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Surveillance étatique

Notion et nature de la tutelle administrative

Die Tutelle administrative est un instrument central du droit public qui concerne la direction, le contrôle et la surveillance juridique des personnes morales de droit public, des établissements publics, des fondations, ainsi que des personnes investies d’une mission de puissance publique et des auxiliaires administratifs, par des autorités étatiques. Elle garantit la légalité et l’opportunité de l’administration, ainsi que la sauvegarde des intérêts de l’État à différents niveaux administratifs. La tutelle administrative revêt une importance particulière dans les différentes missions de l’autonomie communale, dans le domaine de l’éducation ainsi que dans les organisations de droit public.


Bases juridiques de la tutelle administrative

Fondements constitutionnels

La tutelle administrative s’appuie sur différentes dispositions de la Loi fondamentale allemande. Plus particulièrement, l’article 28 GG prévoit la garantie de l’autonomie communale et la possibilité d’une surveillance étatique. Les constitutions des Länder contiennent en outre des dispositions complémentaires qui fixent les relations entre le Land et les communes.

Mise en œuvre législative ordinaire

En droit ordinaire, la tutelle administrative est notamment régie par les codes communaux des Länder (par exemple § 119 GO NRW, art. 111 GO Bavière), mais aussi au niveau fédéral, comme dans le Code social (par exemple §§ 94ss. SGB VIII pour la surveillance des organismes d’aide sociale à la jeunesse). Il existe également des règles spécifiques de tutelle dans des lois sectorielles telles que la loi sur l’enseignement supérieur, la loi scolaire et le droit des fondations.


Types de tutelle administrative

Distinction générale

La tutelle administrative peut être différenciée selon les critères de contrôle et l’étendue des possibilités d’intervention des autorités publiques.

1. Tutelle de légalité

Die Tutelle de légalité se limite au contrôle de la légalité des actes administratifs des personnes morales ou établissements contrôlés. Il s’agit de vérifier que les lois et autres prescriptions légales ont bien été respectées. Les interventions n’ont lieu qu’en cas d’infractions au droit.

2. Tutelle technique

Die Tutelle technique va au-delà du contrôle de la légalité et comprend également la vérification de l’opportunité, de l’efficacité et de l’adéquation de l’activité administrative. L’autorité de tutelle peut ici donner des instructions non seulement sur la légalité, mais aussi sur la justesse matérielle et l’exécution économique des décisions.

3. Tutelle disciplinaire

Die Tutelle disciplinaire vise le comportement individuel des titulaires de fonctions administratives et surveille le respect de leurs devoirs de service, leur discipline et leur engagement. Elle ne porte pas sur le contenu des décisions administratives.


Organes et destinataires de la tutelle administrative

Organes de la tutelle administrative

Les organes de la tutelle administrative sont en général des autorités supérieures. Dans le système fédéral allemand, ce sont les Länder qui assurent la tutelle sur les communes, tandis que le ministère fédéral exerce la tutelle sur les autorités des Länder ou sur les personnes morales de droit public relevant directement de l’État fédéral dans certains domaines.

Destinataires de la tutelle administrative

Les destinataires de la tutelle administrative sont des entités administratives dotées d’une autonomie juridique totale ou partielle, notamment les communes, les circonscriptions, les syndicats intercommunaux, mais aussi les fondations et établissements de droit public, ainsi que les autres personnes morales de droit public, et enfin les personnes investies, à qui des missions d’administration publique ont été déléguées.


Instruments et pouvoirs de la tutelle administrative

Pouvoirs de contrôle

L’autorité de tutelle est habilitée à consulter les dossiers, exiger des informations, effectuer des contrôles inopinés et vérifier des documents. Cela sert à constater et à évaluer des questions de droit et d’opportunité.

Réserves d’approbation

De nombreux actes des personnes morales contrôlées nécessitent une approbation de l’autorité de tutelle, par exemple les budgets, les emprunts, la création de nouvelles obligations ainsi que les modifications statutaires fondamentales ayant trait à l’autonomie.

Droits d’injonction et droits de contestation

L’autorité de tutelle peut donner des instructions pour corriger des actes contraires au droit ou à l’intérêt public. La contestation de certains actes administratifs est également possible, suivie éventuellement de prescriptions pour remédier aux dysfonctionnements.

Exécution d’office et suspension

En cas de violations persistantes, l’autorité de tutelle est autorisée à prendre elle-même des mesures par voie d’exécution d’office ou à suspendre temporairement les organes de la personne morale de leurs fonctions.


