Lexique juridique

Signes visuels

Notion et définition du signe figuratif

Ein Signe figuratif est un symbole graphique composé entièrement ou principalement d’éléments picturaux – tels que formes, couleurs, lignes ou créations graphiques – et qui, sans ou avec peu de composant textuel, signale un message, une origine ou une appartenance spécifique. Les signes figuratifs servent fréquemment à désigner des produits, des services, des entreprises ou des procédures, et jouent notamment un rôle central en droit des marques, en droit de la concurrence ainsi que dans le contexte de la protection du design.

Signe figuratif dans l’ordre juridique

Protection des signes figuratifs par le droit des marques

Signe figuratif en tant que marque

En droit des marques, les signes figuratifs sont expressément reconnus comme une des formes possibles de marques (§ 3 al. 1 MarkenG). Ils peuvent, indépendamment de mots, lettres ou chiffres, être déposés comme marques figuratives auprès de l’Office allemand des brevets et des marques (DPMA) ainsi qu’auprès de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) et bénéficier d’une protection. Il est déterminant que le signe figuratif serve à distinguer les produits ou services d’une entreprise de ceux d’autres, et soit représentable graphiquement.

Conditions d’enregistrement

Pour l’enregistrement d’un signe figuratif comme marque, plusieurs conditions juridiques doivent être remplies :

  • Caractère distinctif : Le signe figuratif doit être apte à distinguer les produits ou services revendiqués d’une entreprise de ceux d’une autre (§ 8 al. 2 n° 1 MarkenG).
  • Besoins de libre disponibilité : Les signes composés exclusivement de lettres ou d’indications couramment utilisées ou considérées comme descriptives pour désigner les caractéristiques des produits ou services concernés, ne sont pas protégeables (§ 8 al. 2 n° 2 MarkenG).
  • Aucun obstacle à la protection : Aucun obstacle absolu à la protection ne doit exister (notamment atteinte à l’ordre public ou aux bonnes mœurs, §§ 8 et suivants MarkenG).

Effets de la protection de la marque

Par un enregistrement réussi en tant que marque, le titulaire d’un signe figuratif obtient le droit exclusif d’utiliser ce signe pour les produits ou services protégés et d’interdire son usage par des tiers (§ 14 al. 1 MarkenG).

Conflits entre marques et risque de confusion

Lorsqu’un signe figuratif est déposé, l’office ne vérifie pas l’existence de droits antérieurs de tiers. Après l’enregistrement, une procédure d’opposition peut suivre, notamment en cas de risque de confusion avec des marques déjà existantes (y compris des signes figuratifs) (§ 9 al. 1 MarkenG). Il s’agit de déterminer si les signes sont si similaires sur le plan visuel que les milieux concernés pourraient les confondre.

Protection des signes figuratifs par le droit du design

Enregistrement en tant que design (anciennement modèle déposé)

Les signes figuratifs peuvent également être protégés comme designs selon la loi sur le design (§ 1 n° 1 DesignG) s’ils sont nouveaux et possèdent un caractère individuel. La protection du design porte sur l’esthétique du signe figuratif, indépendamment de sa capacité d’enregistrement en tant que marque.

Rapport entre protection du design et protection des marques

La protection des marques et celle du design peuvent se chevaucher pour un signe figuratif, sans s’exclure pour autant. Tandis que la protection du design vise l’apparence extérieure et la nouveauté, le droit des marques protège la fonction d’indication d’origine du signe.

Protection des signes figuratifs par le droit d’auteur

Conditions de la protection par le droit d’auteur

Un signe figuratif peut également bénéficier de la protection du droit d’auteur en tant qu’œuvre des arts plastiques au sens de l’art. 2 al. 1 n° 4 UrhG, s’il constitue une création intellectuelle personnelle (§ 2 al. 2 UrhG). Le critère décisif est l’originalité de la création individuelle.

Conséquences du droit d’auteur

Si la protection s’applique, l’auteur peut contrôler l’utilisation, la reproduction et la diffusion du signe figuratif et agir contre les utilisations non autorisées (§ 15 UrhG). Cette protection existe indépendamment d’un enregistrement et prend fin 70 ans après la mort de l’auteur (§ 64 UrhG).

