Séjour à l’étranger et aide sociale – Un aperçu juridique
Le terme séjour à l’étranger et aide sociale désigne les interactions entre les séjours à l’étranger et le droit aux prestations d’aide sociale selon le droit allemand. Les cadres juridiques régissent tant la possibilité de percevoir l’aide sociale pendant un séjour à l’étranger que les conséquences d’un tel séjour sur le droit à l’aide sociale. Les dispositions se trouvent notamment dans le Livre XII du Code social (SGB XII), mais aussi dans d’autres réglementations nationales et européennes.
Bases juridiques du droit de l’aide sociale
Définition et objectif de l’aide sociale
L’aide sociale selon le SGB XII vise à garantir un minimum vital digne aux personnes qui ne peuvent pas s’aider par leurs propres moyens (§ 1 SGB XII). Les prestations comprennent notamment l’aide à l’entretien ainsi que d’autres aides dans des situations particulières.
Champ d’application personnel et matériel
L’aide sociale peut en principe être demandée par des personnes ayant leur résidence habituelle sur le territoire national et qui sont dans le besoin (§ 23 SGB XII). Ce lien avec le territoire intérieur est une condition essentielle.
Effets d’un séjour à l’étranger sur le droit à l’aide sociale
Principe : Lien avec le territoire intérieur des prestations d’aide sociale
Les prestations d’aide sociale sont en principe limitées aux personnes vivant sur le territoire fédéral. La résidence habituelle en Allemagne est une condition d’ouverture du droit à la prestation (§ 23 al. 1 SGB XII).
Interruption du séjour en Allemagne suite à un séjour à l’étranger
Un séjour à l’étranger – qu’il soit temporaire ou permanent – peut avoir un impact sur le droit à l’aide sociale. L’élément déterminant est ici la qualification juridique du lieu de résidence habituelle :
- Séjour temporaire à l’étranger : En cas de séjour de courte durée à l’étranger (par exemple voyage de vacances), la résidence habituelle en Allemagne subsiste généralement, mais le droit à l’aide sociale est suspendu pendant cette période conformément à l’article 41 al. 1 SGB XII.
- Séjour permanent à l’étranger : En cas de départ définitif du territoire fédéral, le droit aux prestations d’aide sociale est en principe supprimé. La résidence habituelle se transfère à l’étranger. L’aide sociale ne peut alors en principe plus être perçue.
Maintien du droit dans des cas exceptionnels particuliers
Dans de rares cas exceptionnels, l’aide sociale peut également être accordée pendant un séjour à l’étranger, notamment lorsque
- un traitement hospitalier à l’étranger est médicalement nécessaire (avec l’accord de l’organisme d’aide sociale),
- dans le sens de l’aide à l’entretien, un séjour temporaire à l’étranger s’avère nécessaire en cas d’urgence particulière,
- une exception est prévue par le droit international ou communautaire (par exemple droit européen).
Ces exceptions sont d’interprétation stricte et nécessitent à chaque fois une décision individuelle.
Aide sociale et séjour de courte durée à l’étranger
Suspension de la prestation
Si une personne bénéficiaire perçoit des prestations selon le SGB XII et séjourne seulement brièvement à l’étranger, le droit est en principe suspendu pendant l’absence. Cela concerne par exemple les voyages de vacances ou les visites familiales. Après le retour en Allemagne, le droit est réactivé. Il demeure toutefois nécessaire que la résidence habituelle ne soit pas transférée durablement à l’étranger.
Déclaration du séjour à l’étranger et conséquences en cas de non-déclaration
Les personnes éligibles sont tenues de signaler au responsable de l’aide sociale tout séjour à l’étranger prévu ou déjà effectué. L’absence de déclaration peut entraîner un remboursement des prestations perçues et, le cas échéant, des conséquences pénales (notamment en cas d’abus de prestations).
Aide sociale en cas de séjour permanent à l’étranger
Exclusion général du droit à la prestation
Avec un transfert définitif du domicile à l’étranger, le droit à l’aide sociale est en principe supprimé. Cela est valable notamment lorsque
- la résidence habituelle au sens du § 30 SGB I est totalement transférée à l’étranger,
- ou que la personne bénéficiaire renonce pour d’autres raisons à ses liens avec l’Allemagne.
