Définition et signification juridique du serment
Der Eid désigne en droit une déclaration solennelle, faite publiquement, quant à la véracité d’une affirmation ou l’accomplissement consciencieux d’un devoir, invoquant une instance supérieure, souvent animée d’une motivation religieuse ou morale. Le serment constitue une institution juridique importante, servant dans de nombreux ordres juridiques à valider des déclarations ou des engagements. Il revêt un rôle central dans le droit pénal et la procédure, mais aussi en droit constitutionnel et dans la fonction publique, afin de garantir la véracité des dépositions et l’intégrité dans l’exercice des fonctions publiques.
Évolution historique du serment dans le droit
Les origines du serment remontent à l’Antiquité. Déjà dans le droit romain et germanique, le serment était un élément indispensable de l’administration de la preuve et de la validation des obligations juridiques.
Avec la juridicisation des structures étatiques, le serment a acquis une importance institutionnelle, notamment lors des investitures, devant les tribunaux et dans la vie publique. La teneur et la signification juridique actuelles du serment résultent de cette évolution historique, ayant été continuellement adaptées au fil des siècles.
Les serments en droit allemand
Systématique générale
En droit allemand, le serment remplit différentes fonctions. D’une part, il sert à confirmer la véracité lors des procédures judiciaires, d’autre part, il garantit l’intégrité et la loyauté des personnes investies d’une mission publique, lors des investitures ou dans la sphère politique, envers la collectivité.
Le serment en droit pénal et procédural
Serment de déclaration et prestation de serment
En droit pénal et en procédure civile, les témoins, experts et parties peuvent être tenus de prêter serment, notamment pour confirmer la véracité de leurs déclarations. Le serment est alors prêté selon une formule standardisée et sert de mécanisme de protection supplémentaire contre les faux témoignages :
- Possibilité de prestation de serment : En principe, les témoins dans les procédures civiles et pénales sont aujourd’hui entendus sans prestation de serment (§ 391 ZPO, § 59 StPO). Un serment n’est requis que dans des cas exceptionnels prévus par la loi, par exemple en cas d’importance particulière du témoignage.
- Forme du serment : Le serment peut être religieux (« Que Dieu me vienne en aide ») ou une affirmation sans connotation religieuse.
- Déclaration équivalente au serment : Outre le serment, il existe la possibilité de faire une « déclaration équivalente au serment », qui a la même valeur légale, par exemple pour certains titulaires de fonctions publiques.
Signification en droit pénal
La prestation d’un faux serment (parjure) est, en Allemagne, selon l’article § 154 du Code pénal (StGB), une infraction grave, sanctionnée par une peine d’emprisonnement d’au moins un an. Même la tentative est punissable. Cette répression souligne l’importance du serment en tant qu’instrument de recherche de la vérité et de garantie de la paix juridique.
Serments officiels et obligations de serment dans la fonction publique
Serment professionnel
Dans de nombreux secteurs de la fonction publique, la prestation de serment est prévue par la loi. Les titulaires de fonctions, fonctionnaires et soldats sont tenus, lors de la prise de leurs fonctions, de prêter un serment de fidélité et de respect de la Constitution. Le serment professionnel comprend généralement une formule engageant à respecter les lois et à accomplir les tâches confiées avec conscience.
Exemple : Conformément à l’article § 38 de la loi sur le statut des fonctionnaires (BeamtStG), les fonctionnaires prêtent lors de leur entrée en fonction le serment suivant : « Je jure de respecter la Loi fondamentale de la République fédérale d’Allemagne et toutes les lois applicables en République fédérale, et d’accomplir consciencieusement mes devoirs officiels, que Dieu me vienne en aide. »
Refus de prêter serment
Le refus de prêter serment peut entraîner des conséquences, telles que l’exclusion de l’exercice d’une fonction ou le refus d’entendre le témoin sous serment, ce qui, en l’absence de motif valable, peut conduire à une amende ou à une détention. Pour des raisons de conviction religieuse ou de conscience, il est possible de refuser la formule religieuse du serment sans que cela n’entraîne de préjudice.
Serments constitutionnels
Prestation de serments par les organes constitutionnels
En Allemagne, les plus hautes autorités de l’État, dont le Président fédéral (§ 56 GG), le Chancelier et les ministres fédéraux (§ 64 GG), ainsi que les députés du Bundestag (§ 44a AbgG), prêtent un serment lors de leur entrée en fonction, soit sur la Constitution, soit sur l’exercice consciencieux de leur mandat. Ceci atteste de leur loyauté constitutionnelle envers la République fédérale et ses droits fondamentaux.
