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Sanctions pénales à l’étranger

Définition et clarification du terme : peines étrangères

Le terme peines étrangères désigne les peines prononcées à l’encontre d’une personne par un tribunal pénal étranger ou une autorité comparable. Ces sanctions peuvent aller des amendes aux peines de prison, en passant par d’autres mesures pénales. Les peines étrangères concernent en particulier les personnes qui séjournent temporairement ou durablement à l’étranger ou qui, par leurs actes, portent atteinte aux biens juridiques de plusieurs États.

Les peines étrangères prennent une importance pratique croissante à mesure que la mobilité transfrontalière s’intensifie et que l’interdépendance économique mondiale augmente. Il se pose souvent la question de savoir dans quelle mesure ces peines sont reconnues dans le pays et par quels mécanismes juridiques leur reconnaissance, exécution ou refus sont régis.

Fondements juridiques des peines étrangères

Accords et conventions internationaux

Les cadres juridiques applicables aux peines étrangères sont définis principalement dans des accords bilatéraux et multilatéraux. Les instruments internationaux suivants jouent ici un rôle central :

  • Convention européenne sur le transfert des personnes condamnées (accord d’exécution des peines)
  • Convention européenne sur la reconnaissance mutuelle des jugements répressifs
  • Convention de La Haye sur la protection juridique internationale
  • Décision-cadre 2008/909/JAI du Conseil de l’Union européenne sur l’application du principe de reconnaissance mutuelle des décisions pénales

Ces accords déterminent les conditions dans lesquelles des peines étrangères peuvent être reconnues ou exécutées dans un État.

Lois nationales en Allemagne

En Allemagne, la loi relative à l’entraide judiciaire internationale en matière pénale (IRG) réglemente en particulier les conditions de reconnaissance et d’exécution des jugements pénaux étrangers. De plus, le code de procédure pénale (CPP) ainsi que le code pénal (CP) contiennent également des dispositions pertinentes, notamment aux §§ 5 et suivants du CP relatives aux faits commis à l’étranger et à la poursuite nationale.

Reconnaissance et exécution des peines étrangères

Conditions de reconnaissance

La reconnaissance des jugements pénaux étrangers dans le pays est marquée par le principe de souveraineté de chaque État et soumise à des conditions strictes :

  • Jugement définitif du tribunal étranger
  • Double incrimination : L’acte sous-jacent doit également être punissable selon le droit allemand (§ 49 IRG)
  • Absence de violation de principes procéduraux essentiels : La procédure étrangère doit respecter des standards minimaux d’un procès équitable
  • Absence de chose jugée (Ne bis in idem) : Le fait ne doit pas avoir déjà été définitivement jugé en Allemagne
  • Absence d’atteinte à l’ordre public : La reconnaissance ne doit pas contrevenir aux principes essentiels de l’ordre juridique national

Modalités d’exécution

La base légale permet la prise en charge de l’exécution des peines étrangères dans la mesure où cela est prévu par des traités d’entraide judiciaire ou par l’IRG. L’exécution peut découler d’une demande de l’État étranger ou du condamné lui-même, l’Office fédéral de la justice faisant alors office d’instance centrale.

La demande est examinée par une autorité d’exécution allemande. Un refus est possible si les conditions légales ne sont pas remplies ou si des doutes essentiels existent (ex : conditions de détention à l’étranger).

Limites de l’efficacité

Toutes les peines étrangères ne sont pas automatiquement reconnues en Allemagne. En particulier, les amendes ou sanctions pécuniaires émanant des États membres de l’UE sont soumises à des règles de reconnaissance et d’exécution particulières suivant la décision-cadre 2005/214/JAI, tandis qu’en dehors de l’UE, reconnaissance et exécution sont généralement plus difficiles à obtenir.

En vertu du droit allemand, les peines de mort ou les peines impliquant des traitements inhumains ou dégradants ne sont, en principe, ni reconnues ni exécutées.

Entraide pénale internationale en matière de peines étrangères

Structure fondamentale de la coopération

La coopération internationale repose sur les principes de l’entraide judiciaire mutuelle. Ainsi, les États s’entraident dans la poursuite et la répression des infractions ainsi que dans l’exécution des jugements. Les différentes procédures sont régies par les accords bilatéraux ou multilatéraux applicables et les dispositions nationales de mise en œuvre.

