Dans certaines conditions, l’employeur peut également prononcer un licenciement extraordinaire après l’expiration du délai de deux semaines. C’est ce qu’a décidé la Cour fédérale du travail.
Le droit du travail prévoit que l’employeur ou une personne habilitée à prononcer un licenciement dans l’entreprise doit notifier un licenciement extraordinaire dans un délai de deux semaines à compter du moment où le motif du licenciement est connu. Après ce délai, le licenciement extraordinaire ne peut généralement plus être prononcé de manière efficace, explique le cabinet d’avocats MTR Legal Rechtsanwälte, qui conseille les employeurs sur les questions de droit du travail. Cependant, il existe également des exceptions et le licenciement peut encore être effectif après l’expiration des deux semaines, comme le montre un jugement de la Cour fédérale du travail du 5 mai 2022 (ref. : 2 AZR 483/21).
Dans la procédure devant la BAG, un directeur commercial avait enfreint les règles de conformité en vigueur dans l’entreprise. L’infraction aurait suffi à justifier un licenciement extraordinaire. La direction de l’entreprise a voulu approfondir la question avant de prononcer un licenciement et a constitué une équipe de conformité qui a mené des enquêtes approfondies. Les enquêtes ont pris du temps et, après 11 mois, la direction générale a reçu le rapport préliminaire de la commission d’enquête. Dix jours plus tard, elle a licencié le directeur commercial de manière extraordinaire.
Le recours du salarié contre le licenciement a été porté devant la BAG après avoir été couronné de succès dans les deux premières instances. Les juges d’Erfurt ont déclaré que le licenciement extraordinaire avait été prononcé dans le délai prescrit et qu’il était valable.
Pour justifier cette décision, la BAG a expliqué que le délai de préavis de deux semaines n’avait commencé qu’à la présentation du rapport d’enquête à la direction générale. Car ce n’est qu’alors que l’employeur a pu évaluer la faute et peser les motifs en faveur ou à l’encontre du licenciement. Il n’en va autrement, selon la BAG, que si la prise de connaissance des circonstances pertinentes pour le licenciement a été évitée de manière abusive par l’employeur. Au contraire, l’établissement d’une équipe de conformité et la présentation d’un rapport intermédiaire plaident contre cela.
MTR Legal Rechtsanwälte conseille sur les licenciements et d’autres questions du droit du travail.