Lexique juridique

Stimulation

Suggestion en droit : notion, importance et qualification juridique

Die Suggestion est une notion centrale dans divers domaines juridiques du système juridique allemand et désigne la présentation d’un avis, d’une proposition ou d’une impulsion à une autorité ou à un tribunal dans le but de déclencher une action officielle ou d’initier une procédure spécifique. La suggestion se distingue juridiquement et conceptuellement de la demande formelle et intervient notamment en droit public, en droit administratif, ainsi qu’en procédure civile et en droit de la famille.


Délimitation conceptuelle et importance

Différence avec la demande formelle

La suggestion se distingue d’une demande en ce que l’auteur de la suggestion n’a pas nécessairement à être habilité à introduire une demande formelle. Tandis qu’une demande donne le droit de participer à la procédure et d’obtenir une décision, la suggestion n’entraîne qu’une obligation pour l’autorité compétente de procéder à un examen. L’autorité ou le tribunal décide selon son propre pouvoir d’appréciation s’il convient ou non d’ouvrir une procédure.Exemple : Celui qui dépose une demande de permis de construire est automatiquement un participant à la procédure. Suggérer qu’une autorité de construction intervienne d’elle-même et poursuive un voisin pour une construction illégale ne confère pas le statut de participant.

Nature juridique de la suggestion

La qualification juridique de la suggestion est celle d’un « recours informel » ou d’une impulsion procédurale non formelle. Elle n’est soumise à aucune exigence de forme, peut être soumise par écrit, oralement ou électroniquement, et oblige seulement l’autorité ou le tribunal à examiner si la poursuite de la demande est dans l’intérêt public ou s’impose.


Domaines d’application de la suggestion

Droit administratif

En procédure administrative, l’article 24 de la loi sur la procédure administrative (VwVfG) permet aux tiers de formuler une suggestion, sans avoir de position juridique propre. L’administration doit examiner la demande, mais n’a aucune obligation de décision immédiate.

  • Droit de police : Les citoyens peuvent déposer une suggestion à l’autorité de police administrative, par exemple lorsqu’une infraction au code de la route ou à la législation sur la protection contre les nuisances est suspectée.
  • Droit social : Dans ce contexte, une suggestion peut conduire l’autorité à ouvrir une enquête d’office (§ 20 SGB X), sans qu’une demande formelle ait été déposée.

Procédure civile et juridiction gracieuse

En procédure civile, les suggestions sont particulièrement utilisées dans le domaine de la juridiction gracieuse (§ 23 FamFG) :

  • Procédure de tutelle : Toute personne peut suggérer au tribunal des tutelles de mettre en place une mesure de protection pour une personne vulnérable (§ 1896 BGB en liaison avec § 271 FamFG).
  • Affaires successorales : Des tiers peuvent formuler une suggestion lorsqu’il existe des doutes légitimes sur la capacité de tester.

La suggestion ne conduit toutefois pas automatiquement à l’ouverture d’une procédure. Le tribunal examine s’il existe des éléments objectifs justifiant la mesure faisant l’objet de la procédure.

Droit pénal

En droit pénal, il n’existe pas de suggestion réglementée formellement, mais il est possible de soumettre des informations relatives à des infractions à la police ou au ministère public. Ces informations sont alors traitées comme une plainte. L’autorité ne dispose pas d’un pouvoir discrétionnaire d’enquête, car le principe de la légalité s’applique.


Conséquences juridiques et effets procéduraux

Initiation de procédures

La suggestion peut conduire à l’ouverture d’une procédure officielle, mais n’oblige pas pour autant l’autorité ou le tribunal à y donner suite. Il existe un droit et un devoir d’examen, sans cependant créer un droit à l’initiation de la procédure au profit de l’auteur de la suggestion.

Absence de qualité de partie

Contrairement à une demande, la suggestion ne confère pas de statut de participant à la procédure. Il n’existe en principe aucun droit d’accès au dossier, d’audition ou d’information sur l’issue.

