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Signature

Définition et bases juridiques du « Signing »

Le terme « Signing » désigne, dans un contexte juridique, la signature formelle d’un contrat ou d’un autre acte juridiquement contraignant. En droit des sociétés et des contrats, le Signing constitue une étape clé lors des négociations contractuelles, notamment dans le cadre de transactions complexes telles que les acquisitions d’entreprises, les fusions ou les grands financements. D’un point de vue juridique, le Signing marque le moment où les parties reconnaissent formellement, par leur signature, le contenu du contrat négocié et s’engagent à remplir les obligations convenues. Toutefois, le Signing revêt essentiellement une importance juridique et technique et ne représente pas nécessairement le moment de l’exécution effective de la transaction (Closing).

Déroulement et signification du Signing

Conclusion du contrat et effets juridiques

Le Signing correspond généralement au moment de la conclusion du contrat au sens des §§ 145 et suivants du BGB (Code civil allemand). Les effets juridiques du contrat prennent en principe naissance lors du Signing, sauf si les parties conditionnent, en particulier dans le cadre de conditions suspensives (conditions precedent), la validité du contrat à d’autres exigences. Dans la pratique, cela se produit fréquemment dans les contrats d’acquisition d’entreprise ou d’opérations immobilières, où l’entrée en vigueur effective du contrat n’intervient qu’au moment ultérieur du Closing.

Distinction avec le « Closing »

Le Closing intervient généralement ultérieurement au Signing. Alors que le Signing crée l’obligation juridique des parties, le Closing correspond à la réalisation de toutes les étapes nécessaires à l’exécution du contrat, telles que la remise de la chose vendue, le paiement du prix ou l’inscription des droits au registre foncier ou au registre du commerce. Entre le Signing et le Closing, les parties peuvent être tenues de remplir certaines obligations afin de permettre la réalisation du Closing.

Cadre légal et exigences de forme

Forme et validité

La validité du Signing dépend des exigences de forme applicables au contrat concerné. En principe, selon le § 126 BGB, la forme écrite s’applique à moins qu’une autre forme ne soit prévue ou que la forme verbale suffise. Pour les statuts de sociétés, les contrats immobiliers ainsi que les contrats de mariage, une authentification notariale conformément au § 311b BGB ou à des dispositions spécifiques du droit commercial est souvent exigée. Si le Signing n’est pas effectué dans la forme requise, cela peut entraîner la nullité du contrat.

Signature électronique

Dans le cadre de la numérisation, la signature électronique prend de l’importance en vertu du Règlement (UE) N° 910/2014 (Règlement eIDAS). Elle peut remplacer juridiquement une signature manuscrite, à condition qu’aucune exigence de forme particulière (par ex. authentification notariale) ne s’y oppose. La signature électronique qualifiée est assimilée à la signature manuscrite selon le § 126a BGB et permet ainsi un Signing juridiquement sûr dans les échanges commerciaux numériques.

Signing lors de transactions d’entreprise et immobilières

Signing dans le cadre d’acquisitions d’entreprise (M&A)

Dans le contexte des contrats d’acquisition d’entreprise, le Signing marque l’accord des parties sur l’ensemble des points du contrat après parfois de longues négociations. Le Signing intervient souvent sous réserve d’approbations réglementaires, de surveillance ou contractuelles. En règle générale, le contrat d’achat prévoit des conditions (conditions precedent) devant être remplies entre le Signing et le Closing. Ce n’est qu’une fois toutes les conditions remplies ou réalisées que le Closing a lieu et que le transfert de propriété économique est effectif.

Signing en droit immobilier

En droit immobilier, le Signing a une importance particulière dans le contexte des authentifications notariales. L’offre d’achat et son acceptation doivent être authentifiées par acte notarié. La signature « signe » l’offre et/ou la déclaration d’acceptation, déclenchant ainsi le processus juridiquement contraignant. Toutefois, le Signing seul ne permet pas encore la modification au registre foncier – celle-ci n’intervient qu’après le Closing.

Risques et conséquences juridiques du Signing

Effet contraignant et droits de rétractation

Une fois le Signing réalisé, les parties sont en principe liées par le contenu du contrat. Un retrait ou une contestation n’est en général possible que sous des conditions légales strictes, par exemple en cas d’erreur, de dol, ou sur la base de clauses de résiliation expressément convenues. Il est d’usage que le contrat prévoie précisément les conditions dans lesquelles un retrait peut intervenir entre le Signing et le Closing.

