Lexique juridique

Soldes d’honneur

Notion et portée juridique de la solde d’honneur

Der Solde d’honneur est une forme particulière de gratification honorifique qui, en Allemagne, est principalement accordée aux présidents fédéraux après leur départ de fonction. Le terme « solde d’honneur » désigne ainsi une allocation financière à vie, versée sur des fonds publics, qui sert de reconnaissance pour les fonctions exercées et qui assure les moyens de subsistance à l’issue du mandat. Cette institution juridique n’est pas explicitement réglementée dans la Loi fondamentale, mais elle repose sur des dispositions de lois ordinaires et sur la pratique administrative. Au sens large, le terme peut également désigner des allocations honorifiques similaires accordées par des institutions publiques à des personnalités publiques.

Contexte historique

La tradition d’octroi d’une solde d’honneur remonte en Allemagne au début du XXe siècle. Elle a été instaurée en particulier pour les plus hautes fonctions de l’État, afin de leur garantir une sécurité financière après leur départ de fonction et d’assurer leur indépendance, même après le mandat.

Bases légales de la solde d’honneur

Présidents fédéraux honoraires selon l’article 1 de la Loi sur la retraite du président fédéral

La base juridique actuelle de la solde d’honneur pour les anciens présidents fédéraux est la Loi relative aux pensions du président fédéral (Bundespräsidentenversorgungsgesetz – BPräsV). Selon l’article 1, paragraphe 1, de la BPräsV, un président fédéral reçoit, après la fin de son mandat et jusqu’à son décès, la solde dite d’honneur. La solde d’honneur est indépendante de tout droit personnel provenant d’anciens postes publics ou de prévoyance vieillesse privée.

Bénéficiaires du droit

Ont droit à la solde d’honneur tous les anciens présidents fédéraux, indépendamment de la durée de leur mandat ou des raisons de fin de fonction. Même une démission anticipée n’entraîne pas la perte du droit à la solde d’honneur.

Montant de la solde d’honneur

Le montant de la solde d’honneur correspond, selon l’article 1, alinéa 2, de la BPräsV, à la rémunération perçue lors de l’exercice de la fonction, augmentée des éventuelles majorations, déduction faite des parts issues du barème fédéral pour une utilisation privée. En 2024, la solde d’honneur octroyée aux anciens présidents fédéraux s’élève à environ 236 000 euros par an (brut).

Prévoyance pour les ayants droit

La solde d’honneur du président fédéral inclut une pension de réversion. Selon l’article 2 de la BPräsV, les veuves ou veufs ainsi que les orphelins du bénéficiaire perçoivent des prestations correspondantes déterminées selon le régime applicable aux fonctionnaires fédéraux.

Revenus accessoires et règles de cumul

La solde d’honneur est généralement versée indépendamment de tout autre revenu ou pension. Il n’existe aucune obligation légale de déclaration ni d’imputation des revenus complémentaires. Seule la prise de nouvelles fonctions en tant que ministre-président d’un Land peut donner lieu à une imputation selon le droit applicable dans le Land concerné.

Prestations annexes et avantages en nature

En complément de la solde d’honneur, des prestations en nature telles que bureaux, collaborateurs et chauffeurs sont mises à la disposition des anciens présidents fédéraux. Les modalités d’attribution et l’équipement de ces prestations sont fixés par la pratique dite de la dotation présidentielle et sont régis dans la loi de finances.

Différence entre solde d’honneur, pension et retraite

La solde d’honneur se distingue de la retraite ordinaire ou de la pension en ce qu’elle ne s’appuie ni sur des cotisations, ni sur une durée de service précise. Tandis que les fonctionnaires, employés et militaires acquièrent des droits grâce à de nombreuses années de service, la solde d’honneur constitue une pure reconnaissance de l’engagement dans une fonction exceptionnelle et la responsabilité qui en découle.

