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Vendeur

Définition et qualification juridique du terme « Vendor »

Le terme « Vendor » provient de l’anglo-américain et désigne, dans un contexte juridique, un fournisseur ou vendeur, notamment dans le cadre de contrats portant sur l’acquisition de biens, de services, de droits ou d’entreprises entières. Alors que le droit allemand utilise traditionnellement des termes tels que « Verkäufer » (vendeur) ou « Lieferant » (fournisseur), le terme « Vendor » est de plus en plus employé dans les transactions internationales, les procédures d’appel d’offres et dans les domaines de l’IT, de l’immobilier ainsi que des acquisitions d’entreprises.

Origine et usage général du terme

Le terme « Vendor » dérive du latin « vendere » (vendre) et est, en anglais des affaires, principalement utilisé pour désigner la partie proposant un bien, un service ou une entreprise et assumant le rôle de vendeur lors de la transaction. Toutefois, l’utilisation de ce terme ne correspond à aucune définition uniforme ou juridiquement contraignante dans le droit allemand.

Vendor dans la pratique contractuelle nationale et internationale

Vendor dans les contrats internationaux

En droit économique international, « Vendor » désigne régulièrement la personne ou la société offrant à la vente un bien – tel qu’un immeuble, une entreprise ou des droits de propriété intellectuelle. En particulier, dans les contrats rédigés en anglais (par ex. « Share Purchase Agreement », « Asset Deal Agreement »), le terme Vendor est utilisé afin de distinguer clairement cette partie de l’acheteur (« Purchaser » ou « Buyer »).

Dans le cadre des transactions transfrontalières (Cross-Border-Transactions), impliquant des parties soumises à différents systèmes juridiques, le Vendor est la partie qui s’engage à transférer l’objet du contrat. Les obligations juridiques du Vendor résultent du contrat sous-jacent ainsi que des dispositions légales applicables selon le droit national ou international pertinent.

Vendor en droit allemand

En droit allemand, le terme « Vendor » n’est pas défini légalement et il est rarement utilisé dans les textes législatifs. Fonctionnellement, le Vendor est cependant assimilé au vendeur au sens des §§ 433 et suivants du Bürgerliches Gesetzbuch (BGB), à l’aliénateur en cas de cession d’entreprise ou, dans le cadre de relations d’approvisionnement, au fournisseur. Les obligations juridiques du Vendor découlent ainsi des dispositions contractuelles applicables, complétées par des règles spécifiques, notamment lors de transferts d’entreprises ou en droit de la distribution.

Relations et obligations juridiques typiques d’un Vendor

Obligations principales du Vendor

Au sens juridique, les principales obligations du Vendor consistent principalement en :

  • Transfert de propriété et fourniture de l’objet du contrat : Le Vendor doit garantir le transfert conforme au contrat de l’objet de la vente (bien meuble, immeuble, entreprise, licence de logiciel, etc.) à l’acquéreur.
  • Transfert exempt de vices juridiques : Le Vendor est responsable des vices juridiques indépendamment de toute faute ; il doit garantir que l’objet est libre de droits de tiers, sauf disposition contractuelle contraire.
  • Transfert exempt de vices matériels : Selon l’objet du contrat et l’ordre juridique, il existe une obligation de fournir un bien exempt de défauts matériels ou de respecter les caractéristiques convenues.

Obligations accessoires du Vendor

Font notamment partie des obligations accessoires :

  • Obligations de coopération et d’information : Le Vendor est en règle générale tenu de divulguer à l’acheteur toutes les informations essentielles nécessaires à l’exécution du contrat ou à la prévention de risques (par ex. lors de la Due Diligence lors d’une acquisition d’entreprise).
  • Gestion des questions liées à la remise et au transfert : Cela comprend des actions telles que l’établissement de procès-verbaux de transfert, la participation à la mutation de propriété et l’organisation du closing dans le cadre des transactions M&A.

Responsabilité et garantie

Le Vendor est en principe soumis aux règles classiques de responsabilité pour les obligations contractuelles (par ex. §§ 280 et suiv. BGB). La responsabilité peut porter à la fois sur des situations impliquant une faute ou non ; les clauses contractuelles individuelles prévoient souvent des règles spécifiques concernant les garanties, les exonérations ou les limitations de responsabilité.

Dans un contexte international, il convient de noter que la responsabilité du Vendor dépend fréquemment du système juridique choisi et des règles de droit international privé applicables (telle que le Règlement Rome I).

Questions juridiques spécifiques au Vendor dans certains domaines

Vendor en droit de l’IT et des services

Dans le cadre de contrats d’externalisation ou de services Cloud, « Vendor » désigne le prestataire concerné. Sur le plan contractuel, des exigences particulières s’appliquent notamment en matière de protection des données, d’obligations de confidentialité et de conventions de niveau de service (SLA). La rédaction contractuelle vise à définir de manière transparente les obligations de prestation, les droits et devoirs, les mécanismes de contrôle et les questions de responsabilité.

