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Service de développement

Définition et qualification juridique du service de développement

Le service de développement est un concept central du droit allemand et international dans le contexte de la coopération au développement et des services volontaires. Il désigne des missions institutionnalisées de spécialistes spécialement formés, qui exercent pendant une durée déterminée dans des pays en développement afin d’y contribuer au développement économique, social et écologique durable. Les bases et les conditions juridiques sont notamment régies par la loi relative aux volontaires du développement (Entwicklungshelfer-Gesetz, EhfG). L’approche globale de la notion de service de développement inclut non seulement le processus d’envoi en lui-même, mais aussi les obligations juridiques et les droits des personnes et organisations concernées.


Cadre juridique du service de développement en Allemagne

Loi sur les volontaires du développement (EhfG)

Objectifs et intention du législateur

La loi sur le service de volontariat au développement (Entwicklungshelfer-Gesetz, EhfG) du 18 juin 1969 constitue la base juridique centrale en Allemagne. Son objectif est de promouvoir et de sécuriser juridiquement l’envoi d’Allemand(e)s ou d’étrangers résidant durablement en Allemagne en tant que volontaires au développement. La loi s’inscrit dans la politique allemande de développement et dans le contexte des engagements internationaux, notamment ceux des objectifs de développement durable de l’ONU (Sustainable Development Goals, SDGs).

Définition du volontaire au développement (§ 1 EhfG)

L’EhfG définit les volontaires au développement comme des personnes qui

  • se portent volontaires pour une durée d’au moins 2 ans (exceptions possibles en cas de réduction pour motifs importants)
  • dans le cadre d’un contrat de service avec une organisation d’envoi reconnue
  • volontairement
  • en renonçant à tout objectif lucratif, c’est-à-dire contre une faible indemnisation financière
  • dans des pays hors d’Europe
  • dans le cadre de la coopération au développement

sont actifs.

L’exigence de volontariat et la renonciation à la recherche de profit distinguent fondamentalement le service de développement des autres formes d’engagement à l’étranger.

Reconnaissance des organisations d’envoi (§ 2 EhfG)

Les organisations qui envoient des volontaires au développement doivent être reconnues par l’État conformément au § 2 EhfG. Parmi les critères figurent le but non lucratif de l’organisation, la garantie de structures adaptées de sélection et d’accompagnement, ainsi que le respect des objectifs et principes de la politique allemande de développement.


Obligations et droits des volontaires au développement

Réglementation contractuelle (§ 3 EhfG)

Les volontaires au développement exercent leur activité dans le cadre d’un contrat de service de droit privé. Le contrat doit répondre aux exigences spécifiques d’un service de développement. Les éléments tels que le lieu d’affectation, la description de la mission, la durée, la rémunération, la couverture d’assurance et les aides au retour doivent impérativement figurer dans le contrat.

Protection sociale et assurantielle (§§ 5-8 EhfG)

L’EhfG prévoit explicitement la protection dans les domaines suivants :

  • Assurance accidents légale: Les volontaires au développement bénéficient, pendant leur mission, d’une couverture obligatoire contre les accidents.
  • Assurance maladie et responsabilité civile: Les organisations d’envoi doivent souscrire une assurance maladie et responsabilité civile exhaustive.
  • Réglementations en matière de retraite: Le temps passé en tant que volontaire au développement est, selon § 7 EhfG et sous certaines conditions, considéré comme période de cotisation obligatoire à l’assurance retraite légale, sauf si une autre obligation d’assurance existe déjà.

Ces particularités visent à protéger les volontaires au développement et à compenser les charges spécifiques d’un engagement à l’étranger.

Règles de résiliation et de retour (§ 4 EhfG)

La loi réglemente la fin anticipée de la mission, notamment pour raisons de santé ou familiales ainsi qu’en cas de danger ou de force majeure. Des aides au retour et des mesures de réintégration existent, telles que des mesures de soutien à la réinsertion professionnelle.


