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Transfert

Définition et principes fondamentaux du transfert en droit

Le terme « transfert » provient du latin « transferrere » et décrit, dans un contexte juridique, un processus de transmission, de déplacement ou de transfert d’objets, de droits, d’obligations, de créances ou d’autres valeurs patrimoniales d’un sujet de droit à un autre. Sa portée juridique est complexe et trouve application dans divers domaines juridiques, tels que le droit civil, le droit public, le droit fiscal, le droit du travail ou le droit international. Essentiellement, le transfert au sens juridique implique toujours le déplacement d’une position juridique dans des conditions légales précises.


Types de transferts

Transfert de propriété et de possession

En droit des biens, le transfert désigne le plus souvent la transmission de la propriété de biens meubles ou immeubles (§§ 929 ss., 873 ss. BGB). Le cadre légal est ici déterminé par les exigences de forme et les conditions prévues, en particulier par l’accord et la délivrance, ou l’inscription au registre foncier. Le transfert de possession se distingue de l’acquisition de propriété et obéit à des règles propres, telles que la cession ou la constitution de possession.

Transfert de droits en droit des obligations

En droit des obligations, le transfert concerne principalement la transmission des créances, droits et prétentions. Le cas central en est la cession de créance selon les §§ 398 ss. BGB. Le droit du créancier d’exiger une prestation est transféré à un tiers par contrat de cession. Des exigences particulières s’appliquent à la transmission de droits incessibles, nécessitant souvent l’accord du débiteur ou de tiers.

Transfert d’obligations (reprise de dettes)

Le transfert d’obligations est également possible. La reprise de dettes selon §§ 414 ss. BGB permet le transfert de la dette d’un débiteur à un autre. L’accord du créancier est alors généralement requis. Il convient de distinguer la reprise de dettes de l’adhésion contractuelle d’un nouveau débiteur.

Transfert en matière de propriété intellectuelle

En matière de propriété intellectuelle (par ex. droit d’auteur, brevet, marque), le transfert s’effectue notamment par l’octroi ou la transmission de droits d’exploitation. Le transfert complet d’un tel droit de propriété est juridiquement qualifié de cession et nécessite généralement un accord écrit, voire parfois une inscription dans les registres appropriés.

Transfert dans le droit des sociétés

Dans le cadre des opérations de transmission d’entreprise (Share Deal, Asset Deal), le transfert des parts sociales ou d’actifs intervient avec l’ensemble des droits et obligations afférents. S’y rattachent d’importantes dispositions de droit des sociétés, commercial ou parfois de droit de la concurrence. Pour les fusions selon la loi sur les transformations (UmwG), il y a un transfert universel de droits et obligations.


Transfert dans un contexte international

Transferts et passages en droit international

Au niveau international, les transferts revêtent une importance particulière en droit des traités et en droit international privé. Des droits et obligations issus de traités internationaux, de prérogatives ou de positions contractuelles peuvent ainsi être transférés entre États (ex. transfert de souveraineté, transfert de contrat pour les accords commerciaux internationaux). Les transferts jouent également un rôle en droit européen (droit primaire et secondaire de l’UE), par exemple lors du transfert de compétences aux institutions européennes.

Transfert et détachement de salariés

Dans un contexte européen, le transfert des salariés (notamment le détachement) est un enjeu important. La directive européenne sur le détachement et la loi allemande sur le détachement des travailleurs (AEntG) fixent le cadre juridique selon lequel des salariés peuvent être détachés vers d’autres pays européens. Des obligations spécifiques de déclaration, des conditions de travail et de sécurité sociale doivent être respectées.


Aspects fiscaux du transfert

Opérations de transfert et assujettissement fiscal

Les transferts peuvent avoir des conséquences fiscales. L’impôt sur les mutations immobilières s’applique, par exemple, lors du transfert de propriété foncière. Les donations et successions (droits de succession et de donation) sont également imposables lorsque des transmissions de patrimoine sont en cause. En contexte d’entreprise, il convient aussi de prendre en compte les conséquences fiscales d’un transfert d’actifs ou de parts sociales.

Fiscalité des transformations

La loi allemande sur la fiscalité des transformations (UmwStG) règle les aspects fiscaux liés aux restructurations, telles que les fusions ou scissions, et garantit dans certains cas la neutralité fiscale des transferts réalisés sous conditions.


