Lexique juridique

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Notion et signification du lieu de l’infraction en droit

Der Lieu de l’infraction est un concept central en droit pénal ainsi qu’en procédure pénale. Il désigne l’endroit où un acte pénalement répréhensible (infraction) a été commis ou où les conséquences sont apparues. La définition juridique précise et la détermination du lieu de l’infraction revêtent une grande importance pour de nombreuses questions relatives à la poursuite pénale, la compétence, les enquêtes et l’application du droit.

Fondements juridiques du lieu de l’infraction

Définition du lieu de l’infraction en droit pénal

La notion de lieu de l’infraction n’est pas explicitement définie par la loi en droit pénal allemand, mais elle figure dans diverses normes, en particulier dans le code de procédure pénale (StPO) et le code pénal (StGB). Il est déterminant d’interpréter le lieu de l’infraction comme l’endroit où soit l’acte a été commis (« lieu de l’acte »), soit le résultat est survenu (« lieu du résultat »). Cette distinction est déterminée à l’article 9 StGB (principe d’ubiquité), qui est formulé pour le droit pénal matériel comme suit :

« Une infraction est commise à tout endroit où l’auteur a agi, ou en cas d’omission, aurait dû agir, ou à l’endroit où le résultat constitutif de l’infraction s’est produit ou, selon la conception de l’auteur, aurait dû se produire. »

Lieu de l’acte et lieu du résultat

Lieu de l’acte

Le lieu de l’acte est l’endroit où l’auteur ou les participants ont activement réalisé l’acte punissable. Tout acte partiel de la commission suffit, de sorte que les actes préparatoires ou de participation peuvent également constituer un lieu d’infraction.

Lieu du résultat

Le lieu du résultat est l’endroit où le résultat typique de l’infraction survient. Cela est particulièrement pertinent pour les infractions dites de résultat (par exemple, homicide, dégradation de biens). Le lieu du résultat est indépendant de l’endroit où l’action a été commise ; seul importe la survenance effective du résultat typique.

Principe d’ubiquité

Selon le principe d’ubiquité de l’article 9 StGB, une infraction peut être commise en plusieurs lieux, comprenant à la fois le lieu de l’acte et le lieu du résultat. Il en découle notamment des questions relatives à la compétence territoriale des tribunaux et à l’applicabilité internationale du droit pénal allemand.

Lieu de l’infraction en procédure pénale

Importance pour les mesures d’enquête

Le lieu de l’infraction est le point de départ des enquêtes policières et du parquet (§§ 163 et suivants StPO). Sur le lieu de l’infraction, les preuves sont sécurisées, les indices relevés, des rapports d’état des lieux établis et des mesures immédiates sont prises pour élucider l’infraction.

Lieu de l’infraction et compétence judiciaire

Compétence territoriale locale

Conformément à l’article 7 alinéa 1 StPO, le tribunal territorialement compétent pour une procédure pénale est celui « dans le ressort duquel l’infraction a été commise ». C’est ce qu’on appelle la « compétence du lieu de l’infraction ». Si l’acte entraîne des lieux d’action et de résultat dans différents ressorts, il existe alors une concurrence de compétences. Le choix s’effectue alors selon les règles procédurales.

Pluralité de lieux d’infraction

Lorsqu’une situation comporte plusieurs lieux d’infraction possibles au sens du principe d’ubiquité, la procédure pénale peut être ouverte devant le tribunal de tout ressort concerné. La possibilité d’enquêtes parallèles existe, mais est organisée de façon centralisée par l’attribution (jonction, § 4 StPO).

Lieu de l’infraction en droit pénal international et européen

Infractions transfrontalières

En cas d’infractions transfrontalières, la notion de lieu de l’infraction revêt une importance particulière, car elle est le point d’attache pour l’application du droit pénal national. Selon les §§ 3 et 9 StGB, le droit pénal allemand s’applique si soit le lieu de l’acte, soit le lieu du résultat, se situe sur le territoire national. Les procédures d’entraide internationale et la compétence des autorités de poursuite pénale s’y rattachent également.

Principes au sein de l’espace européen

Dans le cadre de la coopération européenne, la compétence en cas de plusieurs lieux d’infraction découle des conventions prioritaires, notamment du mandat d’arrêt européen et du principe « ne bis in idem » (pas de double condamnation).

Lieu de l’infraction dans la pratique policière et médico-légale

Sicherung und Dokumentation

La préservation adéquate et la documentation professionnelle du lieu de l’infraction sont des étapes essentielles de toute poursuite pénale. L’intervention sur le lieu de l’infraction respecte les exigences du code de procédure pénale et comprend des mesures telles que la mise en sécurité des lieux, la conservation des traces, la collecte de données numériques et l’audition de témoins sur place.

Importance comme source de preuve

Le lieu de l’infraction fournit des indices et traces immédiats, qui peuvent ensuite être utilisés devant le tribunal comme éléments de preuve matériels ou personnels. Les modifications ou erreurs lors de la sécurisation du lieu de l’infraction peuvent considérablement compliquer l’administration de la preuve au procès.

Jurisprudence et interprétation

La détermination exacte du lieu de l’infraction fait régulièrement l’objet de la jurisprudence. Les critères essentiels sont la proximité immédiate avec l’acte, l’inclusion d’actes préparatoires (par ex. pour les délits en ligne) ainsi que la possibilité de déterminer le lieu de l’acte et du résultat dans des situations particulières.

Signification pour la protection des victimes et la partie civile

Le lieu de l’infraction revêt également une importance juridique pour les victimes d’infractions, car il peut déterminer la compétence des centres de conseil, des tribunaux et des avocats de la partie civile.