Transférabilité et imprescriptibilité de la solde d’honneur

Le droit à la solde d’honneur est imprescriptible et ne peut être saisi, cédé ou mis en gage. Une transmission à des tiers est exclue ; les versements sont effectués exclusivement à la personne titulaire du droit ou, en cas de décès, aux ayants droit désignés par la loi.

Solde d’honneur comparable dans d’autres domaines juridiques et pays

En dehors de la fonction de président fédéral, il n’existe en Allemagne aucune solde d’honneur explicite pour d’autres hautes fonctions de l’État au niveau fédéral. Cependant, des dispositions similaires existent dans certains Länder pour les anciens ministres-présidents, ainsi que dans d’autres pays, notamment en France et en Autriche, où d’anciens chefs d’État bénéficient également de prestations de retraite.

Nature juridique et objectif de la solde d’honneur

La solde d’honneur vise essentiellement à garantir l’indépendance financière de l’ancien titulaire du mandat, et à veiller à ce qu’il ne soit pas contraint, pour des raisons économiques, de poursuivre une activité politique ou économique après son mandat. Elle sert également à préserver la dignité de la fonction et à protéger l’ancien titulaire contre l’exploitation commerciale ultérieure de sa position passée.

Imposition de la solde d’honneur

La solde d’honneur est, en Allemagne, soumise à l’impôt sur le revenu conformément à la loi sur l’impôt sur le revenu (EStG). Il s’agit de revenus imposables au sens du § 19 EStG. L’imposition s’effectue selon les taux d’imposition en vigueur pour le bénéficiaire.

Critiques et débats de réforme

Des débats sociaux et politiques sur le montant et la structure de la solde d’honneur reviennent régulièrement. Les critiques portent principalement sur le volume des prestations en nature ainsi que sur l’absence de règles d’imputation pour les revenus accessoires. Un consensus large existe cependant sur la nécessité de telles prestations pour les chefs d’État, afin de préserver leur indépendance après leur mandat.

Littérature et textes complémentaires

  • Loi sur la retraite du président fédéral (BPräsV)
  • Loi sur l’impôt sur le revenu (EStG)
  • Lois de finances de la Fédération

Résumé : La solde d’honneur est une forme particulière de retraite attribuée aux anciens présidents fédéraux en Allemagne, principalement réglementée par la Loi sur la retraite du président fédéral. Elle assure l’indépendance économique après la sortie de la plus haute fonction de l’État et fait l’objet de dispositions juridiques claires concernant le droit, le calcul, l’imposition et l’imprescriptibilité. Son organisation est unique dans l’ordre juridique allemand et marque la reconnaissance des plus hautes fonctions de l’État.

Questions fréquentes

Qui a, juridiquement, droit à la solde d’honneur ?

Le droit à la solde d’honneur est expressément prévu par la législation allemande et est principalement régi par des textes spécifiques, tels que la loi sur le président fédéral ainsi que par les règlements pertinents du droit des Länder. En règle générale, la solde d’honneur revient aux anciens hauts fonctionnaires d’État, tels que les présidents fédéraux à l’issue de leur mandat, ou à leurs ayants droit, lorsque certaines conditions sont réunies. Parmi ces conditions figurent notamment une durée minimale du mandat, l’achèvement du mandat normal ainsi que l’absence de motifs légaux de révocation. Le cercle exact des bénéficiaires est défini par la loi et ne saurait, en général, être étendu à d’autres titulaires de fonctions ou aux fonctionnaires subalternes. Les veufs ou veuves continuent de percevoir, le cas échéant, une partie de la solde d’honneur s’ils étaient liés au défunt par une relation reconnue par la loi.

Comment le montant de la solde d’honneur est-il déterminé juridiquement ?