Organismes du service de développement

Organisations d’envoi reconnues

Parmi les organismes reconnus par le Ministère fédéral de la coopération économique et du développement (BMZ), figurent entre autres :

  • Deutscher Entwicklungsdienst (DED, aujourd’hui intégré à la GIZ)
  • Brot für die Welt – Evangelischer Entwicklungsdienst
  • Dienste in Übersee de l’Église protestante en Allemagne
  • Senioren Experten Service (SES)
  • Weltfriedensdienst

La reconnaissance peut être accordée sous des conditions strictes et retirée en cas de manquement.

Obligations des organisations porteuses

Les organisations reconnues doivent assurer non seulement la sélection, la préparation et l’accompagnement des volontaires au développement, mais également garantir leur protection sociale et assurantielle ainsi que le respect des conditions minimales du droit du travail.


Distinction d’autres services internationaux

Différence avec le service volontaire

Le service de développement selon l’EhfG se distingue des services volontaires internationaux de courte durée (tels que le programme weltwärts ou le Service Volontaire Européen). Cette distinction repose notamment sur la durée minimale, l’étendue de la mission et le niveau de protection juridique offert.

Différence avec les relations de travail rémunéré à l’étranger

Alors que les emplois rémunérés à l’étranger sont soumis à la législation du pays d’emploi et souvent aussi au droit du travail allemand, des règles particulières s’appliquent au service de développement, telles que prévues par l’EhfG.


Aspects de droit international et international

Engagement du gouvernement fédéral et obligations internationales

Le service de développement est un instrument de mise en œuvre des accords et conventions internationaux dans le cadre de la coopération au développement, parmi lesquels :

  • Objectifs de l’Agenda 2030 pour le développement durable des Nations unies
  • Obligations au titre de la coopération au développement de l’OCDE
  • Contribution à la coopération développement européenne et multilatérale

Reconnaissance internationale de programmes comparables

D’autres États connaissent également des programmes comparables ou similaires au service de développement allemand, par exemple le « Peace Corps » aux États-Unis ou le « Voluntary Service Overseas » (VSO) britannique, bien que sans règlementation juridique identique.


Aspects fiscaux et de droit social

Les volontaires au développement bénéficient de dispositions fiscales et sociales particulières. Selon le § 3 n° 56 EStG, les subventions accordées à partir de fonds publics pour leur mission de développement sont exonérées d’impôt. Dans le même temps, des obligations de contribution et des droits existent en matière d’assurance maladie, retraite, accident et chômage obligatoires, à moins que d’autres droits (par ex. d’assurances sociales étrangères) ne soient ouverts.


Conclusion

Le service de développement au sens de la loi relative aux volontaires du développement est régi de façon détaillée et complète sur le plan juridique. Il représente un engagement particulier dans la coopération au développement, caractérisé par le volontariat, le but non lucratif, la renonciation à l’objectif lucratif et un haut niveau de protection sociale pour les participants. Les dispositions légales assurent la sécurité et la protection sociale des volontaires au développement ainsi que la sécurité juridique des organisations. Ce système contribue de manière significative à la mise en œuvre des engagements internationaux et à la promotion du développement durable global.

Questions fréquemment posées

Quelles spécificités du droit du travail s’appliquent aux volontaires au développement dans le service de développement ?

Les volontaires au développement relèvent en Allemagne d’un statut particulier en droit du travail, principalement issu de la loi relative aux volontaires du développement (EhfG). Selon l’EhfG, ils ne sont pas considérés comme des salariés ordinaires au sens du droit du travail allemand, mais bénéficient d’un statut spécifique. Les contrats conclus avec des organisations d’envoi reconnues, telles que « Brot für die Welt » ou « Deutscher Entwicklungsdienst » (DED), comportent des dispositions particulières sur les délais de préavis, la responsabilité et les garanties de retour. Des dérogations existent également concernant la protection maternité, la protection contre le licenciement et la codécision. Il convient de noter que, bien qu’aucune relation de travail au sens classique n’existe, de nombreux principes fondamentaux du droit du travail s’appliquent par analogie, notamment en matière d’obligation de protection, de sécurité au travail et de santé.

Comment la couverture d’assurance est-elle réglementée juridiquement dans le service de développement ?