Rejet de la suggestion

Si une suggestion n’est pas retenue, il n’y a généralement pas de notification formelle adressée à l’auteur de la suggestion. Celui-ci ne peut pas exercer de recours contre l’inaction de l’autorité, sauf s’il est effectivement lésé dans ses droits propres.


Importance de la suggestion pour l’État de droit

La possibilité de soumettre des suggestions renforce la participation du public et la prise en charge des missions de l’État. Elle contribue à assouplir les procédures administratives et judiciaires et permet également à des tiers – sans être eux-mêmes concernés – de signaler des situations juridiquement pertinentes.


Résumé

Die Suggestion est un instrument de l’État de droit dans le système juridique allemand qui joue un rôle particulièrement important en droit administratif et en juridiction gracieuse. Il permet à des tiers d’initier l’action d’autorités publiques sans être eux-mêmes titulaires d’un droit de demande. La suggestion est informelle, n’ouvre aucun droit subjectif ni qualité de partie, mais oblige l’autorité compétente à un examen consciencieux des faits signalés. Elle constitue ainsi une interface importante entre l’intérêt général et l’accomplissement des missions publiques.


Bibliographie

  • Kopp/Ramsauer, VwVfG, commentaire sur la loi relative à la procédure administrative
  • Keidel, FamFG, commentaire sur la loi relative à la procédure en matière familiale et en matière de juridiction gracieuse
  • MüKo-BGB, tome 10, Code civil allemand – Droit des tutelles

Liens web

  • <a href="https://www.gesetze-im-internet.de/vwvfg/24.html”>§ 24 VwVfG – Recherche des faits
  • <a href="https://www.gesetze-im-internet.de/famfg/23.html”>§ 23 FamFG – Suggestion et demande
  • § 1896 BGB – Tutelle

Questions fréquemment posées

Qui est habilité à formuler une suggestion auprès d’une autorité ?

En principe, toute personne qui peut démontrer un intérêt légitime à une décision ou mesure administrative est autorisée à formuler une suggestion auprès d’une autorité. Contrairement à la demande, dans laquelle le demandeur fait valoir certains droits, il suffit dans le cas de la suggestion d’apporter un indice, une information ou le souhait que l’autorité intervienne, sans que cela concerne nécessairement ses propres droits. De nombreux textes, notamment en droit administratif, permettent aussi à des tiers, par exemple des voisins, des proches ou même toute personne, de présenter une suggestion si des intérêts publics sont concernés. Les personnes habilitées varient toutefois selon le domaine du droit et la réglementation applicable. Dans le domaine de la législation sociale, la suggestion est souvent expressément prévue pour les proches, le personnel soignant ou d’autres personnes proches. Néanmoins, l’obligation pour l’autorité de traiter la suggestion n’intervient qu’après la présentation d’une demande formelle ou après d’autres vérifications dans le cadre de la procédure administrative.

Quel effet juridique une suggestion produit-elle vis-à-vis d’une autorité ?

Contrairement à une demande, une suggestion ne constitue pas un acte de procédure entraînant une conséquence juridique directe, mais correspond à un avis ou une proposition adressée à l’autorité. Elle n’entraîne donc aucune obligation immédiate d’ouvrir une procédure administrative formelle ou de prendre un acte administratif. L’autorité décide, selon son pouvoir d’appréciation, si et dans quelle mesure elle agit sur la base de la suggestion. Juridiquement, l’auteur de la suggestion ne dispose donc d’aucun droit à l’ouverture ou à la conclusion d’une procédure administrative ni à une notification formelle. Cependant, dans les situations où l’administration doit agir d’office (principe d’officialité), une suggestion peut conduire à une obligation d’investigation de la part de l’autorité, qui se doit alors d’examiner les faits. L’éventuelle poursuite ou le rejet de la suggestion est généralement communiqué de manière informelle.

Quelles sont les exigences de forme à respecter pour une suggestion ?

