Définition et clarification du terme : support d’image ou de son
Un support d’image ou de son est un média sur lequel des enregistrements d’images ou de sons sont consignés, stockés et peuvent être lus ou rendus perceptibles. Ce terme est utilisé dans divers contextes juridiques, notamment en droit d’auteur, droit de la concurrence, droit pénal et droit de la protection des données. Parmi les exemples courants figurent les disques vinyles, bandes magnétiques, CD, DVD, Blu-ray, clés USB, cartes mémoire ainsi que les disques durs, dans la mesure où ils contiennent de tels enregistrements sauvegardés.
Alors que le terme support sonore englobe les enregistrements audio, le support d’image désigne les enregistrements visuels, les œuvres des arts visuels ou les photographies. Les supports combinés d’image et de son contiennent à la fois des informations visuelles et sonores (par exemple, les films sur DVD).
Fondements juridiques et importance des supports d’image ou de son
Qualification en droit d’auteur
Dans la loi sur le droit d’auteur (UrhG), les supports d’image et de son occupent une place centrale. Selon l’article 16, alinéa 1 de l’UrhG, la reproduction d’une œuvre est la création de copies, ce qui est régulièrement le cas pour les supports d’image et de son. La mise à disposition du public, la diffusion ainsi que le droit d’exposition (§§ 17-19 UrhG) supposent fréquemment qu’une œuvre soit fixée sur un tel support.
Droits sur le support sonore (§ 85 UrhG)
Le droit d’auteur prévoit un droit de protection spécifique pour les producteurs de supports sonores (appelé droit voisin, § 85 UrhG). Est considéré comme producteur le responsable économique et organisationnel de la première fixation d’un événement sonore sur un support. Ce droit englobe notamment la reproduction et la diffusion du support sonore ainsi que le droit de communication au public.
Support d’image et droits voisins
Les supports d’image concernent principalement les droits sur les enregistrements visuels, photographiques (§ 72 UrhG), ainsi que les droits sur les œuvres cinématographiques et images en mouvement (§ 94 UrhG). Ici aussi, des droits de protection spéciaux existent pour les personnes impliquées dans la production, notamment les auteurs de photographies et les producteurs de films.
Pertinence pénale : supports d’image ou de son comme preuve
En procédure pénale, les supports d’image et de son jouent un rôle central en tant que moyens de preuve (§§ 94 et suivants du Code de procédure pénale – StPO). Ils peuvent être saisis, placés sous scellés et exploités dans la procédure, à condition qu’aucune interdiction particulière ne s’y oppose (par exemple, en cas d’atteinte à la vie privée la plus personnelle (§ 201 StGB, § 201a StGB ; atteinte à la confidentialité de la parole ou enregistrements non autorisés d’images)).
Aspects liés à la protection des données
Depuis l’entrée en vigueur du RGPD, le traitement de données personnelles sur supports d’image et de son doit satisfaire à des exigences accrues. Le traitement d’enregistrements vidéo et audio nécessite une base légale selon l’art. 6 RGPD et doit être conforme au principe de la limitation des finalités, de la minimisation des données et de la transparence.
Dispositions en droit de la concurrence
En droit de la concurrence, notamment dans la loi contre la concurrence déloyale (UWG), l’utilisation de supports d’image ou de son est particulièrement pertinente en ce qui concerne l’imitation et la tromperie (par exemple, messages publicitaires illicites via des enregistrements non autorisés).
Durée de la protection et exceptions
Durée de protection des supports sonores
Le droit voisin du producteur de supports sonores expire 70 ans après la parution du support sonore (§ 85 al. 3 UrhG). Pour les œuvres visuelles et cinématographiques, la durée de protection correspond généralement à la vie de l’auteur plus 70 ans (§ 64 UrhG) ; pour les photographies, un délai spécifique court à compter de la publication (§ 72 UrhG).
Limites à l’utilisation de supports d’image ou de son
Le droit d’auteur prévoit de nombreuses exceptions permettant, sous certaines conditions, une utilisation sans l’accord du titulaire des droits. Parmi celles-ci figurent par exemple la copie privée (§ 53 UrhG), le droit de citation (§ 51 UrhG) ou la couverture d’événements d’actualité (§ 50 UrhG).