Résumé et importance dans le système juridique

Le lieu de l’infraction est une institution juridique fondamentale en droit pénal matériel comme en procédure pénale. Il constitue le point d’attache pour la responsabilité pénale, la compétence matérielle et territoriale des tribunaux, la conduite des enquêtes, la coopération internationale et de nombreux actes de procédure. Sa détermination précise est indispensable à la conduite équitable de la procédure pénale et à la protection des droits de toutes les parties au procès.

Questions fréquemment posées

Quels sont les pouvoirs juridiques de la police sur un lieu d’infraction ?

La police dispose sur le lieu de l’infraction de larges pouvoirs pour garantir la sécurisation des indices, la collecte des preuves et la prévention des dangers. En principe, elle peut procéder à la mise sous scellés du lieu et en interdire l’accès aux personnes non autorisées afin de préserver d’éventuels éléments de preuve (§ 163 StPO, § 164 StPO). Les policiers peuvent interroger les personnes présentes sur le lieu, établir leur identité et, le cas échéant, procéder à des arrestations provisoires si un soupçon initial existe. Ils peuvent perquisitionner des locaux d’habitation ou professionnels si cela est nécessaire à l’élucidation de l’infraction ; pour des mesures plus poussées, telles que la fouille de complexes immobiliers entiers, une ordonnance du juge d’instruction est en règle générale nécessaire (§ 102 et suivants StPO), sauf en cas de danger imminent. La police peut également sécuriser et documenter sur place traces, objets et éléments de preuve, en collaboration régulière avec le parquet, qui dirige l’enquête et fixe le cadre juridique.

Dans quelles conditions les forces d’intervention peuvent-elles pénétrer ou perquisitionner un lieu d’infraction ?

Les forces d’intervention peuvent pénétrer et fouiller le lieu de l’infraction lorsqu’un fait pénalement pertinent est constaté et qu’il existe un soupçon d’infraction (§ 163b, § 103, § 105 StPO). Pour les lieux publics, comme les rues ou les parcs, cela se fait en principe sans décision judiciaire. En revanche, pour les locaux privés, un mandat de perquisition est en règle générale requis, sauf urgence (§ 104 StPO), par exemple si des traces risquent d’être perdues ou des preuves détruites. Dans ces cas, les agents compétents peuvent pénétrer et fouiller les lieux immédiatement, mais cette mesure doit ensuite être confirmée par une décision judiciaire.

Quels sont les droits des personnes soupçonnées et des témoins sur place en ce qui concerne leur présence et leurs déclarations ?

Sur le lieu de l’infraction, les personnes soupçonnées ne sont pas obligées de faire des déclarations sur le fond et ont le droit de garder le silence (§ 136 StPO). Elles ont le droit d’être informées sur leurs droits, en particulier le droit de garder le silence et celui de se faire assister par un avocat. Les témoins doivent en principe déclarer leur identité (§ 163b StPO), mais ne sont pas non plus tenus de témoigner sur des faits pouvant les incriminer eux-mêmes ou leurs proches (§ 55 StPO). Les deux groupes peuvent en principe demeurer sur le lieu de l’infraction, sauf si des mesures policières visant la sécurisation des traces ou la prévention des dangers exigent leur éloignement.

Comment le lieu de l’infraction est-il juridiquement protégé contre les modifications ou perturbations ?

Pour garantir l’intégrité du lieu de l’infraction, le droit allemand de la procédure pénale prévoit différentes mesures de protection. La police peut délimiter le lieu, prononcer des interdictions d’accès et faire respecter la sécurité des lieux. Les modifications du lieu par des personnes non autorisées peuvent être considérées comme une obstruction à la justice (§ 258 StGB), un acte de dissimulation ou la suppression de preuves (§ 274 StGB). De plus, toute modification du lieu, comme l’enlèvement, l’altération ou la destruction de traces, peut entraîner des interdictions d’utilisation de preuves, tant pour les particuliers que pour les intervenants, à moins que ces actes ne soient justifiés par des raisons légales ou effectués sans motif valable.

Dans quels cas la présence d’un juge ou d’un procureur est-elle requise sur le lieu de l’infraction ?

La présence d’un juge est requise lorsque des mesures doivent être prises sur place pour lesquelles la loi exige une décision judiciaire, par exemple lors de perquisitions domiciliaires (§ 105 StPO) ou d’examens de cadavres (§ 87 StPO), à moins qu’elles ne soient réalisées pour la prévention d’un danger ou en cas d’urgence. Le parquet est le maître de l’enquête et peut déjà, sur le lieu de l’infraction, prendre des décisions allant au-delà de la compétence de la police. La police a l’obligation d’informer le parquet sans délai en cas de faits importants, afin que celui-ci puisse exercer sa fonction de supervision et participer à la suite de l’enquête.

Quelles obligations incombent aux tiers (témoins, propriétaires, occupants) lors des mesures d’enquête sur le lieu de l’infraction ?

Les tiers, tels que les témoins, propriétaires ou occupants, sont en principe tenus de tolérer les mesures d’enquête nécessaires à la clarification d’infractions sur les lieux. Ils doivent permettre l’accès au lieu et ne pas entraver l’action des agents. Ils ont en outre l’obligation de collaborer pour l’établissement de leur identité, mais pas de faire des déclarations sur le fond, s’ils risquent de s’incriminer eux-mêmes ou leurs proches (§ 55 StPO). Les violations, telles qu’un refus d’accès sans motif légitime, peuvent entraîner une contrainte directe (§ 70 StPO) ou une amende. Propriétaires et occupants ont cependant droit au rétablissement de l’état initial et éventuellement à une indemnisation en cas de dommages causés par les mesures d’enquête à leurs biens.