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Substances dangereuses pour l’eau

Notion et qualification juridique des substances dangereuses pour l’eau

Les substances dangereuses pour l’eau sont des substances, préparations ou mélanges susceptibles de modifier défavorablement les caractéristiques des eaux. En droit allemand, elles sont principalement régies par la loi sur le régime des eaux (WHG), ainsi que par de nombreux règlements et normes techniques, notamment le règlement sur les installations manipulant des substances dangereuses pour l’eau (AwSV). L’objectif des dispositions pertinentes est la protection des eaux de surface et des eaux souterraines.


Définition des substances dangereuses pour l’eau

Bases légales

La définition juridique déterminante se trouve à l’article 62, alinéa 3 WHG. Selon cette définition, les substances dangereuses pour l’eau sont des substances solides, liquides ou gazeuses dont les propriétés ou le comportement lors de leur utilisation ou stockage peuvent entraîner une pollution de l’eau ou d’autres modifications négatives de la qualité de l’eau. Leur attribution est fondée sur des critères précisés dans des lois et règlements spécialisés.

Potentiel de danger

Pour évaluer si une substance doit être considérée comme dangereuse pour l’eau, différentes propriétés physiques, chimiques et toxicologiques sont prises en compte. Le principal danger réside dans la contamination potentielle des ressources en eau, ce qui revêt une grande importance pour l’environnement et la santé humaine.


Classification et catégorisation du risque pour l’eau

Classes de danger pour l’eau (WGK)

La législation allemande prévoit une classification en classes de danger pour l’eau (WGK). Cette classification se fait selon l’instruction administrative sur les substances dangereuses pour l’eau (VwVwS) et l’AwSV :

  • WGK 1 (faiblement dangereuse pour l’eau)
  • WGK 2 (clairement dangereuse pour l’eau)
  • WGK 3 (hautement dangereuse pour l’eau)

Les substances et mélanges sont évalués et classés sur la base de leurs effets sur les organismes aquatiques, leur bioaccumulation ainsi que leur persistance dans le milieu aquatique.

Autoclassification et notification officielle

Pour les substances pour lesquelles aucune classe officielle de danger pour l’eau n’a été fixée, l’obligation d’autoclassification incombe au metteur sur le marché ou à l’exploitant de l’installation concernée. Les listes de substances avec WGK fixées par les autorités sont publiées par la Bundesanstalt für Arbeitsschutz und Arbeitsmedizin (BAuA).


Sources juridiques et contenu réglementaire

Loi sur le régime des eaux (WHG)

La loi sur le régime des eaux constitue la base des règles de droit de l’eau applicables à la gestion des substances dangereuses pour l’eau. Les dispositions pertinentes se trouvent en particulier aux §§ 62 à 65 WHG, définissant les exigences générales relatives à la manipulation, au stockage et à l’introduction de substances dangereuses pour l’eau dans les milieux aquatiques.

Règlement sur les installations manipulant des substances dangereuses pour l’eau (AwSV)

L’AwSV précise les règles générales du WHG et contient des exigences détaillées quant à la construction, l’exploitation, la surveillance et la mise à l’arrêt des installations dans lesquelles des substances dangereuses pour l’eau sont utilisées ou stockées. Les éléments essentiels de l’AwSV comprennent notamment :

  • Exigences techniques relatives aux installations
  • Obligations de contrôle et de vérification
  • Exigences pour les dispositifs anti-débordement et de rétention
  • Obligations de surveillance et de documentation

Autres réglementations pertinentes

En outre, des prescriptions européennes telles que le règlement (CE) n° 1272/2008 (règlement CLP) et des exigences issues de la loi sur les produits chimiques (ChemG) sont pertinentes, car elles définissent l’étiquetage et la classification des substances dangereuses, qui servent de base à la classification des substances dangereuses pour l’eau.


Champ d’application et obligations

Obligations de l’exploitant

Les exploitants des installations où sont manipulées des substances dangereuses pour l’eau sont soumis à un large éventail d’obligations. Il s’agit notamment :

  • Obligation de déclaration : L’installation initiale et toute modification majeure sont soumises à déclaration ou à autorisation de la part de l’autorité compétente.
  • Sécurité d’exploitation : Les installations doivent être construites, exploitées et entretenues conformément à l’état de la technique.
  • Formations : Les employés doivent être régulièrement formés sur les dangers spécifiques.
  • Contrôle et maintenance : Des inspections régulières par des organismes agréés sont obligatoires.

