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Zone économique unifiée

Notion et définition générale de la Zone économique unifiée

Das Zone économique unifiée est une notion utilisée en droit allemand, particulièrement en lien avec la période d’après la Seconde Guerre mondiale ainsi que dans le contexte de l’union monétaire, économique et sociale allemande. Elle désigne la réunion de plusieurs pays ou zones administratives en un territoire unique, où existe un espace économique commun. Sur le plan juridique, la Zone économique unifiée englobe un grand nombre de dispositions concernant l’unité économique, le marché commun, l’union douanière ainsi que la réglementation uniforme de la monnaie, du commerce et de la politique économique au sein de la zone.

Ce terme est notamment lié à l’entrée en vigueur de la Loi fondamentale pour la République fédérale d’Allemagne le 23 mai 1949 ainsi qu’à la formation de la Trizone à partir des zones d’occupation occidentales (zones américaine, britannique et française). La Zone économique unifiée fut le précurseur de l’Allemagne réunifiée et constitua juridiquement le fondement organisationnel pour le développement d’un espace économique commun en Allemagne de l’Ouest.


Évolution historique et création de la Zone économique unifiée

Zones d’occupation alliées et création de la Bizone

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le territoire allemand fut divisé en quatre zones d’occupation sous administration américaine, britannique, française et soviétique. Par suite d’une coopération économique et politique croissante, se forma en 1947 dans un premier temps la Bizone comme réunification des zones d’occupation américaine et britannique, afin de gérer de manière plus efficace les tâches économiques et administratives.

Extension à la Trizone et naissance de la Zone économique unifiée

Le 1er août 1948, la zone d’occupation française rejoint également cette coopération, ce qui porta la zone économique à ce que l’on nommait la Trizone. Ce territoire commun fut alors désigné sous le nom de Zone économique unifiée . L’unification économique permit une politique économique et monétaire commune sous la surveillance des Alliés occidentaux et constitua la base pour le rapprochement ultérieur des Länder d’Allemagne de l’Ouest.


Fondements et réglementations juridiques

Sources juridiques et fondements de droit international

La Zone économique unifiée n’était pas une entité de droit public, mais un regroupement fondé sur le droit d’occupation et le droit international. Les principales sources du droit sont :

  • Ordonnances d’occupation et directives des Alliés, comme les lois du Conseil de Contrôle et les ordonnances des gouvernements militaires,
  • die Documents de Francfort,
  • Accords entre les gouvernements militaires américain, britannique et français ainsi que
  • le Conseil économique créé en juin 1948 pour la Zone économique unifiée, à qui furent attribuées des fonctions législatives dans l’espace économique.

Le Conseil économique de la Zone économique unifiée

Der Conseil économique faisait office d’organe administratif central, comparable à un Parlement aux compétences limitées. Il adoptait des actes législatifs ayant effet sur l’ensemble de la Zone économique unifiée, notamment dans les domaines de l’économie, de la monnaie, des finances, des transports et des affaires sociales. Les fondements juridiques du Conseil économique reposent sur des accords et ordonnances des gouvernements militaires. Ses décisions avaient un impact direct sur la législation dans les pays participants.

Compétences et attributions dans la Zone économique unifiée

La Zone économique unifiée présentait les réalisations juridiques suivantes :

  • Espace douanier et économique unifié : Les barrières douanières entre les zones d’occupation concernées furent supprimées.
  • Administration économique unique : Des services communs, des commissions et des structures administratives communes furent créés pour la monnaie, le transport, l’alimentation, l’industrie et le commerce.
  • Pouvoir législatif du Conseil économique : Des décisions pouvaient être adoptées avec effet sur l’ensemble de la Zone économique unifiée, en particulier en droit économique et en droit social.
  • Espace monétaire unifié : Avec la réforme monétaire du 20 juin 1948, le Deutsche Mark fut introduit comme unique moyen de paiement et rendu obligatoire par un acte juridique pour la Zone économique unifiée.

Distinction avec la notion de droit constitutionnel

Sur le plan juridique, la Zone économique unifiée doit être strictement distinguée de la République fédérale d’Allemagne postérieure. Il ne s’agissait pas d’un État propre, mais d’une formation fonctionnelle aux pouvoirs limités, délégués par les Alliés dans le domaine économique. Les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire étaient partiellement séparés, tandis que les gouvernements militaires conservaient la décision finale sur toutes les questions juridiques.


