Définition et qualification juridique du tuteur individuel
Der Tuteur individuel est une forme spécifique de tutelle en droit allemand, dans laquelle une personne physique assume la représentation légale globale et la prise en charge d’une personne mineure (protégé). Les bases juridiques du tuteur individuel se trouvent notamment dans le Code civil allemand (BGB), la loi sur la procédure en matière familiale et en matière de juridiction gracieuse (FamFG), ainsi que dans des dispositions complémentaires.
Missions et attributions du tuteur individuel
Représentation légale et autorité parentale
Le tuteur individuel exerce toutes les obligations et droits qui, autrement, reviendraient aux parents dans le cadre de leur autorité parentale, dans la mesure où ceux-ci ne peuvent plus l’exercer ou n’y sont plus autorisés (§§ 1773 et suivants BGB). Ceci comprend notamment :
- Die Autorité parentale (§ 1800 BGB) : Le tuteur individuel décide du lieu de résidence, de la santé, de l’éducation, de la formation et des autres aspects de la vie quotidienne.
- Die Gestion patrimoniale (§ 1806 et suivants BGB) : Gestion globale du patrimoine du protégé, protection et exercice des droits, ainsi que conclusion et contrôle des contrats pour le compte du protégé.
Représentation devant les autorités et les tribunaux
Les tuteurs individuels représentent le protégé dans toutes les affaires administratives et judiciaires, et sont habilités à faire toutes les déclarations juridiques pertinentes. En principe, la représentation du protégé dans les actes juridiques et les litiges judiciaires est également incluse.
Obligation de rapport et contrôle
Le tuteur individuel est soumis à d’importantes obligations de rapport envers le tribunal de la famille. Il doit rendre compte régulièrement de la gestion de la tutelle (§ 1839 BGB) et se trouve sous le contrôle du tribunal, notamment en matière patrimoniale et lors de décisions importantes (§§ 1837, 1838 BGB).
Nomination et sélection du tuteur individuel
Motifs de nomination
Un tuteur individuel est généralement désigné lorsque l’autorité parentale est suspendue, retirée ou que les parents sont décédés. Les motifs résultent de l’article § 1773 BGB. Dans de rares cas, une nomination peut également intervenir sur requête.
Critères de sélection
Le tribunal de la famille doit, lors de la désignation du tuteur individuel, veiller principalement à l’intérêt supérieur de l’enfant (§ 1779 BGB). Les proches parents, notamment les grands-parents ou frères et sœurs majeurs, sont prioritairement envisagés, dans la mesure où ils sont aptes. Des tiers, tels que des amis de la famille ou d’autres personnes qualifiées, peuvent également être désignés comme tuteur individuel. L’aptitude comprend l’intégrité personnelle, la fiabilité et la capacité à gérer les affaires du protégé.
Procédure de nomination
La désignation d’un tuteur individuel est généralement précédée d’une procédure judiciaire. Le tribunal de la famille entend l’enfant, dès lors qu’il a atteint l’âge de 14 ans (§ 279 FamFG), ainsi que les autres personnes concernées et le service de la jeunesse. Le tribunal prononce la nomination par décision et délivre au tuteur individuel un certificat de tutelle.
Statut juridique et droits du tuteur individuel
Étendue et limites des pouvoirs
Les droits et devoirs du tuteur individuel correspondent en principe à ceux des parents dans l’exercice de l’autorité parentale, mais avec certaines restrictions juridiques. Pour certains actes juridiques, une autorisation du tribunal de la famille est requise, notamment concernant des questions patrimoniales importantes (§ 1822 BGB).
Interdiction de représentation et conflits d’intérêts
Le tuteur individuel ne peut représenter le protégé dans des actes juridiques lorsqu’il existe un conflit d’intérêts (§ 1796 BGB). Cela concerne en particulier les cas où le tuteur souhaite conclure un contrat avec le protégé lui-même. Dans de tels cas, un tuteur ad hoc est nommé (§ 1909 BGB).
Indemnisation des frais et rémunération
Le tuteur individuel a droit au remboursement de ses frais (§ 1835 BGB). Dans certains cas, une rémunération peut également être accordée, en particulier si la gestion de la tutelle est particulièrement exigeante ou durable.