Formes d’entraide judiciaire

Les formes centrales de l’entraide judiciaire sont :

  • Transfert de personnes condamnées (transfert vers l’État d’origine pour exécution de la peine)
  • Transmission des jugements pénaux pour l’examen de leur reconnaissance et de leur exécution
  • Échange d’informations sur les infractions et les condamnations

Les mécanismes d’entraide judiciaire requièrent une procédure formalisée. À cet égard, l’Office fédéral de la justice ainsi que les administrations judiciaires des Länder jouent un rôle important.

Importance pour les personnes concernées

Droits des personnes concernées

Les personnes visées par des peines étrangères ont le droit de s’opposer à leur reconnaissance ou exécution en Allemagne. Elles peuvent notamment faire valoir des objections quant à la légalité de la procédure étrangère ainsi qu’à la proportionnalité et à la nature de la peine. En cas de risque de peine privative de liberté, il est possible de demander la prise en charge de l’exécution en Allemagne, par exemple pour éviter des conditions de détention inacceptables à l’étranger.

Mécanismes de protection

Le droit allemand prévoit divers mécanismes de protection, tels que l’examen du respect des droits de l’homme minimaux et la vérification de la conformité des faits à l’ordre juridique national. Il est également partiellement prévu de permettre, sous certaines conditions, une procédure de révision.

Peines étrangères en matière fiscale et en matière d’infractions administratives

Les peines étrangères interviennent également en droit fiscal et en droit des infractions administratives. La reconnaissance et l’exécution mutuelles des décisions d’amende au sein de l’UE, par exemple en cas d’infractions routières, ont été précisées par des décisions-cadres européennes. Dans ce contexte, le Parlement européen et le Conseil jouent un rôle réglementaire important.

Peines étrangères et double incrimination (Ne bis in idem)

Un principe central en matière de peines étrangères est le principe de la non bis in idem (interdiction de la double condamnation) (ne bis in idem). Ainsi, une personne ne peut pas être condamnée de manière définitive plusieurs fois pour les mêmes faits, quel que soit l’État ayant rendu la décision. Ce principe est consacré au niveau international par des conventions et figure également dans la Constitution allemande (art. 103, al. 3 GG).

Conséquences juridiques et pertinence pratique

Les peines étrangères peuvent avoir des conséquences considérables, par exemple :

  • Interdictions internationales d’entrée ou de séjour du fait d’antécédents judiciaires existants
  • Inscription de la peine étrangère au registre national (par ex. le registre central fédéral)
  • Impact sur l’autorisation professionnelle en cas de condamnations pertinentes

L’importance pratique des peines étrangères ne cesse de croître, notamment au sein du marché unique européen ainsi que dans la circulation des voyageurs et des travailleurs.


Résumé : Les peines étrangères constituent un domaine juridique complexe comportant de multiples implications internationales et nationales. Leur reconnaissance et exécution en Allemagne requièrent des conditions juridiques strictes. Parallèlement, la réglementation applicable offre aux personnes concernées des mécanismes de protection et des voies de recours étendus. L’augmentation de la mobilité internationale et le renforcement de la coopération judiciaire confèrent à cette thématique une forte pertinence pratique.

Questions fréquemment posées

Les peines étrangères peuvent-elles être exécutées en Allemagne ?

Les peines étrangères peuvent être exécutées en Allemagne sous certaines conditions. La base juridique centrale en la matière est la loi sur l’entraide judiciaire internationale en matière pénale (IRG). En principe, l’exécution de jugements pénaux étrangers n’est possible que s’il existe un accord d’entraide judiciaire avec l’État concerné ou si la coopération est régie par des règles européennes, en particulier la décision-cadre 2008/909/JAI. De plus, l’infraction doit également être punissable en vertu du droit allemand (principe de double incrimination). La décision de reprendre l’exécution revient en général au ministère public près la cour d’appel dans le ressort duquel se trouve le condamné. Un examen juridique intervient alors, notamment concernant les garanties procédurales ainsi que la proportionnalité de la peine. Dans certains cas, la peine peut être transformée ou réduite à la limite maximale permise en Allemagne.

Dans quelles conditions un citoyen allemand peut-il être à nouveau poursuivi en Allemagne pour une infraction commise à l’étranger ?

