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Surveillance des véhicules automobiles (lorsqu’elle est effectuée par les autorités)

Fondements juridiques de la surveillance des véhicules à moteur par les autorités

La surveillance des véhicules à moteur par les autorités comprend diverses mesures visant à garantir le respect des dispositions légales en matière de circulation routière et de réglementation des véhicules à moteur. Ces règles sont énoncées dans différentes lois et règlements aux niveaux fédéral et régional, ainsi que dans des normes européennes. L’accent est mis sur la sécurité routière, la protection de l’environnement, la prévention des dangers et la poursuite des infractions.


Sources du droit et champs d’application

Droit de la circulation routière

La base centrale est constituée par la loi sur la circulation routière (StVG), le code de la route (StVO) et le règlement d’admission des véhicules routiers (StVZO). Ceux-ci définissent les droits et obligations des propriétaires et conducteurs de véhicules ainsi que les compétences des autorités. Selon l’article 36 du StVZO, les véhicules doivent, par exemple, être arrêtés et contrôlés par les agents de police ou des personnes mandatées afin de vérifier leur sécurité routière.

Droit de la police

Les actes de surveillance à des fins de prévention des dangers sont réalisés dans le cadre des lois policières des Länder. Ils permettent à la police d’effectuer des contrôles, des saisies et de surveiller des véhicules dans l’espace public afin de prévenir les menaces pesant sur la collectivité.

Droit de la protection des données

La loi fédérale sur la protection des données (BDSG) et le Règlement général sur la protection des données (RGPD) réglementent le traitement des données à caractère personnel collectées lors des mesures de surveillance, par exemple lors d’enregistrements d’images, de vidéos ou lors d’interrogations de cellules radio. La collecte des données doit toujours être proportionnée et respecter le principe de minimisation des données.

Droit de la procédure pénale

Dans le cadre d’enquêtes pénales, les mesures de surveillance sont régies par le code de procédure pénale (StPO), notamment selon l’article 100h StPO (surveillance technique) ou l’article 100g StPO (informations sur les données de connexion téléphonique). Ces mesures requièrent généralement une ordonnance judiciaire.


Formes de surveillance administrative des véhicules à moteur

Contrôles routiers

Les contrôles routiers sont des mesures individuelles permettant aux autorités de vérifier le respect des règles de circulation. Ils peuvent être motivés par un soupçon d’infraction ou réalisés de manière aléatoire (contrôle routier général). À cette fin, les agents de police sont autorisés, selon l’article 36 StVO, à arrêter des véhicules et à vérifier les documents nécessaires à la participation au trafic routier.

Contrôle technique et organismes d’inspection

Pour contrôler l’état technique des véhicules à moteur, des contrôles périodiques principaux (HU) ainsi que des contrôles antipollution (AU) sont prévus conformément aux articles 29 et suivants du StVZO. Tant les centres techniques que les organismes d’inspection agréés sont habilités à confirmer et vérifier le respect des prescriptions. Les autorités peuvent également procéder à des contrôles ponctuels (par exemple, des contrôles ciblés sur les camions).

Vidéo-surveillance et lecture automatique des plaques d’immatriculation

L’utilisation de la vidéosurveillance pour contrôler la circulation est autorisée dans le cadre du droit de la police ainsi que sous réserve du respect des dispositions relatives à la protection des données. Particulièrement controversée, la lecture automatique des plaques d’immatriculation (AKLS/ANPR), qui permet la captation automatisée et le croisement avec les bases de données de recherche. Les conditions juridiques ont été précisées par la Cour constitutionnelle fédérale à plusieurs reprises (voir BVerfG, décision du 18.12.2018, Az. 1 BvR 142/15).

Surveillance et observation de véhicules dans le cadre d’enquêtes

En cas d’infractions graves, une surveillance du véhicule ou même une surveillance technique (par exemple, par GPS) peut être ordonnée. Les limites de telles mesures sont fixées par les articles 100h et 163f StPO et sont soumises à des exigences élevées, notamment en matière de proportionnalité. Une ordonnance judiciaire est en règle générale requise.

