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Spread

Définition et bases juridiques du terme « spread »

Le terme « spread » joue un rôle central dans le contexte économique et juridique et désigne généralement l’écart entre deux valeurs, typiquement entre les prix d’achat et de vente ou les taux d’intérêt. Le spread revêt une grande importance dans le secteur financier et le commerce de titres, mais il existe également dans d’autres domaines juridiques où les différences de prix, les conditions ou les marges jouent un rôle.

Le spread n’est pas seulement un paramètre économique, il est également soumis à diverses réglementations juridiques concernant la négociation, la transparence et la comptabilisation. En Allemagne et dans l’Union européenne, les exigences juridiques proviennent en particulier de la loi sur la négociation de titres (WpHG), de la loi sur le secteur bancaire (KWG), des prescriptions réglementaires de l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) ainsi que d’autres régulations nationales et européennes.


Spread dans le commerce de titres

Signification et fonction

Dans la négociation de titres, le spread désigne principalement la différence entre le cours acheteur (Bid) et le cours vendeur (Ask). Cette différence représente le gain d’un market maker ou d’une bourse qui fournit de la liquidité. Le spread peut être considéré comme un indicateur de la liquidité d’un titre : plus le spread est faible, plus le titre est liquide.

Bases légales

Transparence et obligations d’information

La régulation juridique du spread dans le domaine des titres s’effectue notamment via les prescriptions de la WpHG, ainsi que la directive MiFID II (Markets in Financial Instruments Directive), visant à améliorer la protection des investisseurs et la transparence des marchés. Les entreprises de services d’investissement sont tenues d’informer leurs clients sur les spreads et leur impact sur le prix final (§ 63, al. 1 et 7 WpHG). Les obligations de publication des spreads sur les marchés organisés servent à la transparence et doivent garantir la comparabilité des ordres.

MiFID II et exécution optimale (Best Execution)

La MiFID II impose aux entreprises la « Best Execution », c’est-à-dire la meilleure exécution possible des ordres clients en tenant particulièrement compte du spread (art. 27 MiFID II). Un spread trop important peut constituer ici une violation du principe de la Best Execution.

Signification en droit civil

Le spread peut être pertinent en droit civil dans le cadre de demandes de dommages-intérêts. Une information erronée ou insuffisante concernant le spread peut entraîner des droits à indemnisation contre l’établissement exécutant, par exemple si les investisseurs sont désavantagés par des spreads défavorables.


Spread en droit bancaire et du crédit

Spread de taux pour les crédits et dépôts

Dans le secteur bancaire, le spread désigne souvent l’écart entre le taux d’intérêt payé par la banque sur les dépôts et celui qu’elle exige sur les prêts octroyés. Ce spread de taux représente un facteur de calcul important pour la rentabilité de l’établissement de crédit.

Cadre juridique

Le calcul du spread doit respecter les prescriptions prudentielles, telles que la KWG et la supervision bancaire de la BaFin (Autorité fédérale de supervision financière). La fixation des prix ne peut comporter aucun élément illicite, discriminatoire ou abusif ; l’art. 138 BGB (usure) peut s’appliquer dans le cas d’un spread excessif. La loi sur l’égalité de traitement (AGG) ainsi que la loi bancaire fixent également des limites juridiques.


Spread dans les dérivés et le hors-bourse (OTC)

Définition et particularités juridiques

Dans la négociation de dérivés, en particulier les opérations OTC (over-the-counter), le spread est la principale source de revenus et doit être clairement réglementé et divulgué contractuellement. Le règlement européen sur les dérivés (EMIR : European Market Infrastructure Regulation) et les prescriptions nationales exigent une capacité de prise de risque appropriée et une transparence sur les spreads.

Obligations d’information et rédaction contractuelle

En général, dans le cadre d’accords-cadres tels que l’ISDA Master Agreement, les modalités de calcul du spread sont fixées de façon contraignante. Le spread doit être compréhensible et vérifiable, sinon des litiges pourraient survenir concernant l’équité et la transparence des accords.


Spread en droit de la concurrence et droit cartel

Différences de prix sur les marchés

La fixation des prix et les spreads peuvent faire l’objet d’un contrôle au titre du droit de la concurrence. Un spread résultant d’accords de prix ou d’abus de position dominante peut constituer une infraction au droit de la concurrence. Selon l’art. 101 TFUE ou les §§ 1 et suivants GWB (loi allemande contre les restrictions de concurrence), les accords anticoncurrentiels sont interdits.

