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Service de remplacement

Notion et signification du service de remplacement

La notion service de remplacement désigne en Allemagne l’accomplissement d’une obligation légale de service en tant qu’alternative au service militaire régulier. Ainsi, le service de remplacement doit être principalement considéré dans le contexte du service militaire obligatoire et de ses formes historiques et actuelles. Il est étroitement lié au droit fondamental à l’objection de conscience au service armé prévu à l’article 4, alinéa 3 de la Loi fondamentale. Le service de remplacement concerne principalement les personnes qui, pour des raisons de conscience, refusent le service armé, mais restent soumises à une obligation de service.

Évolution historique du service de remplacement

Introduction du service de remplacement

Avec l’introduction du service militaire obligatoire général en 1956, le droit à l’objection de conscience au service armé a également été consacré par la loi. La Loi sur le service militaire obligatoire (WPflG) et la Loi sur le service civil (ZDG) constituaient le cadre juridique. Le service de remplacement – alors appelé service civil – garantissait que les objecteurs puissent effectuer un service d’utilité publique, sans porter atteinte à leur conscience.

Évolution et suspension de la conscription

La conscription en Allemagne a été suspendue en juillet 2011 par la loi d’amendement du droit militaire de 2011. Depuis lors, il n’y a plus d’obligation de service militaire ou de service de remplacement, des régulations subsistant cependant pour un éventuel cas de défense, l’intervention dans le cadre de l’état de tension ou de défense (art. 12a LF). La suspension concerne à la fois le service militaire de base et le service civil régulier (service de remplacement).

Fondements juridiques du service de remplacement

Normativité constitutionnelle

La Loi fondamentale garantit à l’article 4, al. 3 le droit à l’objection de conscience au service armé. Toute personne refusant le service armé peut être astreinte à un service de remplacement. Cette disposition est également précisée à l’article 12a, al. 2 LF. Le service de remplacement constitue ainsi un acte de compensation prévu constitutionnellement pour résoudre la tension entre l’obligation de servir et la liberté individuelle de croyance et de conscience.

Dispositions légales ordinaires

En droit ordinaire, la mise en œuvre du service de remplacement est réglementée par la (en vigueur jusqu’en 2011) Loi sur le service civil (ZDG). La ZDG définit les conditions, la durée, les modalités et les conséquences du service de remplacement. En cas de tension ou de défense nationale, des règles particulières issues de la Loi sur le service militaire obligatoire (WPflG) et de la Loi sur le service civil (ZDG) s’appliquent.

Durée et organisation

La durée du service de remplacement était jusqu’en 2011 toujours supérieure à celle du service militaire de base et s’élevait en dernier lieu à 6 mois. L’organisation du service était orientée vers des activités d’utilité publique, notamment dans les domaines social, sanitaire et de soins ainsi que dans la protection civile. Les organismes d’accueil devaient être agréés par l’État.

Procédure de reconnaissance

Avant d’effectuer le service de remplacement, une procédure de reconnaissance au titre de l’objection de conscience était requise. Celle-ci impliquait une justification écrite et parfois une audition. Après la reconnaissance, la convocation au service civil (service de remplacement) avait lieu.

Statut juridique en cas de défense

Même après la suspension de la conscription, la possibilité de réinstaurer le service militaire comme le service de remplacement subsiste en cas de défense nationale conformément à l’art. 12a LF. Les bases juridiques sont alors la Loi sur le service militaire obligatoire et la Loi sur le service civil dans leur version en vigueur avant la suspension, complétées par des dispositions spéciales en cas d’état de tension ou de défense.

Service de remplacement comparé au service militaire

Équivalence et différences

Le service de remplacement est juridiquement équivalent au service militaire, dans la mesure où il assure, par son ampleur, sa durée et sa valeur sociale, une compensation équitable de l’exemption du service armé. Les différences résident principalement dans la nature des activités à accomplir : tandis que le service militaire recouvre des fonctions militaires, le service de remplacement concerne des activités civiles d’intérêt général.