Particularités liées à la nationalité et au droit européen
- Allemands à l’étranger : Les ressortissants allemands peuvent, selon l’article 24 al. 1 SGB XII (“Aide dans des situations particulières à l’étranger”), percevoir des prestations à titre exceptionnel s’ils se trouvent dans une situation de détresse exceptionnelle et si le retour en Allemagne est impossible ou non raisonnable. La condition est que la situation de détresse existentielle soit survenue sans faute de leur part.
- Citoyens de l’UE et aide sociale : Pour les citoyens de l’UE, le droit européen prévoit certains droits à prestation et des mécanismes de coordination, en particulier le règlement (CE) n° 883/2004. Toutefois, la possibilité de percevoir l’aide sociale à l’étranger reste très limitée et en général exclue, car la législation nationale exige une résidence sur le territoire national.
Réglementations spéciales et exceptions selon le SGB XII
Versement à l’étranger dans des situations exceptionnelles
Un versement de l’aide sociale à l’étranger peut être effectué notamment dans les cas exceptionnels suivants :
- Prolongation des prestations lors d’un séjour temporaire à l’étranger pour des motifs importants (par exemple traitement médical, soins temporaires à un proche),
- Versements-passerelles en cas de départ forcé,
- Mise en œuvre d’aides autorisées au cas par cas par l’organisme d’aide sociale.
La décision d’octroyer une prestation à l’étranger relève généralement de la discrétion de l’organisme d’aide sociale.
Prévention de la fraude aux prestations
Les organismes d’aide sociale sont légalement tenus de prévenir les abus. Si des prestations sont indûment perçues (par exemple en cas de séjour définitif à l’étranger non signalé), des ordres de remboursement peuvent être émis et les prestations interrompues avec effet immédiat.
Protection juridique et procédure
Procédure administrative
Toute décision relative à l’octroi de l’aide sociale malgré un séjour à l’étranger requiert en principe une procédure administrative auprès de l’organisme d’aide sociale compétent. Les personnes concernées ont droit à une décision écrite et motivée, et peuvent introduire des recours contre tout refus ou demande de remboursement.
Recours et action en justice
En cas de refus (ou de demandes de remboursement), il existe un droit de recours conformément aux §§ 83 et suivants SGG (Code de juridiction sociale) ainsi que le droit ultérieur d’intenter une action devant les tribunaux sociaux.
Résumé et perspectives
Der Droit à l’aide sociale pendant un séjour à l’étranger est strictement encadré par le droit allemand. En règle générale, les prestations requièrent une résidence habituelle sur le territoire national. Les séjours à l’étranger, qu’ils soient de courte ou de longue durée, peuvent donc entraîner la suspension ou la suppression définitive du droit à la prestation. Seuls de rares cas exceptionnels, comme une nécessité médicale ou des obligations juridiques internationales particulières, permettent l’octroi de l’aide sociale pendant un séjour à l’étranger. Le respect de l’obligation de déclaration et l’examen attentif de la situation individuelle sont déterminants pour éviter toute conséquence juridique indésirable.
Questions fréquemment posées
La perception de l’aide sociale peut-elle être maintenue pendant un séjour à l’étranger ?
En principe, il n’existe aucun droit à percevoir des prestations d’aide sociale en vertu du Livre XII du Code social (SGB XII) lors d’un séjour à l’étranger. L’aide sociale est considérée comme une prestation « subsidiaire » et vise à garantir aux ayants droit résidant en Allemagne les moyens nécessaires à leur subsistance. Les personnes qui séjournent à l’étranger sont en règle générale exclues des prestations, car un transfert du centre de vie est supposé en cas de départ ou de séjour prolongé à l’étranger. Il existe cependant des exceptions, notamment pour les séjours de courte durée (par ex. voyages de vacances), lorsque le séjour à l’étranger ne dépasse pas trois à quatre semaines par an. Tout séjour plus long nécessite une autorisation spéciale de l’organisme compétent, avec des conditions très strictes, telles que des raisons médicales impératives. Par ailleurs, le versement des prestations est exclu dès que la résidence habituelle est définitivement transférée à l’étranger.
