Lexique juridique

Supplément

Définition et signification générale de l’adjudication en droit

Le terme « adjudication » (« Zuschlag ») possède en droit allemand différentes significations et domaines d’application. De manière générale, on entend par adjudication l’attribution finale d’un droit ou d’un bien à une personne, généralement dans le cadre d’une procédure formelle telle qu’une vente aux enchères, une procédure d’attribution ou un appel d’offres. Dans d’autres contextes, ce terme peut également désigner une majoration spécifique sur un prix, une redevance, un tarif ou une prestation. Ces divers contextes reposent chacun sur des bases juridiques et des effets propres.

Adjudication en droit civil

Adjudication lors des ventes forcées

Notion et fondement juridique

Dans le contexte de la vente forcée, le terme d’adjudication désigne l’acte juridictionnel par lequel la propriété d’un bien – le plus souvent d’un terrain ou d’un immeuble – est transférée à l’enchérisseur le plus offrant (§§ 81 et suivants ZVG, Loi sur la vente forcée et la gestion forcée). L’adjudication est accordée par le tribunal d’exécution compétent lors d’une audience publique et constitue la décision centrale de la procédure de vente aux enchères.

Déroulement et conséquences juridiques

Avec l’octroi de l’adjudication, la procédure d’enchères prend fin. L’enchérisseur le plus offrant devient, par décision judiciaire, le nouveau propriétaire. Juridiquement, il s’agit d’un acte d’autorité étatique correspondant à une disposition du tribunal. Les effets de l’adjudication sont immédiats (§ 90 ZVG). Les droits antérieurs sur le bien en question (ex. : charges, droits d’usage) peuvent s’éteindre ou subsister en fonction du rang et de la nature des droits, ainsi que des dispositions du ZVG.

Voies de recours contre l’adjudication

Un recours peut être exercé contre la décision d’adjudication dans les délais légaux fixés. Cela se fait principalement par la voie immédiate de la plainte (§ 100 ZVG), dont le succès est cependant soumis à des conditions strictes.

Adjudication en droit des contrats d’entreprise

Notion et composantes de la rémunération

En droit des contrats d’entreprise, l’adjudication désigne souvent la majoration ou le supplément sur la rémunération convenue, par exemple par une « majoration d’urgence » pour des commandes très urgentes ou une « majoration pour heures supplémentaires » en cas de travail supplémentaire (§ 632 BGB). De tels suppléments doivent être convenus contractuellement ou régis par des normes sectorielles ou des conventions collectives.

Adjudication en droit public

Adjudication dans les marchés publics (droit de la commande publique)

Procédure et signification

En droit des marchés publics, l’adjudication désigne la décision d’une autorité adjudicatrice d’attribuer un marché à un soumissionnaire déterminé. L’adjudication est l’acte administratif créateur de droit qui met fin à la procédure d’attribution et attribue le marché public à un soumissionnaire (§ 168 al. 2 Loi contre les restrictions à la concurrence – GWB).

Effets juridiques

L’octroi de l’adjudication conduit en règle générale à la conclusion du contrat entre le maître d’ouvrage (personne publique) et le soumissionnaire retenu. Cela met fin à la procédure d’attribution ; des procédures de contrôle peuvent être exercées contre la décision d’adjudication, dans la mesure où les conditions légales sont remplies.

Adjudication en tant que majoration sur les redevances et contributions

En droit public des redevances, l’adjudication (« Zuschlag ») désigne une majoration, proportionnelle ou absolue, appliquée à une redevance de base ou à une contribution. Exemples : la majoration pour retard de paiement d’impôt (§ 240 AO) ou les majorations sur les amendes de circulation dans certaines situations.

Adjudication en droit du travail

Suppléments en tant qu’élément de salaire

En droit du travail, le terme d’adjudication (« Zuschlag ») désigne une part supplémentaire versée en sus du salaire de base. Exemples : les suppléments pour travail de nuit, du dimanche, des jours fériés, pour heures supplémentaires et en équipes (§ 6 al. 5 Loi sur le temps de travail, ArbZG).

Traitement fiscal

Les suppléments dans le domaine de la rémunération peuvent, en partie, bénéficier d’une exonération ou d’un allègement fiscal (§ 3b EStG). Toutefois, tout supplément n’est pas automatiquement exonéré d’impôt ; les conditions sont précisément définies dans la loi, notamment quant à leur montant et aux horaires de travail concernés.