Supports d’image ou de son dans un contexte international
Au niveau européen, les supports d’image ou de son sont régis en matière de contrats d’auteur par de nombreuses directives de l’UE, notamment la directive 2001/29/CE sur l’harmonisation de certains aspects du droit d’auteur. Au niveau international, la famille des traités WIPO (traité WIPO sur le droit d’auteur, traité WIPO sur les interprétations et phonogrammes) assure des standards uniformes pour la protection des contenus numériques.
Exemples pratiques d’application et actualité juridique
Supports d’image et de son numériques
La définition juridique inclut aujourd’hui également les supports de stockage numériques et les solutions cloud, à condition que l’enregistrement d’images ou de sons soit correctement fixé et reproductible. La qualification des contenus uniquement diffusés en streaming est en revanche juridiquement plus nuancée, car il n’existe alors généralement pas de copie sur un support physique.
Nouvelle jurisprudence et évolutions
Avec les évolutions technologiques (par exemple, enregistrements vocaux ou d’images générés par IA, deepfakes, œuvres basées sur la blockchain), de nouvelles questions juridiques émergent concernant l’authenticité, la titularité et la protection. Le législateur et les tribunaux doivent adapter et préciser en continu les dispositions applicables.
Résumé et importance pour le système juridique
Les supports d’image ou de son sont des objets essentiels du droit, notamment en droit d’auteur et dans les domaines juridiques connexes. Ils jouent un rôle déterminant dans la protection des créations, la conservation des preuves et la gestion des données personnelles. Les réglementations nationales et internationales fournissent aux titulaires des droits des mécanismes de protection efficaces, tout en posant des défis à la société à l’ère de la numérisation.
Questions fréquemment posées
Quelle est la durée du droit d’auteur sur les supports d’image et de son ?
Le droit d’auteur pour les œuvres fixées sur des supports d’image ou de son (par ex. enregistrements musicaux ou films) s’applique en principe pour toute la vie de l’auteur et 70 ans après son décès. S’agissant des droits voisins, tels que ceux des artistes-interprètes ou des producteurs de supports sonores, des délais de protection différents peuvent s’appliquer. Ainsi, le droit du producteur de supports sonores en Allemagne dure 70 ans à compter de la première publication ou, à défaut, de la fabrication. Il est important de noter qu’après l’expiration de ces délais, les supports concernés tombent dans le domaine public et peuvent être librement utilisés, sans autorisation, pour tous les usages. Avant l’expiration de ce délai, toute forme de reproduction, de diffusion ou de communication au public sans accord du titulaire des droits est en principe interdite et peut donner lieu à une mise en demeure ou à des demandes de dommages-intérêts.
Quelles actions sont autorisées sans l’autorisation du titulaire des droits pour les supports d’image et de son ?
En principe, les supports d’image et de son protégés par le droit d’auteur ne peuvent pas être reproduits, diffusés, communiqués publiquement ou modifiés sans l’accord préalable du titulaire des droits. Il existe toutefois certaines exceptions légales au droit d’auteur qui permettent certains usages. En font partie, par exemple, la copie privée, selon laquelle des copies individuelles pour un usage strictement privé peuvent être autorisées, à condition de ne pas utiliser une source manifestement illicite. D’autres exceptions concernent la couverture d’événements d’actualité, les usages scientifiques, les citations ou l’enseignement et la formation (sous conditions strictes). En revanche, la réalisation et la distribution de copies à un large public, ou la diffusion publique, sont en principe soumises à autorisation.
Comment la diffusion de supports d’image ou de son sur Internet est-elle réglementée par le droit d’auteur ?