Installations et dispositifs particuliers

Les dispositions concernent principalement les installations de stockage, entrepôts, plates-formes de transbordement ainsi que les établissements industriels et commerciaux, dans lesquels des substances dangereuses pour l’eau sont utilisées ou entreposées.


Responsabilité, amendes et droit pénal

Responsabilité en cas de dommages environnementaux

La responsabilité liée aux dommages environnementaux causés par des substances dangereuses pour l’eau joue un rôle central. Ainsi, le § 89 WHG prévoit une responsabilité objective de l’exploitant de l’installation. Cela signifie que la responsabilité pour les dommages s’applique indépendamment d’une faute, dès lors que des substances dangereuses pour l’eau s’échappent de l’installation vers un cours d’eau.

Sanctions

Les infractions aux exigences relatives à la gestion des substances dangereuses pour l’eau peuvent, conformément à l’article 103 WHG, être sanctionnées comme des infractions administratives par des amendes conséquentes. En cas de manquements graves, notamment lorsqu’il existe un danger pour l’environnement ou une menace concrète pour les personnes, il peut y avoir une responsabilité pénale conformément à l’article 324 du Code pénal (StGB, pollution des eaux).


Gestion des risques et prévention

Mesures de prévention des dommages

Le principe central dans la gestion des substances dangereuses pour l’eau est le principe de précaution. Le droit de la protection de l’environnement exige la mise en place de mesures appropriées afin de minimiser le risque de pollution des eaux dès l’origine. Cela inclut en particulier la mise en place de systèmes de rétention, d’alarmes de détection de fuite et de fixations adaptées.

Plans d’urgence et d’alerte

Les entreprises doivent élaborer des plans d’urgence afin de pouvoir réagir rapidement et efficacement en cas de sinistre. Les plans d’alerte doivent être régulièrement mis à jour et le personnel doit être formé à la gestion de telles situations.


Importance pour la protection de l’environnement et perspectives

Les substances dangereuses pour l’eau représentent, en raison de leurs effets potentiels sur les écosystèmes, les nappes phréatiques et les ressources en eau potable, un enjeu majeur du droit de l’environnement. Leur gestion est donc essentielle pour la préservation durable de la qualité de l’eau. Les réglementations européennes et allemandes évoluent en permanence afin de tenir compte de nouvelles connaissances, technologies et substances.

Le respect précis des exigences légales constitue une contribution importante à la protection préventive des eaux et à la prévention des responsabilités.


Sources :

  • Loi sur le régime des eaux (WHG)
  • Règlement sur les installations manipulant des substances dangereuses pour l’eau (AwSV)
  • Instruction administrative relative aux substances dangereuses pour l’eau (VwVwS)
  • Règlement (CE) n° 1272/2008 (règlement CLP)
  • Bundesanstalt für Arbeitsschutz und Arbeitsmedizin (BAuA)

Questions fréquentes

Comment la classification des substances dangereuses pour l’eau est-elle réglementée juridiquement ?

La classification des substances dangereuses pour l’eau au sens juridique repose sur le règlement relatif aux installations manipulant des substances dangereuses pour l’eau (AwSV) ainsi que sur la loi sur le régime des eaux (WHG). Selon l’AwSV, chaque exploitant est tenu de tenir compte des propriétés dangereuses pour l’eau des substances et mélanges concernés lors de leur manipulation. La classification suit des critères uniformes au niveau national, selon lesquels les substances et mélanges sont répartis en trois classes de danger pour l’eau (WGK 1 à 3). Les propriétés environnementales ainsi que les paramètres physico-chimiques doivent être pris en compte dans cette évaluation. La liste juridiquement contraignante des substances classées est publiée dans la base de données « Rigoletto » de l’Agence fédérale de l’environnement. Les substances non listées doivent être classées par l’exploitant conformément aux critères fixés par l’AwSV. Pour cette classification, seules les procédures détaillées du tableau 1 de l’AwSV sont applicables, celles-ci incluant par exemple des données écotoxicologiques ou le comportement de persistance. Le respect de la classification et la documentation correcte sont vérifiés par l’administration et font partie de l’application réglementaire.

Quelles sont les obligations légales des exploitants d’installations manipulant des substances dangereuses pour l’eau ?

