Définition et notion juridique des stupéfiants
Le terme « stupéfiant » est une notion juridique et de politique criminelle qui désigne généralement les substances psychotropes dont la fabrication, le commerce, l’importation, l’exportation, la distribution, la détention et l’acquisition sont contrôlées par les autorités publiques et, en grande partie, interdites. La définition précise ainsi que les dispositions pénales et administratives font l’objet d’une réglementation législative étendue, notamment en droit allemand et international.
Fondements légaux en Allemagne
Loi sur les stupéfiants (BtMG)
La base juridique centrale en droit allemand est la Loi sur les stupéfiants (BtMG). Cette loi réglemente l’utilisation des stupéfiants, communément appelés drogues, et énumère dans ses annexes I à III explicitement les substances et préparations concernées.
Sont considérés comme stupéfiants au sens de la BtMG, par exemple, l’héroïne, la cocaïne, le haschisch, l’amphétamine, la méthamphétamine et l’ecstasy. Certains médicaments pouvant être détournés à cause de leurs effets y sont également inclus.Définition selon la BtMG :Selon l’article 1 de la BtMG, sont considérés comme stupéfiants les substances et préparations listées aux annexes I (stupéfiants non commercialisables), II (stupéfiants commercialisables mais non prescrivables) et III (stupéfiants commercialisables et prescrivables). Ainsi, toute substance addictive n’est pas automatiquement désignée comme stupéfiant au sens juridique.
Distinction avec d’autres substances
Ne relèvent pas de la notion de stupéfiant les substances comme l’alcool, la nicotine ou la caféine. Celles-ci sont explicitement exclues du champ d’application de la BtMG et réglementées par d’autres lois, telles que la loi sur la protection de la jeunesse ou la loi sur les médicaments.
Nouvelles substances psychoactives (NpSG)
Avec la loi relative aux nouvelles substances psychoactives (NpSG), un cadre légal complémentaire a été introduit afin de réguler le marché en constante évolution des « Legal Highs ». Ces substances, souvent commercialisées comme drogues, n’étaient cependant pas réglementées de manière claire initialement, car elles n’étaient pas explicitement listées dans la BtMG.
Aspects de droit pénal
Dispositions pénales de la BtMG
La BtMG prévoit aux articles 29 et suivants de nombreuses dispositions pénales relatives à la gestion des stupéfiants. Sont notamment réprimés :
- Culture, fabrication, commerce, importation et exportation (art. 29 BtMG)
- Possession et acquisition (art. 29 BtMG)
- Administration à un tiers (art. 29a BtMG)
- Participation à des groupes organisés (art. 30 BtMG)
- Trafic aggravé et infractions commises en bande organisée (art. 30, 30a BtMG)
Détermination de la peine et cadre des peines
Selon la nature et la quantité des stupéfiants ainsi que les circonstances de l’infraction, différentes peines sont encourues. Pour la possession illicite de faibles quantités, des amendes ou des peines de prison allant jusqu’à cinq ans peuvent être prononcées selon l’art. 29 BtMG. Les cas particulièrement graves, comme le trafic en bande avec d’importantes quantités, peuvent être sanctionnés jusqu’à 15 ans d’emprisonnement.
Cas moins graves et cas mineurs (“consommation personnelle”)
La loi prévoit des dispositions allégées lorsque l’acquisition ou la possession illicite de stupéfiants concerne seulement une faible quantité pour un usage personnel. Dans ces cas, la poursuite pénale peut être suspendue par le parquet selon l’art. 31a BtMG, sous certaines conditions.
Dispositions administratives et réglementaires
Loi sur les médicaments et autres sources juridiques
Outre la BtMG, d’autres lois régissent l’utilisation de substances susceptibles d’être utilisées comme stupéfiants, telles que la loi sur les médicaments (AMG) et la loi sur les produits chimiques. Ces textes interviennent notamment lorsque les stupéfiants sont utilisés légalement à des fins médicales ou scientifiques.
