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Tromperie dans le commerce alimentaire

Tromperie dans le commerce alimentaire

Définition et importance

La tromperie dans le commerce alimentaire désigne le comportement intentionnel ou par négligence visant à induire le consommateur en erreur sur la nature, l’origine, la qualité ou la composition des denrées alimentaires. Cette pratique revêt une grande importance tant du point de vue du droit de la protection des consommateurs que du droit de la concurrence. Elle comprend de nombreuses manifestations telles que la dissimulation d’ingrédients, des indications d’origine erronées, des informations d’emballage trompeuses ou la simulation de propriétés particulières d’un produit.

Bases juridiques

Code des denrées alimentaires et des aliments pour animaux (LFGB)

Le droit alimentaire allemand réglemente la tromperie dans le commerce alimentaire principalement dans le Code des denrées alimentaires et des aliments pour animaux (LFGB). Selon l’article 11 du LFGB, il est en principe interdit de mettre sur le marché des denrées alimentaires présentant des présentations ou des conditionnements trompeurs. Le législateur interdit toute forme de tromperie susceptible d’induire le consommateur en erreur sur des caractéristiques telles que la nature, l’identité, la qualité, la composition, la quantité, la durée de conservation, l’origine ou le pays d’origine d’un aliment.

Règlement (UE) n° 1169/2011 (LMIV)

L’Union européenne fixe également, avec le règlement sur l’information des denrées alimentaires (LMIV), des exigences essentielles. L’article 7 du LMIV interdit notamment toute commercialisation qui induit en erreur un aliment par l’étiquetage, la publicité ou la description. Les dispositions couvrent l’information sur les aliments au sens le plus large et sont obligatoires pour tous les États membres de l’UE.

Autres dispositions pertinentes

En outre, il convient de prendre en compte la loi contre la concurrence déloyale (UWG), le règlement sur les préemballages, l’indication de certains ingrédients ainsi que les prescriptions nationales d’étiquetage (par exemple concernant l’origine ou l’absence d’OGM). Ces dispositions sont complétées par de nombreux règlements relatifs, par exemple, à des catégories spécifiques d’aliments ou d’additifs.

Types de tromperie dans le commerce alimentaire

Dénominations et présentations trompeuses

Une tromperie existe notamment lorsqu’un produit se voit attribuer à tort certaines propriétés, par exemple lorsque des margarines végétales sont désignées comme « beurre », ou lorsque des produits sont présentés comme « sans ajout de sucre » mais contiennent d’autres ingrédients sucrants.

Prétention d’une origine géographique

L’indication d’une origine géographique est particulièrement protégée par la loi pour les spécialités régionales. L’utilisation d’appellations d’origine comme « Jambon de la Forêt-Noire » ou « Champagne » pour des produits qui ne proviennent pas de la région mentionnée constitue une tromperie.

Tromperie par additifs alimentaires ou produits de substitution

Il est considéré comme une tromperie de substituer des ingrédients de qualité supérieure par des produits moins chers, sans que cela soit suffisamment indiqué, comme le remplacement de fromages affinés par du fromage analogue, ou l’utilisation d’arômes à la place de la substance naturelle de base.

Dissimulation ou omission d’ingrédients

Une tromperie peut également résulter de la dissimulation délibérée d’ingrédients allergènes ou d’autres composants pertinents. Le règlement sur l’information des denrées alimentaires impose un étiquetage clair et complet de tous les ingrédients.

Sanctions et conséquences

Infractions administratives et droit pénal

Les violations des interdictions de tromperie constituent des infractions administratives conformément à l’article 59 du LFGB. Elles sont sanctionnées par des amendes. Dans les cas graves, par exemple lors de la mise sur le marché intentionnelle de produits dangereux pour la santé, des poursuites pénales peuvent être engagées sur la base de l’article 58 du LFGB, du Code pénal (§ 263 StGB – Escroquerie) ou d’autres dispositions spéciales.