Importance de la Zone économique unifiée dans la Loi fondamentale

Im Loi fondamentale pour la République fédérale d’Allemagne confère à la Zone économique unifiée un rôle de transition :

  • Article 133 LF : « La Fédération succède aux droits et obligations de la Zone économique unifiée. » Cet article règle la succession juridique de la Fédération en ce qui concerne les contrats et rapports juridiques existants de la Zone économique unifiée.
  • Préambule et histoire de la création : Dans la préambule et lors des débats du Conseil parlementaire, la Zone économique unifiée est mentionnée comme point de référence territorial pour l’application de la Loi fondamentale.
  • Continuité du droit: Avec l’entrée en vigueur de la Loi fondamentale le 23 mai 1949, les compétences et institutions de la Zone économique unifiée furent transférées à la Fédération.

La Zone économique unifiée dans le contexte du droit d’occupation et du droit transitoire

Rapport avec le Statut d’occupation et la loi du Conseil de Contrôle

La Zone économique unifiée était juridiquement placée sous le régime d’occupation allié ; ses statuts, règlements et ordonnances étaient soumis à l’approbation des gouvernements militaires. La loi du Conseil de Contrôle et le Statut d’occupation prévoyaient des dispositions supérieures, notamment concernant les droits fondamentaux, la protection de la propriété et les charges d’occupation.

Dissolution et succession juridique

Avec la fondation de la République fédérale d’Allemagne et l’entrée en vigueur de la Loi fondamentale en 1949, la Zone économique unifiée cessa juridiquement d’exister. Les obligations, lois et ordonnances en vigueur furent transférées à la Fédération et restèrent en vigueur jusqu’à leur abrogation expresse par les autorités fédérales allemandes.


Effet juridique et conséquences ultérieures

Importance en droit public

La Zone économique unifiée reste d’importance en droit public et en droit constitutionnel, notamment pour l’interprétation des règles transitoires, de la continuité du droit et des questions de compétence entre la Fédération et les Länder.

Portée en droit international et contexte de droit international public

Au niveau international, la Zone économique unifiée servit d’interlocuteur pour les Alliés et organisations internationales en matière de questions économiques, de réparations, de traités commerciaux et de questions monétaires pour l’Allemagne de l’Ouest jusqu’à la création de la République fédérale d’Allemagne.


Résumé

La Zone économique unifiée joua un rôle central dans la réorganisation juridique, économique et administrative de l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. Elle servit de lien juridique, économique et politique entre les zones d’occupation occidentales et constitua la base institutionnelle et juridique pour la création ultérieure de la République fédérale d’Allemagne. La succession des droits et le transfert des obligations furent réglés de manière claire dans la Loi fondamentale, de sorte que la Zone économique unifiée peut être considérée comme un élément essentiel du développement du droit public et du droit économique allemands.


Littérature et normes juridiques

Sources et bases juridiques importantes :

  • Loi fondamentale pour la République fédérale d’Allemagne, notamment l’art. 133 GG
  • Lois du Conseil de Contrôle et directives des gouvernements militaires alliés
  • Documents relatifs au Conseil économique de la Zone économique unifiée
  • Loi sur l’administration de la Zone économique unifiée du 10 février 1948 (WiVerwG)
  • Accords et protocoles des autorités de contrôle alliées

Voir aussi :

  • Bizone
  • Trizone
  • Conseil économique de la Zone économique unifiée
  • Statut d’occupation
  • Réforme monétaire allemande de 1948
  • Loi fondamentale pour la République fédérale d’Allemagne

Questions fréquentes

Quelle importance la Zone économique unifiée revêt-elle dans le contexte de la Loi fondamentale pour la République fédérale d’Allemagne ?

La Zone économique unifiée était le terme utilisé, après la Seconde Guerre mondiale, dans la Bizone puis la Trizone, pour désigner la zone économique fusionnée des zones d’occupation britannique, américaine et, à partir de 1948, française. Cette construction revêt surtout une importance juridique dans le contexte de l’article 133 de la Loi fondamentale, qui stipule que la République fédérale d’Allemagne prend la place de la Zone économique unifiée. Ainsi, la République fédérale a repris l’ensemble des droits et obligations qui incombaient auparavant aux administrations de la Zone économique unifiée. Ce transfert est particulièrement central pour les actifs, dettes, engagements contractuels et actes administratifs. Cependant, la succession juridique ne s’étend pas aux droits de souveraineté supérieurs alliés, mais concerne les compétences administratives et les structures économiques institutionnalisées dans la Zone économique unifiée.

