Lexique juridique

Strip

Notion et qualification juridique du strip

La notion de strip (issu de l’anglais pour « ôter », couramment appelé « striptease ») désigne, d’un point de vue juridique, une forme de prestation durant laquelle une personne enlève tout ou partie de ses vêtements de manière érotique et suggestive, le plus souvent sur scène ou dans un autre cadre public ou semi-public. Le phénomène du strip présente un enjeu tant dans le secteur du divertissement que dans certains contextes culturels spécifiques.

L’appréciation juridique du strip concerne différents domaines du droit. Il s’agit notamment du droit pénal, du droit administratif, du droit des affaires, du droit du travail ainsi que d’aspects du droit de la jeunesse et de la protection des données. L’évaluation juridique précise dépend de la forme concrète de la prestation de strip et du contexte local concerné.


Contexte historique et sociétal

La naissance du striptease en tant que spectacle public remonte à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Aujourd’hui, le strip est un phénomène très répandu, déclinable de multiples façons et aux implications juridiques diverses, notamment dans l’industrie du divertissement et la vie nocturne.


Aspects de droit pénal

Exhibition publique et § 183a StGB

La pertinence pénale d’un striptease apparaît principalement lorsque la prestation satisfait au délit d’exhibition sexuelle (§ 183a StGB). Cela s’applique généralement lorsque la nudité s’exerce en public de façon à heurter gravement la pudeur de tiers. Un strip réalisé dans des établissements adaptés et réservés uniquement à un public adulte ne remplit en principe pas le délit de l’article § 183a StGB, le contexte socialement adéquat étant présumé. En règle générale, l’exposition de nudité en espace public est cependant délicate sur le plan juridique et doit toujours être analysée selon les circonstances concrètes de chaque cas.

Responsabilité pénale selon la loi sur la protection des mineurs (JuSchG)

Un striptease peut être pénalement sanctionnable dans certaines conditions au regard de la loi sur la protection des mineurs, notamment si des mineurs y participent ou ont accès à la prestation. Selon les §§ 4 et suivants de la JuSchG, les prestations à caractère sexuel sont interdites aux mineurs. Les organisateurs et exploitants d’établissements concernés sont tenus de prendre des mesures appropriées de contrôle d’accès.


Réglementations administratives et de droit commercial

Autorisation/concession et obligations administratives

Les spectacles et établissements de striptease relèvent en Allemagne en principe de la réglementation applicable à la restauration ou au commerce, lorsqu’ils proposent boissons ou repas accessibles au public. Les « stripclubs » et établissements proposant régulièrement des stripteases nécessitent généralement une autorisation spéciale au titre de la loi sur les débits de boissons (GastG). Cette autorisation est assortie d’obligations variées concernant la protection des mineurs, la protection contre le bruit, les normes d’hygiène et le respect des autres standards relevant du droit public.

Atteinte aux bonnes mœurs et maintien de l’ordre public

Selon les prescriptions du droit commercial, une activité professionnelle peut se voir interdite si elle est jugée contraire aux bonnes mœurs ou opposée à l’ordre public. Les autorités examinent en particulier, à propos des prestations de strip, si l’événement dépasse le seuil socialement admissible et porte ainsi atteinte aux bonnes mœurs.

Manifestations soumises à autorisation

Pour des prestations de striptease temporaires – lors de fêtes privées, salons ou établissements de restauration –, une obligation de déclaration et parfois d’autorisation peut exister selon la réglementation locale en vigueur. Les exigences précises varient selon les Länder et les communes.


Qualification juridique en droit du travail

Rapport d’emploi et dispositions protectrices

Les personnes exerçant comme danseur(se)s de striptease sont en général liées par un contrat de travail à l’exploitant d’un stripclub ou exercent en tant qu’artistes indépendants. Pour les salariés, ce sont les règles générales du droit du travail qui s’appliquent, notamment en ce qui concerne la durée du travail, la rémunération et la protection sociale.

