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Titres financiers

Notion et définition des « Securities » dans le contexte juridique

Le terme « Securities » (français : valeurs mobilières) désigne, dans les transactions juridiques nationales et internationales, une large gamme d’instruments financiers incarnant certains droits d’adhésion ou de créance. L’élément central réside dans leur transférabilité, leur négociabilité et l’attachement à des droits patrimoniaux ou à des droits de membre. Ce terme est principalement ancré dans le droit anglo-américain et couvre un spectre plus large que la notion classique de « valeurs mobilières » en droit germanophone.

Distinction et importance en droit international

En droit économique international, les « Securities » revêtent une importance majeure, car elles permettent le commerce mondial des marchés de capitaux et sont soumises à des lois de régulation ainsi qu’à la protection des investisseurs. Leur définition varie selon les systèmes juridiques. Par exemple, la définition du droit américain est plus large que celle du droit allemand, de sorte que certains produits dérivés ou parts de fonds d’investissement peuvent également être qualifiés de Securities.


Systématisation juridique et catégories de Securities

Classification de base

La classification juridique des Securities comprend plusieurs sous-catégories, fondées sur la nature juridique des droits sous-jacents :

  • Securities adossées à des fonds propres : Sont comprises ici les actions et autres participations similaires, qui confèrent des droits de membre dans une société ainsi qu’une part aux bénéfices et au produit de liquidation.
  • Securities adossées à des fonds étrangers (dette) : Sont comprises ici les obligations, titres de créance, lettres de gage et autres instruments assimilés à des produits du marché des capitaux financés par emprunt.
  • Securities hybrides : Instruments présentant à la fois des éléments de capitaux propres et de capitaux empruntés, tels que les obligations convertibles et les obligations à option.

Types spécifiques de Securities en comparaison internationale

  • Actions (stocks, shares)
  • Obligations (bonds, debentures)
  • Produits dérivés (options, futures, swaps)
  • Parts d’investissement (parts, actions de fonds d’investissement)
  • Certificats et produits structurés

Ces catégories peuvent différer en théorie ou en pratique selon la juridiction.


Bases juridiques et cadre réglementaire pour les Securities

Droit européen et droit allemand

En droit allemand, la loi sur le commerce des valeurs mobilières (WpHG) sert de base réglementaire centrale. Dans l’Union européenne, la réglementation provient principalement du règlement sur les abus de marché (MAR), du règlement prospectus (ProspektVO), de MiFID II ainsi que de directives et règlements complémentaires. Le terme « valeurs mobilières transférables » y est employé comme synonyme de « Securities », mais fait parfois l’objet d’une interprétation plus restrictive.

Droit anglo-américain

États-Unis d’Amérique

Aux États-Unis, la notion de « Security » est principalement définie par le Securities Act de 1933 et le Securities Exchange Act de 1934. Selon la décision dite du Howey-Test de la Cour suprême, un Security est tout type de contrat d’investissement impliquant une mise de fonds dans une entreprise commune, où le rendement dépend essentiellement de l’activité de tiers.

La supervision et le contrôle relèvent ici de la Securities and Exchange Commission des États-Unis (SEC).

Royaume-Uni

Le système juridique britannique distingue entre les « Transferable Securities » et d’autres instruments financiers, avec une régulation notamment par le Financial Services and Markets Act 2000 (FSMA).


Problèmes juridiques typiques et transactions concernant les Securities

Émission (mise sur le marché) de Securities

L’émission de Securities intervient en général sur le marché primaire. Elle est soumise à des exigences réglementaires strictes, notamment en ce qui concerne la rédaction du prospectus, la publicité et les mesures de protection des investisseurs. Les émetteurs doivent respecter des obligations de transparence afin de garantir l’information appropriée des investisseurs potentiels.

Négociation et transfert

Le marché secondaire permet la négociation de Securities déjà émis. Sur le plan juridique, sont essentiels les critères de transférabilité, d’acquisition de la possession et de la propriété, ainsi que le respect des interdictions d’abus de marché et de délit d’initié.