Protection des signes figuratifs par le droit de la concurrence

Protection contre l’imitation déloyale

Selon l’art. 4 n° 3 de la loi contre la concurrence déloyale (UWG), les signes figuratifs peuvent être protégés contre l’imitation, à condition qu’ils présentent un caractère distinctif sur le marché et soient utilisés par des concurrents de façon déloyale (surtout en cas de circonstances de déloyauté).

Risque de confusion et tromperie sur l’origine

Si un signe figuratif est repris par des tiers d’une manière susceptible d’entraîner une confusion sur l’origine commerciale, des actions en cessation et en dommages-intérêts peuvent être exercées (§§ 8, 9 UWG).

Signe figuratif dans un contexte international

Marque de l’Union et dépôt international

Les signes figuratifs peuvent être protégés au niveau international en tant que marques de l’Union européenne ou via l’Arrangement de Madrid. Les obstacles à la protection et les exigences d’enregistrement correspondent dans l’essentiel aux règles des systèmes nationaux concernés.

Harmonisation des concepts de signes figuratifs

En droit international, le terme « Figurative Mark » (anglais) ou « Marque Figurative » (français) est courant. Les exigences de représentation et de distinctivité sont largement harmonisées.

Distinction par rapport aux autres formes de signes

  • Marque semi-figurative : Combine des éléments graphiques et des éléments textuels.
  • Marque verbale pure : Composée exclusivement de lettres, chiffres ou mots
  • Marque tridimensionnelle : Protection d’une forme spécifique dans l’espace.

Aspects pratiques et exemples

Parmi les exemples les plus connus de signes figuratifs protégeables figurent les logos d’entreprise, emblèmes et personnages symboliques. Les pictogrammes, s’ils sont originaux et distinctifs, peuvent aussi bénéficier d’une protection juridique en tant que signes figuratifs.

Conclusion

Les signes figuratifs sont pertinents dans de nombreux domaines juridiques et bénéficient, selon la forme de protection, la conception et l’utilisation, d’une importante protection juridique. L’articulation entre droit des marques, droit du design, droit d’auteur et droit de la concurrence offre un cadre de protection gradué, dont la portée concrète et l’applicabilité doivent être appréciées selon les spécificités de chaque cas. Il est recommandé d’examiner soigneusement la protégeabilité et les risques en amont de l’utilisation ou du dépôt d’un signe figuratif.

Questions fréquemment posées

Dans quels cas l’utilisation d’un signe figuratif est-elle permise au regard du droit d’auteur ?

L’utilisation de signes figuratifs relève du droit d’auteur lorsqu’ils présentent une création personnelle originale atteignant ce que l’on appelle le « seuil d’originalité ». Cela signifie que les signes figuratifs individuels et créatifs peuvent être protégés par le droit d’auteur. Ce dernier confère au titulaire le droit exclusif de reproduire, de diffuser, de rendre accessible au public ou de modifier le signe figuratif. Pour une utilisation licite, le consentement de l’auteur est en principe requis, sauf si une exception légale s’applique, telle que le droit de citation (§ 51 UrhG) ou la copie privée (§ 53 UrhG). Cependant, de nombreux pictogrammes simples ou des symboles graphiques très élémentaires ne sont pas protégés par le droit d’auteur faute d’originalité, mais peuvent l’être par d’autres droits (par ex. droit des marques ou des dessins et modèles).

Quel rôle joue le droit des marques pour les signes figuratifs ?

Les signes figuratifs peuvent être protégés comme marque, à condition qu’ils remplissent les exigences de la loi sur les marques (MarkenG). Un signe figuratif est particulièrement adapté en tant que marque figurative ou composant d’une marque semi-figurative. La protection naît soit par l’enregistrement auprès du registre des marques du Deutsches Patent- und Markenamt (DPMA), soit, dans certains cas, par l’acquisition d’un caractère distinctif par l’usage. Le droit des marques accorde au titulaire le droit exclusif d’utiliser le signe figuratif pour les produits et services enregistrés, et d’en interdire l’usage aux tiers en cas de risque de confusion. Le dépôt et l’enregistrement du signe exigent le respect de conditions formelles et substantielles spécifiques, notamment l’absence de caractère purement descriptif ou de nécessité de libre disponibilité.