Transfert en droit du travail

Transfert d’entreprise (§ 613a BGB)

Le transfert juridique des contrats de travail revêt une importance particulière lors d’un transfert d’entreprise selon § 613a BGB. Dans ce cadre, les droits et obligations liés aux contrats de travail sont transférés au nouvel employeur, les intérêts des salariés concernés étant protégés par des obligations d’information et un droit d’opposition.

Mise à disposition de salariés

En cas de mise à disposition de salariés, régie par la loi sur le prêt de main-d’œuvre (AÜG), il s’agit d’un transfert temporaire de la force de travail, soumis à des exigences juridiques spécifiques (autorisation obligatoire, principe d’égalité de traitement, obligations d’information).


Transfert de fonds et de flux financiers

Droit bancaire et des services de paiement

En droit bancaire et des services de paiement, le transfert recouvre les opérations de paiement, c’est-à-dire le virement ou transfert de fonds. Les exigences découlent notamment de la loi sur la surveillance des services de paiement (ZAG), du Code civil allemand et des directives européennes relatives aux paiements. Le transfert de fonds est souvent soumis à des obligations de déclaration et de documentation pour prévenir le blanchiment d’argent.

Structure des transactions dans les paiements

Le processus juridique de transfert se caractérise par une relation tripartite entre le donneur d’ordre, le prestataire de services de paiement et le bénéficiaire, chacun disposant de ses obligations et règles de responsabilité.


Particularités : transfert en droit du sport

Transferts de joueurs

En droit du sport, le terme transfert désigne généralement le changement de club d’un joueur professionnel (transfert de joueur). Des règles spécifiques de fédérations s’appliquent ici, telles que les périodes de transferts, indemnités et procédures d’homologation internationale, conformément au droit du travail et des contrats.


Conséquences juridiques et mécanismes de protection lors d’un transfert

Exigences de forme, consentement et transparence

Les transferts sont en principe soumis à des conditions de forme (ex. écrit, authentification notariale) et souvent à des obligations de consentement impliquant des tiers. Les exigences de transparence visent à protéger les personnes concernées, par des droits à l’information et à l’opposition.

Protection contre les transferts abusifs

Des mécanismes de protection existent avant tout pour éviter les atteintes aux créanciers, notamment dans le cadre du droit des procédures collectives (contestations selon l’InsO) ou pour lutter contre la fraude fiscale.


Résumé

Le transfert est une notion centrale, transversale, qui décrit la transmission de positions juridiques, d’obligations, de biens ou d’autres objets. Selon le domaine, des exigences, mécanismes de protection et conséquences juridiques différents s’appliquent. Les transferts doivent toujours être examinés et structurés de manière exhaustive dans leur contexte afin de garantir le respect des prescriptions légales et la sauvegarde des intérêts de toutes les parties prenantes.


Renvois: Pour plus d’informations, voir les notions correspondantes du transfert de propriété, de cession de créances, de transfert d’entreprise, de mise à disposition de salariés, de droit des transformations, de droit fiscal, de propriété intellectuelle, de transferts internationaux et de transfert de joueurs.

Questions fréquemment posées

Quelles conditions juridiques doivent être remplies pour un transfert ?

Pour un transfert, en particulier dans le contexte du droit du travail ou du droit du sport, plusieurs conditions juridiques doivent être remplies. L’accord de toutes les parties est primordial : l’employeur ou le club cédant et le nouvel employeur ou club, ainsi que la personne transférée, doivent consentir au changement. Toutes les conditions contractuelles, telles que l’existence de contrats de travail ou de sponsoring, doivent aussi être respectées. Dans le sport, s’ajoutent des règles de transfert propres à chaque fédération, prévoyant notamment délais, indemnisations et procédures d’agrément. Le respect de la protection des données est indispensable, car des données à caractère personnel sont transmises. Pour les transferts internationaux, il convient en outre de respecter la législation sur les étrangers (par ex. visas, séjour) et, le cas échéant, d’obtenir des autorisations de travail. Enfin, le comité d’entreprise peut bénéficier d’un droit de codécision lors de transferts internes à l’entreprise.

Quel rôle jouent les accords contractuels lors d’un transfert ?

