Notion et statut juridique du doyen
La notion Doyen désigne, en droit universitaire, une fonction dirigeante au sein d’une faculté ou d’un département dans les établissements d’enseignement supérieur et les universités. Le doyen représente l’instance administrative principale au niveau de la faculté et fait office d’interface entre la direction de l’université et le département concerné. Le statut juridique, les missions et les modalités de désignation du doyen sont principalement fixés par la loi régionale sur l’enseignement supérieur, les statuts de l’université ainsi que par des règlements spécifiques.
Bases juridiques
Ancrage légal
Le cadre juridique de la fonction de doyen découle essentiellement des lois universitaires des Länder (par exemple § 37 du cadre législatif universitaire, lois des Länder), des statuts des établissements et des règlements de faculté. Ces normes constituent la base contraignante du droit organisationnel des universités et déterminent les compétences, les procédures de sélection et la durée du mandat des doyens.
Classement statutaire
Le doyen est généralement élu parmi les professeurs de la faculté concernée ou nommé par la direction de l’université sur proposition du conseil de faculté. Il exerce un mandat électif à durée limitée, qui est considéré dans la fonction publique comme une charge accessoire. La forme concrète de la transmission de la charge, par élection ou nomination, peut varier selon le Land et l’établissement d’enseignement supérieur.
Missions et compétences
Direction administrative et représentation
Les principales missions du doyen incluent la direction de l’administration de la faculté, la gestion des organes d’autogestion (par exemple, conseil de faculté) et la représentation externe de la faculté. Le doyen est l’interlocuteur de la direction de l’université ainsi que des institutions et autorités extérieures.
Pouvoirs exécutifs
Le doyen détient des pouvoirs décisionnels exécutifs dans les domaines de l’enseignement, de la recherche et de l’organisation de la faculté. Cela comprend notamment :
- Responsabilité de la mise en œuvre des décisions du conseil de faculté
- Élaboration et exécution du budget de la faculté dans le respect des dispositions budgétaires (par exemple, règlement budgétaire de l’État)
- Gestion des questions de personnel au sein de la faculté, dans la mesure où elles relèvent de sa compétence (par exemple, recrutement de collaborateurs scientifiques ou d’assistants)
- Organisation des études, admission aux études (dans le cadre de l’autonomie statutaire) et organisation des examens
- Exercice du droit de direction sur les locaux de la faculté
Surveillance et contrôle
Il incombe au doyen de veiller au bon déroulement de l’enseignement, de la recherche et de l’administration au sein de la faculté. Cela inclut la vérification du respect des dispositions légales relatives à l’enseignement supérieur, du règlement intérieur et des règlements internes à la faculté.
Élection, nomination et révocation
Procédure d’élection et de nomination
Le doyen est en principe élu par le conseil de faculté, parfois seulement proposé puis officiellement nommé par le rectorat ou la direction de l’établissement. Les modalités d’élection, la durée du mandat (généralement de deux à quatre ans) et les possibilités de réélection sont déterminées par le règlement intérieur de la faculté ou par la loi sur l’enseignement supérieur. Les modalités de vote internes à la faculté (par exemple, vote ouvert ou secret) sont en général régies par le règlement de la faculté.
Conditions et durée du mandat
La condition pour l’élection au poste de doyen est généralement d’appartenir au corps enseignant universitaire de la faculté concernée. Le mandat est généralement de deux à quatre ans et peut souvent être renouvelé, une limitation du nombre de mandats successifs pouvant être prévue par le règlement.
Révocation et démission
La révocation du doyen est possible sous réserve du respect des dispositions juridiques universitaires, notamment en cas de manquements graves aux devoirs, d’incapacité durable à exercer la fonction ou sur sa propre demande. Les modalités de révocation sont précisées dans les règlements de l’établissement et soumises à une procédure formalisée.
Statut juridique par rapport aux autres organes
Relations avec la direction de l’université
Le doyen, en tant que chef de la faculté, est placé sous la supervision du rectorat ou de la présidence de l’établissement et est, en principe, responsable devant cette instance. Il agit également en tant qu’intermédiaire entre la faculté et les instances centrales de l’université, telles que le sénat et le conseil d’administration.