Les signes figuratifs peuvent-ils être protégés par le droit des designs ?

Oui, le droit du design (anciennement droit des modèles déposés) offre une protection pour l’apparence extérieure des produits, y compris les signes figuratifs, s’ils sont nouveaux et présentent un caractère individuel (§ 2 DesignG). La durée de la protection est de 25 ans maximum à compter de la date de dépôt. Est protégée la forme concrète du signe figuratif, et non son idée ou sa fonction. La condition est un dépôt formel auprès du DPMA ou de l’EUIPO, ce qui octroie une protection sans examen de fond sur la nouveauté ou l’originalité. En cas d’atteinte, le titulaire peut demander l’interdiction et des dommages et intérêts.

Une protection existe-t-elle pour les signes figuratifs tombés dans le domaine public ?

Dès lors que la protection par le droit d’auteur, le droit des marques ou le droit du design est expirée (par exemple 70 ans post mortem auctoris pour le droit d’auteur, ou après expiration de la protection des marques ou des designs), le signe figuratif tombe en principe dans le domaine public. Cependant, une nouvelle protection peut être acquise, par exemple en créant un signe nouveau ou modifié, ou par un nouveau dépôt de marque, si les conditions juridiques sont remplies. Des droits spéciaux, tels que le droit de la concurrence (§ 4 n° 3 UWG – protection contre l’imitation), peuvent continuer à s’appliquer au cas par cas, si le signe bénéficie toujours d’une renommée commerciale et que l’on constate une exploitation ou une confusion déloyale.

Quelles conséquences juridiques en cas d’utilisation non autorisée de signes figuratifs protégés ?

L’utilisation non autorisée de signes figuratifs protégés peut entraîner de multiples conséquences juridiques. En matière de droit d’auteur, cela inclut notamment des actions en cessation, en suppression, des demandes de dommages-intérêts ainsi que des obligations d’information selon § 97 UrhG. En droit des marques, s’ajoutent aux actions en cessation et dommages-intérêts des demandes de destruction (§ 18 MarkenG) et des conséquences pénales (§ 143 MarkenG). Le droit du design prévoit des sanctions similaires. Dans tous les cas, le titulaire des droits peut également solliciter une injonction provisoire pour faire cesser rapidement l’utilisation. Les frais d’avocat et de procédure judiciaire peuvent aussi s’y ajouter.

L’utilisation de signes figuratifs officiels est-elle autorisée ?

Les signes figuratifs officiels, tels que les sceaux d’État, emblèmes officiels ou marques d’inspection officielles, sont généralement soumis à des règles de protection particulières. En Allemagne, leur utilisation abusive est en principe interdite (§ 124 OWiG). Par ailleurs, certains signes figuratifs officiels sont également protégés par des lois spéciales (par ex. la loi sur les infractions administratives ou la loi sur l’utilisation de l’aigle fédéral). Les violations peuvent être sanctionnées par des amendes ou des peines pénales. L’utilisation n’est permise que si elle a été expressément autorisée ou dans un cadre légal, par exemple à des fins scientifiques, documentaires ou explicatives, sans risque d’induire le public en erreur.

Quelles particularités s’appliquent aux signes figuratifs dans le domaine en ligne ?

Sur Internet, le principe du pays d’origine de l’offre s’applique (principe du pays d’origine), mais les droits des autres pays dans lesquels les signes figuratifs sont accessibles peuvent aussi être affectés. Cette question concerne notamment les violations internationales du droit des marques et du droit d’auteur. L’utilisation de signes figuratifs sur des sites web, dans les médias sociaux ou comme icône d’application peut donc avoir des conséquences transfrontalières. Une attention particulière doit être portée au privilège de responsabilité pour les « host providers » et à la conception des modèles de licences (par ex. Creative Commons). De plus, lors de l’utilisation de signes figuratifs tiers sur des catalogues, boutiques ou portails, il convient toujours de vérifier avec soin les droits d’utilisation correspondants, car la simple mise à disposition – et pas uniquement la vente de produits – peut déjà constituer une violation.