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Utilisation d’œuvres protégées par le droit d’auteur

Définition et qualification juridique de l’utilisation d’œuvres protégées par le droit d’auteur

L’utilisation d’œuvres protégées par le droit d’auteur désigne toutes les formes d’interaction avec des œuvres au sens de la loi sur le droit d’auteur (UrhG), dès lors qu’il s’agit d’actes protégés ou limités par le droit d’auteur. La question centrale est de savoir à quelles conditions et dans quelle mesure des tiers sont autorisés à utiliser des œuvres protégées et quelles conséquences juridiques découlent d’une telle utilisation.

Définition du terme « utilisation » en droit d’auteur

Au sens classique, l’utilisation englobe tous les actes impliquant une œuvre protégée par le droit d’auteur et qui touchent à la sphère juridique de l’auteur. Cela comprend notamment la reproduction, la diffusion, la communication au public ainsi que l’adaptation ou la transformation de l’œuvre. Ce qui importe, c’est qu’il s’agisse d’une utilisation nécessitant en principe l’accord de l’auteur ou du titulaire des droits, sauf application d’une exception légale.

Bases légales de l’utilisation des œuvres protégées par le droit d’auteur

Objet de la protection et droits de l’auteur

Le droit d’auteur protège les œuvres de la littérature, des sciences et de l’art. Parmi les principales dispositions légales figurent :

  • § 15 UrhG: Droit exclusif de l’auteur d’exploiter son œuvre.
  • §§ 16 et suivants UrhG: Précisent les droits d’utilisation et d’exploitation, notamment le droit de reproduction, de diffusion, d’exposition, de représentation, d’exécution et de projection, droit de mise à disposition du public.

Limitations et exceptions au droit d’auteur

Toute utilisation d’une œuvre protégée ne nécessite pas systématiquement une autorisation préalable. Le droit d’auteur prévoit de nombreuses exceptions qui permettent l’utilisation dans certaines situations spécifiques. Parmi les principales figurent :

  • Copie privée (§ 53 UrhG): Autorise la réalisation de copies individuelles à usage privé ou personnel, sous conditions précises.
  • Droit de citation (§ 51 UrhG): Il est permis de citer des extraits d’œuvres dans le cadre de travaux scientifiques, de reportages ou d’analyses critiques, à condition que la source soit indiquée.
  • Utilisation à des fins d’enseignement et de recherche (§ 60a et suivants UrhG): Admis de façon limitée pour la recherche, l’enseignement et l’instruction.

De nombreuses autres dispositions réglementent en outre l’utilisation légale, sans autorisation, d’œuvres protégées, par exemple pour les bibliothèques, les écoles ou les personnes en situation de handicap.

Types d’utilisation et cas typiques

Reproduction

La reproduction (§ 16 UrhG) comprend toute réalisation directe ou indirecte, temporaire ou permanente, de copies d’une œuvre. Cela concerne tant les copies analogiques que numériques, par exemple par numérisation, digitalisation, photographie ou copie de données informatiques.

Diffusion et mise à disposition du public

  • Diffusion (§ 17 UrhG) désigne la remise d’exemplaires physiques de l’œuvre.
  • Mise à disposition du public (§ 19a UrhG) est concernée lors de la mise en ligne sur Internet ou intranet, par exemple lors du téléchargement d’une photo sur un site web.

Communication au public

La communication au public recouvre toute exploitation d’une œuvre au cours de laquelle elle est présentée devant une audience ne se limitant pas au cercle privé de l’auteur (par exemple projections, concerts, streaming, diffusion radio ou télévisée).

Adaptation et transformation

L’adaptation ou transformation (§ 23 UrhG) d’une œuvre, comme la traduction, l’abrègement, l’adaptation ou la modification artistique, nécessite l’accord de l’auteur. La publication de la version adaptée est également soumise à autorisation.

Consentement et acquisition de droits d’utilisation

Nécessité des droits d’utilisation

L’utilisation d’œuvres protégées par le droit d’auteur requiert en principe l’accord du titulaire des droits. En pratique, cela passe par l’octroi de droits d’utilisation (licences). Ces licences peuvent être non exclusives ou exclusives et leurs modalités peuvent être limitées quant à l’objet, la durée, le territoire ou la matière.