Droits particuliers à la protection

Une attention particulière doit être portée, dans cette profession, à la protection contre la discrimination et le harcèlement sexuel au travail. Les salariés ont droit au respect de leur personnalité et ne peuvent être contraints à effectuer certaines prestations contre leur volonté.


Exigences de protection de la jeunesse

Restrictions d’accès

Les manifestations de strip et établissements proposant des prestations érotiques sont, selon la législation sur la protection de la jeunesse, en principe réservés aux personnes majeures. Les exploitants et organisateurs sont tenus de garantir l’exclusion des mineurs par des mesures appropriées (par exemple, contrôle d’identité).

Publicité et présentation

La promotion de telles manifestations est soumise à des exigences particulières. Il est interdit de cibler la publicité vers les mineurs ou de la présenter dans l’espace public d’une manière contraire aux prescriptions de protection de la jeunesse.


Réflexions relatives à la protection des données

Lors de l’organisation de manifestations de striptease, des questions de protection des données peuvent se présenter, par exemple lors de l’utilisation de dispositifs de vidéosurveillance pour la sécurité des artistes ou du public. L’enregistrement, l’utilisation et la transmission d’images et de vidéos sont strictement encadrés par le Règlement général sur la protection des données (RGPD).


Aspects fiscaux

Les manifestations de striptease et l’exploitation des établissements concernés sont soumis à la réglementation fiscale générale. Les recettes issues des droits d’entrée ainsi que de la restauration sont assujetties à la TVA. Les artistes exerçant à titre indépendant sont en outre soumis aux dispositions correspondantes sur l’impôt sur le revenu. Les organisateurs doivent s’assurer du paiement régulier des impôts et taxes y afférents.


Droit international et comparaison

D’autres systèmes juridiques adoptent parfois des approches très divergentes concernant le strip et le striptease. Tandis que certains pays affichent une législation plutôt libérale, d’autres prévoient des restrictions strictes, voire la criminalisation de telles prestations. Les voyageurs et organisateurs doivent impérativement connaître et respecter les règles juridiques applicables localement.


Résumé et conclusion

Le traitement juridique de la notion de strip est complexe et touche de nombreux domaines du droit : pénal, administratif, droit du travail et protection des données. En principe, le striptease, en tant que prestation artistique ou de divertissement, est autorisé en Allemagne dans un cadre privé, semi-public ou public, à condition que les dispositions légales applicables – en particulier en matière de protection de la jeunesse, d’ordre public et de respect des droits de la personnalité – soient respectées. Un manquement à ces prescriptions peut toutefois entraîner des conséquences pénales, administratives ou civiles.


Note : Cet article fournit une information objective et ne remplace pas un conseil juridique personnalisé.

Questions fréquemment posées

Le striptease en public est-il légal en Allemagne ?

Le striptease en public est strictement encadré par la loi en Allemagne. Se déshabiller et exposer des parties intimes en public est en principe interdit, sauf lorsqu’il s’agit d’événements spécialement autorisés. Selon l’article § 183a StGB (exhibition sexuelle), le striptease public peut constituer une infraction administrative voire pénale, notamment s’il est susceptible de causer un trouble à l’ordre public. Il existe toutefois des exceptions, par exemple lors de manifestations autorisées dans un espace restreint et devant un public consentant. Les organisateurs doivent solliciter une autorisation préalable auprès des autorités, et respecter les exigences relatives à la protection des mineurs ainsi qu’aux normes de construction. Sans ces autorisations, tant l’artiste que l’organisateur s’exposent à des conséquences juridiques.

Quelles restrictions d’âge s’appliquent aux manifestations de striptease ?