Fin et changement du tuteur individuel
Motifs de la fin
La tutelle individuelle prend généralement fin à la majorité du protégé (§ 1882 BGB), mais aussi en cas d’adoption, de rétablissement de l’autorité parentale ou de décès du protégé. Un tuteur individuel peut également être relevé de ses fonctions à sa demande, dès lors qu’il existe un motif sérieux.
Procédure en cas de changement ou de révocation
Un changement de tuteur individuel peut intervenir sur demande ou par décision du tribunal, si le tuteur apparaît inapte ou inapproprié. Le tribunal de la famille décide, en tenant compte de l’intérêt supérieur du protégé, de la révocation et de la nomination d’un nouveau tuteur individuel (§ 1888 BGB).
Délimitation par rapport aux autres formes de tutelle
Différence entre tuteur public et tuteur associatif
Alors que, dans le cas du tuteur individuel, une personne physique exerce la tutelle, la tutelle publique est assumée par le service de la jeunesse (§ 1791b BGB). Le tuteur associatif est une personne morale, généralement une association de tutelle reconnue (§ 1791a BGB). La nomination d’un tuteur individuel a en principe la priorité, sous réserve de la disponibilité d’une personne adéquate.
Relation avec le retrait de l’autorité parentale et la curatelle
Le tuteur individuel se distingue également de la curatelle. Cette dernière ne vise que certains aspects ou segments de l’autorité parentale (mineurs partiels), tandis que la tutelle individuelle remplace l’autorité parentale dans son intégralité.
Particularités et évolutions récentes
Statistiques et pratique
La majorité des tutelles en Allemagne est assurée par des tuteurs publics ; cependant, des tuteurs individuels sont privilégiés lorsqu’une personne adéquate est disponible, car ils nouent souvent un lien personnel plus fort avec le protégé.
Réformes et évolutions du droit de la tutelle
Depuis la réforme du droit de la tutelle en 2023, l’accent est mis davantage sur l’intérêt supérieur de l’enfant et la participation du protégé. En particulier, la prise en compte de l’enfant lors de la nomination du tuteur individuel a été renforcée.
Sources :
- Code civil allemand (BGB)
- Loi sur la procédure en matière familiale et en matière de juridiction gracieuse (FamFG)
- Loi sur la réforme du droit de la tutelle et de la protection juridique
Cet article fournit une vue d’ensemble structurée et fondée des statuts juridiques, missions, modalités de désignation et particularités du tuteur individuel dans le système juridique allemand.
Questions fréquentes
Qui peut être désigné tuteur individuel ?
En principe, toute personne majeure et ayant la capacité juridique, présentant l’aptitude personnelle et professionnelle nécessaire pour représenter un protégé et garantir son bien-être, peut être désignée tuteur individuel (§ 1779 al. 1 BGB). Le tribunal de la famille privilégie généralement les proches parents, notamment les grands-parents, oncles ou tantes de l’enfant, ou des personnes de confiance de la famille, dans la mesure où l’intérêt supérieur de l’enfant le permet. Toutefois, aucun membre de la famille ne dispose d’un droit à obtenir la fonction. La désignation requiert toujours un examen approfondi par le tribunal familial, qui prend en compte la fiabilité, la compétence sociale, les conditions de vie, la stabilité sanitaire et personnelle, ainsi que la volonté d’assumer la mission. Une condamnation préalable, y compris en matière d’autorité parentale ou d’infractions patrimoniales, peut constituer un motif d’exclusion. De plus, les tuteurs individuels non apparentés doivent généralement obtenir le consentement exprès du protégé, dès lors qu’il a atteint l’âge de 14 ans (§ 1776 BGB).
Quels sont les droits et obligations d’un tuteur individuel ?
Le tuteur individuel assume la pleine représentation légale du protégé dans toutes les matières d’assistance à la personne, et — sauf restriction imposée par le tribunal familial — de gestion patrimoniale (§ 1800 BGB). Il doit veiller au bien-être personnel de l’enfant, à son éducation, sa santé, sa formation scolaire et professionnelle, son lieu de résidence et l’administration de ses biens. Parmi les obligations figure également l’obligation de rendre compte scrupuleusement au tribunal familial, notamment par des rapports réguliers d’activité et des bilans comptables (§ 1840 BGB). Pour les décisions de grande portée, telles que l’adoption, certains actes médicaux lourds ou la résiliation du bail d’habitation, le tuteur individuel doit obtenir l’autorisation du tribunal familial (§ 1821, § 1822 BGB). Par ailleurs, il doit entretenir un contact régulier avec l’enfant et tenir compte de ses souhaits dans des proportions appropriées.