Licences contractuelles et légales

En dehors des contrats de licence individuels, il existe des licences légales réglementées, par exemple via des exceptions ou des sociétés de gestion collective. Les droits peuvent également être transférés à des sociétés de gestion, comme la GEMA pour les œuvres musicales.

Conséquences d’une utilisation non autorisée

Atteinte aux droits et prétentions

L’utilisation non autorisée d’une œuvre protégée constitue généralement une atteinte aux droits d’auteur et peut entraîner des conséquences civiles et pénales. L’auteur ou le titulaire des droits peut notamment faire valoir les droits suivants :

  • Demandes de suppression et d’interdiction
  • Demandes de dommages et intérêts
  • Demandes de destruction ou de rappel (§§ 97 et suivants UrhG)

Pertinence pénale

L’exploitation illicite peut également faire l’objet de poursuites pénales selon § 106 UrhG si elle est intentionnelle et n’est pas couverte par une exception légale.

Spécificités des œuvres numériques et sur Internet

Mesures techniques de protection et gestion des droits numériques (DRM)

Pour l’utilisation numérique, par exemple de musique, d’images ou de textes sur Internet, des mesures techniques protègent fréquemment contre l’utilisation non autorisée. Le contournement de telles mesures est interdit par la loi (§ 95a UrhG).

Filtres de téléchargement, responsabilité des plateformes et évolutions récentes

Les exploitants de plateformes, notamment de réseaux sociaux, doivent s’assurer grâce à des filtres d’upload que des contenus illicites ne sont pas diffusés. Les exigences juridiques relatives à l’utilisation d’œuvres protégées sur Internet ont évolué avec la législation européenne, tels que la directive DSM.

Aspects internationaux

Étant donné que le droit d’auteur est de nature nationale, il convient de prendre en compte, pour les utilisations transfrontalières, les conventions internationales (notamment la Convention de Berne) ainsi que les dispositions spécifiques de chaque pays.

Résumé et portée

L’utilisation d’œuvres protégées par le droit d’auteur est strictement encadrée juridiquement et concerne des intérêts fondamentaux tant pour les auteurs que pour le public. Elle nécessite un examen minutieux des exceptions applicables et des mécanismes d’acquisition des droits éventuellement nécessaires. La numérisation croissante a grandement élargi le champ d’application et la pratique de l’utilisation, posant ainsi de nouvelles questions juridiques, en particulier concernant les exceptions, les mesures techniques de protection et la responsabilité des plateformes.

Le cadre juridique de l’utilisation des œuvres protégées vise à protéger la création, tout en garantissant au public l’accès et la réutilisation des œuvres dans certaines conditions.

Foire aux questions

Quand puis-je utiliser une œuvre protégée sans l’autorisation du titulaire des droits ?

L’utilisation d’œuvres protégées sans le consentement du titulaire des droits n’est possible que dans les cas expressément prévus par la loi. Il s’agit en particulier des exceptions au droit d’auteur, telles que le droit de citation (§ 51 UrhG), la copie privée (§ 53 UrhG) ou l’utilisation à des fins d’enseignement et de recherche (§ 60a et suivants UrhG). Les conditions de ces exceptions sont toutefois très strictes : ainsi, pour le droit de citation, il faut que l’œuvre citée serve de preuve ou de support d’analyse et que la longueur de la citation soit justifiée par le but poursuivi. La copie privée autorise uniquement la reproduction à usage personnel et non commercial, mais exclut formellement l’utilisation de modèles manifestement illicites ou rendus accessibles illégalement. Pour toutes les exceptions, il convient de respecter les intérêts légitimes de l’auteur, notamment le droit à la paternité et l’interdiction de dénaturation de l’œuvre. Les utilisations commerciales ou les communications au public sont généralement exclues des exceptions.

L’utilisation d’œuvres protégées à des fins éducatives est-elle autorisée ?