Vendor en droit des marchés publics et secteur public

Dans la commande publique, le terme Vendor est de plus en plus utilisé comme synonyme de soumissionnaire ou d’offrant qui participe à une procédure d’appel d’offres et peut obtenir l’attribution du marché. Les exigences juridiques imposées au Vendor résultent notamment du droit de la commande publique, par exemple en ce qui concerne la preuve de capacité, la fiabilité et l’intégrité.

Vendor lors des transferts d’entreprise (Mergers & Acquisitions)

Dans le contexte des transactions M&A, « Vendor » désigne l’associé ou le propriétaire cédant. Il assume généralement des obligations étendues d’information et de divulgation (par ex. par la réalisation et la mise à disposition d’une Vendor Due Diligence), allant au-delà des obligations légales générales, afin de sécuriser la décision d’investissement de l’acquéreur et limiter les risques de responsabilité.

Vendor et protection des données

Le rôle du Vendor est particulièrement important en matière de protection des données lorsque des données à caractère personnel sont traitées. Lors de l’externalisation de services (dite sous-traitance conformément à l’article 28 du Règlement général sur la protection des données, RGPD), une stipulation contractuelle est nécessaire afin de définir les responsabilités, droits d’instruction et mesures de protection. Selon la configuration, le Vendor intervient comme sous-traitant ou responsable du traitement et est soumis à des exigences strictes en matière de protection des données.

Différenciation entre les notions de Vendor, fournisseur et distributeur

En langue allemande, « Vendor » s’oppose à d’autres rôles comme suit :

  • Vendor : Fournisseur ou vendeur à l’origine de la relation contractuelle, généralement titulaire de la position juridique permettant de disposer de l’objet.
  • Fournisseur : Privilégie l’aspect de la mise à disposition physique/livraison de marchandises sans avoir nécessairement l’autorisation de transférer la propriété ou des droits.
  • Distributeur : Axé sur la revente, c’est-à-dire la partie qui livre des marchandises du Vendor à l’utilisateur final ou au revendeur.

Un Vendor peut également être fournisseur et, le cas échéant, distributeur ; la qualification juridique dépend toutefois de la relation contractuelle concrète.

Résumé

Le terme « Vendor » désigne dans un contexte juridique l’offreur, le vendeur ou le cédant dans des relations contractuelles, en particulier dans le milieu des affaires international et lors de transactions complexes telles que des contrats d’entreprise, immobiliers ou IT. Les principales obligations juridiques du Vendor incluent le transfert correct de l’objet de la vente, y compris la garantie contre les vices matériels et juridiques, le respect des devoirs particuliers d’information et de coopération, ainsi que la responsabilité en matière de protection des données et de conformité, pour le secteur d’activité concerné. Des obligations supplémentaires spécifiques à certains domaines juridiques doivent être précisément régies par contrat et évaluées selon la législation nationale ou internationale applicable.

Littérature et sources complémentaires

  • Bürgerliches Gesetzbuch (BGB)
  • Verordnung (EG) Nr. 593/2008 (Rom-I-Verordnung)
  • Datenschutz-Grundverordnung (DSGVO)
  • Modèles de contrats et ouvrages de référence sur l’acquisition d’entreprise et M&A
  • Commentaires sur les standards contractuels internationaux (par ex. Share Purchase Agreements, Asset Deal Agreements)

Remarque : Les informations présentées ici ne remplacent pas un examen juridique au cas par cas et servent de renseignements généraux sur la notion de Vendor et ses cadres juridiques.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les exigences juridiques à respecter lors du choix d’un Vendor ?

Diverses exigences juridiques doivent être prises en compte lors du choix d’un Vendor. Il convient d’abord de vérifier si le Vendor dispose des autorisations commerciales, licences et agréments requis pour fournir les services ou livrer les produits en conformité avec la loi. La vérification de la solvabilité et de la fiabilité économique joue également un rôle important afin de minimiser les risques pour l’entreprise. De nombreux secteurs sont soumis à des réglementations spécifiques : loi sur les dispositifs médicaux, règles de protection des données (par ex. RGPD), loi sur la chaîne d’approvisionnement, ou normes environnementales obligent le Vendor à respecter certains standards. Pour les Vendors internationaux, le respect de la réglementation sur l’exportation doit être contrôlé. Par ailleurs, des obligations de diligence, comme la loi allemande sur le devoir de diligence dans la chaîne d’approvisionnement (LkSG), imposent aux entreprises de veiller au respect des droits humains et des normes environnementales aussi chez leurs Vendors. Sur le plan contractuel, il est nécessaire de conclure des accords juridiquement sûrs, fixant clairement la responsabilité, la durée, les délais de résiliation, la juridiction compétente et le droit applicable.

Quels risques de responsabilité existent dans la collaboration avec un Vendor ?