Autres types d’adjudication en droit

Adjudication en droit des assurances

En droit des assurances, les compagnies peuvent appliquer des majorations à la prime en cas de risque accru. Ces suppléments de risque ou de danger font partie intégrante des contrats d’assurance et servent à la compensation du risque.

Adjudication en droit fiscal

Certaines opérations fiscales peuvent être assorties de majorations, comme la majoration pour retard de déclaration (§ 152 AO), destinée à garantir le paiement ponctuel des impôts et à sanctionner les manquements fiscaux.

Distinction d’avec des notions similaires

Il convient de distinguer l’adjudication juridique des notions d’« amende » ou de « pénalité », car les adjudications n’ont pas nécessairement un caractère sanctionnateur, mais servent aussi à compenser un surcroît de travail ou à orienter un certain comportement.

Littérature et sources

  • Gesetz über die Zwangsversteigerung und Zwangsverwaltung (ZVG)
  • Gesetz gegen Wettbewerbsbeschränkungen (GWB)
  • Abgabenordnung (AO)
  • Bürgerliches Gesetzbuch (BGB)
  • Arbeitszeitgesetz (ArbZG)
  • Einkommensteuergesetz (EStG)
  • Littérature spécialisée en procédure, droit du travail et droit de la commande publique

Remarque : Le terme « adjudication » (« Zuschlag ») recouvre ainsi une multitude de références juridiques et doit être précisément situé dans le contexte de la matière concernée et de son domaine d’application. Ses effets et conditions juridiques résultent des réglementations spécifiques propres à chaque branche du droit.

Questions fréquentes

Quand une adjudication est-elle attribuée dans un contexte juridique ?

Dans un contexte juridique, une adjudication intervient notamment en droit de la commande publique, en droit civil (notamment lors de ventes forcées) ainsi qu’en droit public. L’adjudication représente une décision juridiquement contraignante par laquelle un contrat ou un droit est attribué à un soumissionnaire ou un demandeur. En droit de la commande publique, l’adjudication intervient typiquement après la procédure formelle menée par la personne publique, par laquelle l’offre prédéfinie d’un soumissionnaire est sélectionnée et ce dernier se voit attribuer officiellement le marché. Dans le cadre d’une vente forcée, l’adjudication correspond à la décision judiciaire transférant la propriété d’un bien immobilier ou d’un terrain au plus offrant. Un adjudication effective requiert généralement l’absence de motifs impérieux de refus, tels que des irrégularités de procédure, des causes d’exclusion légales ou l’existence d’oppositions. La date d’attribution de l’adjudication marque en principe la conclusion du contrat ou l’acquisition du droit, avec toutes les conséquences juridiques afférentes.

Quelles sont les conséquences juridiques d’une adjudication ?

Les conséquences juridiques d’une adjudication sont multiples et dépendent de la matière concernée. En droit de la commande publique, l’adjudication donne naissance à un contrat juridiquement valable entre le donneur d’ordre public et le soumissionnaire retenu, lequel se trouve juridiquement tenu d’exécuter la prestation. En cas de vente forcée, l’acquéreur devient le nouveau propriétaire de l’objet adjugé ; cela est constaté juridiquement par la décision d’adjudication du tribunal d’exécution, qui sert aussi de fondement à la modification du cadastre. De plus, les délais de recours associés à l’adjudication acquièrent force exécutoire : en droit de la commande publique, aucune procédure de contrôle ne peut parfois plus être ouverte après l’adjudication. En droit des ventes aux enchères, une réclamation contre la décision d’adjudication peut être déposée dans certains délais. De plus, l’adjudication produit généralement ses effets ex nunc, c’est-à-dire à compter de l’octroi.

L’adjudication peut-elle faire l’objet d’une contestation ou d’une annulation ultérieure ?