Limitation de la tutelle administrative et droit d’être entendu

Limites de la tutelle administrative

Pour préserver la garantie de l’autonomie communale ainsi que l’indépendance organisationnelle des personnes morales de droit public, la tutelle administrative est juridiquement limitée dans sa portée. En particulier, la tutelle de légalité restreint l’intensité de l’intervention aux corrections strictement exigées par la loi et interdit une tutelle technique générale, sauf si elle est expressément prévue par la loi.

Protection juridique

Les organisations et personnes morales contrôlées peuvent contester les mesures de l’autorité de tutelle devant la juridiction administrative (par exemple, par voie de recours ou d’action en justice). Le droit d’être entendu avant toute mesure administrative ayant des effets défavorables est garanti par la loi.


Domaines d’application et importance dans la pratique

Tutelle communale

La tutelle administrative est appelée tutelle communale au niveau local. Elle contrôle le respect des prescriptions légales par les villes, communes et arrondissements en ce qui concerne leur gestion administrative et budgétaire.

Autres secteurs

  • Tutelle scolaire : Contrôle de l’activité organisationnelle et pédagogique des établissements scolaires publics et privés
  • Tutelle sur les fondations : Vérification du respect des buts statutaires et des cadres juridiques pour les fondations de droit public
  • Tutelle sur les Églises : Pouvoirs d’intervention de l’État à l’égard de certaines communautés religieuses de droit public, lorsque cela est prévu par la loi régionale

Distinction et rapport avec d’autres formes de contrôle

La tutelle administrative se distingue de formes de contrôle plus spécialisées, telles que la tutelle technique, la tutelle de légalité (comme sous-forme), la tutelle communale ou la surveillance par les autorités publiques d’entreprises du secteur privé (par exemple l’inspection du travail, la surveillance financière). Contrairement aux systèmes d’auto-contrôle, le rapport est ici hiérarchique avec un droit d’instruction.


Références bibliographiques et informations complémentaires

  • Otto Mayer : Deutsches Verwaltungsrecht. Tome 1, C.H. Beck, Munich.
  • Hermann Hill : Die Staatsaufsicht im System der Verwaltungsaufsicht, in : Die Öffentliche Verwaltung (DÖV).
  • Hans-Uwe Erichsen, Martin Hansen (éds.) : Allgemeines Verwaltungsrecht, Springer-Gabler.
  • Codes communaux et lois sectorielles des Länder

Conclusion :
La tutelle administrative constitue un instrument essentiel de contrôle et d’orientation visant à garantir la légalité, l’efficacité et les intérêts publics dans l’action administrative. Ses modalités concrètes, son intensité et sa mise en œuvre varient selon le cercle des destinataires, le domaine concerné et la base juridique, et doivent toujours être appréciées à la lumière des principes constitutionnels, notamment la garantie de l’autonomie.

Questions fréquentes

Comment s’effectue le contrôle de légalité par la tutelle administrative sur les autorités ou les collectivités subordonnées ?

La tutelle administrative exerce un contrôle de légalité exhaustif sur les autorités, collectivités ou autres entités administratives subordonnées qui exercent des missions de puissance publique, notamment au niveau régional ou communal. Ce contrôle s’exerce essentiellement sous deux formes : soit sous forme de tutelle technique (comprenant contrôle technique et contrôle de légalité), soit sous forme de tutelle purement de légalité (limitée au respect du droit en vigueur). Les règles pertinentes se trouvent dans les codes communaux, les lois administratives et les lois spéciales des Länder, ainsi que dans la loi sur la procédure administrative (VwVfG). Le contrôle de légalité signifie que l’autorité de tutelle vérifie si les mesures, décisions et règlements adoptés dans son domaine de compétence sont conformes au droit supérieur, y compris le droit constitutionnel, administratif et spécial. Le contrôle peut être exercé soit sans motif particulier (contrôles réguliers), soit en fonction d’événements (à la suite de réclamations, d’alertes ou d’irrégularités). Les instruments du contrôle de légalité sont en particulier les contestations, l’annulation de mesures illégales, les injonctions tendant à rétablir la légalité, ainsi que le recours à l’exécution d’office. Un domaine particulièrement protégé concerne le droit à l’autonomie des communes (art. 28, al. 2 GG) : dans le cadre de la tutelle de légalité, la tutelle administrative est ici strictement limitée au contrôle juridique et non à l’appréciation de l’opportunité des mesures.

Quelles sont les limites juridiques de la tutelle administrative ?