La protection d’assurance des volontaires au développement est expressément régie par l’EhfG (§ 6 EhfG). L’organisation d’envoi est tenue de souscrire à une assurance maladie, accident, responsabilité civile et rapatriement complète. Par ailleurs : pendant leur mission à l’étranger, les volontaires au développement ne bénéficient en principe pas d’une couverture dans le régime légal de sécurité sociale allemand (assurance retraite, maladie, dépendance, chômage), sauf accord spécifique de maintien ou de poursuite d’assurance. Après leur retour, l’EhfG prévoit des obligations particulières de poursuite d’assurance auprès de l’assurance retraite allemande pour la durée de la mission.

Quelles sont les dispositions fiscales applicables aux rémunérations perçues durant le service de développement ?

Les prestations versées pendant un service de développement (rémunérations, avantages en nature, etc.) sont exonérées d’impôt en vertu du § 3 numéro 13 de la loi allemande sur l’impôt sur le revenu (EStG). Cette exonération suppose que la mission soit exercée auprès d’une organisation d’envoi reconnue selon l’EhfG et que la durée minimale de deux ans soit atteinte. Une obligation fiscale peut toutefois exister si les conditions n’ont pas été remplies ou si d’autres paiements sont effectués ne relevant pas du § 3 n° 13 EStG. Néanmoins, les volontaires au développement doivent mentionner leur service de développement dans leur déclaration d’impôts, car cette information peut être pertinente pour l’évaluation d’autres obligations fiscales (par exemple, le taux effectif d’imposition).

Quelles obligations juridiques s’appliquent aux volontaires au développement dans le pays d’affectation ?

En vertu de leur statut selon l’EhfG, les volontaires au développement sont juridiquement tenus de respecter les lois du pays d’affectation. Ils sont également soumis aux instructions et règlements de l’organisation d’envoi. Les manquements à ces obligations peuvent entraîner des conséquences disciplinaires ou contractuelles, telles que la résiliation anticipée du contrat de service de développement. Selon le pays, des obligations complémentaires d’enregistrement, d’autorisation de travail ou de visa peuvent s’appliquer et doivent être respectées par les volontaires au développement. Le principe internationalement reconnu de l’extraterritorialité ne s’applique généralement pas aux volontaires au développement.

Existe-t-il des droits à prestations après le retour d’un service de développement ?

Selon l’EhfG, les volontaires au développement bénéficient au terme de leur mission de droits particuliers, notamment dans le domaine de la retraite ; la Deutsche Rentenversicherung doit prendre en compte la durée du service de développement pour la retraite. Concernant l’assurance chômage, un droit à l’allocation chômage existe uniquement si le bénévole avait auparavant un emploi couvert par l’assurance sociale obligatoire. Si le service de développement a entraîné une interruption des droits aux prestations sociales, il existe également des aides à la réintégration et des offres de conseil organisées par l’EhfG ou des règlements complémentaires tels que le SGB III.

Dans quelle mesure les volontaires au développement sont-ils soumis au droit allemand en cas de litiges civils pendant la mission ?

Les volontaires au développement agissant au nom d’une organisation d’envoi reconnue relèvent, en cas de litiges civils — notamment relatifs au contrat de mission —, par principe, du droit allemand, sauf disposition contractuelle contraire. Pour les litiges issus de la relation de service, la juridiction compétente est généralement le tribunal du travail allemand. Pour les litiges avec des tiers dans le pays d’affectation, le droit local peut toutefois s’appliquer ; dans ce cas, les règles de conflit de lois, notamment le règlement Rome I et la loi d’introduction au Code civil allemand (EGBGB) jouent un rôle.

Quelles dispositions spécifiques s’appliquent concernant la fin du contrat de service de développement ?

La fin d’un contrat de service de développement est principalement régie par le § 7 EhfG et les conventions contractuelles. Les délais de préavis diffèrent parfois sensiblement de ceux des emplois ordinaires. Il existe des motifs spécifiques permettant la résiliation sans préavis par l’organisation d’envoi, tels que des manquements graves, une inaptitude pour raison de santé ou d’autres motifs graves. En cas de fin du contrat conformément aux règles, les volontaires au développement ont souvent droit à des prestations de retour et à un accompagnement post-mission par l’organisation. D’éventuelles obligations de remboursement pour des dépenses ou équipements sont également réglementées par la loi et le contrat.