En principe, la contestation ou l’annulation d’une adjudication déjà octroyée n’est possible que dans des conditions légales strictes et est généralement assortie de délais rigoureux. Dans la commande publique, une procédure de contestation est en règle générale exclue après l’attribution ; les soumissionnaires ne peuvent généralement dénoncer des irrégularités qu’avant l’adjudication. Des exceptions existent en cas de fraude avérée, de graves irrégularités de procédure ou de violation manifeste de dispositions impératives. S’agissant des ventes forcées, l’adjudication peut être contestée par voie de plainte immédiate (§ 100 ZVG) dans un délai légal, lorsque des infractions formelles ou substantielles peuvent être invoquées, ex. : erreur de procédure ou absence de conditions requises pour l’attribution. L’annulation de l’adjudication peut aussi, à titre exceptionnel, être prononcée d’office, par exemple en cas de nullité manifeste selon les règles générales du BGB (§§ 134, 138 BGB).

Quelles conditions doivent être remplies pour qu’une adjudication produise ses effets de droit ?

Pour qu’une adjudication soit juridiquement valable, des conditions tant formelles que substantielles doivent être réunies. En droit de la commande publique, cela suppose notamment le respect des procédures applicables, telles que prévues par le GWB, la VgV ou l’UVgO, ainsi que l’évaluation correcte des offres selon les documents de consultation. Sur la forme, l’adjudication doit être attribuée de la manière prescrite (par écrit ou sous forme électronique) et à la personne appropriée. En droit des ventes forcées, il faut que toute la procédure ait été correctement menée, qu’aucun motif de refus ne soit présent (ex. : sûreté insuffisante, §§ 71 ss. ZVG) et que le soumissionnaire remplisse les exigences légales. Aucun recours valable ne doit avoir été introduit dans les délais. Ce n’est qu’une fois ces conditions remplies que l’adjudication produit son effet juridique créateur.

Quelle est la signification de l’adjudication en droit des ventes forcées ?

En droit des ventes forcées, l’adjudication a une portée constitutive : il s’agit de l’acte décisif par lequel la propriété du bien mis en vente (généralement des terrains ou des biens immobiliers) est transférée de plein droit à l’adjudicataire. L’attribution de l’adjudication est prononcée par l’ordonnance du tribunal d’exécution (§ 81 ZVG) après la séance d’enchères, en tenant compte de toutes les offres reçues. Par la décision d’adjudication, tous les droits et obligations d’un propriétaire sont transférés à l’acquéreur ; cela inclut le paiement du prix d’achat, l’enregistrement cadastral et la tolérance de la prise de possession. Simultanément, les droits hypothécaires existants prennent fin, sauf disposition contraire de la loi (§ 91 ZVG). L’adjudication n’est donc pas simplement une déclaration d’intention, mais un acte d’autorité ayant des effets exhaustifs sur la situation propriétaire.

L’adjudication en droit des marchés publics est-elle comparable à une déclaration d’acceptation au sens du BGB ?

L’adjudication en droit de la commande publique est, dans ses effets juridiques, largement assimilable à une déclaration d’acceptation au sens de l’article 151 BGB, mais avec des particularités propres au droit de la commande publique. Par l’adjudication, le donneur d’ordre public accepte formellement l’offre d’un soumissionnaire, ce qui donne naissance à un contrat selon les règles du BGB (§ 154 GWB). Contrairement au droit civil général, l’adjudication est néanmoins soumise à des exigences de forme et de procédure spécifiques prévues par le droit de la commande publique. Ainsi, en-dessous des seuils réglementaires, une déclaration écrite expresse est requise, alors qu’au-dessus le format électronique suffit souvent. De plus, la date d’adjudication est décisive pour l’effet d’engagement de l’offre et la formation du contrat.

Quelles sont les exigences formelles relatives à la documentation d’une adjudication ?

La documentation d’une adjudication est soumise à des règles strictes afin de garantir la sécurité juridique et la vérifiabilité de la procédure. En droit de la commande publique, le donneur d’ordre doit consigner l’adjudication par écrit ou par voie électronique, en exposant les bases de décision, les critères d’évaluation et les motifs ayant conduit au choix du soumissionnaire retenu (§ 8 VgV, § 20 UVgO). Tous les documents en lien avec l’adjudication – tels que la matrice d’offres et les procès-verbaux d’évaluation – doivent être conservés et présentés en cas de contestation. En matière de ventes forcées, la documentation de l’adjudication se fait par une ordonnance formelle du tribunal, annoncée en audience et notifiée aux parties. Cette documentation sert par la suite de base aux éventuelles procédures de recours ou à la modification du registre foncier.