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Target

Définition du terme : Target dans le contexte juridique

Le terme « Target » désigne, d’un point de vue juridique, un objet cible qui occupe une place centrale lors de transactions économiques ou de droit des affaires, notamment dans le cadre d’opérations sur entreprises (Mergers & Acquisitions, M&A). Généralement, le Target représente une entreprise ou une partie d’entreprise qui fait l’objet d’une acquisition, d’une fusion ou d’une prise de contrôle par un acheteur (investisseur, acquéreur, soumissionnaire). Ce terme est issu de l’anglais (« target company ») et revêt une importance particulière en droit des sociétés, en droit des marchés financiers et en droit de la concurrence.


Nature juridique et typologie du Target

Entreprise en tant que Target

Dans le cadre de transactions M&A, le Target est fréquemment constitué sous la forme d’une société de capitaux, par exemple une société anonyme (AG), une société à responsabilité limitée (GmbH) ou une société en commandite par actions (KGaA). Toutefois, des sociétés de personnes ou même certains secteurs d’activité, actifs ou positions contractuelles spécifiques peuvent également constituer un Target.

Target lors des transferts d’actifs

Il ne s’agit pas uniquement d’entreprises entières : des actifs individuels (biens isolés, biens immobiliers, licences, droits) peuvent aussi être des Targets, notamment dans le cadre d’Asset Deals. Dans ce cas, seuls certains biens économiques sont transférés, et non l’entreprise dans son ensemble.


Cadre juridique et bases légales

Implications en droit des sociétés

Dans le contexte du droit des sociétés, le Target, en tant que sujet de droit, fait l’objet d’une transaction. Les dispositions essentielles résultent de :

  • la Loi sur les transformations (UmwG), en particulier concernant les fusions, scissions et changements de forme juridique.
  • la Loi sur les sociétés anonymes (AktG) et la Loi sur les sociétés à responsabilité limitée (GmbHG) concernant l’acquisition, le transfert de parts et les droits de vote.
  • dispositions statutaires, par exemple droits de préemption, exigences d’approbation, dispositions d’indemnisation, clauses drag-along et tag-along.

Considérations en droit des marchés financiers

Si le Target est une société cotée en bourse, la transaction est soumise à des exigences plus strictes en matière de droit des marchés financiers. Les dispositions centrales résultent de :

  • Loi sur l’acquisition de valeurs mobilières et les offres publiques d’achat (WpÜG), par exemple en cas d’offre publique d’achat.
  • Règlement européen sur les abus de marché (MAR), en ce qui concerne les informations d’initiés et les obligations de publication ad hoc.
  • Obligations de divulgation et de transparence, notamment au sens de la Loi sur le commerce des valeurs mobilières (WpHG).

Aspects de droit de la concurrence

L’acquisition d’un Target peut dépasser les seuils de notification fixés par le droit de la concurrence et nécessiter une déclaration auprès des autorités nationales de concurrence (par exemple, Bundeskartellamt) ou auprès de la Commission européenne. Les règles applicables sont principalement celles du contrôle des concentrations prévu par la Loi contre les restrictions de concurrence (GWB) et le Règlement européen sur le contrôle des concentrations.


Structuration contractuelle des transactions sur Target

Formes d’acquisition

Selon la nature du Target et la structure transactionnelle choisie, on distingue essentiellement :

  • Share Deal : Acquisition des participations dans le Target (par exemple, actions, parts sociales).
  • Asset Deal : Acquisition de certains actifs ou branches d’activité du Target.

Due Diligence

Avant la signature du contrat d’achat, un examen approfondi du Target est régulièrement effectué (Due Diligence), au cours duquel les risques juridiques, en particulier les engagements existants, droits et obligations de l’entreprise cible, sont analysés.

Contrat d’achat et garanties

Dans le cadre du contrat d’acquisition d’entreprise, sont au centre les dispositions relatives à l’objet de l’achat (définition du Target), à la mécanique du prix d’achat, aux garanties et exonérations ainsi qu’aux conditions et modalités du paiement du prix. Concernant le Target, on prévoit souvent des assurances étendues sur la propriété, la situation juridique et la situation financière.