Particularités de la formule du serment
Les formules utilisées sont prévues par la loi ou la Constitution, comportant parfois l’ajout « que Dieu me vienne en aide » ; cependant, cette formule religieuse peut être omise sans justification. La prestation du serment est également juridiquement valide sous sa forme non religieuse.
Serments en droit international et européen
L’institution juridique du serment existe dans de nombreux systèmes juridiques à travers le monde sous différentes formes. Tant devant les juridictions internationales que lors des investitures ou dans la diplomatie, la prestation de serment est un instrument juridique établi.
Dans le contexte européen et international, les serments remplissent des fonctions similaires en matière de conscience de la vérité et de l’obligation, bien que la forme juridique, les sanctions en cas de faux serment et la formule prescrite varient selon les pays.
Conséquences juridiques, portée et sanctions
Importance en matière de preuve
Le serment constitue en matière de preuve un moyen central permettant d’établir la crédibilité d’une déclaration. Il a un effet plus contraignant qu’une simple déclaration non assermentée, de sorte que les tribunaux lui accordent un poids particulier dans la libre appréciation des preuves.
Conséquences pénales en cas de manquement à l’obligation de serment
La prestation intentionnelle d’un faux serment (parjure) ou la fausse affirmation sous serment sont considérées comme des délits graves. La fausse affirmation sous serment est passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans ou d’une amende (§ 156 StGB).
Importance pour la paix juridique et le bien commun
La prestation de serment renforce durablement la relation entre l’État, la société et la responsabilité individuelle de chacun. Le serment instaure la confiance dans l’ordre juridique et soutient le fonctionnement des institutions légales et étatiques.
Le serment en tant qu’institution juridique : résumé et signification actuelle
En résumé, le serment constitue en droit un instrument complexe et multifacette, garantissant la vérité, la loyauté envers la loi et l’intégrité dans l’exercice d’un mandat. Malgré une tendance croissante à la restriction du recours au serment, notamment lors des procédures civiles et pénales, il demeure un élément indispensable dans l’accomplissement des devoirs publics et constitutionnels, assurant ainsi la fonctionnalité de l’État et de l’État de droit. Le soin apporté à sa réglementation légale et la rigueur des sanctions en cas de manquement témoignent de sa pertinence juridique et sociale actuelle.
Questions fréquentes
Quelles sont les conséquences pénales en cas de parjure ?
En Allemagne, le parjure constitue, selon l’article § 154 du Code pénal (StGB), une infraction particulièrement grave. Quiconque, devant un tribunal ou une autorité compétente pour la réception du serment, jure sciemment faussement, se rend coupable de parjure. La peine encourue va d’au moins un an de prison, aucune amende n’étant prévue. En cas de circonstances atténuantes, la peine peut être réduite par le tribunal à au moins six mois d’emprisonnement. Cette sévérité est due à l’importance fondamentale de la recherche de la vérité dans l’État de droit : le serment doit considérablement renforcer la crédibilité et la fiabilité de la déclaration. En outre, la tentative de parjure est également punissable (§ 154 al. 2 StGB). Les poursuites sont engagées d’office ; une plainte n’est donc pas nécessaire. À noter qu’en plus du parjure, le « faux serment » selon § 156 StGB est également punissable, lorsqu’une personne jure faussement de manière négligente – c’est-à-dire sans intention, mais en faisant preuve de négligence. Les conséquences d’un parjure ne sont pas seulement pénales : le jugement peut également avoir des répercussions disciplinaires ou civiles, comme l’exclusion de fonctions publiques ou des mesures disciplinaires.
Quand la prestation de serment est-elle prévue en procédure civile ?
En droit allemand de la procédure civile, la prestation de serment est un moyen de preuve exceptionnel, mais légalement réglementé (§§ 452 et suivants du Code de procédure civile – ZPO). Le « serment décisif » n’est requis que dans des conditions strictes, c’est-à-dire lorsque d’autres moyens de preuve ne sont pas suffisants ou indisponibles. Il vise principalement à clarifier des faits relevant exclusivement de la sphère d’une partie. Une partie peut être autorisée à prêter serment afin de confirmer des faits contestés et nécessitant preuve (appelé « serment de la partie »). Le tribunal décide, selon son appréciation, s’il autorise le serment. La prestation de serment a lieu devant le tribunal selon une formule imposée ; le témoin ou la partie est préalablement informé(e) de la portée et des conséquences pénales d’un faux serment. Un serment refusé peut être considéré comme un élément de preuve à la défaveur de la partie qui refuse de prêter serment.
Qui est habilité à recevoir un serment ?
