabilité mais peut entraîner une atténuation de la peine conformément à l’article 17 phrase 2 StGB. On distingue par ailleurs l’erreur d’autorisation, où l’auteur croit à tort que son acte est exceptionnellement autorisé. Si cette erreur est également considérée comme inévitable, elle peut entraîner une diminution de la faute. Dans tous les cas, il est important de vérifier soigneusement si l’erreur de droit était réellement inévitable, avec des exigences élevées en matière de diligence imposées à l’auteur.

Quelle différence existe-t-il entre l’erreur d’interdiction et l’erreur sur les éléments constitutifs ?

Contrairement à l’erreur sur les éléments constitutifs, où l’auteur commet une erreur sur des circonstances de fait (par exemple, il pense qu’une condition d’infraction n’est pas remplie), l’erreur de droit — et particulièrement l’erreur d’interdiction — concerne la méconnaissance de l’illicéité d’un acte. Tandis qu’une erreur de fait selon l’article 16 StGB exclut en principe l’intention, en cas d’erreur d’interdiction selon l’article 17 StGB la faute demeure, sauf si l’erreur était inévitable. La différence essentielle réside donc dans le fait qu’une erreur de fait consiste en une ignorance des faits, tandis que l’erreur de droit consiste soit en une ignorance de l’appréciation juridique, soit en l’ignorance d’une interdiction. Les conséquences en droit pénal diffèrent donc, avec des obligations particulières de diligence pour l’obtention d’un avis juridique en cas d’erreur de droit.

Quelle est l’importance de l’erreur de droit en droit civil ?

En droit civil, l’erreur de droit est notamment importante concernant la contestation des déclarations de volonté selon l’article 119 BGB. Une erreur sur le contenu d’une déclaration de volonté donnée ou sur les conséquences juridiques qui en résultent peut ici donner lieu à une contestation. Toutefois, une simple erreur juridique sur les conséquences éventuelles d’un acte n’est admise que si elle équivaut à une erreur sur le contenu. Contrairement à l’erreur de fait, l’erreur de droit joue donc un rôle limité pour la contestation. Une simple erreur de motif, telle qu’une méprise sur la situation juridique découlant d’un développement ultérieur, n’est pas contestable. Il convient également d’examiner si l’erreur était reconnaissable pour l’autre partie contractante et si des intérêts dignes de protection existent.

Quelles obligations de vérification existent pour éviter une erreur de droit évitable ?

Selon la jurisprudence de la Cour fédérale de justice et la doctrine, toute personne a l’obligation de vérifier, à un certain degré, la légalité de ses actes. Cela implique, en cas de doute, de s’informer sur la légalité d’un acte, notamment par consultation des textes de loi, demande auprès des autorités compétentes ou consultation d’un avocat. Ceci s’applique particulièrement aux personnes agissant dans un cadre professionnel ou commercial et soumises à des obligations juridiques particulières. Toute personne qui viole ces obligations doit généralement assumer les conséquences d’une erreur de droit évitable, qui en droit pénal n’a qu’un effet atténuant sur la peine. Ce n’est que si toutes les démarches raisonnables ont été épuisées qu’une erreur peut être qualifiée d’inévitable.

Le niveau de formation ou l’expérience de vie de l’auteur jouent-ils un rôle dans l’appréciation de l’erreur de droit ?

Oui, l’appréciation du caractère évitable ou inévitable d’une erreur de droit dépend essentiellement de la formation individuelle, de l’expérience de vie et des capacités personnelles de l’auteur. Ainsi, des exigences plus strictes sont imposées à un juriste ou à une personne qualifiée qu’à un profane sans expérience juridique. Cette subjectivation vise à tenir compte du principe de culpabilité individuelle, tel qu’il est ancré en droit pénal et civil. Cela signifie, par exemple, qu’un avocat ne peut se prévaloir d’une erreur de droit inévitable dans son domaine professionnel, alors que l’appréciation peut être différente pour un profane.

Quelle importance a l’erreur d’autorisation dans le contexte de l’erreur de droit ?

L’erreur d’autorisation est une variante particulière de l’erreur de droit qui désigne le cas où l’auteur suppose à tort que son acte est justifié par un motif légitime (par exemple la légitime défense), alors que les conditions légales ne sont en réalité pas réunies. En droit pénal, on distingue l’erreur sur les circonstances justificatives (l’auteur se trompe sur les faits justifiant l’acte) et l’erreur d’autorisation (l’auteur se trompe sur l’existence ou la portée juridique d’un motif de justification). L’erreur sur l’élément justificatif entraîne selon l’article 16 StGB la disparition de l’intention, tandis que la simple erreur d’autorisation est traitée comme une erreur d’interdiction (§ 17 StGB) et n’a qu’un effet atténuant sur la peine si elle était évitable. La distinction précise et le traitement adéquat de cette erreur sont décisifs pour l’examen de la responsabilité pénale et font régulièrement l’objet de discussions et de jurisprudence.