Notion et définition de « Street » dans le contexte juridique
Le terme « Street » (en anglais pour « rue ») désigne, dans le contexte juridique, principalement un espace de circulation servant au déplacement public ou privé de personnes, de véhicules et de marchandises. Dans le droit allemand, le terme lui-même est rarement utilisé explicitement ; on retrouve plus fréquemment les notions de « Straße » (rue), « öffentliche Straße » (voie publique) ou des types spécifiques de voies. Les aspects juridiques du terme sont présentés en détail ci-après.
Bases juridiques applicables aux rues
Voies publiques et voies privées
Le droit de la voirie opère une distinction entre voies publiques et voies privées.
Voies publiques
Les voies publiques sont en principe ouvertes à l’utilisation par tous. Elles sont mises à disposition du public par acte d’autorité (affectation) pour la circulation générale. Les dispositions pertinentes figurent dans les lois sur la voirie et les chemins des Länder, comme par exemple la Loi fédérale sur les routes nationales (FStrG) pour les routes fédérales et les lois sur les routes des différents Länder.
Voies privées
Les voies privées appartiennent à des personnes ou entreprises privées et ne sont accessibles qu’à un cercle d’utilisateurs limité, ou bien peuvent, sous certaines conditions, être ouvertes à la circulation publique par une décision d’affectation.
Affectation et désaffectation
L’affectation est un acte administratif qui confère officiellement à une voie son statut de voie publique assorti de buts déterminés (par exemple, circulation piétonne, cycliste, motorisée). La désaffectation désigne l’acte administratif inverse, qui retire le caractère public. Les fondements juridiques sont les lois sur la voirie des différents Länder.
Charge d’entretien des voies et maintenance
La charge d’entretien détermine quelle collectivité ou quelle personne est responsable de la construction, de l’entretien, de la modification et de l’exploitation de la voie. Pour les voies publiques, cette charge incombe généralement à la puissance publique (État, Land, commune) ; pour les voies privées, elle relève du propriétaire.
Réglementations en droit de la voirie
Droit de la circulation routière
Le droit de la circulation routière, en particulier la Loi sur la circulation routière (StVG) et le Code de la route (StVO), régit l’utilisation des voies par les usagers ainsi que leur comportement sur la route. Le StVO définit les règles générales de circulation, la signalisation routière et les obligations des participants au trafic routier.
Droit d’usage de la voirie
Le droit d’usage de la voirie distingue l’usage commun et l’usage privatif :
- Usage commun : L’utilisation de la voie conformément à sa destination par tous (par exemple circuler, marcher).
- Usage privatif : Toute utilisation allant au-delà de l’usage commun, telle que l’installation de stands de vente, l’affichage ou l’organisation d’événements, nécessitant une autorisation spécifique.
Règles de responsabilité
En lien avec les voies, divers cas de responsabilité peuvent survenir, en particulier :
- Obligation de sécurisation de la circulation : Obligation pesant sur la collectivité compétente ou le propriétaire de maintenir la voie en état de sécurité pour la circulation (par exemple, élimination des obstacles, déneigement).
- Responsabilité en cas d’accidents : En cas de manquement à l’obligation de sécurité, un droit à indemnisation peut naître pour les dommages résultant d’un mauvais état de la voie (§ 823 BGB).
- Responsabilité dans la circulation routière : Si un dommage est causé par l’usage d’un véhicule sur une « Street » publique, le détenteur du véhicule est responsable selon les dispositions du StVG et, le cas échéant, du fait du risque lié à l’exploitation.
Particularités des différents types de rues (streets)
Chemins, places et voies publiques
La notion inclut également les aménagements accessoires tels que trottoirs, pistes cyclables, bandes de stationnement ainsi que les places publiques, pour autant qu’ils fassent l’objet d’une affectation correspondante.
Chemins et voies privées
Ceux-ci relèvent principalement du droit privé. Leur utilisation par des tiers peut être interdite par le propriétaire du terrain, sauf si un droit de passage existe.
