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Surveillance policière

Définition et qualification juridique de la surveillance policière

Die Surveillance policière est un concept central du droit de l’ordre public allemand et désigne la surveillance et le contrôle légalement prévus, exercés par la police sur des personnes dont le comportement laisse présager un danger pour la sécurité et l’ordre publics. Les bases juridiques de la surveillance policière se trouvent principalement dans les lois de police des Länder, mais aussi dans des dispositions du droit fédéral, telles que le Code pénal (StGB) et le Code de procédure pénale (StPO). La surveillance policière joue un rôle majeur en droit préventif de la police et, aux côtés des mesures individuelles et des ordres de police, elle constitue l’un des outils les plus importants pour garantir la sécurité publique.

Bases juridiques de la surveillance policière

Lois de police des Länder

Les règles spécifiques relatives à la surveillance policière sont principalement issues des lois de police propres à chaque Land. Elles fixent les conditions dans lesquelles les autorités compétentes peuvent ordonner des mesures de surveillance à l’encontre de personnes présentant un danger pour la sécurité publique. L’objectif est de prévenir les infractions pénales ou les contraventions.

Bases en droit fédéral

Déjà le Code pénal (§ 68 et suivants StGB) prévoit, dans certains cas, la mise en place d’une surveillance dite de contrôle judiciaire (« Führungsaufsicht »), qui peut constituer une forme particulière de surveillance policière après l’exécution d’une peine. La surveillance judiciaire est ordonnée par le parquet ou le tribunal et est mise en œuvre et contrôlée par des services spécialisés.

Formes et modalités de la surveillance policière

Surveillance policière générale

La surveillance policière générale comprend toutes les mesures visant à prévenir les dangers et à assurer la surveillance. Par exemple, cette surveillance permet de contrôler les lieux de séjour et le mode de vie de personnes potentiellement dangereuses afin de garantir la protection préventive de la collectivité.

Surveillance policière spéciale

La surveillance policière spéciale est régulièrement instaurée par une décision explicite de l’autorité compétente sur une base légale. Elle vise les personnes considérées comme particulièrement dangereuses pour la sécurité publique en raison de certaines infractions ou d’informations particulières. Cette mesure est généralement limitée dans le temps et soumise à des conditions légales spécifiques.

Surveillance judiciaire et autres formes particulières

Surveillance judiciaire selon le Code pénal

La surveillance judiciaire, prévue aux §§ 68 et suivants StGB, constitue une forme spécifique de surveillance policière pouvant être ordonnée régulièrement après l’exécution d’une longue peine privative de liberté ou d’une détention de sûreté, notamment dans le domaine des infractions graves et sexuelles. Le contenu de la surveillance judiciaire se décline en de nombreuses mesures restrictives, telles que des obligations de pointage, des limitations de séjour ou l’interdiction de certains contacts. La police, et souvent aussi les services de probation judiciaire, vérifient le respect de ces mesures.

Surveillance policière en droit des étrangers

La loi sur le séjour et d’autres réglementations fédérales prévoient également des possibilités de surveillance policière à l’encontre des étrangers soumis à une obligation de quitter le territoire ou dangereux. Cela peut inclure l’obligation de demeurer dans certains lieux (par exemple, dans des centres d’accueil) ou de se présenter régulièrement auprès des services de police.

Conditions et procédure pour l’instauration de la surveillance policière

Conditions

L’instauration d’une surveillance policière suppose généralement qu’en raison de certaines circonstances, un danger concret pour des biens juridiques essentiels (notamment la vie, la santé, la liberté ou la propriété) existe ou soit à prévoir. De plus, la mesure doit respecter le principe de proportionnalité, c’est-à-dire être appropriée, nécessaire et raisonnable au regard de l’objectif visé.

Procédure

La personne concernée est généralement informée par écrit de l’instauration de la surveillance policière. Elle dispose en outre d’un droit d’audition ainsi que de la possibilité de faire contrôler la mesure par les tribunaux (recours juridictionnel, notamment la voie administrative).