Protection de l’investisseur et obligations de transparence

Les Securities sont soumis à une réglementation stricte visant à garantir l’intégrité du marché. Dans l’Union européenne, aux États-Unis et dans de nombreuses autres juridictions, il existe des obligations de reporting, de déclaration ad hoc, des exigences de transparence et des règles concernant la déclaration des participations importantes.


Évolutions internationales et tendances actuelles

Numérisation et tokenisation des Securities

Avec la progression de la numérisation, les valeurs mobilières électroniques et les « Security Tokens » (représentations numériques de valeurs mobilières sur une blockchain) prennent une importance croissante. Des processus législatifs concernant les valeurs mobilières électroniques (tels que la loi allemande sur les valeurs mobilières électroniques, eWpG) ou le règlement européen MiCA stimulent le développement de nouvelles formes de Securities et définissent le cadre réglementaire pour leur émission et leur négociation.

Aspects transfrontaliers

Les transactions transfrontalières impliquant des Securities soulèvent des questions juridiques complexes. Parmi celles-ci figurent l’applicabilité du droit international des sociétés, du droit des faillites, du droit des valeurs mobilières, la reconnaissance des droits de propriété et de sûreté, ainsi que des considérations fiscales.


Résumé et portée des « Securities » en droit

Le terme « Securities » constitue une notion centrale du droit international des marchés de capitaux, englobant une multitude d’instruments financiers dotés de fondements juridiques spécifiques, de réglementations et de mécanismes de protection. Leur traitement juridique dépend de la législation applicable et des cadres supranationaux en vigueur, et évolue continuellement sous l’effet des innovations technologiques. La complexité et la diversité des aspects juridiques requièrent une connaissance précise des exigences matérielles et formelles en matière de négociation, d’émission et d’administration des Securities. L’importance mondiale croissante rend la coordination et le développement du droit international des Securities toujours plus pertinents.

Questions fréquemment posées

Quelles exigences juridiques s’appliquent à l’offre de Securities sur le marché public ?

L’offre publique de Securities est soumise à des exigences juridiques strictes, régies notamment par la loi sur les valeurs mobilières ainsi que par des directives européennes spécifiques comme le règlement prospectus. Une offre est réputée publique lorsque des valeurs mobilières sont proposées à un nombre indéterminé de personnes. Dans ces cas, il existe généralement une obligation de rédiger et de publier un prospectus, que l’autorité de surveillance compétente (en Allemagne : BaFin) doit approuver. Le prospectus doit contenir des informations complètes sur l’émetteur, sur les Securities offertes et sur les risques liés à l’investissement. De plus, diverses obligations de déclaration, d’information et de publication doivent être respectées. Toute violation de ces règles peut entraîner des recours civils en responsabilité, des mesures administratives et des sanctions pénales. Il convient également de prendre en compte d’éventuelles clauses d’exclusion ou avertissements pour certaines catégories d’investisseurs ainsi que d’autres exigences réglementaires, telles que le respect des réglementations anti-blanchiment et de transparence.

Qui est considéré juridiquement comme « émetteur » de Securities et quelles sont ses obligations ?

Est considéré juridiquement comme émetteur la personne physique ou morale qui émet une valeur mobilière et agit ainsi en tant que débiteur, garant ou autre obligé. Parmi les principales obligations de l’émetteur figurent, outre la rédaction du prospectus, le respect permanent des obligations de transparence et de publicité, telles que l’obligation de publier des informations privilégiées (publicité ad hoc), des rapports réguliers et des états financiers. Selon les juridictions, les émetteurs doivent également publier certaines notifications relatives aux modifications importantes de participations ou aux droits de vote. Par ailleurs, des exigences spécifiques en matière de gouvernance d’entreprise et, le cas échéant, de respect des interdictions d’initié s’imposent aux émetteurs.

Quelles sont les dispositions légales applicables à l’admission de Securities sur un marché réglementé ?