Enquêtes et sanctions possibles

Les autorités de la concurrence peuvent, en cas de soupçon de fixation collusoire des spreads (cartels sur les spreads), engager des enquêtes. Les sanctions peuvent aller d’amendes à des actions en dommages-intérêts intentées par les acteurs du marché.


Aspects fiscaux du spread

Traitement comptable

Les revenus provenant des spreads doivent, conformément aux prescriptions commerciales et fiscales, être comptabilisés comme recettes d’exploitation. L’enregistrement et l’évaluation corrects dans les états financiers annuels sont obligatoires, conformément au Code de commerce (HGB) et à la Loi sur l’impôt sur le revenu (EStG).

Évaluation au regard de la TVA

Dans le cas du spread dans le secteur des services financiers, une exonération de TVA existe souvent, conformément au § 4 n° 8 UStG, car la négociation d’instruments financiers est généralement exonérée de taxe.


Protection des consommateurs et spread

Obligations de transparence

En matière de protection des consommateurs, l’information sur le spread est un thème central, notamment pour les produits de placement structurés, les contrats de crédit et les services dans le domaine des paiements. La directive européenne sur le crédit à la consommation ainsi que la loi sur les prospectus de titres exigent des informations transparentes sur le spread afin d’assurer la compréhension et la comparabilité pour les consommateurs.

Conséquences juridiques en cas d’infractions

L’absence ou l’insuffisance d’information sur le spread peut conduire à la possibilité de révocation des contrats ou faire naître des droits à indemnisation.


Spread en droit international

Analyse comparative de différents systèmes juridiques

Le traitement juridique du spread varie au niveau international, mais le droit commercial international et les International Financial Reporting Standards (IFRS) ainsi que les directives européennes favorisent de plus en plus une harmonisation des obligations de transparence et de divulgation.


Conclusion : synthèse des aspects juridiques

Le spread est un concept largement réglementé par le droit allemand et européen, dont la structuration dans différents domaines relève de réglementations particulières, notamment en matière de transparence, d’obligations d’information, de droit de la concurrence et de protection des consommateurs. Son traitement juridique exige toujours une rédaction contractuelle précise, une divulgation conforme et le respect des limites réglementaires afin d’éviter les risques civils, prudentiels ou fiscaux.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les obligations légales de divulgation du spread applicables aux prestataires de services financiers ?

Les prestataires de services financiers sont tenus, conformément au droit de l’UE, en particulier à la directive sur les marchés d’instruments financiers (MiFID II), d’informer les investisseurs de façon exhaustive et transparente sur tous les coûts liés aux produits financiers. Ceci inclut explicitement le spread, c’est-à-dire la différence entre le prix d’achat et le prix de vente. Les prestataires doivent présenter clairement ce spread, dans un langage accessible, avant la conclusion du contrat afin de permettre à l’investisseur d’évaluer le coût total et le rendement potentiel de façon réaliste. L’obligation de divulgation concerne la moyenne passée du spread ainsi que les valeurs maximales et minimales sur des périodes représentatives. De plus, les transpositions nationales et les règles des autorités nationales de supervision financière (en Allemagne, la BaFin notamment) exigent que les frais de transaction réels ainsi que le spread soient séparément indiqués dans les confirmations pour chaque opération. Le non-respect de ces obligations de transparence peut être sanctionné comme une atteinte aux droits des investisseurs et comme une infraction à la concurrence.

Quelles sont les conséquences en responsabilité lorsque le spread n’est pas correctement indiqué ?

Si les spreads ne sont pas correctement, de façon trompeuse ou sont même passés sous silence dans le cadre de transactions financières, cela peut entraîner de lourdes conséquences en termes de responsabilité. Les investisseurs concernés peuvent faire valoir des droits à indemnisation contre le prestataire de services financiers, car il s’agit ici d’une violation d’obligation dans le cadre du contrat de conseil. De plus, les règles relatives à la responsabilité du prospectus ainsi que la responsabilité délictuelle selon les §§ 823 et suivants BGB s’appliquent. Des mesures de surveillance telles que des amendes ou des interdictions décidées par l’autorité compétente (par ex. la BaFin) peuvent en outre être imposées. Des annulations civiles des transactions sont également possibles si une information correcte sur le spread n’a pas eu lieu et qu’un préjudice prouvé en résulte pour l’investisseur.

Comment les modifications du spread doivent-elles être traitées et communiquées sur le plan juridique ?

