Définition et qualification juridique de la valeur de compensation
La notion valeur de compensation constitue un élément central du droit familial allemand, en particulier dans le cadre du partage des droits à la retraite lors des divorces. La valeur de compensation désigne le montant ou le droit expectatif à répartir entre les conjoints lors du partage des droits à la retraite acquis pendant le mariage. Sa base légale se trouve principalement dans la loi sur le partage des droits à la retraite (VersAusglG) ainsi que dans les dispositions pertinentes du Code civil allemand (BGB). La valeur de compensation est déterminante pour une répartition juste et égalitaire des droits à la retraite et droits assimilés.
Fondements juridiques de la valeur de compensation
Loi sur le partage des droits à la retraite (VersAusglG)
La loi sur le partage des droits à la retraite règle les détails du partage des droits à la retraite, qui s’effectue automatiquement en tant que partie de la procédure de divorce. Selon l’article 1 de la VersAusglG, il est déterminé pour chaque conjoint quels droits ont été acquis pendant la durée du mariage. Sur la base de ces constatations, la valeur de compensation est calculée pour chaque droit individuel.
Définition et objectif
La valeur de compensation représente la valeur qui est transférée au conjoint bénéficiaire dans le cadre du partage des droits à la retraite. L’objectif est de répartir, en cas de divorce, de manière égale entre les époux les droits à la retraite constitués pendant le mariage (par exemple, droits à la retraite légale, d’entreprise ou privée) et ainsi d’assurer une protection sociale autonome.
Calcul de la valeur de compensation
Détermination de la valeur des droits de compensation
Le point de départ est la détermination séparée pour chaque conjoint des droits à la retraite acquis pendant le mariage. Sont pris en compte les droits issus des systèmes légaux (par exemple, assurance retraite légale), d’entreprise et d’épargne privée. L’institution de retraite communique, conformément à l’article 5 VersAusglG, la valeur du droit à la fin de la période matrimoniale. Cette « pension » ou valeur en capital sert de base au calcul de la valeur de compensation.
Principe du partage par moitié
Conformément à l’article 1, alinéa 1 VersAusglG, la moitié de la valeur déterminée est généralement fixée comme valeur de compensation. Ce principe vise à assurer une répartition équitable des droits acquis pendant le mariage. La valeur concrète de compensation résulte donc de :
- la valeur du droit acquise pendant le mariage
- l’application du principe du partage par moitié.
Particularités individuelles et aménagements
Dans certains cas, un calcul dérogeant au partage par moitié peut être effectué. Selon les articles 18 et suivants de la VersAusglG, des partages externes peuvent être réalisés, lors desquels un montant en capital (la valeur de compensation) est transféré à un organisme externe de retraite. De plus, en cas de faible valeur de compensation (art. 18 VersAusglG) ou d’injustice manifeste (art. 27 VersAusglG), des dérogations au mode de calcul standard sont possibles.
Conséquences juridiques de la valeur de compensation
Transfert et constitution de nouveaux droits
La valeur de compensation ainsi déterminée est transférée au conjoint bénéficiaire sous la forme d’un droit distinct. Le tribunal de la famille ordonne à cet effet, par décision, l’ajustement ou la revalorisation des comptes de retraite auprès des organismes concernés. Selon le type d’institution, la valorisation s’effectue en capital, sous forme de rente ou de points de retraite.
Adaptation et exclusion de la valeur de compensation
Le tribunal peut, sur demande ou d’office, réduire, adapter ou exclure totalement la valeur de compensation si des circonstances exceptionnelles, telles qu’une iniquité flagrante ou des accords contractuels entre les époux, le justifient. Dans ce dernier cas, cela peut résulter d’accords de divorce actés devant notaire ou de motifs d’exclusion ou de limitation prévus par la loi.
Jurisprudence et application pratique
La jurisprudence en matière de partage des droits à la retraite précise régulièrement l’application et le calcul de la valeur de compensation. Sont notamment concernées les questions relatives à la date de fin du mariage, à la valorisation des droits non standardisés, au traitement des pensions différentielles ou à l’influence de conditions particulières dans les régimes d’épargne-retraite d’entreprise.
Importance dans la pratique
Pour les personnes concernées, la valeur de compensation est essentielle, car elle détermine le nombre de points retraite, le capital ou les droits transférés et influence leur future prévoyance vieillesse. Surtout en cas de disparités dans les parcours professionnels, la valeur de compensation permet une égalisation et une protection sociale du conjoint économiquement plus faible.
Résumé
Der valeur de compensation constitue un élément central du droit allemand du partage des droits à la retraite et détermine la valeur à répartir lors d’une séparation ou d’un divorce concernant les droits à la retraite acquis pendant le mariage. Son calcul est fondé sur des dispositions légales prévues par la VersAusglG et sur des principes juridiques majeurs tels que le partage par moitié et le principe de la date de référence. Des dérogations individuelles sont possibles en cas de faible montant, d’iniquité flagrante ou d’accords particuliers entre époux. Une détermination correcte de la valeur de compensation garantit un système de retraite équitable et équilibré socialement après le divorce.
Questions fréquemment posées
Quelles conditions juridiques doivent être prises en compte pour le calcul de la valeur de compensation ?