La diffusion de supports d’image ou de son sur Internet est soumise à des règles strictes de droit d’auteur. Le simple fait de télécharger des œuvres protégées sur des plateformes Internet (par ex. YouTube, Facebook) constitue une mise à disposition au public au sens de la loi sur le droit d’auteur et n’est autorisé qu’avec l’autorisation expresse du titulaire des droits ou dans le cadre d’exceptions légales. Il en va de même pour le téléchargement, le partage de fichiers ou le streaming, à moins que l’utilisation ne soit couverte par une exception. Même l’intégration de contenus multimédias par le biais de techniques de framing peut être juridiquement problématique si des droits sont enfreints. Les auteurs et titulaires de droits voisins peuvent, en cas d’atteinte, exiger l’interdiction, des dommages-intérêts et la suppression.
Quelles obligations incombent aux entreprises lors de l’acquisition et de l’utilisation de supports d’image ou de son ?
Les entreprises ont d’importantes obligations en matière de droit d’auteur lors de l’acquisition et de l’utilisation de supports d’image ou de son. Les acquisitions simples (par exemple, l’achat d’un CD ou d’un film) autorisent en général un usage privé uniquement. Pour toute forme d’utilisation commerciale, publique ou professionnelle – comme la diffusion de musique dans des locaux professionnels, la projection de films lors d’événements ou l’utilisation à des fins publicitaires – une licence d’utilisation spécifique est nécessaire. Les licences sont souvent accordées par des sociétés de gestion collective (par exemple, GEMA, GVL). Les entreprises doivent veiller à obtenir explicitement les droits d’utilisation et à payer correctement les redevances de licence. Le non-respect peut entraîner des mises en demeure, des actions en cessation ainsi que des conséquences civiles et pénales.
Que sont les droits voisins relatifs aux supports d’image et de son et en quoi diffèrent-ils du droit d’auteur ?
Les droits voisins ne protègent pas l’œuvre intellectuelle elle-même, mais les prestations fournies lors de la production, la publication et la diffusion des supports d’image ou de son. Les bénéficiaires incluent notamment les artistes-interprètes, les producteurs de supports sonores, les entreprises de radiodiffusion et les producteurs de films. La protection englobe généralement la première reproduction, la diffusion, la communication publique et le droit à une rémunération équitable. Contrairement au droit d’auteur, qui protège toujours la personne du créateur et n’est pas transmissible (sauf pour les droits d’exploitation), les droits voisins peuvent être cédés et licenciés de façon plus large dans le cadre d’activités commerciales. Les délais et conditions de protection diffèrent également : ainsi, par exemple, le droit du producteur de supports sonores s’éteint 70 ans après la première publication.
Quelles sont les conséquences juridiques en cas d’infraction au droit d’auteur sur les supports d’image ou de son ?
Quiconque reproduit, diffuse ou rend publiquement accessibles des supports d’image ou de son sans les droits nécessaires viole le droit d’auteur ou les droits voisins qui en découlent. Cela expose à diverses sanctions juridiques : outre des actions civiles en interdiction, dommages-intérêts, information et destruction, des conséquences pénales, comme des amendes ou des peines d’emprisonnement allant jusqu’à trois ans (plus dans les cas particulièrement graves) selon les §§ 106 et suivants UrhG, peuvent être encourues. Les infractions au droit d’auteur sur Internet sont particulièrement souvent poursuivies par des mises en demeure, les frais étant alors facturés à la personne fautive. Les actions sont fréquemment engagées par des avocats ou des sociétés de gestion collective.
Comment les supports d’image et de son sont-ils traités juridiquement dans le domaine de la protection du patrimoine culturel ?
Les supports d’image et de son peuvent, sous certaines conditions, être considérés comme des biens culturels d’importance particulière. La loi sur la protection des biens culturels (KGSG) prévoit certaines règles de protection et d’exportation en cas de biens culturels nationaux. Pour de tels supports, une inscription au registre des biens culturels nationaux peut avoir lieu. Dès lors, l’exportation vers des pays hors UE, voire à l’intérieur de l’UE, est soumise à déclaration ou à autorisation. Les dispositions relatives à la protection du droit d’auteur restent en principe inchangées, mais peuvent, ponctuellement, être complétées ou supplantées par les prescriptions en matière de protection des biens culturels. Les titulaires de droits, musées ou archives doivent en tenir compte, notamment lors de la préparation d’expositions ou du transfert à l’étranger.