Lexique juridique

Zéro

Notion et définition : Zero dans le contexte juridique

Le terme Zero est utilisé dans divers domaines juridiques et revêt des significations différentes selon la matière en question. Bien que « Zero » provienne à l’origine du monde anglophone et signifie littéralement « zéro », le terme est notamment employé en droit des affaires, en droit des contrats, en droit financier et boursier, en droit de l’environnement, en droit des marques ainsi qu’en technologie de l’information. Il n’existe pas de définition juridique uniforme ; la signification dépend toujours de l’utilisation et du contexte.

Zero en droit des contrats et des obligations

Zero en tant qu’obligation nulle ou contenu nul

En droit des contrats, « Zero » peut désigner l’absence d’obligation de paiement (obligation nulle) ou de contenu de prestation (contenu nul). Ce terme est fréquemment utilisé dans le contexte des « Zero Bonds » ou des clauses « Zero Cost ».

Zero Bonds (obligations à coupon zéro)

Les Zero Bonds désignent des obligations qui ne versent pas d’intérêts (coupon) au créancier. Le remboursement s’effectue à la valeur nominale à l’échéance, tandis que l’acquisition s’effectue en dessous de cette valeur (« avec décote »). En Allemagne, le régime juridique de ces instruments financiers est prévu par la loi sur les obligations (§§ 793 ss. BGB) ainsi que par la loi sur le commerce des valeurs mobilières (WpHG). Des aspects juridiques importants concernent les obligations de prospectus, le traitement fiscal et la protection des investisseurs.

Clauses Zero Cost

Dans les contrats, une clause « Zero Cost » peut prévoir que telle prestation ou option est fournie sans coût supplémentaire. En droit allemand des contrats, de telles stipulations doivent répondre à des exigences strictes de transparence (§ 307 BGB), afin d’éviter tout risque d’induire en erreur un cocontractant.

Zero en droit boursier et des valeurs mobilières

Options Zero Strike

Les options Zero Strike correspondent à des instruments financiers dérivés où le prix d’exercice (strike) est fixé à zéro. D’un point de vue juridique, il s’agit de droits d’option particuliers soumis à la réglementation de la loi sur le commerce des valeurs mobilières. Les principales questions juridiques concernent les obligations de transparence, les risques pour les investisseurs ainsi que le traitement fiscal des revenus générés.

Modèles Zero-Tax

Dans le cadre d’investissements ou de structurations fiscales internationales, les modèles « Zero-Tax » désignent des dispositifs où aucune ou très peu d’obligations fiscales sont générées. Au regard du droit fiscal international et de la loi allemande sur la fiscalité internationale, ces modèles revêtent une importance pour la prévention de l’évasion fiscale (critères de substance, imposition sur base consolidée, etc.).

Zero en droit de l’environnement et régulations liées à la durabilité

Zero Emission et Zero Waste

En droit de l’environnement, le terme « Zero Emission » fait référence à l’objectif d’absence totale d’émissions, par exemple dans les procédés de production ou la génération d’énergie. Ce principe guide la mise en œuvre des normes environnementales européennes et nationales, notamment dans la loi fédérale sur la protection contre les émissions et les directives européennes en matière de réduction des émissions.

Le concept « Zero Waste » gagne de plus en plus en importance grâce à des prescriptions juridiques environnementales, telles que la loi sur l’économie circulaire (KrWG) et les plans de prévention des déchets. Les deux notions représentent la cible la plus exigeante dans les processus normatifs juridiques.

Zero Carbon et droit climatique

Le terme « Zero Carbon » décrit l’état dans lequel aucune émission de CO2, ou seulement des émissions difficiles à détecter, n’est produite. Des normes juridiques telles que la loi sur la protection du climat (KSG) y font référence pour fixer des objectifs de réduction et prévoir des sanctions en cas de violation.

Zero en droit des marques et brevets

Zero comme élément de marques et droits de protection

« Zero » peut également faire l’objet d’une protection par le droit des marques, notamment lorsqu’il compose une marque verbale, figurative ou combinée. Selon la MarkenG (§§ 3 ss.), il faut dans chaque cas déterminer si « Zero » est distinctif ou demeure une désignation descriptive exclue de la protection. En droit des brevets, Zero peut apparaître comme élément descriptif de procédés techniques, notamment dans le cadre de technologies sans émission.