Le principe dit de non bis in idem selon § 7 CP et l’art. 54 CAAS (Convention d’application de l’Accord de Schengen) exclut en principe une nouvelle poursuite pénale en Allemagne si une décision définitive a été rendue et exécutée ou est en cours d’exécution à l’étranger. Une exception est possible si la procédure étrangère n’a pas respecté les principes fondamentaux de l’État de droit ou si certaines normes minimales n’ont pas été respectées. Toutefois, si la procédure étrangère n’a pas abouti à une condamnation définitive, une nouvelle enquête et une mise en accusation peuvent être engagées en Allemagne. L’application concrète dépend des accords interétatiques et de la situation factuelle sous-jacente.

Quel rôle jouent les accords internationaux dans la reconnaissance et l’exécution de jugements étrangers ?

Les accords internationaux sont déterminants pour la reconnaissance et l’exécution des peines étrangères. Les plus importants sont les conventions du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne, telles que la Convention européenne sur le transfert des personnes condamnées ou les décisions-cadres concernant la reconnaissance mutuelle des décisions pénales. Ces accords réglementent les procédures, les standards minimaux ainsi que les conditions de reconnaissance, notamment au regard de la double incrimination ou des standards relatifs aux droits de l’homme. En l’absence d’un tel accord, la coopération juridique ne peut être envisagée que sur la base du principe de réciprocité ou d’accords bilatéraux, compliquant donc l’exécution des jugements étrangers.

La peine prononcée dans un autre pays est-elle automatiquement inscrite au casier judiciaire allemand ?

L’inscription automatique de condamnations étrangères au registre central allemand n’a pas toujours lieu. Dans le cadre de l’échange européen selon la décision-cadre 2009/315/JAI et le système ECRIS, les autres États de l’UE informent l’Office fédéral de la justice des condamnations prononcées contre des citoyens allemands, avec inscription consécutive au registre. Pour les pays tiers, l’inscription dépend des accords interétatiques. Toutefois, la peine étrangère n’apparaît que si elle concerne une infraction comparable au regard du droit allemand et si elle est devenue définitive. L’inscription automatique hors de l’UE demeure exceptionnelle.

Les amendes pénales prononcées à l’étranger peuvent-elles être recouvrées en Allemagne ?

L’exécution des amendes étrangères en Allemagne est en principe possible s’il existe un instrument d’entraide judiciaire adéquat. Dans l’UE, la décision-cadre 2005/214/JAI régit l’exécution transfrontalière des sanctions pécuniaires. Les autorités allemandes compétentes, le plus souvent l’Office fédéral de la justice, vérifient les conditions telles que la double incrimination, le respect des droits de la défense et l’existence de décisions définitives. Si ces conditions sont remplies, le recouvrement s’effectue selon les prescriptions allemandes. Hors UE, le recouvrement dépend de traités bilatéraux ou du principe de réciprocité.

Existe-t-il des différences entre les peines privatives de liberté et les amendes en matière d’exécution à l’étranger ?

Oui, on constate notamment des différences concernant la procédure et les exigences juridiques. Le transfert et l’exécution des peines privatives de liberté nécessitent un examen juridique approfondi, souvent une transformation de la peine dans une forme autorisée en Allemagne et sont soumis à des conditions plus strictes en ce qui concerne les conditions de détention et les droits de l’homme. Les amendes, quant à elles, peuvent souvent être recouvrées plus facilement dans le cadre de la reconnaissance mutuelle, notamment au sein de l’UE, conformément à la décision-cadre applicable. Par ailleurs, l’exécution forcée des amendes est généralement moins intrusive, ce qui abaisse quelque peu les obstacles.

Quelles sont les voies de protection légales pour s’opposer à l’exécution d’une peine étrangère ?

Les personnes concernées peuvent s’opposer à la reprise et à l’exécution d’une décision étrangère en Allemagne par divers recours juridiques. Dans la phase préalable, les autorités allemandes examinent le respect des principes fondamentaux de l’État de droit et garantissent un droit d’être entendu. La décision de reprise peut faire l’objet d’un recours, voire, dans certains cas, d’une demande de réexamen judiciaire ou d’une décision par une cour d’appel. Au niveau international, des mécanismes de protection tels que le droit à un procès équitable, le principe de la double incrimination et l’exigence de proportionnalité constituent également des garanties essentielles pour les personnes concernées.