Pour l’évaluation juridique de la valeur de compensation, il convient notamment de respecter les prescriptions du Code civil allemand (BGB) et, le cas échéant, les règles spéciales applicables. Dans le cadre du partage des acquêts selon les articles 1373 et suivants du BGB, la valeur de compensation correspond à la différence d’accroissement du patrimoine déterminée pour chacun des époux durant le mariage. Il importe que les patrimoines de début et de fin soient déterminés précisément à la date de référence, en tenant compte des donations privilégiées, successions ou versements compensatoires déjà effectués. L’évaluation est soumise au principe d’égalité stricte, ce qui signifie que des accords individuels entre époux ne sont permis que s’ils ne contournent pas les obligations légales impératives ni ne génèrent de préjudice contraire aux bonnes mœurs. D’autres exigences peuvent découler de décisions judiciaires familiales ou d’accords notariés, la sécurité juridique et la transparence du calcul devant toujours être garanties.
Quel rôle joue la date du calcul dans la détermination de la valeur de compensation ?
La date de calcul a une importance juridique considérable, la valeur de compensation ne pouvant être déterminée qu’en fonction de la situation patrimoniale à des dates de référence prévues par la loi. Pour le partage des acquêts, il s’agit généralement de la date du mariage (patrimoine initial) et du jour ayant valeur de date de référence du dépôt de la requête en divorce (patrimoine final). Dans d’autres cas, tels que le partage des droits à la retraite selon les articles 1587 et suivants BGB a.F., les dates de valorisation et de référence sont établies précisément par les lois applicables. Des exceptions à ces dates ne sont possibles que dans les cas prévus expressément par la loi ou par un accord individuel valable.
Existe-t-il des implications fiscales liées à la valeur de compensation ?
D’un point de vue juridique, le traitement fiscal de la valeur de compensation doit être strictement distingué de la réglementation patrimoniale. En principe, les paiements compensatoires effectués dans le cadre du partage des acquêts ou du partage des droits à la retraite sont, conformément à l’article 5 ErbStG et à l’article 3 n° 55 EStG, exonérés d’impôt sur le revenu. Cependant, il convient d’examiner si certaines situations particulières – telles que le transfert d’un bien immobilier ou de parts d’entreprise – peuvent entraîner d’autres conséquences fiscales, comme l’impôt sur la mutation immobilière ou sur les donations, en cas de partage effectif du bien. L’obtention d’un titre civil par décision judiciaire ou accord n’a pas d’incidence automatique sur la reconnaissance fiscale.
Comment la valeur de compensation peut-elle être contestée ou vérifiée ?
La valeur de compensation légalement constatée peut être vérifiée ou contestée par la partie concernée dès lors qu’il existe des indices d’erreurs ou d’informations incomplètes. En matière de droit de la famille, il existe des obligations réciproques régulières d’information et de justification conformément à l’article 1379 BGB. En cas de clarification judiciaire, les pouvoirs du tribunal s’étendent au contrôle complet du calcul de la valeur, des expertises pouvant être ordonnées conformément à l’article 144 ZPO. La charge de la preuve du (non-)existence de certaines positions incombe en principe au demandeur ou à la partie adverse. Un recours et une contestation sont prévus comme voies de droit contre les décisions de première instance.
Quelles limitations juridiques s’appliquent à la détermination contractuelle libre de la valeur de compensation ?
Les dispositions contractuelles concernant la valeur de compensation sont strictement encadrées quant à l’autonomie privée. Selon l’article 1408 BGB, des contrats de mariage ou des accords extrajudiciaires peuvent certes être conclus, mais, conformément à l’article 138 BGB, ils sont nuls s’ils entraînent un déséquilibre unilatéral et excessif au détriment d’un époux. Sont particulièrement concernés les cas où un époux renonce totalement ou substantiellement à la valeur de compensation, ce qui n’est juridiquement valable que sous certaines conditions, telles que la protection réciproque et l’information juridique. Les tribunaux examinent la liberté contractuelle dans l’intérêt de la protection des parties structurellement défavorisées.
Existe-t-il des particularités à prendre en compte pour les dettes dans la valeur de compensation ?
La prise en compte des dettes constitue un critère juridique central dans la détermination de la valeur de compensation. Selon les articles 1374 et 1375 BGB, le patrimoine initial et final doit être corrigé des dettes existantes. Seules les obligations effectives, et non de simples risques potentiels ou en suspens, sont considérées. Les manipulations illicites de dettes peu avant la date de référence peuvent, conformément à l’article 1375 al. 2 BGB, être reconnues comme des diminutions déloyales du patrimoine et rectifiées. De plus, les dettes contractées exprès pour influencer la valeur de compensation doivent être traitées différemment en cas d’abus de droit démontré.
Comment la valeur de compensation est-elle traitée juridiquement en présence de liens internationaux ?
En cas d’enchevêtrements internationaux, par exemple dans des mariages transfrontaliers ou des patrimoines situés à l’étranger, des défis juridiques spécifiques apparaissent dans la détermination de la valeur de compensation. Il est alors crucial de déterminer le droit applicable, ce qui se fait généralement en vertu du Règlement (UE) 2016/1103 ainsi que des règles nationales de conflit de lois. Les biens situés à l’étranger peuvent faire l’objet de méthodes d’évaluation différentes et exiger la reconnaissance et l’exécution des décisions étrangères conformément aux traités internationaux ou au Règlement Bruxelles I bis. Les conséquences fiscales dépendent du traitement de la valeur de compensation dans l’État de situation, d’où la nécessité d’un examen juridique approfondi.