Les exploitants d’installations où sont manipulées des substances dangereuses pour l’eau sont soumis à de nombreuses obligations légales en vertu du § 62 WHG et de l’AwSV. Cela comprend en particulier l’obligation de prévenir les risques de pollution de l’eau par des mesures techniques appropriées. Cela implique la construction, la nature, l’exploitation, la surveillance et, le cas échéant, la mise hors service de l’installation. Les exploitants doivent effectuer une évaluation des risques permettant de définir des mesures de protection spécifiques. Par ailleurs, toute mise en service, modification ou mise hors service doit être déclarée auprès de l’autorité compétente. Un entretien et un contrôle réguliers de l’installation par des experts agréés sont également obligatoires. En cas d’incident ou de rejet de substances dangereuses pour l’eau, des mesures de limitation des dommages et une notification immédiate à l’autorité doivent être réalisées. Les prescriptions légales visent à prévenir la pollution des eaux et sont assorties de sanctions en cas de non-respect.

Comment les infractions et sanctions liées aux substances dangereuses pour l’eau sont-elles traitées au plan juridique ?

La loi sur le régime des eaux (WHG) ainsi que l’AwSV et d’autres réglementations environnementales prévoient un catalogue gradué d’infractions et de sanctions. Des infractions telles qu’un stockage inadéquat, une absence de déclaration, l’omission de contrôles de sécurité ou le rejet de substances dangereuses pour l’eau peuvent constituer des infractions administratives conformément à l’article 103 WHG et être sanctionnées par de lourdes amendes. Dans les cas particulièrement graves, par exemple en cas de pollution volontaire ou par négligence de l’eau avec des conséquences importantes, des conséquences pénales conformément à l’article 324 du Code pénal (StGB, pollution des eaux) peuvent également s’appliquer. Les autorités ont le droit de suspendre temporairement l’exploitation des installations ou d’en interdire complètement l’exploitation en cas de graves manquements. Ces sanctions assurent l’application du principe de prévention dans la protection des eaux et doivent être systématiquement mises en œuvre.

Quelles sont les obligations en matière de documentation et de preuve pour les exploitants au regard du droit ?

Les exploitants sont soumis à des obligations approfondies de documentation et de preuve résultant des §§ 43 et 44 AwSV ainsi que d’autres dispositions complémentaires. Chaque installation manipulant des substances dangereuses pour l’eau doit être documentée dans une fiche technique. Toutes les classifications pertinentes des substances, les rapports d’essai, preuves d’entretien, attestations de formation du personnel ainsi que tout rapport d’incident doivent être conservés de manière continue et pendant au moins cinq ans. Les autorités peuvent à tout moment exiger l’accès à ces documents, d’où l’importance d’une documentation complète et à l’épreuve de la révision. Dans le cas des exploitations Seveso (sites détenant certaines quantités de substances dangereuses), des obligations supplémentaires selon le règlement Seveso (12e BImSchV), comme l’élaboration de rapports de sécurité et de plans d’alerte et d’intervention, s’appliquent.

Comment les substances dangereuses pour l’eau sont-elles contrôlées légalement lors du stockage et du transport ?

Le stockage et le transport de substances dangereuses pour l’eau sont soumis à des exigences strictes. Selon l’AwSV, les réservoirs de stockage, dispositifs de transbordement et équipements de sécurité associés doivent être conçus et exploités de manière à empêcher toute fuite des substances. Des exigences structurelles (par exemple bacs de rétention, surfaces étanches) et des mesures organisationnelles (contrôle d’accès, signalétique) sont imposées. Pour le transport, la réglementation sur les marchandises dangereuses (notamment l’ordonnance sur le transport de marchandises dangereuses par route, rail et navigation intérieure – GGVSEB, ainsi que l’accord ADR) impose entre autres l’étiquetage des dangers, des documents de transport et des qualifications de conducteurs. Le contrôle relève des autorités compétentes de l’eau, des services de contrôle des émissions et de l’inspection du travail, ainsi que – pour le transport – de la police et du Bundesamt für Güterverkehr.

Quelles règles s’appliquent en cas de conflit entre le droit national et le droit européen ?

En cas de conflit entre la réglementation nationale, telle que la WHG et l’AwSV, et les directives européennes, comme le règlement CLP (règlement (CE) n° 1272/2008) ou le règlement REACH (règlement (CE) n° 1907/2006), la primauté d’application du droit européen s’applique. Les normes nationales doivent être alignées sur les prescriptions du droit de l’Union dans le cadre de leur obligation de transposition. La classification au titre du droit de l’eau selon l’AwSV est donc fortement alignée sur les critères du règlement CLP concernant les dangers pour l’environnement. En cas d’incohérences, les autorités allemandes sont tenues d’appliquer le droit européen le plus strict et d’ajuster la réglementation nationale afin d’assurer l’harmonisation et la protection des ressources en eau. Les réglementations nationales spécifiques ne sont admissibles que dans la mesure où elles ne contredisent pas ou complètent le droit européen.