Les accords contractuels sont l’élément central de tout transfert. Ils déterminent les droits et obligations de chaque partie. En cas de transfert de salariés, ils précisent généralement la date du changement, la rémunération, d’éventuelles indemnités ou primes, ainsi que les clauses de non-concurrence ou de confidentialité. Dans le sport professionnel, ils fixent aussi le montant des indemnités de transfert, prestations complémentaires, options de rachat ou conditions de résiliation anticipée. Il convient d’examiner si les contrats en vigueur contiennent des clauses permettant ou restreignant le transfert dans certaines conditions – consentement, délais, droit de résiliation anticipée. Sans accord juridiquement valable et sans documentation du transfert, aucun changement effectif ne peut avoir lieu, et des contrats inadaptés peuvent entraîner litiges ou demandes de dommages-intérêts.

Quels risques juridiques peuvent survenir lors d’un transfert ?

Les transferts comportent différents risques juridiques. Les plus fréquents résultent de violations du droit du travail ou de règlementations sportives spécifiques, impliquant la nullité du transfert et des sanctions. Des lacunes contractuelles peuvent entraîner des réclamations supplémentaires, des demandes d’indemnisation ou des actions en justice. Dans le secteur sportif, le non-respect des règlements peut donner lieu à des sanctions, telles que suspensions ou retraits de points. Les manquements en matière de protection des données sont passibles d’amendes conformément au RGPD. Pour les transferts internationaux, il existe des risques liés à l’absence d’autorisations de travail ou de séjour, pouvant mener à l’interdiction d’emploi. Des tiers, comme des sponsors ou anciens cocontractants, pourraient également invoquer des droits issus du transfert.

Quels droits de codécision possède le comité d’entreprise lors d’un transfert ?

Selon le droit allemand, le comité d’entreprise bénéficie de différents droits de codécision lors de transferts au sein de l’entreprise, notamment en vertu des §§ 99 et 102 BetrVG. En cas de mutation d’un salarié, il doit être consulté avant la mesure et peut, dans certains cas, refuser son accord. Si le changement concerne de manière significative les conditions ou le lieu de travail, la codécision s’applique aussi dans le cadre des négociations sur le plan social ou d’intérêt. Pour les transferts internationaux, le comité peut être impliqué concernant les horaires, la rémunération ou la sécurité de l’emploi. Un défaut de consultation conforme peut entraîner la nullité de la mesure.

Quel rôle joue la protection des données dans le transfert de personnes ?

La protection des données joue un rôle fondamental lors du transfert de personnes – notamment de salariés ou de sportifs. Les données personnelles telles que nom, informations contractuelles, données salariales et performances, sont régulièrement transmises à l’occasion d’un transfert entre institutions ou entreprises. Selon le RGPD, cela requiert le consentement de la personne concernée ou un autre fondement juridique, par exemple l’exécution du contrat ou un intérêt légitime. Les données ne doivent être utilisées qu’aux fins du transfert et doivent être protégées contre tout accès non autorisé. Des transferts erronés ou non autorisés de données peuvent entraîner des amendes et fragiliser juridiquement le transfert.

Comment se déroule juridiquement un transfert international ?

Un transfert international suppose le respect de conditions juridiques accrues. Outre la conclusion d’un nouveau contrat de travail, de service ou de transfert, des autorisations de travail (permis de travail, work permit) et des documents de séjour (visa, titre de séjour) sont généralement nécessaires. Il convient en outre de veiller à l’application des règles de droit international privé pour déterminer la loi applicable au transfert. Dans le sport, les règlements internationaux des fédérations, tels que le Système de Gestion des Transferts de la FIFA, s’appliquent, imposant des obligations détaillées de documentation et de vérification. Toute infraction à ces règles peut entraîner des sanctions allant jusqu’à l’interdiction des transferts internationaux.

Quel est le rôle des tribunaux d’arbitrage ou disciplinaires en cas de litige sur un transfert ?

En cas de litige lors d’un transfert, que ce soit sur le montant, la rupture du contrat ou l’interprétation des conditions, ce sont généralement les tribunaux arbitraux ou disciplinaires prévus au contrat qui sont compétents. Dans le secteur sportif, ce sont le plus souvent des juridictions spécialisées, telles que le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), qui tranchent le différend. Ces instances doivent instruire les faits rapidement et conformément aux principes de droit nationaux et internationaux reconnus. Dans d’autres domaines, le recours aux juridictions prud’homales ou civiles peut s’imposer en l’absence de clause arbitrale valable. La procédure est alors soumise aux prescriptions légales et implique des coûts, des délais et des risques procéduraux.