Selon la réglementation applicable, les prestataires de services financiers doivent communiquer toute modification de la structure des coûts, y compris les ajustements du spread, en temps utile, clairement et de manière compréhensible. Les prescriptions prévoient que les clients concernés soient informés par écrit (courrier, e-mail ou via le portail client en ligne) des modifications essentielles avant leur entrée en vigueur. Un délai raisonnable doit également être respecté afin que le client puisse décider, avant la modification, s’il souhaite poursuivre ou résilier la relation commerciale. Cette obligation d’information s’applique tant aux modifications permanentes que temporaires du spread, par exemple lors de phases de forte volatilité des marchés. Un défaut ou un retard d’information peut être sanctionné comme une violation de l’obligation d’information (§ 63 WpHG en Allemagne).

Quelles particularités juridiques s’appliquent aux spreads sur les marchés de gré à gré (OTC) ?

Dans le commerce hors bourse (over-the-counter, OTC), des exigences de transparence renforcées s’appliquent en ce qui concerne le spread, car dans ce contexte, le spread est fixé directement par la contrepartie et il n’y a pas de fixation indépendante et centrale du prix par une bourse. Le règlement européen MiFIR ainsi que les lois boursières nationales imposent notamment aux market makers et aux internalisateurs systématiques une divulgation précise des composantes tarifaires et la mise à disposition d’une transparence pré et post-négociation, lorsque la catégorie négociée l’exige. Si, dans le commerce OTC, les clients ne sont pas expressément informés des marges de manœuvre discrétionnaires et des spreads potentiellement plus larges, cela peut être considéré comme une pratique trompeuse et donc comme une violation de la loi sur le commerce des titres (WpHG). Il convient par ailleurs de s’assurer régulièrement que toutes les obligations légales de documentation et de contrôle sont également respectées dans l’OTC.

Existe-t-il des différences réglementaires selon le type de produit financier en matière de spread ?

Oui, il existe des différences réglementaires selon le type de produit financier. Pour les titres classiques comme les actions ou les obligations, il existe des exigences boursières et de surveillance clairement définies concernant la transparence du spread. Pour les produits plus complexes tels que les dérivés (CFD, options, futures), des exigences renforcées d’information sur le produit (par exemple, via le PRIIPs-KID) – qui doivent intégrer le spread dans l’analyse du coût total – s’appliquent. Les exigences légales varient aussi entre clients privés (retail) et clients professionnels, les clients privés bénéficiant de prescriptions spécifiques d’information et de protection. Le respect de ces règles est contrôlé par l’autorité de surveillance compétente, les sanctions pouvant varier selon la gravité des infractions.

Comment l’adéquation et la conformité au marché du spread sont-elles vérifiées et appliquées juridiquement ?

La conformité au marché et l’adéquation du spread sont vérifiées à l’aide de benchmarks sectoriels et de normes légales. Les prestataires de services financiers sont tenus d’établir le spread en accord avec les conditions du marché et de les contrôler régulièrement afin d’éviter d’exiger des prix disproportionnés ou non conformes au marché. Les autorités nationales de surveillance (comme la BaFin en Allemagne) peuvent, dans le cadre de contrôles et d’enquêtes, effectuer des vérifications par sondage, comparer les spreads pratiqués par d’autres prestataires et s’appuyer sur les données des marchés. Si des écarts sont constatés indiquant une discrimination systématique des clients, des mesures de surveillance pouvant aller jusqu’à l’interdiction du modèle commercial et de lourdes amendes peuvent être imposées. Des procédures relevant du droit de la concurrence selon la loi contre la concurrence déloyale (UWG) sont également possibles.

Quelles obligations de documentation existent concernant l’évolution du spread ?

Les prestataires de services financiers sont soumis à de strictes obligations de documentation découlant des prescriptions MiFID II, MiFIR et nationales sur les marchés financiers. Ils doivent enregistrer de manière compréhensible toutes les évolutions et modifications du spread et les archiver pendant une période fixée légalement (en Allemagne, en règle générale, au moins cinq ans). Cela inclut la sauvegarde des données historiques de prix, qui doivent être mises à disposition du client à la demande ou lors de contrôles par les autorités. Les documents doivent être en permanence vérifiables et compréhensibles afin de permettre aux autorités de contrôle la transparence sur la fixation des prix et les éventuelles modifications. Des manquements à la documentation peuvent entraîner des conséquences prudentielles et en responsabilité civile.