La tutelle administrative trouve ses limites d’abord dans le principe de l’autonomie, notamment pour les personnes morales communales telles que les villes et les communes (art. 28, al. 2 GG). Dans ces cas, la tutelle étatique ne doit porter en règle générale que sur le contrôle de la légalité (tutelle de légalité), et non sur l’opportunité des décisions. De plus, toute mesure de tutelle est toujours soumise au principe de proportionnalité. L’intervention n’est autorisée que dans la mesure où elle est nécessaire pour assurer la légalité et prévenir ou faire cesser des situations illicites. Les bases juridiques existantes, notamment au niveau régional, déterminent la nature et l’étendue des interventions possibles, par exemple via des compétences clairement définies, des instructions administratives ou des règles d’audition de l’entité contrôlée avant toute mesure de tutelle. L’intérêt à la protection juridique des personnes concernées (par exemple, recours constitutionnel communal, recours en annulation) constitue également une limite à l’action de la tutelle étatique.

Sous quelles formes la tutelle administrative peut-elle intervenir ?

La tutelle administrative peut s’exercer tant de manière préventive que répressive. Les mesures préventives comprennent, par exemple, les réserves d’approbation pour certains actes ou décisions des entités surveillées, tels que les budgets ou les emprunts. Les mesures répressives interviennent notamment lorsqu’une infraction légale est constatée a posteriori. Cela comprend les contestations, courriers de mise en cause, injonctions d’abrogation totale ou partielle d’une mesure (décision abrogative), voire, dans des cas extrêmes, exécution d’office après mise en demeure (§ 65 VwVfG par analogie). Il existe également des sanctions comme l’engagement d’une procédure disciplinaire contre les responsables ou la désignation temporaire d’un délégué. La nature et l’intensité de la tutelle dépendent du mandat légal concret ainsi que de la gravité et de l’importance de la violation constatée.

Quels recours sont ouverts aux personnes morales ou autorités concernées contre les mesures de la tutelle administrative ?

Les personnes morales ou autorités concernées peuvent se défendre contre les mesures de la tutelle administrative à l’aide des recours juridictionnels classiques du contentieux administratif. Il s’agit en particulier de l’action en annulation devant le tribunal administratif conformément à l’article 42, al. 1 VwGO contre les actes faisant grief, ainsi que, en cas d’excès de pouvoir manifeste, de l’action en constatation (§ 43 VwGO). Avant toute action en justice, une procédure de recours administratif préalable est obligatoire, si le droit régional ou fédéral l’exige. Outre la procédure devant le tribunal administratif, les communes disposent, en cas d’atteinte à leur droit à l’autonomie (art. 28, al. 2 GG), de la possibilité d’un recours constitutionnel communal, notamment devant la Cour constitutionnelle du Land. La légalité des autorisations peut également être contestée par des tiers lésés, sous réserve d’une atteinte à leurs droits.

La tutelle administrative est-elle elle-même soumise à un contrôle juridictionnel ?

Les mesures et décisions de la tutelle administrative sont toujours susceptibles d’un contrôle juridictionnel selon le principe de la protection juridictionnelle effective (art. 19, al. 4 GG). Les juridictions examinent si la tutelle administrative a exercé ses compétences dans le cadre légal et dans le respect du pouvoir discrétionnaire administratif. Au-delà de la légalité formelle et matérielle, le principe de proportionnalité occupe une place centrale dans le contrôle juridictionnel. En particulier, il est examiné si les intérêts légitimes de l’entité surveillée ont été dûment pris en compte, si les conditions de retrait étaient réunies, si la marge d’appréciation a été exercée légalement ou s’il y a eu excès, défaut d’exercice ou même arbitraire. Le contrôle juridictionnel s’étend à tous les types de moyens de tutelle – depuis la contestation jusqu’aux décisions d’abrogation ou à l’exécution d’office.

Quel rôle jouent les règles spéciales de tutelle prévues par des lois sectorielles par rapport aux règles générales de tutelle ?

Les prescriptions spéciales en matière de tutelle contenues dans des lois sectorielles, telles que le droit scolaire, le droit social ou le droit de la construction et de l’environnement, priment en principe sur les règles générales en matière de tutelle administrative (lex specialis derogat legi generali). Elles précisent la nature et l’étendue de la tutelle, attribuent des droits et obligations de tutelle spécifiques et édictent parfois des règles de procédure détaillées, par exemple concernant les exigences d’autorisation, les obligations de coopération ou les délais. Les dispositions générales du droit régional ou fédéral – notamment les lois administratives générales – ne s’appliquent qu’à titre subsidiaire, lorsque les lois spéciales ne contiennent pas ou peu de règles. En particulier dans les matières administratives complexes, il est essentiel de bien connaître la législation spéciale pertinente pour déterminer l’objet et la compétence du contrôle.