Lexique juridique

Risk

Notion et portée juridique du Risk

La notion de Risk (en français : risque) occupe une place centrale dans les sciences juridiques. Elle décrit la possibilité de survenance d’un dommage ou d’un événement préjudiciable, dont l’ampleur est souvent incertaine. Dans un contexte juridique, le Risk revêt une importance fondamentale non seulement pour la rédaction contractuelle, mais aussi en droit de la responsabilité civile, droit des assurances, droit de la responsabilité et en droit public. Le risque est une catégorie clé pour l’attribution des responsabilités, la définition des obligations et la détermination des conséquences juridiques en cas de dommage.


Le risque en droit civil

Répartition des risques en droit des contrats

En droit des contrats, l’analyse des risques détermine quelle partie assume la responsabilité de la survenance d’événements imprévus. Le concept de répartition des risques (§§ 275 ss., 326 BGB) précise dans quelle mesure les parties contractantes sont tenues de répondre à une défaillance fortuite ou à la détérioration de la prestation. Ceci concerne surtout les contrats de vente, de location et d’entreprise, où une répartition différenciée des risques est souvent appliquée.

Risque de perte fortuite (risque matériel)

Le risque matériel implique de savoir qui est responsable de la perte fortuite ou de la détérioration d’une chose tant que la prestation n’a pas encore été réalisée. Les dispositions s’y rapportant se trouvent principalement en droit des obligations, notamment à l’article § 446 BGB (transfert de l’utilité et du risque dans le contrat de vente).

Risque de prestation

Ici, il s’agit de savoir si le créancier doit fournir la contre-prestation même en cas de non-exécution du débiteur. Le risque de prestation détermine ainsi qui supporte le risque économique de la défaillance de la prestation.

Le risque en droit de la responsabilité délictuelle

En droit de la responsabilité, le Risk joue un rôle central : l’ampleur et la probabilité d’un dommage sont déterminantes pour l’appréciation de la négligence simple ou grave. L’évaluation du risque façonne la prévisibilité et le caractère raisonnable des actions et détermine ainsi les obligations de prévention des dommages.


Le risque en droit des assurances

Le droit des assurances repose pour l’essentiel sur la notion de Risk. Les compagnies d’assurances prennent, contre paiement d’une prime, certains risques à la charge de l’assuré. L’aménagement juridique du risque est fixé dans le cadre du contrat d’assurance (§ 1 VVG).

Définition du risque dans le contrat d’assurance

Dans le contrat d’assurance, le risque assuré est défini de manière précise. Les exclusions, franchises et limites de couverture déterminent dans quelle mesure l’assureur répond de la survenance d’un dommage. L’analyse du risque distingue le risque objectif (situation concrète de danger) et le risque subjectif (comportement de l’assuré).

Aggravation du risque et obligations de l’assuré

Si une aggravation du risque intervient après la conclusion du contrat (aggravation du risque selon §§ 23 ss. VVG), l’assureur peut résilier le contrat ou l’adapter. Les obligations de l’assuré visent à limiter le risque d’assurance et constituent souvent une condition préalable à l’ouverture des droits à prestations d’assurance.


Risque et responsabilité en droit public

En droit public, le Risk revêt de l’importance dans le cadre des mesures d’intervention, de la police administrative (droit de la prévention des dangers) et du droit de la responsabilité de l’État.

Droit de la prévention des dangers

Les autorités peuvent intervenir à titre préventif pour éviter les dangers lorsqu’un Risk menace la sécurité ou l’ordre public (§ 14 OBG, § 8 ASOG). Le seuil justifiant une intervention administrative dépend du degré de probabilité et de l’ampleur du dommage potentiel (danger abstraite vs. concrète).

Responsabilité de l’État

En cas d’actes administratifs illégaux ou fautifs, les entités de puissance publique sont généralement responsables du préjudice causé par la réalisation du risque (§ 839 BGB conj. art. 34 GG).


Le risque en droit international et en matière de compliance

Dans les échanges économiques internationaux (par ex. Convention de Vienne, Incoterms), le Risk est un critère central pour la répartition des risques dans les contrats commerciaux. Les entreprises sont tenues, dans le cadre des systèmes de compliance, d’identifier, d’évaluer et de minimiser systématiquement leurs risques afin d’éviter les infractions à la loi et les actions en responsabilité.


Analyse des risques et gestion des risques

Exigences juridiques

Les entreprises sont de plus en plus tenues de réaliser des analyses de risques, notamment en vertu de la loi sur le blanchiment d’argent (GWG) ou du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). Cela implique des obligations de documentation, de justification et de déclaration, dont la violation peut entraîner des conséquences juridiques.

Gestion des risques

Grâce à des instruments juridiques de gestion des risques (tels que les systèmes de contrôle interne, systèmes de gestion de la compliance), la prévention de la responsabilité et la protection contre les dommages sont assurées.


Conclusion

La notion de Risk est d’une importance fondamentale en droit. Elle constitue la base de l’attribution des responsabilités, influence la rédaction des contrats, façonne le droit de la responsabilité et constitue le paramètre central en matière d’assurance ainsi qu’en droit public. Le traitement juridique différencié des risques conduit à un paysage réglementaire complexe, qui prend en compte au cas par cas les parties contractantes, les obligations respectives et les intérêts de protection de la société. Une analyse et une gestion approfondies des risques sont donc d’une importance majeure, tant pour les entreprises que pour les particuliers.