Zero en droit de la protection des données et droit informatique

Protocoles Zero-Knowledge

En droit informatique et en matière de protection des données, Zero fait référence aux « Zero-Knowledge proofs » (preuves de connaissance nulle), qui permettent de démontrer qu’une information existe sans la divulguer. Ces procédés sont particulièrement pertinents pour la protection des données au sens du Règlement général sur la protection des données (RGPD), car ils encouragent les principes de minimisation et de sécurité des données.

Failles de sécurité Zero-Day

Les vulnérabilités « Zero-Day » désignent des failles dans le matériel ou les logiciels qui ne sont pas encore connues et pour lesquelles il n’existe pas encore de correctif (« patch »). Dans le cadre de la responsabilité du fait des produits et de la réglementation sur la sécurité informatique (par exemple, loi sur la sécurité informatique, § 8a BSIG), cela engendre des obligations particulières de contrôle et d’action pour les entreprises et les fabricants.

Zero dans les ordres juridiques internationaux et européens

Au niveau du droit international comme au sein de l’Union européenne, « Zero » est également utilisé comme terme-cible, notamment dans des programmes environnementaux (« Zero Pollution » de la Commission européenne), des prescriptions réglementaires en matière de transparence fiscale (« Zero Tolerance » sur le blanchiment d’argent) et dans le droit technique.

Cas d’application typiques et points de controverse

  1. Obligations de transparence et d’information : Un cocontractant doit-il indiquer si un prix ou une obligation de paiement est de type « Zero/zéro » ?
  2. Risque d’abus : Les produits « Zero » sont-ils utilisés pour éluder la loi ou éviter l’imposition ?
  3. Droits de protection sur les désignations : « Zero » est-il exclu de la protection en tant que terme imagé ou purement descriptif ?
  4. Questions de responsabilité : Quelle responsabilité résulte du non-respect d’une prestation zéro garantie (par exemple, l’absence d’émissions) ?

Résumé et portée juridique

Le terme Zero revêt en droit une multitude de sens et de domaines d’application. Son interprétation dépend toujours du contexte dans lequel il est utilisé et demeure soumise au cadre légal spécifique. En tout état de cause, la rédaction précise du contrat, l’application des dispositions légales en vigueur ainsi que la jurisprudence dans chaque cas d’espèce sont déterminantes.

Références et sources

  • Schuldverschreibungsgesetz (SchVG)
  • Wertpapierhandelsgesetz (WpHG)
  • MarkenG (Markengesetz)
  • Datenschutz-Grundverordnung (DSGVO)
  • Bundes-Immissionsschutzgesetz (BImSchG)
  • IT-Sicherheitsgesetz
  • Kreislaufwirtschaftsgesetz (KrWG)
  • Klimaschutzgesetz (KSG)
  • Außensteuergesetz (AStG)

L’utilisation et la qualification juridique de « Zero » exigent toujours un examen minutieux au regard des normes applicables, selon la matière concernée.

Questions fréquemment posées

Comment traite-t-on les montants nuls (« Zero ») dans les contrats d’un point de vue juridique ?

Les montants nuls, souvent désignés par « Zero », peuvent apparaître dans les contrats pour diverses raisons, par exemple dans les contrats de fourniture d’ouvrage, les donations, les mesures de courtoisie ou à des fins de documentation. Il est alors important de distinguer, sur le plan juridique, si et dans quelle mesure de tels montants peuvent fonder ou exclure des obligations. Une créance explicitement chiffrée à zéro euro peut signifier que le cocontractant ne peut exiger aucune contrepartie. À l’inverse, dans certains cas, en particulier lorsque le montant « Zero » n’est qu’un élément provisoire, il convient de vérifier si une contrepartie était réellement souhaitée ou si le « zéro » résulte d’une erreur rédactionnelle. Parfois, par exemple dans les contrats de travail, un montant nul peut être contraire aux bonnes mœurs (§ 138 BGB), s’il permet un emploi fictif ou d’éluder la sécurité sociale. En matière fiscale, il s’agit également d’examiner si un montant nul influe sur l’assujettissement à l’impôt ou la possibilité de récupérer la TVA.

Quelles conséquences le Zero Pricing a-t-il sur l’assujettissement à la TVA ?