L’admission de Securities sur un marché réglementé (par exemple une bourse) nécessite le respect d’exigences légales et boursières étendues. Outre l’approbation d’un prospectus, des conditions concernant la valeur nominale minimale, la fongibilité, la dispersion suffisante, la publicité, la comptabilité et la gestion de l’entreprise doivent notamment être remplies. Les règlements boursiers correspondants et les textes européens applicables (comme MiFID II, MAR) énoncent d’autres exigences détaillées. La présence sur un marché réglementé entraîne pour l’émetteur des obligations accrues de reporting, d’information et de conduite, notamment s’agissant de l’intégrité du marché et de la protection des investisseurs.

Comment les infractions liées aux Securities sont-elles sanctionnées et quelles en sont les conséquences juridiques ?

Les infractions en lien avec les Securities peuvent entraîner une grande variété de sanctions. Parmi celles-ci figurent des mesures administratives comme des interdictions ou des amendes par les autorités de surveillance, des conséquences civiles telles que des recours en responsabilité des investisseurs et des sanctions pénales en cas d’infractions particulièrement graves (par exemple, fraude, manipulation de marché ou délit d’initié). Les autorités compétentes (telles que la BaFin ou le procureur de la République) peuvent mener des enquêtes, imposer des mesures correctives aux entreprises et, dans les cas extrêmes, interdire tout commerce ou retirer une autorisation. Des mesures administratives telles que l’exclusion de certains marchés ou de certaines personnes sont également envisageables.

Quels mécanismes juridiques de protection existent pour les investisseurs lors de l’acquisition de Securities ?

La protection des investisseurs est une préoccupation centrale du droit des marchés de capitaux et est garantie par de nombreuses dispositions. Cela comprend notamment l’obligation susmentionnée de prospectus, qui vise à assurer une information complète et transparente des investisseurs. De plus, des obligations particulières de divulgation, de documentation et de conseil s’appliquent dans le cadre des activités de distribution et d’intermédiation, ainsi que de nombreuses interdictions visant la manipulation du marché et le délit d’initié. Les recours collectifs et les médiations complètent les mécanismes individuels de protection juridique. Les autorités européennes et nationales de régulation (telles que BaFin, ESMA) surveillent le respect de ces exigences et peuvent intervenir si nécessaire.

Quelles exigences juridiques s’appliquent aux offres transfrontalières de Securities ?

Les offres transfrontalières de Securities relèvent non seulement de dispositions nationales, mais aussi (ou principalement) des règles internationales et européennes, en particulier du règlement prospectus de l’UE. Pour la distribution dans plusieurs États membres, la règle du « passeport européen » est en principe déterminante, selon laquelle un prospectus approuvé dans un État membre est, après notification, également valable dans d’autres pays. Il est toutefois nécessaire de tenir compte des spécificités locales, des options réglementaires nationales et, le plus souvent, d’obligations de traduction et d’adaptation. S’y ajoutent des dispositions sur la licéité des canaux de distribution transfrontaliers, la protection des investisseurs et le respect des règles nationales de supervision, ainsi que les exigences fiscales en vigueur. La prévention du blanchiment d’argent joue également un rôle important dans les offres transfrontalières.

Quelles obligations de reporting s’imposent aux émetteurs de Securities pendant et après l’émission ?

Les émetteurs de Securities sont soumis, tant pendant l’émission qu’au cours de leur exploitation, à diverses obligations de reporting. Les principales obligations consistent en la publication régulière de rapports annuels, intermédiaires et trimestriels, la déclaration d’événements significatifs (publicité ad hoc), la notification des modifications importantes de participations et l’information immédiate des investisseurs sur les informations privilégiées. Les délais et exigences sont précisés dans la loi sur le commerce des valeurs mobilières, la directive sur la transparence ainsi que dans les règlements boursiers spécifiques. Les violations peuvent entraîner des sanctions de la part des autorités boursières et de la BaFin, et potentiellement engager la responsabilité. Les rapports doivent répondre à des critères minimaux de véracité, d’exhaustivité et de clarté, et sont généralement accessibles au public via le site Internet de l’entreprise et les registres concernés.