Rues au sens du droit de l’urbanisme
Au sens du droit de la voirie, le terme désigne également la voie de desserte au sens du Code de l’urbanisme allemand (BauGB), nécessaire pour le raccordement des terrains dans le cadre de l’aménagement urbain.
Utilisation juridique et dispositions protectrices en matière de voirie
Droit d’accès des riverains
Les riverains et résidents des voies publiques ont le droit d’accéder à leurs biens, droit qui fonde de nombreuses prescriptions concernant les accès, le stationnement et les chantiers.
Modifications structurelles et contributions à l’aménagement de la voirie
Les interventions sur ou autour d’une « Street », telles que l’aménagement, la rénovation ou l’installation de l’éclairage public, relèvent de la législation locale. Les propriétaires de terrains voisins peuvent être sollicités pour participer aux coûts sous forme de contributions à l’aménagement de la voirie.
Protection du patrimoine et sauvegarde des voies dignes de conservation
Lorsque des voies sont classées monuments culturels, elles sont soumises aux dispositions particulières du droit de la protection du patrimoine.
Aspects internationaux du terme Street
Espace anglophone
En droit international, notamment dans la sphère anglo-américaine, la « Street » est en général une voie publique ouverte à la circulation de véhicules, de piétons et de vélos. Cependant, les bases juridiques, compétences et formes d’utilisation diffèrent parfois sensiblement du droit allemand.
Harmonisation européenne
Dans le cadre de l’intégration européenne, certaines prescriptions techniques et de sécurité concernant les voies (par exemple dans le droit de l’Union du transport) ont été partiellement harmonisées.
Conclusion
La notion de « Street » recouvre, en droit, de nombreuses réglementations allant du type de voie, de son affectation, des règles de circulation, de la responsabilité, de l’usage privatif jusqu’aux détails urbanistiques. Les principales sources juridiques sont les réglementations sur la voirie et les chemins des Länder, les normes relatives à la circulation routière ainsi que les règles générales sur la propriété et la protection des droits des riverains et des usagers. Les conséquences juridiques spécifiques découlent de l’affectation de la voie comme espace de circulation public ou privé et de son objectif d’utilisation concret.
Questions fréquemment posées
La prise de photographies de personnes dans la rue est-elle juridiquement autorisée ?
Photographier des personnes dans l’espace public – donc dans la « Street » – se situe au carrefour entre liberté artistique et droits de la personnalité. En principe, la prise de photos relève de la liberté d’art et d’opinion (art. 5 (1) GG). Cependant, dès lors que des personnes identifiables figurent sur la photo, le droit à l’image (§ 22 KunstUrhG) s’applique, impliquant généralement le consentement de la personne concernée avant toute publication. Le simple fait de photographier sans publication est souvent jugé moins intrusif par les tribunaux, mais cela peut toujours porter atteinte aux droits de la personnalité selon la situation – par exemple, si « la photo est prise subrepticement ou dans la sphère privée » ou en cas de harcèlement. Certains cas particuliers existent pour les rassemblements, manifestations ou événements similaires, facilitant la prise et la publication de photos sous certaines conditions. Une appréciation soigneuse au cas par cas s’impose cependant toujours, notamment pour les personnes particulièrement vulnérables (enfants, personnes en situation d’exception).
Quels sont les risques juridiques liés à la publication de photos de rue ?
La publication de photos de rue montrant des personnes identifiables constitue une diffusion au sens du § 22 KunstUrhG et n’est pas autorisée sans le consentement exprès de la personne concernée. Des exceptions sont prévues dans quelques cas précis par le § 23 KunstUrhG, notamment pour des images relevant de l’actualité, celles où les personnes apparaissent seulement en accessoire à un paysage ou un site, photos de rassemblements ou défilés, ou lorsque des intérêts artistiques majeurs sont en jeu. Une violation du droit à l’image peut entraîner des droits à réparation, des injonctions (§§ 823, 1004 BGB) ainsi que des amendes. Des conséquences pénales sont aussi possibles, notamment en cas d’atteinte à la vie privée (§ 201a StGB).