La collaboration avec un Vendor comporte divers risques de responsabilité. Des défauts affectant les biens ou services livrés peuvent causer des dommages matériels ou financiers à l’entreprise ou à ses clients, pour lesquels le Vendor peut être tenu responsable. Cependant, en l’absence de règles contractuelles précises, certains risques peuvent se reporter sur l’entreprise elle-même. En particulier, la loi sur la responsabilité du fait des produits et le Bürgerliches Gesetzbuch (BGB) prévoient d’importantes dispositions de protection pour les clients et les tiers. En cas de violation de la législation sur la protection des données, par exemple lors du recours à des prestataires informatiques externes agissant comme Vendor, la responsabilité peut incomber non seulement au Vendor mais aussi à l’entreprise donneuse d’ordre en cas de contrôles insuffisants. Le risque augmente quand le Vendor recourt à des sous-traitants sans encadrement contractuel sécurisé. Il est donc essentiel de fixer contractuellement des règles détaillées de responsabilité, des clauses d’exonération et éventuellement une obligation de souscrire une assurance.

Quelles exigences en matière de protection des données s’appliquent dans la relation avec un Vendor ?

Lors de la collaboration avec un Vendor, il convient de veiller en particulier au respect des règles de protection des données, notamment au Règlement général sur la protection des données (RGPD), lorsque des données à caractère personnel sont traitées. Si un Vendor agit en sous-traitant (par ex. prestataire IT, hébergeur), il faut impérativement conclure un contrat de sous-traitance conforme à l’article 28 RGPD. Celui-ci doit préciser, entre autres, l’objet et la durée du traitement, la nature et la finalité du traitement, les types de données concernées et les catégories de personnes concernées. Le donneur d’ordre doit garantir contractuellement des droits de contrôle et d’instruction. Lors de transferts de données vers des pays tiers hors UE, des exigences complémentaires s’appliquent, comme la présence de clauses contractuelles types ou de décisions d’adéquation. De plus, les entreprises doivent préalablement sélectionner soigneusement leur Vendor au regard de la conformité RGPD et exiger les justificatifs nécessaires.

Quels points juridiques sont particulièrement importants lors de la rédaction d’un contrat avec un Vendor ?

La rédaction d’un contrat avec un Vendor doit, d’un point de vue juridique, être particulièrement soignée. Outre les clauses habituelles portant sur l’étendue des prestations, des prix, des délais, des garanties et de la responsabilité, il convient de prendre en compte les spécificités sectorielles, comme les exigences de conformité, les clauses de confidentialité, et les obligations en matière de protection des données. Il importe aussi de déterminer la marche à suivre en cas d’incidents ou de retards, les droits et obligations en cas de violation du contrat, ainsi que les modalités de fin de la collaboration (délais de préavis, restitution des données/matériels, clauses de sortie). La protection des droits de propriété intellectuelle est primordiale si le Vendor développe des produits ou logiciels. Il est recommandé de prévoir contractuellement des droits d’audit et de contrôle par l’entreprise sur la prestation et le respect des obligations légales. Le choix du droit applicable et du tribunal compétent doit également être clairement établi, notamment pour les Vendors internationaux.

Quelles exigences légales en matière de conformité doivent être respectées concernant les Vendors ?

Les entreprises sont tenues de veiller à ce que leurs Vendors respectent les règles de conformité légales et internes. Cela inclut, entre autres, les lois anti-corruption (par ex. loi de lutte contre la corruption), la loi sur le devoir de diligence dans la chaîne d’approvisionnement (LkSG), les normes minimales du droit du travail, les réglementations fiscales et environnementales. Pour certains produits ou services, le respect des réglementations sur le contrôle des exportations ou de certifications sectorielles peut également être requis. Les entreprises doivent réaliser en amont des audits de conformité (Due Diligence) et prévoir contractuellement que le Vendor est tenu de respecter toutes les lois pertinentes, d’être informé en cas d’infraction et d’être régulièrement contrôlé. Les manquements du Vendor peuvent par ailleurs engager la responsabilité légale et juridique de l’entreprise mandataire.

Comment documenter de manière juridiquement sûre le respect des obligations de diligence à l’égard des Vendors ?

La documentation du respect des obligations de diligence à l’égard des Vendors repose principalement sur des processus et des enregistrements systématiques dans le cadre de la gestion des fournisseurs. Cela comprend la consignation de toutes les procédures de sélection, l’examen et l’archivage des documents pertinents tels que les certificats, attestations d’assurance, justificatifs de respect des obligations sociales et environnementales, ainsi que l’audit régulier des Vendors. Les résultats des Due Diligence, la tenue d’évaluations des risques et la documentation de toute communication et des mesures prises, par exemple en cas de soupçons ou d’anomalies, doivent être conservés en toute sécurité. Rapports et preuves servent à démontrer, en cas de demande administrative ou de litige, que les obligations de diligence ont bien été respectées dans l’intégralité de leur étendue.