Mesures en droit de la concurrence

Les acteurs du marché peuvent, sur le fondement de la loi contre la concurrence déloyale (UWG), intenter des actions en cessation et, le cas échéant, en dommages-intérêts. Ces mesures visent principalement à protéger les concurrents et l’intégrité de la concurrence.

Autres conséquences

En plus des sanctions administratives et judiciaires, la réputation d’une entreprise risque d’être gravement atteinte. Les actions civiles, les rappels de produits et les exclusions commerciales sont des effets secondaires fréquents lors de la découverte de tromperies dans le commerce alimentaire.

Protection des consommateurs et contrôle

Contrôle par les autorités

Le contrôle relève en Allemagne principalement des services de contrôle des denrées alimentaires des Länder ainsi que d’autorités spécialisées telles que l’Office fédéral de protection des consommateurs et de sécurité alimentaire (BVL). En cas de suspicion, ces autorités enquêtent, prélèvent des échantillons et imposent le cas échéant des sanctions.

Obligations de coopération des entreprises

Les exploitants du secteur alimentaire sont soumis à des obligations étendues de documentation, de diligence et d’information. Le respect des règles fait l’objet de contrôles réguliers, par exemple lors des prélèvements officiels ou des inspections d’établissements.

Rôle des associations de consommateurs

Les organisations de protection des consommateurs disposent, en vertu de la loi sur les actions en cessation, du droit d’agir en justice contre les informations alimentaires trompeuses et d’œuvrer à l’assainissement du marché.

Aspects internationaux

Puisque le commerce alimentaire est en grande partie transfrontalier, il existe, en plus des dispositions nationales, aussi des normes internationales, telles que celles du Codex Alimentarius des Nations Unies ou des accords de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Ces instruments favorisent l’harmonisation mondiale des règles d’étiquetage et de lutte contre la tromperie.

Résumé

La tromperie dans le commerce alimentaire est une notion centrale du droit alimentaire et touche profondément à la protection des consommateurs, à la concurrence et à la transparence du marché. Elle recouvre une multitude de formes possibles de tromperie, réglementées par des dispositions nationales et européennes complètes. Les sanctions varient des amendes aux conséquences pénales, en passant par des mesures relevant du droit de la concurrence et la perte de réputation. L’objectif prioritaire de cette réglementation étendue est de protéger l’intégrité du marché alimentaire et la confiance des consommateurs.

Questions fréquemment posées

Quand y a-t-il tromperie dans le commerce alimentaire au sens juridique ?

Dans un contexte juridique, il y a tromperie dans le commerce alimentaire lorsqu’un aliment est présenté, étiqueté ou promu d’une manière susceptible de susciter chez le consommateur des idées fausses sur ses caractéristiques, son origine, sa composition ou toute autre propriété essentielle. Selon l’article 7 du Règlement (UE) n° 1169/2011, toute information sur les denrées alimentaires susceptible d’induire l’acheteur en erreur est interdite, en particulier concernant l’identité, les propriétés, les effets, la composition, la quantité, la durée de conservation, l’origine ou le mode de fabrication du produit. De plus, l’article 11 du Code allemand des denrées alimentaires et des aliments pour animaux (LFGB) interdit la mise sur le marché d’aliments sous une dénomination, indication ou présentation trompeuse. Est également pertinent le point de savoir si, objectivement, le consommateur moyen pourrait être induit en erreur, indépendamment du fait qu’il y ait ou non tromperie intentionnelle de la part du fournisseur.

Quelles sont les conséquences juridiques en cas de tromperie avérée dans le commerce alimentaire ?

Si une tromperie est avérée, diverses sanctions juridiques peuvent être prononcées. Selon le LFGB, il est possible de poursuivre tant les infractions administratives (§ 59 LFGB) que les infractions pénales (§ 58 LFGB). Les sanctions vont de plusieurs dizaines de milliers d’euros d’amende et d’interdictions de la vente des produits concernés à des peines de prison pouvant aller jusqu’à trois ans en cas d’intentionnalité. S’y ajoutent, le cas échéant, des actions en cessation au titre du droit de la concurrence intentées par des concurrents ainsi que des rappels de produits concernés. Les autorités peuvent également ordonner d’informer le public sur les tromperies constatées (§ 40 LFGB).