Relations avec le conseil de faculté et les autres organes
Le conseil de faculté, en tant qu’organe collégial de la faculté, exerce dans le cadre du droit universitaire une fonction de contrôle à l’égard du doyen. De nombreuses décisions du doyen requièrent la participation ou l’accord du conseil de faculté. La représentation externe de la faculté en tant qu’entité relève en revanche spécifiquement du doyen.
Questions juridiques particulières et responsabilité
Pouvoir de donner des instructions et champ de compétence
Le pouvoir de donner des instructions du doyen s’étend au champ interne de la faculté, notamment pour ce qui concerne l’organisation, le personnel et les moyens matériels. Dans les processus décisionnels relatifs au personnel, le doyen intervient souvent uniquement dans le cadre des directives universitaires et nécessite, dans certains cas, l’accord d’organes supérieurs.
Responsabilité de la fonction et imputabilité
Le doyen porte, dans le cadre de sa fonction, une responsabilité particulière quant au respect de la légalité de toutes les mesures et actions entreprises. En cas de violation fautive des obligations de service, l’université peut être tenue responsable vis-à-vis de tiers conformément au droit de la responsabilité administrative ; en interne, des conséquences disciplinaires peuvent s’appliquer.
Collège du décanat et suppléance
Vice-doyen et doyen aux études
Pour assister le doyen, des vice-doyens et des doyens aux études peuvent être nommés selon les dispositions du droit universitaire. Le vice-doyen assure généralement la suppléance, tandis que le doyen aux études se voit confier des missions spécifiques dans l’organisation des études. L’intégration juridique de ces fonctions est en principe analogue à celle du doyen.
Le doyen en droit canonique
Charge ecclésiastique du doyen
En droit canonique, la notion de doyen prend une autre signification. Elle désigne ici la direction d’un district ecclésiastique (doyenné), d’un chapitre ou d’une communauté religieuse. Le statut juridique, la nomination et les missions sont régis par les prescriptions canoniques de chaque confession (par exemple, constitution ecclésiastique, statut diocésain).
Littérature et sources juridiques complémentaires
- Lois régionales sur l’enseignement supérieur (divers Länder)
- Loi-cadre sur l’enseignement supérieur (HRG)
- Statuts et règlements de faculté des universités allemandes
- Commentaire sur le droit universitaire
Conclusion
Le doyen est un acteur central du droit organisationnel universitaire allemand avec des compétences étendues sur les plans administratif, représentatif et exécutif. Le statut juridique du doyen est précisément défini par le droit régional, les statuts universitaires et les règles internes à la faculté. La fonction combine des missions de gestion et de contrôle au niveau de la faculté et exige le respect du droit et des lois dans le fonctionnement universitaire. Dans d’autres ordres juridiques, notamment en droit canonique, le doyen exerce d’autres fonctions dirigeantes spécifiques.
Questions fréquemment posées
Quelles bases légales déterminent les missions et compétences d’un doyen ?
Les bases légales régissant les missions et compétences d’un doyen se trouvent principalement dans les lois régionales sur l’enseignement supérieur, puisque le droit universitaire en Allemagne relève de la compétence des Länder. Ces lois définissent en détail les missions du doyen en matière d’organisation de la faculté, d’autonomie académique, d’assurance de l’enseignement et de gestion budgétaire. Des compétences et procédures supplémentaires sont fréquemment prévues dans les statuts internes (règlements) des établissements, par exemple en ce qui concerne la nomination, la révocation ou le mandat du doyen. Des prescriptions juridiques existent également pour la procédure de nomination des professeurs, les règlements d’examens ainsi que la participation du doyen aux décisions des instances universitaires. Le respect de ces dispositions est impératif, car une gestion illégale de la fonction peut entraîner des contestations des décisions et résolutions de la faculté.
Quel est le lien juridique entre le doyen et la direction de l’université ?