Comment la photographie de rue est-elle appréciée au regard du RGPD ?
Depuis l’entrée en vigueur du Règlement général sur la protection des données (RGPD) en 2018, la photographie dans l’espace public est soumise à une réglementation plus stricte, les photos de personnes étant considérées comme des données à caractère personnel. Le traitement de ces données (prise, stockage, publication) n’est permis, en principe, qu’avec le consentement des personnes concernées (art. 6 (1) a RGPD) ou sur un autre fondement juridique. Il existe un débat juridique quant à l’application des dérogations du RGPD pour les activités journalistiques ou artistiques (par exemple la photographie documentaire de rue) (art. 85 RGPD). En Allemagne, ce point est partiellement atténué par des clauses d’ouverture et des privilèges spécifiques pour les médias, mais demeure une grande insécurité juridique, surtout pour les photographes non professionnels ou semi-professionnels.
Quelles sont les conséquences en cas de violation du droit à l’image dans la rue ?
En cas de prise ou de publication non autorisée de photos, des conséquences civiles et pénales sont à prévoir. La personne concernée peut exiger l’interdiction, la suppression, la restitution et, le cas échéant, réparation du préjudice subi. Des dommages et intérêts pour préjudice moral peuvent également être réclamés. De plus, une plainte pénale peut être déposée si la prise de vue constitue une infraction au sens du § 201a StGB (atteinte à la vie privée par prise de vues), notamment en cas de photos prises clandestinement ou mettant la personne en cause dans une situation humiliante. Des mises en demeure, parfois assorties de frais importants, peuvent aussi être prononcées.
Est-il permis de photographier les opérations ou les membres de la police dans la rue ?
En principe, les interventions de police ou de secours – tout comme les agents en service dans la rue – peuvent être photographiées, car elles relèvent de l’actualité (art. 23, al. 1, n° 1 KunstUrhG) et présentent un intérêt public. Toutefois, la diffusion de ces images ne doit porter atteinte ni aux droits des intervenants, ni aux enquêtes en cours. La publication devient problématique si l’identité d’un agent infiltré est révélée ou si les droits des personnes concernées (par exemple blessés ou personnes interpellées) sont violés. Il est aussi punissable d’entraver officiellement l’action de la police d’une manière qui gênerait l’accomplissement de ses missions.
Quelles sont les règles applicables à la photographie d’enfants dans la photographie de rue ?
Les enfants bénéficient d’une protection renforcée. La prise et la publication de photos de mineurs ne sont en principe autorisées qu’avec le consentement des titulaires de l’autorité parentale. Cette protection particulière découle tant des § 22, § 23 KunstUrhG que du droit général de la personnalité et des dispositions relatives à la protection de l’enfance et de la jeunesse (§ 64 SGB VIII, § 201a StGB). Si une photo de rue montre un enfant en tant qu’élément accessoire ou dans le cadre d’événements publics, la publication peut exceptionnellement être permise, mais une évaluation stricte au cas par cas s’impose. Les images abusives, dénigrantes ou à caractère voyeuriste sont strictement interdites et punissables, même avec accord.
La photographie de rue est-elle régie différemment dans d’autres pays (par ex. USA, Royaume-Uni, France) ?
Oui, le droit à l’image connaît des réglementations très différentes selon les pays. Aux États-Unis, on applique une interprétation assez large de la « Freedom of Speech » (premier amendement), permettant en principe la photographie dans les espaces publics et la publication des images – seules exceptions en cas d’utilisation commerciale ou de dénigrement ciblé. Au Royaume-Uni, il n’existe pas de droit général à l’image, la photographie de rue y est donc généralement admise sauf en cas de harcèlement ou de propos diffamatoires. En France, en revanche, la protection de la vie privée est très stricte : le simple fait de photographier sans consentement est souvent considéré comme une atteinte à la vie privée et peut entraîner des conséquences civiles et pénales. Tout photographe de rue doit donc impérativement se renseigner sur la situation juridique locale.