Quel lien existait entre la Zone économique unifiée et les Alliés ainsi que leurs droits de réserve ?

La Zone économique unifiée résultait d’un accord des Alliés occidentaux visant à garantir une administration économique commune des diverses zones occupées. Sur le plan juridique, cette entité n’était cependant pas un État souverain, mais une construction administrative sous l’autorité suprême alliée. Le pouvoir de contrôle allié exerçait une influence déterminante, par exemple à travers le Statut d’occupation et des privilèges particuliers pour les décisions politiques et économiques. Les accords contractuels de la Zone économique unifiée étaient régulièrement conclus sous réserve de l’approbation des Alliés. Dans les litiges juridiques, cette situation jouait un rôle pour déterminer quels actes juridiques et administratifs prenaient pleinement effet ou restaient limités dans leur portée tant qu’ils n’avaient pas été approuvés par les instances alliées.

Quels traités, droits et obligations ont été établis par la Zone économique unifiée et peuvent revêtir une importance juridique à ce jour ?

La Zone économique unifiée, en tant que structure administrative, a conclu de nombreux accords économiques et administratifs – tels que des traités institutionnels (p. ex. concernant la Fédération allemande des syndicats, les chambres économiques, les caisses d’assurance sociale), des accords administratifs et des règlements relatifs au transfert ou au contrôle d’actifs. Les obligations reprises ou créées par la Zone économique unifiée ont été transférées à la République fédérale conformément à l’article 133 GG. Il en résulte que, dans certains cas, une continuité juridique subsiste aujourd’hui, notamment concernant des revendications issues de cette transition, par exemple dans les procédures de restitution, les droits de propriété ou la pérennité d’anciens actes administratifs. Toutefois, nombre de ces anciens droits ont été progressivement abandonnés ou actualisés pour s’adapter au droit allemand en vigueur.

Comment la capacité juridique et la capacité d’action de la Zone économique unifiée étaient-elles structurées ?

La Zone économique unifiée ne disposait pas d’une personnalité juridique propre au sens constitutionnel, mais agissait par l’intermédiaire des services administratifs et de la mutualisation du personnel des zones d’occupation concernées, notamment par l’Exécutif et le Conseil d’administration. Ces organes pouvaient adopter des ordonnances contraignantes pour la vie économique, édicter des lois dans la limite des directives alliées et prendre des actes administratifs. Les actes juridiques de la Zone économique unifiée étaient réputés être ceux des zones d’occupation concernées, ce qui signifiait que les recours devaient être déposés dans la zone de compétence correspondante. Cette relative autonomie a conduit à la création, jusqu’à la fondation de la République fédérale d’Allemagne, d’un cadre spécifique de droit administratif dont les effets juridiques subsistent partiellement aujourd’hui et font toujours l’objet de débats doctrinaux.

Quelles conséquences juridiques le statut de la Zone économique unifiée a-t-il eues sur les questions de nationalité et de séjour ?

La Zone économique unifiée ne disposait pas de souveraineté étatique et ne pouvait donc instituer une nationalité propre. Toutefois, certaines réglementations en matière de droit de séjour, d’obligation d’enregistrement et d’activité économique étaient coordonnées de manière centralisée, bien que souvent encore adaptées aux spécificités de chaque zone. Le transfert de ces dispositions dans l’ordre juridique de la République fédérale a eu lieu lors de sa fondation, les problèmes de continuité concernant notamment la gestion des « anciens cas » en matière d’enregistrement, de prestations sociales et de positions juridiques économiques. Par la suite, ces questions transitoires ont été clarifiées de façon exhaustive par la législation fédérale.

Dans quelle mesure la Zone économique unifiée existe-t-elle encore aujourd’hui comme notion juridique ?

La notion de Zone économique unifiée a perdu toute signification juridique avec la fondation de la République fédérale d’Allemagne et la reprise de ses missions et compétences par cette dernière en vertu de l’article 133 GG. Elle subsiste toutefois comme terme historique et juridique, notamment pour les anciens cas lors de litiges relatifs à des événements relevant de l’immédiat après-guerre, ainsi que dans la recherche en histoire du droit et dans les commentaires scientifiques de la Loi fondamentale. Pour les procédures administratives ou de droit privé actuelles, la Zone économique unifiée ne joue plus aucun rôle propre, mais reste un point de référence lors de l’interprétation de certaines normes transitoires.