Questions fréquentes

Quelles obligations juridiques s’appliquent aux entreprises dans le cadre de la gestion des risques ?

Les entreprises sont soumises à de nombreuses exigences légales en matière de gestion des risques, qui peuvent varier selon la forme juridique, le secteur d’activité et la taille. L’article § 91 al. 2 AktG est central à cet égard, imposant notamment aux sociétés anonymes de prendre des mesures appropriées pour détecter précocement les risques menaçant leur existence. Pour d’autres entreprises, telles que les GmbH ou commerçants inscrits, des obligations comparables résultent de §§ 43 GmbHG ou des obligations générales de diligence en droit civil. Il existe en outre des obligations spécifiques à certains secteurs, comme dans le secteur bancaire via la KWG et MaRisk, ou via la réglementation Solvabilité II pour les assureurs. Un système de gestion des risques efficace doit identifier, évaluer, gérer et surveiller les risques de manière systématique. Une mise en œuvre insuffisante des obligations légales peut entraîner une responsabilité civile, des mesures de surveillance ou même des conséquences pénales.

Quelles sont les conséquences juridiques d’une gestion des risques insuffisante ?

Si une entreprise ou ses organes dirigeants ne respectent pas leurs obligations légales en matière de gestion des risques, différentes conséquences peuvent en résulter. Sur le plan civil, cela peut entraîner des demandes de dommages-intérêts contre la direction ou le directoire, en particulier en cas de préjudice financier dû à des risques non identifiés ou non suffisamment gérés. En droit des sociétés, les membres des organes sont tenus, selon § 93 AktG et § 43 GmbHG, d’indemniser le dommage causé si une omission fautive dans la gestion des risques est constatée. Sur le plan réglementaire, des amendes, avertissements, voire le retrait de l’agrément (ex. pour les banques par la BaFin) peuvent être prononcés. Dans les cas extrêmes, des poursuites pénales, par exemple pour abus de confiance ou dissimulation de l’insolvabilité, peuvent être engagées si la violation constitue une infraction pénale.

Quelles obligations de documentation s’imposent à la gestion des risques d’un point de vue juridique ?

Les exigences juridiques imposent que toutes les mesures de gestion des risques soient dûment documentées. Cela concerne tant l’identification, l’évaluation que la gestion et la surveillance des risques. L’obligation de documentation découle, par exemple, du § 91 al. 2 AktG ou de prescriptions spécifiques de compliance telles que MaRisk ou GoBD, qui s’appliquent particulièrement aux entreprises soumises à audit. De plus, la documentation claire et complète constitue une preuve essentielle vis-à-vis des autorités de contrôle et dans les litiges. L’absence ou l’insuffisance de documentation peut être considérée comme une faute organisationnelle et entraîner des risques de responsabilité individuelle. Les obligations de conservation suivent généralement les prescriptions commerciales et fiscales, soit en principe six à dix ans.

Dans quelle mesure les prescriptions juridiques internationales influencent-elles la gestion des risques des entreprises allemandes ?

Les entreprises allemandes qui opèrent à l’international ou détiennent des filiales à l’étranger doivent également prendre en compte les prescriptions juridiques internationales en matière de gestion des risques. Sont ici particulièrement pertinentes les exigences du droit européen, telles que la directive sur les marchés d’instruments financiers (MiFID II) dans le secteur financier ou les prescriptions de protection des données (RGPD), qui imposent explicitement des processus de gestion des risques. Des prescriptions américaines comme le Sarbanes-Oxley Act peuvent aussi être contraignantes pour les sociétés cotées ou leurs filiales. L’implémentation de standards internationaux comme l’ISO 31000 facilite le respect des diverses exigences juridiques par-delà les frontières et minimise les risques juridiques liés à des manquements de compliance.

Quelles sont les obligations de responsabilité des membres du directoire et des dirigeants dans la gestion des risques ?

Les membres du directoire et les gérants sont soumis à une obligation accrue de diligence concernant la mise en place et le contrôle d’un système efficace de gestion des risques. Ils doivent prendre toutes les mesures raisonnables de prévention des risques. Le non-respect de cette obligation peut entraîner une responsabilité personnelle, notamment en cas de survenance d’un dommage et de manquement avéré. La jurisprudence exige que le système de gestion des risques soit toujours conforme à l’état de l’art, régulièrement contrôlé et adapté en fonction des évolutions. La décharge de responsabilité n’est possible que s’il peut être démontré que toutes les mesures ont été prises de manière objectivement appropriée et en toute conscience.

Quel est l’impact des prescriptions de compliance sur la gestion juridique des risques ?

La compliance constitue un élément essentiel de la gestion juridique des risques. Le respect de l’ensemble des prescriptions légales, réglementaires et internes fait partie des missions fondamentales d’un système efficace de gestion des risques. Les manquements à la compliance peuvent entraîner non seulement des amendes élevées et des conséquences pénales, mais constituent aussi des risques importants de responsabilité pour les organes et l’entreprise elle-même. La mise en place de systèmes de gestion de la compliance (CMS) est donc recommandée non seulement d’un point de vue éthique, mais également légal, afin de mettre en œuvre des obligations de prévention de la corruption, de lutte contre le blanchiment d’argent ou de protection des données et de maîtriser les risques qui en résultent. Le non-respect peut occasionner des préjudices directs et indirects, tant économiques que juridiques.