Comment le tuteur individuel est-il contrôlé par le tribunal ?
Le tribunal de la famille exerce un contrôle juridique et technique permanent sur le tuteur individuel. En particulier, le tuteur est tenu d’informer immédiatement le tribunal de sa prise de fonction et de présenter chaque année un rapport détaillé d’activité ainsi qu’un inventaire complet du patrimoine (§§ 1802, 1840 BGB). Le tribunal peut exiger des rapports supplémentaires et a la possibilité de faire intervenir le service de la jeunesse ou de formuler des instructions techniques. En cas de soupçon de manquements, le tribunal peut ordonner des contrôles, des auditions ou, dans les cas graves, relever le tuteur individuel de ses fonctions (§ 1837 BGB).
Comment la rémunération ou le remboursement des frais d’un tuteur individuel est-il réglementé ?
Un tuteur individuel dispose d’un droit légal au remboursement de ses dépenses nécessaires (§ 1835 BGB). Une rémunération pour l’exercice de la fonction n’est, en règle générale, pas due aux tuteurs bénévoles. Toutefois, si cette mission constitue une charge particulière, notamment si elle requiert un investissement de temps important ou des compétences particulières, le tribunal peut, sur demande, accorder un remboursement forfaitaire des frais ou même une rémunération (§ 1836 al. 2 phrase 2 BGB). Pour les tuteurs professionnels, des barèmes de frais sont applicables.
Quand et comment un tuteur individuel peut-il être révoqué ?
Un tuteur individuel peut être révoqué à la demande du protégé, de ses proches, du service de la jeunesse ou d’office par le tribunal, dès lors qu’il existe un motif sérieux (§ 1886 BGB). Sont notamment concernés les manquements graves aux obligations, une négligence durable de l’intérêt de l’enfant, les conflits d’intérêts ou une rupture profonde de la relation de confiance entre protégé et tuteur. La révocation intervient par décision judiciaire et s’accompagne de la nomination d’un nouveau tuteur afin de garantir une prise en charge sans interruption.
Un tuteur individuel peut-il renoncer à sa fonction ?
En principe, la démission du tuteur individuel n’est permise que pour un motif sérieux (§ 1887 BGB). Exemples typiques : maladie, restrictions dues à l’âge, déménagement ou surmenage persistant lié à la mission. La demande de renonciation doit être adressée par écrit et motivée auprès du tribunal de la famille. Jusqu’à la nomination d’un nouveau tuteur, le titulaire reste tenu d’exercer ses fonctions pour éviter toute interruption de la tutelle.
Quel rôle joue le protégé dans le choix du tuteur individuel ?
Dès qu’un enfant a atteint l’âge de 14 ans, il doit, conformément à l’article § 1776 al. 2 BGB, être obligatoirement entendu avant la désignation d’un tuteur individuel. Le souhait exprès de l’enfant doit être pris en compte dans la mesure du possible, sauf si l’intérêt supérieur de l’enfant s’y oppose. Le tribunal de la famille ne peut désigner le tuteur contre la volonté de l’enfant que pour de sérieux motifs ou lorsque l’accord émis en toute autonomie ne correspond pas à son intérêt bien compris.
Quelles sont les différences entre un tuteur individuel et un tuteur d’association ou public ?
Par rapport aux tuteurs d’association ou publics, où des personnes morales telles que le service de la jeunesse ou des associations reconnues exercent la fonction, le tuteur individuel assure une relation personnelle, continue et individualisée avec le protégé. Tandis que les tuteurs d’association et publics gèrent souvent plusieurs tutelles en parallèle, le tuteur individuel garantit un lien direct et un accompagnement adapté à la situation concrète du protégé. Les bases juridiques et les mécanismes de contrôle sont cependant largement uniformes, notamment en ce qui concerne les obligations de rapport, les autorisations requises et la surveillance judiciaire.