Le doyen, en tant que directeur de la faculté, est membre de l’organe directeur élargi de l’université, le plus souvent du sénat ou d’une instance analogue, mais relève juridiquement de la direction de l’université (représentée la plupart du temps par la présidence ou le recteur). Le rapport est marqué à la fois par une subordination hiérarchique et par un cadre d’autonomie : le doyen peut prendre des décisions de façon autonome pour les affaires de la faculté, à condition qu’elles ne soient pas contraires aux résolutions, instructions et obligations de contrôle à caractère juridique de la direction universitaire. En cas de litige, la direction peut, conformément aux prescriptions de la loi régionale sur l’enseignement supérieur et des statuts, intervenir ou annuler les décisions du doyen. Le doyen est par ailleurs soumis aux principes généraux de l’administration publique, en particulier au principe de légalité et à l’obligation de bonne gestion.
Comment la procédure de nomination du doyen est-elle encadrée juridiquement ?
Les règles juridiques relatives à la procédure de nomination du doyen sont également fixées au niveau régional, notamment par les lois sur l’enseignement supérieur et les statuts de l’établissement. En règle générale, l’élection du doyen est assurée par le conseil de faculté ou un organe équivalent. Sont électeurs les membres ayant droit de vote de la faculté, dont la composition inclut généralement une part fixée de professeurs, de personnels scientifiques et non scientifiques ainsi que d’étudiants. La durée du mandat est légalement ou statutairement définie, une réélection est généralement possible mais souvent limitée. La procédure électorale doit respecter les principes de liberté et de secret du vote, et le résultat nécessite l’approbation de la direction de l’établissement. En cas d’irrégularité dans le déroulement de l’élection, un recours juridique est possible devant le tribunal administratif compétent.
Quels mécanismes juridiques de contrôle et de surveillance existent à l’égard des décisions du doyen ?
Les décisions du doyen sont soumises à un contrôle à plusieurs niveaux. D’une part, le doyen doit respecter impérativement les prescriptions légales en matière universitaire, celles sur la gestion budgétaire et les statuts de l’établissement. Tout manquement peut être critiqué et annulé par la direction. D’autre part, les membres concernés de la faculté peuvent engager une procédure judiciaire contre les décisions du doyen (par exemple, en matière d’examens ou d’organisation des études). Le contrôle juridique interne (par exemple, le service juridique central de l’université) peut également vérifier les actes du doyen. En cas de comportement gravement illicite ou fautif, la révocation ou la suspension du doyen peut être engagée, sous réserve de respecter une procédure stricte.
Quelle est la responsabilité du doyen dans l’exercice de ses fonctions au regard du droit en vigueur ?
En tant que détenteur d’une charge publique, le doyen relève de la responsabilité administrative selon le § 839 du BGB en liaison avec l’article 34 de la Loi fondamentale. Cela signifie que l’État (ici l’État fédéré ou l’établissement d’enseignement supérieur en tant que personne morale de droit public) répond en principe envers les tiers des dommages causés par une gestion fautive et illégale de la part du doyen. En cas de faute grave ou d’intention, le doyen peut cependant être poursuivi en recours par l’établissement. Pour les actes illicites commis dans le cadre de ses fonctions, la responsabilité du doyen peut aussi porter sur des domaines tels que l’atteinte à la personnalité ou la protection des données. Par ailleurs, il est responsable des manquements au droit du travail, aux règles budgétaires et aux obligations statutaires, la responsabilité précise devant être appréciée au cas par cas.
Quelles obligations juridiques concernent la documentation et la transparence de la gestion du doyen ?
Le doyen est légalement tenu de documenter correctement tous les actes officiels, en particulier les décisions, résolutions et processus administratifs. Cela résulte des principes généraux du droit administratif ainsi que de prescriptions spécifiques des lois sur l’enseignement supérieur et des statuts de l’établissement. Le procès-verbal des réunions du conseil de faculté, la traçabilité des décisions et la garantie d’accès à l’information (par exemple, au titre des lois régionales sur la liberté de l’information) doivent être strictement respectés. Les erreurs de documentation peuvent entraîner la contestation des décisions et la responsabilité individuelle, notamment lorsqu’une décision a été prise sans procès-verbal correspondant. Le doyen doit également s’assurer que les droits de participation de tous les groupes statutaires sont correctement respectés et documentés.