Qui est légalement responsable en cas de tromperie dans le commerce alimentaire ?

Est responsable au sens du droit alimentaire, en principe, l’opérateur du secteur alimentaire qui met la denrée sur le marché ou la fabrique (§ 4 al. 1 LFGB). En pratique, la responsabilité peut être répartie tout au long de la chaîne d’approvisionnement, l’attribution finale étant effectuée, en cas de litige, par les autorités de surveillance des denrées alimentaires. Peuvent être tenus pour responsables tant le fabricant, l’importateur que le commerçant final, s’ils commercialisent des produits sous leur propre nom ou manquent aux obligations d’étiquetage. Le personnel responsable peut également, dans les cas les plus graves, être personnellement mis en cause.

Quel rôle jouent l’étiquetage et la publicité des denrées alimentaires dans le contexte de la tromperie ?

L’étiquetage et la publicité constituent des leviers centraux pour prévenir ou constater les tromperies. Le Règlement sur l’information des denrées alimentaires (LMIV, CE n° 1169/2011) ainsi que le LFGB réglementent en détail quelles informations sont obligatoires et sous quelle forme elles doivent être communiquées. Les infractions aux règles d’étiquetage, les présentations trompeuses ou les allégations de santé non scientifiquement prouvées sont, en droit, des cas clairs de tromperie. Les illustrations, représentations de couleurs ou éléments d’emballage font également l’objet d’une vérification quant à un éventuel risque d’induire en erreur.

Quels sont les recours juridiques à la disposition des consommateurs en cas de soupçon de tromperie ?

En cas de soupçon de tromperie, les consommateurs peuvent d’abord contacter les services locaux de contrôle des denrées alimentaires ou les autorités compétentes des Länder et déposer une plainte formelle. Ces institutions ont le pouvoir d’ouvrir une enquête et de prélever des échantillons. Il est également possible de faire constater des infractions à la concurrence par des organismes comme la centrale des consommateurs ou des associations de protection des consommateurs. Dans les cas graves, des actions en dommages-intérêts civils ou en cessation sont possibles, la charge de la preuve incombant généralement au demandeur. L’implication des systèmes d’alerte rapide de l’UE (RASFF) est également envisageable si un danger pour la santé publique est suspecté.

Existe-t-il des réglementations spécifiques pour certaines catégories de denrées alimentaires en matière de tromperie ?

Oui, outre les dispositions générales, il existe pour certaines catégories d’aliments des réglementations spécifiques visant à prévenir la tromperie. Notamment pour les produits biologiques, la viande, les produits laitiers ou les aliments dits spéciaux comme les compléments alimentaires, des obligations particulières d’étiquetage et des mécanismes de contrôle supplémentaires (par exemple, le règlement bio de l’UE) s’appliquent. Le cadre juridique est ainsi plus ou moins strict selon les types de denrées afin de contrer les risques spécifiques de tromperie.

Comment les tromperies dans le commerce alimentaire sont-elles contrôlées et poursuivies ?

En Allemagne, la surveillance incombe au contrôle officiel des denrées alimentaires, qui s’exerce au niveau des communes, des districts et des Länder. Les autorités effectuent des inspections régulières ou ponctuelles dans les entreprises, les commerces de détail et la vente en ligne. Elles prélèvent des échantillons et réalisent des analyses de laboratoire, vérifient le respect des obligations d’étiquetage et recherchent les responsables en cas de constatation d’irrégularités. La coopération avec les autorités européennes et les systèmes d’alerte est également établie afin de poursuivre efficacement les tromperies transfrontalières. Les enquêtes suivent les dispositions du code de procédure pénale dès lors qu’il existe un soupçon initial d’infraction pénale liée à une tromperie.