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Traité New-START

Définition et nature juridique du traité New-START

Le traité New-START (Traité de réduction des armes stratégiques), officiellement intitulé Traité entre les États-Unis d’Amérique et la Fédération de Russie sur les mesures de réduction et de limitation des armes offensives stratégiques, est un accord de droit international ayant pour objectif la limitation et la réduction des armes nucléaires stratégiques américaines et russes. Il a été signé le 8 avril 2010 à Prague et est entré en vigueur le 5 février 2011. Le traité New-START est considéré comme un élément central du contrôle des armements nucléaires et succède aux précédents traités START I et SORT.

Parties contractantes et champ d’application

Parties contractantes

Le traité New-START est un accord bilatéral entre les États-Unis d’Amérique et la Fédération de Russie. Il n’engage que ces deux puissances nucléaires.

Champ d’application et objet

Le traité réglemente la limitation et la réduction des systèmes d’armes nucléaires stratégiques, c’est-à-dire déployés sur terre, dans les airs et sur mer. Outre les systèmes de porteurs directs, il inclut des structures de contrôle, un régime d’inspections et des mécanismes d’échange d’informations.

Objectifs et principes du traité

Contrôle des armements

L’objectif principal du traité New-START est d’établir un cadre vérifiable pour la réduction des armes nucléaires stratégiques et de leurs vecteurs. Le traité prévoit une limitation à :

  • 1 550 têtes nucléaires déployées,
  • 700 missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) déployés, missiles balistiques lancés par sous-marins (SLBM) et bombardiers stratégiques,
  • ainsi qu’un total de 800 silos de lancement et bombardiers, qu’ils soient déployés ou non déployés.

Régime de vérification et d’inspection

Pour vérifier le respect du traité, celui-ci prévoit des mécanismes de contrôle détaillés, notamment :

  • Inspections sur place,
  • Échange de données,
  • Obligations de notification,
  • ainsi que des consultations techniques dans le cadre d’une commission bilatérale conjointe.

Structure juridique et contenu réglementaire

Conclusion et entrée en vigueur du traité

Le traité a été conclu selon les principes du droit international et ratifié par les parlements des deux parties contractantes. Aux États-Unis, la ratification a été effectuée par le Sénat ; en Russie, par la Douma d’État.

Articles centraux du traité

Définitions et catégories

Le traité contient des définitions détaillées des termes pertinents, notamment ceux concernant les systèmes de porteurs, les têtes nucléaires et les procédures d’inspection.

Plafonds et délais de réduction

Il est prévu le respect des plafonds mentionnés dans un délai de sept ans à compter de l’entrée en vigueur ; ce délai a pris fin en 2018. Depuis, une obligation continue de non-dépassement des plafonds s’applique.

Mécanismes de vérification

Le régime de vérification est réglementé de manière exhaustive. Il comprend notamment :

  • Inspections sur place: Maximum de 18 par an, réparties entre inspections de type 1 et de type 2, portant sur des objets de vérification différents.
  • Échange de données: Échange régulier d’informations sur les lieux de déploiement, les caractéristiques techniques et les effectifs actuels.
  • Obligations de notification: Notification des déplacements, modifications et essais de systèmes de porteurs.
  • Commission consultative commune: Organe central pour résoudre les différends et questions d’application.

Durée et prolongation

La durée initiale du traité est de dix ans. Une prolongation unique pouvant aller jusqu’à cinq ans est expressément prévue et a été convenue en février 2021, si bien que l’accord est désormais valable jusqu’en février 2026.

Statut juridique et force obligatoire

Traité de droit international

Le traité New-START est, au sens de la Convention de Vienne sur le droit des traités, un accord de droit international, contraignant pour les deux États parties. Il n’est pas auto-exécutoire, mais nécessite, le cas échéant, des mesures nationales de mise en œuvre.

Relation avec d’autres accords

Le traité s’appuie sur les accords antérieurs (START I, SORT) sans toutefois les remplacer entièrement. Il entretient un rapport complémentaire avec d’autres accords internationaux dans le domaine du contrôle des armements, comme le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), sans interférer avec leur champ de réglementation.

Violations, suspension et dénonciation du traité

Dispositions relatives aux violations du traité

Le traité contient des règles procédurales pour les cas de violations présumées. Les questions litigieuses sont principalement résolues au sein de la commission consultative bilatérale.