Surveillance des péages et des zones environnementales

Le respect des obligations de paiement des péages sur les autoroutes fédérales (voir la loi sur le péage des routes fédérales, BFStrMG) ou des exigences environnementales (par exemple, vignettes environnementales selon la 35e BImSchV) est contrôlé électroniquement et par sondage par les autorités. Pour la collecte et le contrôle des péages, l’utilisation de dispositifs automatisés d’enregistrement est autorisée, tant que le stockage des données est conforme aux prescriptions légales.


Limites constitutionnelles et voies de recours

Principe de proportionnalité

Toute mesure de surveillance par les autorités est soumise au principe de proportionnalité. L’atteinte au droit à l’autodétermination informationnelle (art. 2, al. 1 GG en liaison avec l’art. 1, al. 1 GG) doit toujours être justifiée et limitée au strict nécessaire. Une surveillance de masse généralisée et non motivée est contraire à la constitution.

Voies de recours et possibilités de plainte

Les personnes concernées peuvent s’opposer à des mesures de surveillance illégales. Elles disposent notamment du recours gracieux et de la voie contentieuse devant les tribunaux administratifs. En matière pénale, la plainte constitue l’instrument approprié contre les ordonnances judiciaires.


Sanctions, traitement des données et délais de conservation

Utilisation des données collectées

Les données collectées lors de la surveillance administrative des véhicules à moteur ne peuvent en principe être traitées qu’aux fins fixées. Toute transmission ou utilisation à d’autres fins est généralement interdite, sauf disposition légale particulière l’autorisant.

Délais de suppression et protection des données

Des délais légaux de suppression déterminent quand et combien de temps les données collectées peuvent être conservées (voir § 29 BDSG, § 22 loi fédérale sur la police). Notamment pour les mesures de surveillance sans infraction constatée, les données doivent être immédiatement supprimées.

Sanctions

En cas d’infraction constatée lors d’une mesure de surveillance, la sanction dépend de la gravité et peut relever soit d’une contravention, soit d’une infraction pénale. Les étapes de la procédure sont régies par la loi sur les contraventions (OWiG) et le code de procédure pénale (StPO).


Perspectives et évolutions actuelles

Le développement technique et juridique dans le domaine de la surveillance des véhicules à moteur est marqué par la numérisation et l’automatisation croissantes. Les débats sur l’étendue appropriée de la surveillance, la protection de la vie privée et la conception juridique de nouveaux modes de contrôle, tels que les systèmes intelligents de gestion du trafic ou les véhicules autonomes, devraient continuer à gagner en importance. Législateur et tribunaux font face au défi de garantir d’une part l’efficacité de la sécurité routière et de la prévention des risques, et d’autre part de préserver de manière appropriée les droits fondamentaux des usagers de la route.

Questions fréquemment posées

Sous quelles conditions juridiques les autorités peuvent-elles surveiller des véhicules à moteur ?

La surveillance des véhicules à moteur par les autorités en Allemagne est soumise à des exigences juridiques strictes et ne peut être effectuée arbitrairement. Ces mesures s’appuient généralement sur la procédure pénale (§§ 100h et suivants StPO) ou sur le droit de la police du Land concerné. Une surveillance est notamment autorisée lorsqu’une personne fait l’objet d’une enquête pour une infraction grave et que d’autres mesures seraient moins efficaces. En règle générale, une telle surveillance doit être ordonnée par un juge ; uniquement en urgence, le parquet peut prononcer une mesure provisoire qui doit ensuite être confirmée par un juge. La surveillance ne peut être effectuée que pour une période strictement limitée et doit être restreinte au nécessaire tant en termes de durée que d’étendue des données collectées. Par ailleurs, il existe souvent une obligation d’information envers la personne concernée dès lors que cela ne compromet plus l’objectif de la mesure.

Quels types de surveillance des véhicules à moteur sont légalement autorisés ?