Risques et responsabilité liés au Target

L’acquisition d’un Target peut entraîner d’importants risques juridiques, tels que :

  • Engagements existants, litiges en cours ou passifs environnementaux.
  • Engagements contractuels ou clauses de non-concurrence limitant la liberté d’action de l’entreprise.
  • Droits des salariés et obligations en droit du travail, notamment en cas de transfert d’entreprise conformément à l’article 613a BGB.

Ces risques sont abordés dans la documentation transactionnelle au moyen de droits à garantie, limitations de responsabilité et clauses contractuelles spécifiques.


Exigences réglementaires et obligations d’approbation

L’acquisition d’un Target peut être soumise à d’autres exigences réglementaires, telles que :

  • Obligations d’autorisation pour les secteurs sensibles, par exemple selon le droit du commerce extérieur (AWG, AWV).
  • Obligations d’approbation découlant des statuts ou contrats de société.
  • Obligations d’information vis-à-vis des autorités ou des organes de contrôle.

Protection des données et conformité en lien avec le Target

Dans le cadre d’une transaction concernant un Target, les exigences découlant du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) ainsi que d’autres règles de compliance doivent être respectées. Il convient notamment pendant la Due Diligence de s’assurer que le traitement des données sensibles de l’entreprise ou de personnes respecte les exigences légales.


Conclusion

Dans le langage juridique, « Target » désigne l’entreprise ou l’objet cible d’une opération économique, dont l’acquisition, la fusion ou la prise de contrôle est envisagée. Les cadres juridiques applicables au Target sont complexes et englobent notamment des aspects relevant du droit des sociétés, du droit des marchés financiers, du droit de la concurrence, du droit du travail et de la protection des données. Un examen juridique approfondi et une structuration contractuelle soignée garantissent la sécurité juridique de toutes les parties à la transaction.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les conditions juridiques applicables à l’identification d’un Target dans le cadre des transactions M&A ?

L’identification d’un « Target », c’est-à-dire d’une entreprise potentiellement cible d’une acquisition dans le cadre de Mergers & Acquisitions (M&A), est soumise à certaines restrictions légales. Déjà en amont de la transaction, l’acquéreur potentiel doit vérifier si des dispositions réglementaires spécifiques au secteur entrent en jeu. Il s’agit, notamment, des réglementations de droit de la concurrence (par exemple, contrôle des concentrations selon la GWB ou le règlement européen sur le contrôle des concentrations), des exigences d’autorisation relevant du droit du commerce extérieur (par exemple, conformément à la loi et au règlement sur le commerce extérieur), ainsi que des restrictions professionnelles applicables à des entreprises de secteurs très réglementés comme les services financiers (par exemple, la loi sur le crédit, loi sur la supervision des assurances) ou la santé. Le respect de ces exigences est primordial, car toute violation peut entraîner des sanctions importantes jusqu’à l’annulation de l’opération. En outre, les Targets cotés en bourse sont soumis à des obligations de transparence et de notification étendues en vertu de la loi sur le commerce des valeurs mobilières, par exemple lors de l’acquisition de participations importantes (obligation de notification des droits de vote).

Quelles sont les obligations légales dans le cadre de la Due Diligence concernant le Target ?

La Due Diligence juridique constitue une étape centrale pour soumettre le Target à une analyse approfondie des risques juridiques potentiels. L’acquéreur et ses conseillers doivent notamment examiner les contrats, les litiges en cours, les accords de droit du travail, la situation patrimoniale, les inscriptions au registre, les droits de propriété industrielle ainsi que les structures de conformité. Une analyse approfondie est requise, car les résultats influent fortement sur la structuration contractuelle, la fixation du prix et peuvent révéler des risques de responsabilité ou des droits à garantie potentiels. L’obligation de vérification attentive résulte, d’une part, du principe d’information par soi-même et, d’autre part, d’obligations d’information particulières du vendeur, par exemple sur les défauts importants ou les procédures en cours (obligations précontractuelles d’information § 311 al. 2 BGB). En cas de manquement, des droits à contestation et à responsabilité peuvent en résulter.

Quand une notification au titre du contrôle des concentrations est-elle requise lors de l’acquisition d’un Target ?