Suspension et retrait

Chaque partie contractante a le droit, en cas de menace pour ses intérêts suprêmes (“supreme interests”), de dénoncer le traité avec un préavis de trois mois. Cela nécessite une notification formelle motivée.

Suspension en cas d’état d’exception

Pour la possibilité d’une suspension temporaire des obligations contractuelles, le traité – conformément à la pratique internationale – exige des circonstances graves, par exemple en cas de violation fondamentale du traité par la partie adverse.

Importance dans l’ordre de sécurité internationale

Statut dans le contrôle international des armements

Le traité New-START constitue le dernier pilier restant du contrôle bilatéral des armes nucléaires stratégiques entre la Russie et les États-Unis. Sa pérennité est considérée, au vu du contexte géopolitique, comme essentielle pour la stabilité nucléaire mondiale.

Conséquences d’une éventuelle cessation

La suspension, l’expiration ou la dénonciation du traité pourrait entraîner une nouvelle course aux armements nucléaires, dès lors qu’il n’existerait plus de mécanismes réciproquement contraignants de limitation et de contrôle.

Sources et bases juridiques complémentaires

  • Texte du traité New-START : Publications officielles du gouvernement américain et de la Fédération de Russie
  • Convention de Vienne sur le droit des traités (CVDT), BGBl. 1987 II p. 757
  • Traité de non-prolifération nucléaire (TNP)
  • Diverses explications du Département d’État américain et des autorités russes concernant la mise en œuvre du traité

En résumé le traité New-START est un accord international détaillé et structuré, avec des règles claires sur la limitation et la vérification des armes nucléaires stratégiques. Il constitue une composante fondamentale du système international de contrôle des armements et contient de nombreuses dispositions juridiques relatives à sa conclusion, son exécution, son contrôle, sa suspension et sa dénonciation.

Foire aux questions

Quelles obligations contractuelles prévoient les mécanismes de vérification du traité New-START ?

Le traité New-START engage les parties contractantes – les États-Unis et la Fédération de Russie – à des mesures détaillées d’inspection et de vérification en vue de contrôler et de surveiller les plafonds fixés pour les armes nucléaires stratégiques. Concrètement, les États doivent fournir à intervalles réguliers des données complètes sur les emplacements, le nombre et les spécifications techniques des systèmes stratégiques de porteurs (missiles balistiques intercontinentaux, SLBM, bombardiers stratégiques). Les parties ont le droit de procéder à jusqu’à 18 inspections annuelles, tant sur place qu’après notification. Les inspections sont réparties en inspections de type 1 (portant sur le comptage des objets assimilés à des têtes nucléaires constatés sur place) et de type 2 (visant la vérification des sites de production). En outre, les parties sont tenues d’échanger des données de télémétrie sur certains lancements et de notifier immédiatement toute modification des objets listés – comme le transfert ou la mise hors service de systèmes d’armes. La base juridique de ces obligations résulte de la combinaison du texte principal du traité, du protocole et de l’annexe technique, qui règlent en détail chaque engagement. L’applicabilité est garantie par le droit d’inspection mutuel et par une commission consultative obligatoire, qui peut être saisie en cas de différends d’interprétation.

Quels mécanismes juridiques de règlement des différends prévoit le traité New-START ?

Le traité contient des dispositions spécifiques sur le règlement des différends et prévoit un mécanisme permettant de clarifier les divergences d’interprétation ou d’application. Conformément à l’article XII du traité, une Commission consultative bilatérale (CCB) est instituée, réunissant les deux États parties. Cette commission est habilitée à traiter toutes les questions liées à la mise en œuvre du traité et à résoudre d’éventuels différends à l’amiable. La CCB peut adopter des accords et interprétations complémentaires, qui font partie intégrante de la pratique conventionnelle. En cas d’absence d’accord, le recours au droit international général ainsi qu’aux instruments internationaux de règlement des différends, comme la Cour internationale de Justice, reste possible, même si le traité ne prévoit pas expressément d’action en justice devant une juridiction internationale. L’intérêt principal réside dans l’approche institutionnelle et coopérative, qui favorise des solutions rapides et pragmatiques par la voie d’un dialogue diplomatique continu.

Quels droits de dénonciation et de suspension accorde le traité New-START aux parties contractantes ?