Responsabilité en dommages-intérêts en cas de manquement aux obligations

Si une partie ne respecte pas les obligations qui lui incombent entre le Signing et le Closing, telles que l’accomplissement de démarches administratives, les obligations d’information ou l’obtention d’autorisations, cela peut entraîner des droits à indemnisation ou des sanctions contractuelles. Les contrats contiennent souvent des mécanismes destinés à garantir l’exécution, tels que des clauses pénales (« penalty clauses ») ou des garanties.

Droit international des contrats et Signing

Aspects de droit des conflits de lois

Le Signing, notamment lors d’opérations transfrontalières, joue un rôle important en droit international des contrats. La validité du Signing est déterminée par les règles de conflit de lois (notamment le Règlement Rome I dans l’UE). Il convient notamment de déterminer quel droit matériel et formel s’applique au Signing et quelles exigences de forme doivent éventuellement être respectées.

Signings multipartenaires et à distance

Dans le cadre de transactions internationales, il est courant que plusieurs parties procèdent au Signing à différents endroits (« Multiple Signings » ou « Counterparts »). Des techniques telles que l’utilisation de signatures facsimilées, signatures électroniques ou l’envoi de pages de signatures scannées sont employés, à condition qu’aucune exigence légale de forme stricte ne s’y oppose.

Résumé et importance dans la pratique juridique

Le Signing constitue une étape juridique essentielle lors de la conclusion des contrats, utilisée dans de nombreux domaines du droit. Il crée généralement un lien juridique entre les parties ; l’exécution effective du contrat (Closing) a lieu généralement ultérieurement. Outre le respect des exigences particulières de forme, il convient de tenir compte des règles de conflit de lois pour les transactions internationales ainsi que de la légitimité des procédés de signature électronique. Des processus de Signing incorrects ou incomplets peuvent entraîner des conséquences juridiques et économiques importantes. Il est donc indispensable de définir et de documenter précisément le déroulement et le cadre juridique du Signing afin de garantir la sécurité contractuelle et la clarté du droit.

Questions fréquemment posées

Qui est habilité juridiquement à signer des documents de manière contraignante ?

D’un point de vue juridique, seules les personnes disposant de la capacité de signature pour la transaction ou l’opération concernée peuvent signer les documents. Celle-ci peut résulter du pouvoir de représentation légal (par exemple, gérants de GmbH, membres du directoire d’une AG) ou d’une procuration expresse (par exemple, fondé de pouvoir, représentant désigné). Les bases d’autorisation proviennent des inscriptions au registre du commerce, des règles internes, des statuts, des actes constitutifs ou de procurations individuelles. En droit des contrats, il convient de s’assurer que seul le représentant habilité peut engager valablement la société. Si un document est signé sans le pouvoir de représentation suffisant, l’acte peut être invalide ou entraîner une responsabilité personnelle. Pour les signatures électroniques, des règles analogues s’appliquent ; des procédures d’authentification (par ex. signature électronique qualifiée) sont nécessaires afin de garantir l’identité et l’habilitation du signataire.

Quelles sont les exigences légales relatives à la signature électronique ?

Les signatures électroniques sont soumises en Allemagne et dans l’UE au règlement eIDAS, qui distingue les signatures électroniques simples, avancées et qualifiées. Selon l’acte juridique, différentes formes de signatures peuvent être requises : pour les actes exempts de forme, une signature électronique simple suffit souvent ; en revanche, les exigences légales de forme écrite imposent au moins une signature électronique qualifiée qui doit répondre à des standards techniques et juridiques prédéfinis. Pour être qualifiée, la signature doit notamment reposer sur un certificat qualifié et être générée au moyen d’un dispositif de création de signature sécurisé. Par ailleurs, le fournisseur du certificat doit être fiable et agréé par une autorité officielle. La charge de la preuve et la valeur probante d’une signature électronique qualifiée sont assimilées à celles d’une signature manuscrite selon le § 371a ZPO. Le recours à une forme de signature inférieure peut, en cas de contestation, entraîner la nullité du document concerné.

Comment prouver l’authenticité d’une signature en cas de litige ?