Mesures typiques dans le cadre de la surveillance policière

Les mesures de surveillance policière sont variées et peuvent être ordonnées individuellement ou en combinaison. Parmi celles-ci figurent notamment :

  • Obligations de pointage auprès d’un poste ou d’une autorité de police
  • Restrictions ou interdictions de séjour dans certaines zones
  • Interdictions de contact à l’encontre de certaines personnes ou groupes de personnes
  • Obligation d’élire domicile à un certain endroit ou d’en rester résident
  • Interdiction d’exercer certaines activités
  • Surveillance électronique du séjour (« bracelet électronique »), dans la mesure prévue par la loi

Chaque mesure est soumise au principe de proportionnalité ainsi qu’à l’obligation de garantir au mieux les droits fondamentaux des personnes concernées.

Protection juridique et contrôle

Possibilités de recours

Les personnes visées par une surveillance policière peuvent former un recours contre de telles mesures. En règle générale, les juridictions administratives sont compétentes. Les personnes concernées peuvent, par la voie de l’opposition ou d’une action en justice, demander un contrôle des mesures policières. S’agissant de la surveillance judiciaire, des juridictions spécialisées, comme les chambres d’exécution des peines, peuvent également être impliquées.

Contrôle et surveillance des mesures

L’observation du respect des mesures imposées est régulièrement assurée par la police. Le non-respect des obligations ou interdictions constitue souvent une infraction pénale ou administrative et peut entraîner d’autres conséquences de droit pénal ou administratif.

Importance de la surveillance policière en droit de la sécurité

La surveillance policière constitue un instrument essentiel de prévention des risques et de lutte contre la criminalité. De par ses conditions particulières et le contrôle judiciaire auquel elle est soumise, elle représente également un instrument d’une grande intensité d’atteinte aux libertés individuelles, qui exige une pondération soigneuse entre la protection de la sécurité publique et les droits fondamentaux.

Littérature et textes complémentaires

  • Lois de police des Länder
  • §§ 68 et suiv. Code pénal (StGB)
  • Code de procédure pénale (StPO)
  • Loi sur le séjour (AufenthG)

Résumé

La surveillance policière est un instrument central de la prévention et de la gestion des dangers en droit allemand de la sécurité. Ses bases juridiques et modalités sont multiples, allant des obligations de pointage aux restrictions de séjour et aux mesures de surveillance spécifiques. Son instauration est soumise à des conditions légales strictes et à un contrôle judiciaire afin de garantir un équilibre approprié entre les intérêts de sécurité de la collectivité et les droits des personnes concernées.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les bases juridiques de la surveillance policière en Allemagne ?

Les bases juridiques de la surveillance policière en Allemagne découlent principalement des lois de police des différents Länder ainsi que de complémentarités du droit fédéral comme la loi fédérale sur la police. La surveillance policière désigne le contrôle et la surveillance policière préventive et permanente exercée par la police pour prévenir les dangers menaçant la sécurité et l’ordre publics. La mise en œuvre de la surveillance policière est essentiellement déterminée par le principe de proportionnalité, le principe de légalité, ainsi que par les droits fondamentaux, en particulier l’art. 2 GG (liberté d’action générale), l’art. 13 GG (inviolabilité du domicile) et l’art. 10 GG (secret de la correspondance, des télécommunications et des postes). Des dispositions particulières figurent par exemple à l’art. 21 de la loi sur la police de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, qui décrit l’observation et le contrôle policiers. Il est décisif que les mesures de surveillance policière reposent toujours sur une base légale et répondent à des exigences strictes ainsi qu’à des mécanismes de contrôle judiciaire.

Dans quels cas la police peut-elle intervenir au titre de la surveillance policière ?