En Allemagne, les manifestations comprenant des performances de striptease sont, conformément à l’article § 4 alinéa 2 n°1 JuSchG (loi sur la protection de la jeunesse), interdites aux enfants et adolescents de moins de 18 ans. L’accès aux stripclubs, bars à table dance ou établissements similaires est donc exclusivement réservé aux adultes. Les organisateurs doivent vérifier l’âge des visiteurs et, en cas de doute, exiger une pièce d’identité officielle avec photo. Tout manquement à ces obligations peut entraîner des amendes, voire le retrait de la licence d’exploitation en cas de récidive ou d’infraction délibérée.

Quelles règles juridiques particulières s’appliquent à la publicité pour des prestations de strip ?

La publicité pour les spectacles et services de striptease est soumise en Allemagne à des prescriptions légales spécifiques. Selon la loi contre la concurrence déloyale (UWG) ainsi que le Traité sur la protection des mineurs dans les médias (JMStV), toute publicité trompeuse ou choquante est prohibée. En particulier, l’affichage publicitaire est souvent limité ou interdit s’il est jugé susceptible de nuire à la jeunesse. La publicité en ligne pour les événements de striptease est également strictement encadrée : elle doit être conçue de manière à exclure l’accès des mineurs (notamment par la vérification de l’âge). Le non-respect de ces règles peut entraîner sanctions civiles ou administratives, telles qu’amendes ou interdiction de publicité.

Les contrats relatifs à des prestations de striptease sont-ils juridiquement contraignants ?

Les contrats portant sur des prestations de striptease sont, comme tout autre contrat de service, juridiquement contraignants tant qu’ils ne contreviennent pas à une interdiction légale ou aux bonnes mœurs (§ 138 BGB). En pratique, ces contrats sont conclus entre artistes du striptease ou agences et organisateurs, par écrit ou verbalement, et précisent les obligations, honoraires, horaires, ainsi que d’éventuelles demandes particulières. Il convient cependant d’être attentif aux questions de droit du travail, comme la distinction entre contrat salarial et prestation indépendante. Les litiges portant sur les honoraires, les conditions de travail ou la résiliation du contrat relèvent des règles générales de droit civil et peuvent être soumis au tribunal du travail ou civil.

Quelles sont les principales règles de droit du travail applicables au striptease ?

L’activité de strip professionnel est soumise aux règles générales du droit du travail. Selon la nature de l’activité – artiste indépendant(e), collaborateur(trice) freelance ou salarié(e) – diverses protections s’appliquent, telles que la durée du travail, les délais de préavis, la sécurité au travail ou les cotisations sociales. Les employeurs doivent respecter la loi sur la sécurité au travail (ArbSchG) ainsi que la loi sur le salaire minimum (MiLoG) et, si des salariés sont déclarés, s’assurer du paiement régulier de leurs cotisations sociales. En outre, une déclaration auprès de l’administration des entreprises est obligatoire en cas d’activité indépendante.

Comment la protection des mineurs est-elle encadrée lors des manifestations de striptease ?

En Allemagne, la protection des mineurs lors des manifestations de striptease est régie par la loi sur la protection de la jeunesse (JuSchG). L’accès des mineurs aux événements à caractère sexuel ou érotique y est interdit. Les organisateurs doivent prendre des mesures efficaces pour empêcher l’accès des mineurs, par exemple contrôle d’identité et de l’âge à l’entrée. Toute violation de la réglementation sur la protection de la jeunesse peut entraîner des amendes importantes, voire la fermeture ou l’interdiction de l’établissement.

Les spectacles de strip privé peuvent-ils être organisés sans autorisation ?

Les spectacles de strip en milieu strictement privé (par exemple, lors d’enterrements de vie de célibataire ou de soirées privées) ne sont en principe pas soumis à autorisation, tant qu’ils restent privés et réservés à des invités triés sur le volet. Il ne doit toutefois pas y avoir de contournement des règles protectrices, en particulier celles sur la protection des mineurs ou l’interdiction d’exhibition sexuelle en public. Dès lors qu’un événement prend un caractère public – par exemple par le biais de publicité ou en y invitant un public large – les obligations d’autorisation et réglementaires décrites précédemment s’appliquent.