Conséquences juridiques en cas de non-accomplissement

Le refus ou le non-accomplissement du service de remplacement était, jusqu’à la suspension, considéré comme une infraction administrative selon la ZDG ou, dans les cas graves, comme une infraction pénale (désertion) et poursuivi en conséquence.

Formes alternatives et positionnement international

Service civil de remplacement en Europe

De nombreux pays européens proposent des formes de service de remplacement pour les objecteurs de conscience, mais la durée, le champ d’action et la procédure de reconnaissance varient fortement. La Convention européenne des droits de l’homme fait de la liberté de conscience, à l’art. 9, la référence, mais n’institue pas de droit opposable au service de remplacement.

Réglementations nationales alternatives

Certains pays disposent de formes spécifiques de service de remplacement, telles que le « service social » ou le « service de protection civile », appliquées notamment dans le cadre de la gestion des catastrophes.

Statut juridique actuel du service de remplacement en Allemagne

Suite à la suspension de la conscription, le service de remplacement classique est également abrogé en Allemagne. Cependant, les dispositions concernant les procédures de reconnaissance et de service restent en vigueur pour un éventuel cas d’obligation. Tant qu’aucune obligation de service n’existe, il n’y a pas de service de remplacement contraignant au sens de la Loi fondamentale.

Signification actuelle du service de remplacement

Service de remplacement bénévole

Bien qu’aucune obligation légale n’existe plus, la tradition du service de remplacement a permis le développement de nombreux services bénévoles et volontaires tels que le Service volontaire social (FSJ), le Service volontaire écologique (FÖJ) et le Service fédéral volontaire se sont développés. Ceux-ci ne constituent cependant pas un service de remplacement légal au sens de la Loi fondamentale, car la dimension obligatoire leur fait défaut.

Sources

  • Loi fondamentale pour la République fédérale d’Allemagne
  • Loi sur le service militaire obligatoire (WPflG)
  • Loi sur le service civil (ZDG)
  • Loi d’amendement du droit militaire de 2011
  • Documents parlementaires relatifs à la suspension de la conscription
  • Ministère fédéral de la Défense : Informations sur la conscription et le service de remplacement


Cet article présente un aperçu juridique complet sur le service de remplacement en Allemagne, décrit son évolution historique, ses bases juridiques, ses procédures et son statut actuel, et replace la notion dans une perspective comparée.

Questions fréquentes

Quelles conditions juridiques doivent être remplies pour effectuer un service de remplacement ?

Pour pouvoir accomplir un service de remplacement en Allemagne, il faut en règle générale être reconnu comme objecteur de conscience au service militaire armé pour des raisons de conscience en se fondant sur l’article 4, alinéa 3 de la Loi fondamentale. La demande de reconnaissance comme objecteur de conscience doit être adressée par écrit à l’Office fédéral pour la famille et les tâches civiles. Une évaluation des motifs, éventuellement suivie d’une audition, est ensuite réalisée. Dès que la demande est approuvée, le demandeur a l’obligation légale d’accomplir à la place du service militaire un service civil de remplacement. La base légale est la Loi sur le service civil de remplacement (Zivildienstgesetz – ZDG), conjointement avec la Loi sur le service militaire obligatoire (WPflG). Il existe en outre des limites d’âge et des délais de dépôt de la demande, dont le non-respect peut entraîner la perte du droit au service de remplacement.

Quels sont les droits et obligations pendant le service de remplacement ?

Pendant le service de remplacement, les personnes effectuant le service bénéficient d’un statut juridique particulier, similaire à celui des conscrits en service de base. Les principales obligations sont l’exécution correcte du service dans l’organisme assigné, le respect des horaires de service et des instructions de la direction. Le refus ou une mauvaise exécution du service peut avoir des conséquences disciplinaires ou pénales, telles qu’amendes ou peines d’emprisonnement. D’autre part, il existe des droits à une indemnité adéquate (argent de poche, hébergement et restauration), aux congés légaux conformément à la Loi fédérale sur les congés, ainsi qu’à la protection de l’assurance accident obligatoire et à d’éventuelles prestations sociales. Le service de remplacement ne doit, en principe, pas durer plus longtemps que le service militaire de base, toute discrimination temporelle étant juridiquement prohibée.