La police intervient dans le cadre de la surveillance policière dès qu’un danger concret pour la sécurité ou l’ordre publics est identifiable, ou lorsqu’un danger menace à titre préventif, par exemple par la surveillance régulière de certains lieux ou lors de patrouilles. Le droit de la prévention des dangers est alors déterminant. La police a le droit et le devoir d’observer, indépendamment d’un motif précis, mais dans le respect de la proportionnalité, toute situation présentant un risque et de planifier une intervention afin de prévenir des infractions pénales ou administratives. Les cas typiques sont par exemple la surveillance préventive lors de grands événements, le contrôle des établissements ou la surveillance de points chauds réputés. Dès lors que ces observations révèlent des indices concrets d’un danger, les pouvoirs passent de la surveillance policière à des mesures spécifiques de prévention des dangers.

Quelles exigences doivent respecter les mesures de surveillance policière au regard des atteintes aux droits fondamentaux ?

Les mesures de surveillance policière constituent régulièrement des atteintes aux droits fondamentaux, notamment au droit à l’autodétermination informationnelle, à la liberté de mouvement ou à l’inviolabilité du domicile. Elles doivent donc être soumises tout particulièrement au principe de proportionnalité (§ 15 alinéa 1 POG NRW et dispositions correspondantes dans les autres Länder). Cela signifie que chaque mesure doit être appropriée, nécessaire et raisonnable pour atteindre l’objectif recherché et que des moyens moins intrusifs doivent être privilégiés. En outre, la mise en œuvre concrète de la mesure est encadrée par l’obligation de mention de l’art. 19 alinéa 1 phrase 2 GG ainsi que par les principes de transparence et de traçabilité. En cas d’atteintes intenses aux droits fondamentaux, telles que les mesures de surveillance technique ou les observations de longue durée, la loi prévoit généralement une autorisation judiciaire ou un contrôle judiciaire a posteriori.

Quelles voies de recours existent contre les mesures de surveillance policière ?

Différentes voies de recours sont ouvertes aux personnes concernées par la surveillance policière. Tout d’abord, conformément à l’art. 80 VwGO (Code de procédure administrative), un recours en référé peut être formé, notamment par une demande de suspension exécutoire d’une opposition ou d’une action. De plus, la voie administrative est ouverte pour un contrôle de la mesure au fond. En cas d’atteintes particulièrement graves aux droits fondamentaux, notamment lors du recours à la surveillance technique, un recours direct devant la Cour constitutionnelle fédérale sur le fondement de l’art. 93 alinéa 1 n° 4a GG peut être envisagé. Il existe également, au cas par cas, des possibilités de réclamation interne, notamment devant le chef de la police ou des référents indépendants pour la police. La loi sur la liberté d’information (IFG) peut être utilisée pour accéder aux motifs de décision de l’administration.

Quelles missions et quelles limites a la surveillance policière par rapport à la poursuite pénale ?

La surveillance policière doit être distinguée de la poursuite pénale. Alors que la surveillance policière est de nature préventive et vise à prévenir les dangers, la poursuite pénale est répressive et suppose l’existence d’un soupçon initial d’infraction. Si une situation dépasse le cadre de la prévention des dangers et que l’intérêt répressif (poursuite pénale) prime, il convient de recourir au droit de la procédure pénale, et notamment à ses propres pouvoirs d’intervention et garanties de l’État de droit, comme la réserve judiciaire en cas de perquisitions conformément à l’art. 102 StPO. La police doit respecter une séparation stricte des compétences, notamment en ce qui concerne l’édiction et l’exécution des mesures ainsi que les obligations de documentation et de rapport.

Dans quelle mesure existent-il des obligations de documentation lors de l’exercice de la surveillance policière ?

La police est légalement tenue de documenter soigneusement ses interventions dans le cadre de la surveillance policière. Cela comprend la consignation du motif, des personnes impliquées, des mesures prises et des informations recueillies. Les lois de police des Länder (§ 13 PolG NRW et réglementations analogues), mais également les instructions de service internes à l’administration, imposent une documentation exhaustive. Elle s’avère indispensable non seulement pour assurer la traçabilité et la vérifiabilité de l’action administrative, mais aussi pour permettre le contrôle judiciaire et la protection des droits fondamentaux des personnes visées. Une documentation erronée ou insuffisante peut entraîner l’illégalité de la mesure et des conséquences pour les responsables.