En cas de litige, la charge de la preuve de l’authenticité de la signature incombe à la partie qui s’en prévaut. Pour les signatures manuscrites, cela se fait généralement par expertise graphologique ou par des témoins présents lors de la signature. Pour les signatures électroniques, la forme de signature utilisée est déterminante quant à la valeur probante : seule la signature électronique qualifiée a, de par la loi, la même force probante qu’une signature manuscrite. L’authenticité est alors attestée par le certificat sous-jacent ainsi que par les journaux de signature et les procédures techniques de vérification, telles que la validation de la chaîne de signature. Pour les signatures électroniques avancées ou simples, la partie qui apporte la preuve doit fournir d’autres éléments, telles que des données d’accès, de la correspondance ou l’utilisation concertée de certains systèmes, pour démontrer l’authenticité. L’appréciation relève ensuite de la libre appréciation du juge.

Quelles peuvent être les conséquences juridiques d’une signature non autorisée ?

Si un document est signé par une personne non habilitée, l’opération est en principe provisoirement invalide, à moins qu’elle ne soit ratifiée ultérieurement par l’ayant-droit (conformément au § 177 BGB). En contexte entrepreneurial, le signataire peut en outre être exposé à une responsabilité civile en application du § 179 BGB (représentation sans pouvoir), s’il n’a pas expressément indiqué ne pas être autorisé à représenter. En cas de signature électronique, des conséquences pénales peuvent également résulter de l’utilisation abusive d’identités ou de la manipulation de systèmes de signature numérique. Les parties peuvent réclamer des dommages-intérêts en cas de préjudice subi ; par ailleurs, des sanctions internes sont possibles. S’agissant d’actes publics ou de documents officiels, cela peut même constituer des infractions pénales telles que la falsification de documents.

Quelles exigences de forme légales doivent être respectées lors du Signing ?

Il faut toujours vérifier, selon le contexte juridique, si une forme particulière est imposée par la loi pour l’acte concerné. Le droit allemand distingue principalement la forme écrite (§ 126 BGB), la forme électronique (§ 126a BGB), la forme textuelle (§ 126b BGB) et l’authentification notariale (§ 128 BGB). Si la forme textuelle ou la forme écrite simple suffit pour de nombreux actes, certaines opérations (par ex. cautions, résiliations de contrats de travail, transactions immobilières, contrats de mariage) exigent explicitement une signature manuscrite ou une authentification notariale. Les signatures électroniques ne remplacent la forme écrite légale que si la forme électronique est expressément admise. En cas de défaut de forme requise, l’acte juridique est nul selon le § 125 BGB – seules des exceptions prévues par la loi sont possibles.

Quand et comment un document signé électroniquement est-il transmis en toute sécurité sur le plan juridique ?

Un document signé électroniquement est juridiquement valable lorsqu’il parvient au destinataire de manière à préserver l’intégrité et l’authenticité de la signature et que celle-ci est vérifiable. Dans les échanges commerciaux, cela se fait, par exemple, via des signatures électroniques qualifiées, des canaux de communication électroniques sécurisés (comme DE-Mail, beA pour les avocats) et des systèmes de transmission conformes aux exigences d’archivage. Il est important que le destinataire puisse valider le document et la signature électronique présente. La réception est réputée effectuée lorsque le document atteint la sphère de contrôle du destinataire. Si la transmission n’est pas sécurisée (absence de moyen de contrôle suffisant de l’authenticité), la sécurité juridique n’est pas garantie. Dans certains cas spécifiques, comme la communication électronique avec les tribunaux, des règles particulières concernant la signature et la transmission doivent être respectées.

Quelles différences existent entre la signature de documents par des personnes privées et par des entreprises en droit ?

Les personnes privées peuvent généralement signer elles-mêmes toutes les déclarations de volonté et contrats les concernant, à condition d’avoir la capacité juridique et qu’aucune règle particulière de représentation ne s’applique. En contexte d’entreprise, la capacité de représentation est cruciale : le droit des sociétés, le droit commercial et le droit du travail déterminent avec précision qui peut agir au nom de l’entreprise. Ainsi, seuls certains représentants organiques sont habilités à signer de manière contraignante au sein des GmbH et AG. Des procurations spéciales (comme la procuration générale) peuvent également être requises. En cas de signature électronique, il convient de s’assurer que le nom et la fonction du signataire sont correctement indiqués, afin que l’acte puisse être rattaché sans ambiguïté à l’entreprise. En l’absence de cette attribution ou en cas d’incertitude sur la capacité, il existe des risques en matière de responsabilité et de validité contractuelle.