Les offres Zero Pricing, où des biens ou services sont proposés légalement comme « contre zéro », posent un défi particulier en TVA. En principe, il doit y avoir une prestation rémunérée pour entraîner une obligation de TVA (§ 1 UStG). Si un bien est effectivement fourni « gratuitement » ou un service rendu à titre gratuit, la contrepartie soumise à TVA fait généralement défaut. Cependant, l’administration fiscale vérifie avec précision s’il n’existe vraiment aucune contrepartie à valeur économique (par exemple, par transmission de données ou avantages indirects). Si, par exemple, des produits sont proposés à prix nul dans le cadre d’une campagne publicitaire, il convient d’examiner s’il y a bien une livraison gratuite (§ 3 al. 1b, § 3 al. 9a UStG) et donc une imposition à la TVA.

Une convention contractuelle sur une prestation à montant nul est-elle juridiquement valable ?

Un contrat stipulant une prestation sans contrepartie financière (prestation gratuite) est en principe valable et conforme à la liberté contractuelle. Cela peut traduire une intention libérale, une relation de faveur ou une convention particulière. Néanmoins, dans certains cas (par exemple, contrats de travail ou obligations continues), une absence de rémunération peut être problématique et entraîner la nullité pour contrariété aux bonnes mœurs, notamment en cas de déséquilibre manifeste entre prestation et contrepartie, ou de contournement de règles protectrices. La loi prévoit également que certains types de contrat (par exemple, bail, prestation de services) peuvent être nuls en l’absence totale ou symbolique de contrepartie.

Quelle est la portée de l’indication « Zero » sur des factures ou décomptes en droit ?

La mention d’un montant nul sur une facture peut avoir différentes incidences juridiques. Par exemple, pour la TVA, il doit y avoir une contrepartie inscrite pour que le destinataire de la facture puisse exercer son droit à déduction de TVA. Une facture à zéro euro n’ouvre en général pas droit à déduction de taxe. En droit commercial, la mention de montants nuls en bilan ou en annexe joue un rôle lorsqu’elle sert à rendre transparentes certaines obligations ou provisions. En comptabilité analytique, « Zero » peut servir de valeur de contrôle, mais n’a pas d’effet juridique direct.

Comment les contrats zéro (« Zero Contracts ») sont-ils traités en droit de la commande publique ?

En droit de la commande publique, les offres à montant nul ou les « Zero Contracts » font l’objet d’un examen critique. En principe, les offres de sous-traitants ou de contrats principaux prévoyant une absence de rémunération sont exclues, car elles ne garantissent ni égalité de traitement ni concurrence loyale. Ces offres peuvent être considérées comme anormalement basses (voir § 60 VgV) ou constituer un abus de droit. Les acheteurs publics ont l’obligation de vérifier les offres à prix nul et éventuellement d’exclure celles-ci afin de garantir le respect des engagements contractuels et du principe d’égalité.

Quelles particularités juridiques présentent les tarifs Zero (« Zero-Tarife ») en droit des télécommunications ?

Les tarifs Zero ou modèles Zero-Rating, qui permettent d’exclure certains services du décompte du volume de données (facturés à « zéro »), sont soumis à de nombreuses réglementations. Juridiquement, ils doivent par exemple être évalués à la lumière de l’art. 3 du Règlement (UE) 2015/2120, qui consacre le principe de neutralité du net. Les fournisseurs doivent s’assurer que les offres Zero-Rating ne créent pas de discrimination ou de désavantage pour d’autres contenus. L’Agence fédérale des réseaux a édicté des directives et peut interdire ou restreindre ces tarifs si la concurrence ou les droits des consommateurs sont lésés.

Quelles questions de responsabilité se posent lorsqu’une prestation est offerte gratuitement (« Zero-Services ») ?

La fourniture de prestations gratuites (par exemple, prestations de conseil, fourniture de logiciel en freeware) implique une responsabilité réduite. Conformément à l’article § 521 BGB (pour les donations), le prestataire ne répond que de la faute intentionnelle ou de la négligence grave. Toutefois, une exclusion totale de responsabilité est interdite en cas de manquement intentionnel. Dans le domaine professionnel, il convient en outre de vérifier si des déclarations de renonciation, conditions d’utilisation ou autres limitations de responsabilité ont été valablement convenues. Pour les prestations gratuites, il convient également de clarifier s’il existe ou non un contrat juridiquement contraignant ou simplement une relation de faveur, ce qui influe sur la possibilité de faire valoir des droits.