En Allemagne, le caractère soumis ou non de l’opération M&A au contrôle des concentrations dépend principalement des §§ 35 et suivants de la GWB. Il importe avant tout que les entreprises concernées dépassent certains seuils de chiffre d’affaires au niveau national et/ou dans l’Union européenne. Si tel est le cas, une notification préalable doit être faite soit au Bundeskartellamt (niveau national), soit à la Commission européenne (niveau transfrontalier) avant la réalisation de la transaction. La transaction ne peut être réalisée avant l’autorisation de l’autorité compétente – éventuellement sous conditions (interdiction de réalisation anticipée). Toute infraction à cette obligation de contrôle préalable peut être sanctionnée lourdement, notamment par des amendes ou une interdiction de la transaction. Une révocation ultérieure peut aussi être envisagée. Dans certains secteurs (par exemple, médias, services financiers), des contrôles complémentaires peuvent s’ajouter.

Quel rôle jouent les accords de confidentialité (NDA) dans le processus de Targeting d’un point de vue juridique ?

Avant une possible opération, il est courant que les parties concluent un accord de confidentialité (Non-Disclosure Agreement, NDA). Juridiquement, cela établit une base de protection pour les informations confidentielles échangées dans le cadre des discussions préliminaires et de la Due Diligence. Le NDA précise quelles informations sont considérées comme confidentielles, la durée de la confidentialité, qui a accès aux informations et les conséquences en cas d’infraction. Il est particulièrement important qu’un NDA bien rédigé prévoie aussi des mesures de cessation, d’indemnisation et, le cas échéant, des pénalités contractuelles. Les NDA protègent non seulement les secrets d’affaires du Target, mais aussi, dans une certaine mesure, les intérêts de l’acquéreur, par exemple contre le débauchage ciblé d’employés ou de contacts.

Quelles implications en matière de responsabilité pour l’acquéreur lors de l’acquisition d’un Target ?

L’acquéreur d’un Target reprend généralement, en cas d’acquisition de parts ou d’actifs, les risques et engagements existants. Dans le cadre d’un Share Deal, toutes les obligations et les engagements éventuels restent à la charge de l’entreprise acquise, tandis qu’en Asset Deal, l’acquéreur répond, selon l’article 25 HGB, des dettes anciennes dans l’activité acquise. Cependant, la reprise de responsabilité peut être limitée ou modifiée par des accords individuels dans le contrat d’achat (en particulier par des clauses de garantie et d’exonération). Des risques de responsabilité spécifiques peuvent aussi résulter du droit de l’environnement, du droit du travail (transfert d’entreprise selon l’article 613a BGB) ou de litiges potentiels. C’est pourquoi une répartition contractuelle précise des risques s’impose.

Comment protéger légalement les droits de propriété intellectuelle du Target ?

Lors de l’analyse et de l’évaluation d’un Target, il est essentiel d’obtenir une certitude juridique concernant la titularité des droits de propriété (brevets, marques, droits d’auteur, modèles d’utilité, etc.) et leur transférabilité. L’existence, la validité et la valorisation de ces droits doivent être vérifiées par des extraits de registre, contrats et directives internes. Sur le plan juridique, il convient de s’assurer si ces droits sont effectivement détenus par le Target ou si des licences de tiers existent. Leur transfert requiert généralement des formes particulières (par ex. un contrat écrit conformément à l’article 398 BGB pour les droits d’auteur, transfert au registre pour les marques). Les charges cachées (par exemple nantissements) doivent être exclues, faute de quoi des litiges ou des pertes économiques ultérieurs peuvent survenir.

Quelles sont les obligations légales de notification et d’autorisation publique lors de l’acquisition d’un Target ?

Selon la branche et la forme juridique, l’acquisition d’un Target doit souvent être notifiée auprès des tribunaux des registres (par exemple, inscription au registre du commerce pour les GmbH/AG conformément aux §§ 39, 54 GmbHG, §§ 67, 78 AktG). En outre, notamment en cas de participation d’un acquéreur étranger, des obligations de notification et/ou d’autorisation peuvent exister en vertu du droit du commerce extérieur (§§ 55 et suivants AWV), par exemple pour les infrastructures dites critiques ou les intérêts de sécurité particuliers, ce qui peut entraîner un contrôle ou une interdiction par le Ministère fédéral de l’économie et de la protection du climat. D’autres obligations d’information envers les autorités (par exemple BaFin pour les prestataires de services financiers) ainsi qu’inscriptions et obligations de transparence (par exemple registre de transparence, § 20 GwG) peuvent être nécessaires. Le non-respect de ces obligations peut non seulement entraîner des amendes, mais également des conséquences civiles, comme l’invalidité de l’opération.