Le montant de la solde d’honneur est fixé par la loi et se réfère en principe aux émoluments perçus par le chef de l’État durant son mandat en tant que salaire officiel. Concernant le président fédéral, l’article 1, alinéa 2, de la loi sur le président fédéral précise le montant exact de la solde d’honneur mensuelle. Toute modification des bases de calcul, telle qu’une revalorisation ou une diminution des émoluments liés à la fonction, a un effet direct sur le montant de la solde d’honneur. Les ajustements suivent généralement l’évolution des indemnités et rémunérations prévues pour des fonctions comparables ou selon les dispositions légales applicables à l’alimentation des hauts fonctionnaires. Les primes spéciales, bonus dépendant des performances ou indemnités exonérées d’impôt ne sont pas prises en compte.

Le droit à la solde d’honneur peut-il être juridiquement prescrit ou retiré ?

Le droit à la solde d’honneur peut, en règle générale, être déchu ou retiré si la fonction prend fin prématurément en raison d’une révocation, d’une condamnation pénale ou d’autres motifs prévus par les lois spéciales concernées. Cela s’applique par exemple au président fédéral selon l’article 1 de la loi sur le président fédéral, lequel prévoit qu’aucun droit à la solde d’honneur n’existe après une révocation effective. D’autres motifs de retrait peuvent résulter d’une condamnation pénale ou de comportements gravement incompatibles avec l’honneur de la fonction constatés par l’autorité. Dans de tels cas, la solde d’honneur est définitivement retirée ; une suspension temporaire peut également être décidée au cas par cas par une décision judiciaire ou parlementaire, conformément au droit des Länder.

La solde d’honneur est-elle soumise à un traitement fiscal particulier ?

En droit fiscal allemand, la solde d’honneur versée est, en principe, soumise à l’impôt sur le revenu selon les règles générales de la loi sur l’impôt sur le revenu. Il n’existe pas de privilège fiscal par rapport à des prestations de retraite publiques similaires. Sur l’avis de versement de la retenue à la source, la solde d’honneur figure comme autre revenu. D’autres dispositions fiscales peuvent s’appliquer, notamment en ce qui concerne la progression ou la prise en compte des abattements. Une exception ne peut découler que de lois spéciales, par exemple en cas de résidence à l’étranger ou de conventions de double imposition. Aucune cotisation de sécurité sociale n’est due, puisqu’il ne s’agit pas d’un « salaire » au sens du droit de la sécurité sociale.

Comment la solde d’honneur s’articule-t-elle avec les autres droits à pension, tels que les pensions de fonctionnaires ?

Il est prévu par la loi que la solde d’honneur peut en principe être cumulée avec d’autres prestations de retraite – telles que les pensions de fonctionnaires ou autres retraites. Cependant, la législation prévoit que les doubles prestations pour la même fonction ou à un degré inadmissible sont exclues. Une imputation est alors examinée dans le cadre du principe de cumul afin de vérifier dans quelle mesure le cumul de pensions doit conduire à la réduction ou à la suppression de la solde d’honneur. Si des droits existent pour d’autres emplois publics, une imputation obligatoire est prévue dans la limite des plafonds fixés par la loi. De plus, la solde d’honneur n’est pas considérée comme un revenu professionnel et n’engendre donc aucune réduction des droits à la retraite issus de l’assurance retraite légale.

Quelles règles de forme s’appliquent à la demande de solde d’honneur ?

La procédure de demande pour l’octroi de la solde d’honneur est réglementée par le droit administratif allemand. Une demande écrite est obligatoire et doit comporter les justificatifs nécessaires à l’appui du droit. Les pièces à fournir varient selon la base légale fédérale ou du Land, mais comprennent de façon courante les attestations de mandat, les preuves de la fin régulière du mandat et éventuellement l’acte de décès pour les ayants droit. La demande est alors examinée par l’autorité compétente, qui doit veiller au respect des délais de forclusion, toute demande tardive pouvant être rejetée. La décision prend la forme d’un acte administratif et comprend une voie de recours permettant d’intenter, en cas d’opposition ou de contestation, une procédure devant le tribunal administratif.