Conséquences en matière de permis de conduire
En droit de la circulation routière, la gestion des stupéfiants revêt une importance particulière. La simple preuve de consommation peut, selon l’article 14 FeV (ordonnance sur le permis de conduire), entraîner le retrait du permis de conduire. Selon l’art. 24a StVG, la conduite d’un véhicule sous l’influence de certaines substances enivrantes est interdite et sanctionnée en tant qu’infraction administrative ou pénale.
Droit international
Conventions de l’ONU
La qualification juridique et le contrôle des stupéfiants sont régis au niveau international par plusieurs conventions des Nations Unies, notamment :
- Convention unique sur les stupéfiants de 1961
- Convention sur les substances psychotropes de 1971
- Convention contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988
Ces conventions obligent les États signataires à contrôler et à poursuivre au pénal le commerce, la circulation et la détention de stupéfiants.
Transposition en droit national
Des réglementations allemandes telles que la BtMG transposent ces exigences internationales en droit national. La notion de stupéfiant est ainsi clairement définie et harmonisée également dans un contexte de droit international et européen.
Exceptions médicales et scientifiques
La notion de stupéfiant englobe principalement des substances addictives, mais leur usage peut être autorisé à des fins médicales, scientifiques ou industrielles appropriées. Pour de tels usages, des autorisations spéciales sont délivrées conformément aux articles 3, 5 et suivants de la BtMG et strictement contrôlées.
Résumé
La notion de stupéfiant ne possède pas de définition directe en droit allemand, mais une définition médiée par la loi sur les stupéfiants (BtMG). Elle désigne toutes les substances mentionnées dans les annexes et dont la gestion est soumise à la loi. L’utilisation abusive et le commerce illicite font l’objet de sanctions rigoristes en droit pénal et administratif. Des exceptions et réglementations spéciales autorisent certains usages, chaque étape – de la culture à l’application – étant strictement encadrée. Les conventions internationales constituent le cadre général dans lequel le droit allemand précise ses particularités nationales.
Cet article fournit un aperçu juridique complet du terme stupéfiant et présente les principales réglementations et conditions cadres en matière de gestion, de sanction et d’utilisation légale.
Questions fréquentes
Qu’entend-on par la répression pénale de la possession de stupéfiants ?
La possession de substances tombant sous la loi sur les stupéfiants (BtMG) est en principe punissable en Allemagne. Selon l’art. 29 BtMG, la possession, même de faibles quantités sans autorisation, constitue déjà une infraction pénale. Il importe peu que la possession vise la consommation personnelle ou la transmission à autrui. L’élément déterminant est le pouvoir de disposition effectif sur la substance. Toutefois, pour de faibles quantités destinées au seul usage personnel, il peut être renoncé à la poursuite judiciaire selon l’article 31a BtMG, mais cela relève de l’appréciation du parquet et dépend d’autres facteurs tels que les antécédents et la nature de la substance. La limite de la « faible quantité » n’est pas définie au niveau fédéral et varie selon le Land. La possession à des fins médicales ou scientifiques n’est autorisée qu’avec une autorisation administrative appropriée.
À partir de quand une personne se rend-elle coupable de trafic de stupéfiants ?
Le trafic englobe toute activité lucrative visant à la commercialisation de stupéfiants. Cette notion est large et inclut la vente, l’achat, la médiation, l’entreposage ainsi que toute autre forme de promotion de la commercialisation, indépendamment de l’objectif de profit. Dès l’initiation ou la simple mise en relation pour une affaire, les éléments constitutifs du trafic au sens de l’art. 29 par. 1 n° 1 BtMG sont réunis. Il suffit qu’une personne accomplisse des démarches actives pour permettre ou favoriser la circulation de stupéfiants. Le trafic est puni d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement ou d’une amende ; dans les cas graves – notamment en cas de trafic à but lucratif ou de grandes quantités – une peine minimale d’un an d’emprisonnement est prévue (art. 29a, 30, 30a BtMG).
Quelles peines encourt-on pour la culture illicite du cannabis ?