Les mesures de surveillance administrative peuvent porter aussi bien sur l’observation extérieure du véhicule que sur l’utilisation de moyens techniques tels que des traceurs GPS. Alors que l’observation classique dans l’espace public est globalement autorisée, l’usage de dispositifs techniques de surveillance, par exemple pour localiser un véhicule, nécessite une base légale spéciale et une ordonnance judiciaire (§ 100h, al. 1, phrase 1, n° 2 StPO ou dispositions correspondantes du droit régional). Les surveillances acoustiques ou visuelles de l’habitacle du véhicule ne sont quant à elles permises que sous des conditions strictes et restent extrêmement rares en pratique, car elles peuvent porter atteinte à l’intimité personnelle (le cas échéant selon § 100c StPO). De même, la lecture automatisée des plaques d’immatriculation via des systèmes type KESY présuppose une justification suffisante et des règles juridiques claires, telles qu’elles figurent dans les législations de la police et de la procédure pénale.

Comment la proportionnalité des mesures de surveillance administrative des véhicules à moteur est-elle garantie ?

Le principe de proportionnalité est central pour toute mesure de surveillance administrative. Avant d’ordonner une surveillance, il faut vérifier si cette mesure est appropriée, nécessaire et adéquate pour atteindre l’objectif poursuivi — par exemple, l’élucidation d’une infraction. Une observation ou une surveillance technique d’un véhicule ne peut être effectuée que si des moyens moins intrusifs, comme un interrogatoire ou des investigations moins invasives, sont voués à l’échec. Il doit exister un équilibre entre l’atteinte aux droits de la personne concernée et la gravité de l’affaIre surveillée. Les mesures excessives ou infondées sont illégales.

Les personnes concernées sont-elles informées de la surveillance de leur véhicule ?

En règle générale, une obligation d’informer la personne concernée existe après la fin de la mesure de surveillance, dès lors qu’il n’est plus à craindre qu’elle compromette l’objectif de l’enquête (§ 101 StPO). Dans certains cas, cette notification postérieure peut cependant être omise sur ordre du juge, par exemple si d’autres investigations seraient ainsi compromises ou si d’autres intérêts légitimes s’y opposent. Dans le cadre de l’action policière préventive, des règles différentes peuvent s’appliquer selon les lois policières régionales.

Quelles sont les possibilités de recours à la disposition des personnes concernées ?

Les personnes concernées, ayant connaissance d’une surveillance de leur véhicule, disposent de plusieurs moyens juridiques pour contester des mesures illicites. Elles peuvent notamment former un recours contre la décision (§ 304 StPO) ou introduire une action en constatation devant le tribunal administratif compétent, dès lors que la surveillance a été ordonnée dans le cadre du droit administratif de prévention des dangers. Elles disposent également d’un droit à l’information sur les données conservées et l’étendue de la surveillance (§ 19 BDSG). Les données obtenues ou conservées illégalement peuvent le plus souvent être supprimées ; outre la voie judiciaire, il est également possible de saisir les autorités de contrôle de la protection des données.

Quelle importance revêt la protection des données lors de la surveillance des véhicules à moteur par les autorités ?

La protection des données joue également un rôle central lors de la surveillance des véhicules à moteur. Toutes les données à caractère personnel collectées et stockées sont soumises aux exigences du RGPD, de la loi fédérale sur la protection des données (BDSG) ainsi qu’à des réglementations spécifiques en matière de police et de procédure pénale. Les données doivent être collectées dans un but précis, limitées au strict nécessaire, protégées contre tout accès non autorisé et supprimées dès que leur finalité est atteinte. En cas de soupçon de violation de la protection des données, la personne concernée peut déposer une réclamation auprès de l’autorité de contrôle compétente. Les autorités de contrôle ont aussi le pouvoir de vérifier la légalité des mesures de surveillance administrative et de traiter les réclamations.

Dans quelle mesure le consentement de la personne concernée joue-t-il un rôle ?

Dans le cadre des mesures de surveillance pénale ou de prévention, le consentement de la personne concernée n’est en principe pas requis et n’est pratiquement jamais envisagé en pratique, car cela irait à l’encontre de l’objectif de la mesure. Il en va différemment des surveillances effectuées en dehors du cadre administratif — par exemple pour des traceurs GPS privés avec l’accord du détenteur du véhicule. Dans certains cas, les autorités peuvent toutefois se fonder sur un consentement volontaire, si la personne concernée l’accorde expressément et dans le respect des exigences légales. Ces cas restent cependant rares en pratique, car les mesures policières et pénales reposent avant tout sur des habilitations spéciales prévues par la loi.