La loi sur le droit d’auteur prévoit des exceptions spécifiques pour l’utilisation d’œuvres protégées dans les contextes éducatifs et pédagogiques (§§ 60a-60h UrhG). Le personnel enseignant dans les écoles, universités et autres établissements d’enseignement peut, sous certaines conditions, reproduire, diffuser et mettre à disposition du public des parties d’œuvres publiées pour l’enseignement. Cette utilisation est en principe limitée à 15 % d’une œuvre ; des règles spécifiques existent pour les illustrations individuelles, articles issus du même périodique ou œuvres de faible volume. Il est nécessaire que l’utilisation bénéficie exclusivement à un public précisément déterminé (par exemple enseignants et participants d’un cours précis). Toute utilisation commerciale ou reproduction intégrale de manuels n’est toutefois pas admise. L’indication de la source est obligatoire, et une rémunération auprès de sociétés de gestion telles que la VG Wort peut être exigée.

Puis-je publier des œuvres protégées par le droit d’auteur sur Internet ?

La publication d’œuvres protégées sur Internet – que ce soit par upload sur des sites web, réseaux sociaux ou plateformes de partage de fichiers – constitue une mise à disposition au public au sens du § 19a UrhG et n’est, en principe, pas autorisée sans l’accord exprès du titulaire des droits. Même la mise à disposition de petits extraits peut constituer une infraction au droit d’auteur, sauf si une exception, telle que le droit de citation, s’applique. Pour exploiter des œuvres de tiers sur Internet, il convient d’obtenir une licence appropriée ou de respecter scrupuleusement les conditions des licences ouvertes (par ex. Creative Commons) prévues. Même une fois les délais de protection échus (70 ans post mortem auctoris), la publication ne sera possible que si aucun droit voisin (éditeur, producteur, artiste interprète, etc.) n’existe.

Quelles sont les conséquences d’une utilisation non autorisée d’œuvres protégées ?

L’utilisation illicite d’œuvres protégées peut entraîner à la fois des conséquences civiles et pénales. Sur le plan civil, des avertissements peuvent être adressés assortis de demandes d’injonction, d’information et de dommages-intérêts (§§ 97 et suivants UrhG). Il est fréquent que le paiement des frais d’avocat de la partie titulaire des droits soit également réclamé. En cas d’infraction rendue publique, notamment sur Internet, le risque d’avertissements automatisés est élevé. Par ailleurs, toute infraction volontaire ou par négligence peut faire l’objet de sanctions pénales (§§ 106 à 108a UrhG), allant jusqu’à l’emprisonnement. Sur le plan technique, des mesures de suppression d’accès sont souvent imposées et les contenus litigieux doivent être retirés.

Quel rôle jouent les licences Creative Commons et quelle est la sécurité lors de l’utilisation de telles œuvres ?

Les licences Creative Commons offrent aux auteurs la possibilité de mettre leurs œuvres à disposition du public sous certaines conditions prédéfinies. Pour les utilisateurs, cela signifie qu’ils peuvent exploiter les œuvres légalement dans le cadre de ces conditions. Toutefois, il faut respecter scrupuleusement les termes de la licence – notamment la mention correcte de l’auteur, la référence à la licence, l’interdiction d’adaptation ou d’usage commercial, selon le type de licence (par exemple BY, NC, ND, SA). Il est recommandé d’étudier en détail la licence applicable et d’en conserver la preuve. Les licences Creative Commons n’offrent toutefois aucune garantie d’absence totale de droits de tiers, en particulier en ce qui concerne les éventuels droits de la personnalité (personnes représentées), droits des marques, etc.

Quelle est la durée de protection du droit d’auteur sur une œuvre ?

Le droit d’auteur naît automatiquement à la création de l’œuvre, sans formalité d’enregistrement. En Allemagne, ainsi qu’au niveau européen et international, la durée de protection est en principe de 70 ans après la mort de l’auteur (post mortem auctoris, § 64 UrhG). Au terme de ce délai, l’œuvre tombe dans le domaine public et peut en principe être librement utilisée. Toutefois, des droits voisins, tels que ceux relatifs aux enregistrements sonores, éditions, ou autres droits connexes, peuvent prévoir d’autres périodes de protection et doivent être vérifiés séparément. Même concernant les œuvres du domaine public, certains droits de la personnalité, droits des marques ou protections particulières (par exemple pour les éditions scientifiques ou les numérisations) peuvent subsister.