La culture illicite de plantes destinées à la production de stupéfiants – comme le cannabis – est sanctionnée par l’art. 29 BtMG. Peu importe si les plantes sont effectivement récoltées ou consommées. Même la tentative de culture est punissable. Les peines vont de l’amende jusqu’à cinq ans d’emprisonnement, voire davantage dans les cas les plus graves. Pour fixer la peine, sont notamment pris en compte le nombre de plantes, leur teneur en principe actif, l’usage personnel et le risque pour autrui. Dans certains Länder, il peut également être renoncé à des poursuites pour de faibles quantités et un usage exclusivement personnel, mais cela n’est pas garanti.
Qu’est-ce qu’un « cas grave » d’infraction aux stupéfiants ?
Un « cas grave » selon les articles 29a, 30, 30a BtMG existe notamment lorsqu’interviennent certaines circonstances aggravantes qui augmentent la gravité de l’infraction. Il s’agit notamment du trafic, de l’importation, de l’exportation, de la vente ou de la remise de stupéfiants en quantité non négligeable, de la transmission de stupéfiants à des mineurs ou de la commission des actes en tant que membre d’une bande organisée. La peine minimale dans ces cas graves est d’un an d’emprisonnement, pouvant aller jusqu’à 15 ans. La définition de « quantité non négligeable » est fixée pour chaque substance (par exemple pour le cannabis, plus de 7,5 g de THC). Les cadres de peines dans les cas graves soulignent l’importance accordée par le législateur à la protection de la société contre les infractions liées aux stupéfiants.
Les procédures d’enquête pour infractions aux stupéfiants peuvent-elles être classées ?
Les procédures d’enquête relatives aux infractions aux stupéfiants peuvent être classées, notamment lors de la première détention de faibles quantités pour consommation personnelle. Selon l’art. 31a BtMG, cela relève de l’appréciation du parquet, qui statue en tenant compte de circonstances telles que des antécédents, le type et la quantité de stupéfiant ainsi que la mise en danger de tiers. Les classements interviennent souvent contre des obligations ou injonctions (par exemple, participation à des entretiens de conseil). Il n’existe cependant pas de droit automatique à la classification, et en cas de récidive ou de commission d’autres infractions, elle est rarement envisageable. La limite de la « faible quantité » diffère également selon les Länder.
Quelles particularités s’appliquent pour la poursuite des mineurs et jeunes adultes en matière d’infractions aux stupéfiants ?
Pour les mineurs (14 à 17 ans) et les jeunes adultes (18 à 20 ans), c’est la loi sur la juridiction des mineurs (JGG) qui s’applique. L’accent est mis sur l’éducation, ce qui explique la préférence pour des mesures éducatives, des travaux d’intérêt général ou des obligations spécifiques. Les peines de prison ne sont prononcées que lorsque toute autre mesure parait vouée à l’échec. Pour les jeunes adultes, le tribunal vérifie si le droit pénal des mineurs doit encore s’appliquer. Les procédures devant le tribunal des mineurs sont nettement plus centrées que celles des adultes sur le développement du prévenu et des objectifs de prévention spéciale. Les possibilités de classement de la procédure sont également étendues.
Quelles conséquences en cas de violation d’une interdiction de conduire après une condamnation pour infraction à la BtMG ?
La violation d’une interdiction de conduire ordonnée par un tribunal après une condamnation sur la base de la BtMG constitue une infraction administrative, voire pénale, selon la nature de l’interdiction. Le permis de conduire peut être retiré en raison de la détention ou de la consommation de certains stupéfiants (par exemple pour cannabis, amphétamine, cocaïne). La récupération du permis est en général conditionnée à un examen médico-psychologique (MPU) réussi. De plus, l’autorité administrative peut exiger un avis médical ou une preuve d’abstinence. Le non-respect de l’interdiction de conduire expose l’intéressé à d’autres conséquences pénales et administratives, allant jusqu’au retrait définitif du permis de conduire.