Les bénéficiaires de l’aide sociale doivent-ils signaler à l’administration un séjour prévu à l’étranger ?
Les bénéficiaires de l’aide sociale sont soumis à une obligation de collaboration conformément à l’article 60 SGB I et doivent informer immédiatement l’organisme d’aide sociale de toute modification de leur situation personnelle ou économique susceptible d’avoir une incidence sur les prestations. Cela inclut en particulier un séjour prévu à l’étranger, même s’il ne s’agit que d’une courte absence. L’organisme examine alors si et dans quelle mesure le droit à l’aide sociale est maintenu. Si un séjour à l’étranger n’est pas déclaré et que les prestations continuent malgré tout à être perçues, cela peut être considéré comme une fraude aux prestations et entraîner des conséquences pénales. Les trop-perçus sont généralement récupérés.
Quelles exceptions juridiques existent pour la perception de l’aide sociale à l’étranger ?
À titre exceptionnel, l’aide sociale peut être versée même lors d’un séjour à l’étranger, par exemple lorsqu’un traitement ou une rééducation à l’étranger s’avère indispensable et ne peut être effectué en Allemagne (§ 24 al. 1 SGB XII). Il s’agit toutefois toujours d’une question individuelle nécessitant une autorisation et un examen préalable de l’organisme d’aide sociale. En outre, il existe des dispositions spéciales en cas de séjour au sein de l’UE/EEE, notamment sur la base d’accords bilatéraux. Dans la pratique, l’octroi durable de prestations à l’étranger reste toutefois très restreint et ne se produit que dans de rares cas exceptionnels.
Quelles sont les conséquences d’un séjour prolongé à l’étranger sur l’aide sociale en cours ?
Un séjour prolongé à l’étranger entraîne généralement la fin du droit à l’aide sociale selon le SGB XII, car l’organisme d’aide sociale considère que la résidence habituelle n’est plus en Allemagne. Selon l’article 30 al. 3 SGB I, le versement des prestations du SGB XII est subordonné à l’exigence de résidence ou de séjour. Dès que le bénéficiaire séjourne hors d’Allemagne de manière non temporaire, le droit prend fin. Les prestations déjà versées pour les périodes d’absence injustifiée à l’étranger sont en général récupérées.
Quelles obligations de preuve existent lors du retour d’un séjour à l’étranger ?
Après le retour d’un séjour à l’étranger, le bénéficiaire d’une aide sociale doit fournir à l’organisme compétent des justificatifs sur les périodes de séjour ainsi que, le cas échéant, sur le motif de son absence. Il peut s’agir, par exemple, de documents de voyage, de billets, de certificats médicaux ou de marques d’entrée/sortie. Le versement des prestations ne pourra reprendre qu’après vérification de ces justificatifs. Une documentation complète est notamment nécessaire lorsque des prestations ont continué à être versées pendant le séjour à l’étranger.
Existe-t-il un droit à la prise en charge des frais de voyage en cas de séjour nécessaire à l’étranger ?
Dans des cas exceptionnels particuliers, l’organisme d’aide sociale peut prendre en charge les frais d’un déplacement à l’étranger au titre des besoins supplémentaires, par exemple lorsqu’un traitement médical à l’étranger est indispensable et encadré financièrement. Cette prise en charge est toujours subordonnée à une demande préalable et à l’autorisation écrite de l’organisme compétent. Sans cet accord exprès, il n’y a aucune prise en charge des frais ni octroi de prestations à l’étranger.
Un départ temporaire à l’étranger pour une visite (par ex. visite familiale) est-il toléré ?
Un séjour à l’étranger de courte durée – par exemple pour une visite – est en principe admis s’il ne dure pas plus de quatre semaines par an. Cela est conforme aux règles relatives au départ temporaire du lieu de résidence habituelle. Des absences plus longues doivent être expressément justifiées et approuvées par l’organisme d’aide sociale. En cas de dépassement non autorisé de la durée, le droit à la prestation peut être suspendu ou supprimé, car une résidence habituelle à l’étranger est alors supposée. Ici aussi, une déclaration immédiate auprès de l’organisme d’aide sociale est impérative.