Le traité règle explicitement à l’article XIV les possibilités de retrait (« withdrawal ») et de suspension des obligations (« suspension »). Chaque partie peut se retirer du traité en invoquant des circonstances exceptionnelles mettant en danger ses intérêts suprêmes, après notification écrite à l’autre partie et aux États parties du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, en exposant les motifs du retrait. La possibilité d’une suspension réciproque (« suspension ») n’est pas formellement prévue, bien que les deux parties – comme récemment dans le contexte ukrainien – se réservent en pratique une certaine marge d’interprétation. Les règles de dénonciation sont conformes aux standards du droit international et offrent en situation de crise des facultés d’action unilatérales, toujours assorties de l’obligation de notification internationale. La cessation automatique du traité est expressément réglementée, par exemple si le traité n’est pas prolongé à l’expiration de la période maximale.

Comment le traité New-START s’intègre-t-il dans le droit international général ?

Le traité New-START est un accord bilatéral classique au sens de la Convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités, produisant des effets juridiquement contraignants uniquement entre les États-Unis et la Fédération de Russie. Il est directement lié à d’autres traités de contrôle stratégique des armements, tels que le traité FNI et le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), sans toutefois faire partie d’un ensemble multilatéral supérieur. Le traité complète et concrétise les principes généraux du droit international, notamment le règlement pacifique des différends, le principe de loyauté (pacta sunt servanda) et l’obligation de mesures de confiance entre puissances nucléaires. Il renvoie également au régime de non-prolifération nucléaire du TNP et contribue ainsi à la structure mondiale de désarmement et de contrôle nucléaires. Toutefois, ses destinataires directs demeurent les deux États parties, de sorte que des tiers ne peuvent tirer aucun droit ou obligation du traité.

Quelles obligations spécifiques de transparence et de notification existent pendant la durée du traité ?

Au-delà des inspections obligatoires, le traité New-START prévoit diverses obligations de transparence et de notification qui contribuent à la vérification mutuelle. Parmi les obligations légalement contraignantes figurent l’échange régulier de données concernant le nombre, le statut et l’emplacement des porteurs et systèmes d’armes stratégiques, l’obligation de notification concernant les relocalisations, les inspections et la mise hors service, l’obligation d’informer sur les lancements de missiles ainsi que des rapports détaillés sur les systèmes d’armes expérimentaux et les modernisations pertinentes. En outre, les deux parties s’engagent à divulguer les installations techniques et la documentation afférente et à garantir un échange continu d’informations par des formats spécifiques. La sécurité juridique dans la mise en œuvre du traité est assurée par des obligations régulières de notification en forme et est réglementée de manière contractuelle par le protocole et les annexes techniques.

Sous quelles conditions juridiques la prolongation du traité est-elle possible ?

Conformément à l’article XIV, le traité New-START peut être prolongé, après les dix premières années, d’un maximum de cinq ans par accord mutuel. Cette prolongation doit faire l’objet d’une entente formelle entre les deux parties, documentée dans le cadre de la Commission consultative bilatérale et notifiée par voie diplomatique. Les prolongations unilatérales sont exclues juridiquement. Dès lors que la prolongation a été notifiée et acceptée dans les formes, l’ensemble des obligations contractuelles et des mécanismes de vérification sont maintenus. La durée maximale totale possible est, selon le droit en vigueur, de 15 ans. Toute prolongation supplémentaire requerrait un nouvel accord ou traité international explicite.

Quelles conséquences juridiques sont prévues en cas de violation du traité ?

Si une partie contractante ne respecte pas une ou plusieurs obligations du traité New-START, celui-ci ne prévoit pas de sanctions explicites. Dans ce cas, c’est le droit international général qui s’applique, notamment les règles relatives à la responsabilité des États établies par la Commission du droit international (CDI), selon lesquelles une violation de traité constitue un « fait internationalement illicite », autorisant l’État lésé à prendre des contre-mesures, pouvant aller jusqu’à la suspension de ses propres obligations contractuelles. De plus, le régime de consultation prévoit que toute infraction doit d’abord être traitée de manière bilatérale avant toute mesure politique ou juridique plus poussée. Une violation grave peut déclencher le mécanisme de retrait prévu à l’article XIV ou constituer un motif de suspension des obligations nationales en vertu de la coutume internationale. Le traité ne prévoit cependant pas expressément de sanctions immédiates.