Dans quelles structures peut-on accomplir, légalement, un service de remplacement ?

La base juridique pour les lieux d’affectation du service de remplacement est la Loi sur le service civil, selon laquelle le service ne peut être accompli que dans des structures et services agréés à cet effet. Selon la loi, les organismes d’affectation autorisés se situent principalement dans les domaines social, caritatif, écologique et culturel, par exemple dans les hôpitaux, maisons de retraite, établissements d’aide aux personnes handicapées, services de secours et dans la protection civile. Chaque établissement doit être agréé et contrôlé par l’Office fédéral pour la famille et les tâches civiles. Le service de remplacement n’est pas autorisé dans des entreprises commerciales ou non agréées, et les activités doivent servir indubitablement l’intérêt public ou commun.

Quelles sont les dispositions légales applicables à la fin ou à la réduction du service de remplacement ?

Le service de remplacement prend généralement fin à l’issue de la durée prescrite légalement, qui correspond en principe à celle du service militaire de base. Une cessation anticipée n’est légalement possible que dans des cas exceptionnels prévus par la loi, par exemple en cas d’incapacité de service reconnue durablement, de situation de grande difficulté personnelle, de passage à un autre service volontaire légal (tel que FSJ ou FÖJ, si prévu par la loi), ou en cas de force majeure. Toute cessation anticipée doit être autorisée par l’Office fédéral. Une réduction de la durée du service de remplacement n’est possible que dans le cadre d’exceptions légales strictes, par exemple en cas d’entrée ultérieure dans un emploi public durable et équivalent, selon des critères fixés par la loi.

Le service de remplacement peut-il être reconnu rétroactivement ou effectué ultérieurement ?

Selon la législation en vigueur, la reconnaissance rétroactive du service de remplacement n’est pas possible ou seulement dans des cas d’exception strictement définis. En règle générale, tant la reconnaissance comme objecteur de conscience que la prise de service de remplacement doivent intervenir avant le début du service militaire et commencer sans interruption à la date fixée. L’absence de respect des délais légaux conduit en principe à la perte du droit au service de remplacement. Un accomplissement ultérieur n’est possible que pour des motifs justifiés et excusables, tels qu’une maladie grave ou un cas de force majeure, et nécessite l’accord explicite de l’autorité compétente. Dans ces cas particuliers, l’Office fédéral pour la famille et les tâches civiles statue au cas par cas dans le cadre légal.

Quelles sont les conséquences juridiques en cas de manquement aux obligations durant le service de remplacement ?

Les manquements aux obligations pendant le service de remplacement peuvent entraîner, selon la gravité, des conséquences disciplinaires et/ou pénales. Les infractions aux instructions de service ou le refus de travail sont généralement signalés en premier lieu par le poste d’affectation. En cas de manquement grave ou répété aux obligations de service, l’Office fédéral peut prononcer des avertissements, des réductions de l’argent de poche, des suspensions, voire engager une procédure pénale conformément à l’article 53 ZDG (refus illégal du service de remplacement). En cas d’infractions pénales, telles que la fraude délibérée ou la falsification de documents pour obtenir le service de remplacement, les dispositions générales du code pénal s’appliquent.

Quelles sont les protections en droit du travail pour les personnes effectuant le service de remplacement ?

Les personnes effectuant le service de remplacement bénéficient d’une protection particulière contre le licenciement selon la Loi sur la protection de l’emploi (ArbPlSchG). Pendant la durée du service de remplacement et pour une période suivant sa fin, un licenciement ordinaire par l’employeur n’est possible qu’à titre exceptionnel et avec l’accord des autorités compétentes. Il existe en outre un droit au retour à l’ancien poste ou à un poste équivalent. L’employeur est tenu de comptabiliser la période du service de remplacement comme temps de travail et de verser à la reprise au moins le même salaire que les collègues comparables. Pendant le service, la relation de travail est suspendue, de sorte qu’aucun droit à un salaire n’existe, mais les prestations liées au service de remplacement s’appliquent.