En principe, il n’existe pas de règles de forme strictes pour une suggestion, sauf disposition spécifique prévoyant une certaine forme, telle que l’écrit ou la transmission électronique. Une suggestion peut être présentée oralement, par écrit, par téléphone ou encore électroniquement, par exemple par e-mail ou via des formulaires en ligne des autorités. Pour des raisons de traçabilité, il est conseillé de formuler et de transmettre la suggestion au moins par écrit. La suggestion doit décrire de façon aussi précise que possible les faits, l’intérêt public en cause ou l’infraction présumée, afin de permettre à l’autorité un examen approfondi. Les données personnelles ne sont pas obligatoires, mais utiles pour d’éventuelles demandes de précision de la part de l’autorité.

Une suggestion peut-elle être retirée ou modifiée de façon informelle ?

Oui, une suggestion peut être retirée ou modifiée à tout moment de façon informelle, tant que l’autorité n’y a pas encore réagi ou qu’aucune procédure formelle n’a été ouverte. Contrairement à une demande, elle ne crée pas de liens formels et n’entraîne pas nécessairement l’ouverture d’une procédure administrative, de sorte que le retrait ou la modification n’impose aucune obligation juridique à l’auteur de la suggestion. Cependant, si la suggestion a déjà entraîné une action de l’administration ou une enquête officielle, il appartient souvent à l’autorité de décider si elle souhaite malgré tout poursuivre la procédure ou l’arrêter. En particulier si la suggestion concerne des intérêts publics ou contient des soupçons d’infractions pénales, l’administration peut être obligée de poursuivre l’enquête indépendamment du retrait.

Quelles sont les options si l’autorité ne donne pas suite à une suggestion ?

En l’absence de droit à un traitement ou à une décision relative à une suggestion, il n’est en général pas possible de contraindre l’autorité à examiner ou instruire la suggestion par des voies de recours (comme l’opposition ou l’action en justice). Cependant, en cas d’inaction manifeste ou d’indices d’un manquement à ses obligations, il est possible de déposer une plainte administrative ou de saisir les autorités supérieures ou de tutelle. Si un droit individuel à l’ouverture d’une procédure (donc avec demande formelle au lieu de suggestion) existe, un recours pour cause d’inaction conformément à l’article 75 VwGO serait possible. Pour les suggestions relatives à des infractions pénales, il est possible de déposer une plainte pénale, à laquelle le principe de légalité s’applique alors.

Quelles différences existe-t-il dans le contexte juridique entre une suggestion et une demande ?

La principale différence entre une suggestion et une demande réside dans le fait que la demande constitue une requête formelle à une décision administrative déterminée et peut en principe avoir des effets juridiques subjectifs, tandis que la suggestion signale seulement à l’autorité la nécessité d’agir d’office, sans créer de droit à une telle intervention ni à un acte administratif. Une demande est généralement assortie d’exigences formelles et de droits de recours ; la suggestion sert avant tout à transmettre une information ou à proposer une action administrative. Le statut de partie à la procédure administrative ne naît, dans de nombreux cas, qu’avec une demande formelle et non avec une simple suggestion.

Une suggestion donne-t-elle droit à la consultation du dossier ou à des droits de participation dans la procédure administrative ?

Avec une simple suggestion, l’auteur n’acquiert généralement aucun droit de participation à la procédure administrative, y compris le droit de consulter le dossier. Les droits de participation et d’accès au dossier sont, selon les lois de procédure (par exemple, §§ 13 VwVfG, 29 VwVfG), en principe réservés aux parties à la procédure administrative ou aux demandeurs formels. Une suggestion purement informelle ne crée pas cette qualité. Il en va autrement si la suggestion aboutit à une demande formelle ou à la reconnaissance d’un intérêt juridique protégé. Ce n’est alors qu’à ce moment-là que l’auteur de la suggestion devient partie à la procédure, avec un droit de consultation du dossier ou d’autres droits procéduraux.