En Allemagne, la réception d’un serment est strictement réglementée et relève uniquement des tribunaux et de certaines autorités agissant dans le cadre de leurs compétences légales. Dans le cadre des procédures judiciaires (pénales, civiles, administratives, etc.), les juges compétents ou, à défaut, les greffiers sont habilités à recevoir un serment. D’autres titulaires de fonctions publiques, tels que les notaires (par exemple pour les déclarations sous serment selon § 27 de la loi sur l’authentification) ou les fonctionnaires administratifs – particulièrement lors des serments de fonction ou de procédures administratives spécifiques – peuvent également recevoir un serment. La condition préalable est toujours que la réception du serment soit explicitement prévue par la loi pour la procédure concernée. Les particuliers ou les institutions non expressément habilitées n’ont pas, en principe, le droit légal de recevoir un serment ; le non-respect de cette règle peut entraîner la nullité de l’acte.
Dans quels cas peut-on refuser de prêter serment ?
Il est permis de refuser la prestation de serment dans certaines conditions juridiques. Selon les §§ 383, 384 ZPO (analogue en procédure pénale et administrative), une personne peut en particulier refuser de prêter serment si elle risque de s’exposer elle-même ou un proche à des poursuites pénales (principe de non-incrimination, ou « nemo tenetur »). Il existe en outre des droits spécifiques de refus de témoigner ou de prêter serment, notamment pour les personnes tenues au secret professionnel, tels que médecins, avocats, religieux ou parlementaires pour les affaires de mandat. Les mineurs de moins de 16 ans ne peuvent pas prêter serment selon § 393 ZPO. Pour des raisons de conviction religieuse ou de conscience, le serment peut dans certains cas être refusé ; dans ce cas, il est souvent exigé de fournir une « déclaration sous serment » à la place.
Quelles sont les exigences de forme pour le serment devant le tribunal ?
La prestation de serment devant le tribunal est soumise à des règles formelles strictes. D’abord, le texte du serment, valide et prescrit par la loi, est lu à haute voix et de manière compréhensible pour tous les présents, généralement avec l’ajout « que Dieu me vienne en aide », qui peut toutefois être omis sur demande de la personne qui prête serment. Cela prend en compte une éventuelle orientation religieuse. La loi distingue également entre le serment prêté et la « déclaration sous serment » (§ 156 StGB, § 478 ZPO), cette dernière étant en règle générale réservée aux personnes qui, pour des raisons de conscience, ne souhaitent pas prêter serment. Avant la prestation de serment, la personne doit être clairement informée de la signification et des conséquences d’un faux serment. La prestation du serment est consignée dans un procès-verbal ; un procès-verbal manquant ou erroné peut affecter la validité de la constatation des preuves. De plus, les témoins et parties doivent se tenir debout ; uniquement par exception – par exemple pour des raisons de santé – une autre posture est admise.
Un serment prêté peut-il être contesté ou révoqué ultérieurement ?
Un serment prêté produit en principe un effet juridique immédiat et n’est pas révocable. Une contestation ultérieure du serment – par exemple en cas de nouvelles découvertes ou d’aveu ultérieur d’une fausse déclaration – n’est en principe pas prévue. Toutefois, la personne ayant prêté serment à tort peut rectifier sa déclaration ou révéler l’erreur. Cela ne l’exonère pas des conséquences pénales (voir parjure ou faux serment), mais peut entraîner une atténuation de la peine, notamment si le retrait du parjure intervient avant la décision judiciaire (§ 157 StGB : retrait exonératoire). Une annulation pour cause de contrainte, de tromperie ou d’erreur n’est possible que selon les dispositions générales du droit civil et n’a pas d’effet direct sur la poursuite de l’infraction au cours de la procédure pénale.
Quelles différences existent entre serment et déclaration sous serment ?
Le serment est un engagement formel, précisément défini dans son contenu et sa procédure, prêté généralement devant un juge ou une autorité. La déclaration sous serment, en revanche, est une déclaration écrite dans laquelle l’auteur confirme l’exactitude de ses dires sous serment. Alors que la prestation du serment répond à des prescriptions de forme strictes et à des rituels, la déclaration sous serment est plutôt prévue pour des usages privés ou extrajudiciaires (par exemple en droit administratif). Sa fausse remise constitue le délit prévu à l’article § 156 StGB (« Fausse déclaration sous serment »), qui est généralement sanctionné de manière moins sévère que le parjure. Les documents comportant une déclaration sous serment peuvent toutefois être considérés comme un moyen de preuve important dans les procédures judiciaires et administratives, tout en n’ayant pas la même valeur que le serment. De plus, la déclaration sous serment ne peut être exigée et remise que dans les cas prévus explicitement par la loi.