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Restrictions de sortie

Notion et fondements des restrictions de sortie

Les restrictions de sortie sont des mesures ordonnées par l’État qui limitent, en partie ou totalement, le droit fondamental de chaque individu de quitter son domicile. Elles sont généralement édictées par un règlement, une loi, ou, plus rarement, par une décision individuelle et visent régulièrement à protéger la santé publique, la sécurité publique ou à maintenir l’ordre public. Les restrictions de sortie comptent parmi les interventions les plus drastiques dans la liberté d’action générale et affectent des droits fondamentaux centraux, notamment le droit à la liberté de circulation, à l’intégrité physique et à la liberté d’action générale.

Bases juridiques et position constitutionnelle

Bases juridiques générales

Le pouvoir d’ordonner des restrictions de sortie découle pour l’exécutif de fondements législatifs spécifiques du domaine juridique concerné. En Allemagne, par exemple, la possibilité de prescrire des restrictions de sortie a été instituée principalement par la loi sur la protection contre les infections (IfSG). Par ailleurs, selon le cas, le droit de police des Länder ou le droit de défense contre les dangers peut également être invoqué si d’autres intérêts publics particulièrement importants sont en jeu.

Droits fondamentaux et limitations constitutionnelles

Les restrictions de sortie empiètent directement sur plusieurs droits fondamentaux. Sont particulièrement concernés :

  • Liberté générale d’action (art. 2, al. 1 GG)
  • Liberté de circulation (art. 11 GG)
  • Inviolabilité du domicile (art. 13 GG), de manière indirecte
  • Liberté de réunion (art. 8 GG), pour autant que des lieux publics soient visités en groupe

Toute atteinte à un droit fondamental requiert une base légale et doit, dans chaque cas individuel, être proportionnée. La mesure doit être appropriée, nécessaire et adéquate (proportionnée au sens strict). Selon la théorie de l’essentiel, les questions fondamentales relatives aux atteintes qui restreignent de façon significative les libertés doivent être décidées par le législateur.

Formes de restrictions de sortie

Restrictions de sortie générales versus ciblées

  • Les restrictions de sortie générales concernent toutes les personnes d’un territoire déterminé, par exemple une commune, un arrondissement ou un Land.
  • Restrictions de sortie ciblées visent certains groupes de personnes, par ex. des personnes infectées, des cas suspects ou des contacts désignés dans le cadre d’un ordre de quarantaine.

Différence avec le couvre-feu et les restrictions de contact

Le terme de restriction de sortie se distingue de la couvre-feu und restriction de contact comme suit :

  • Les restrictions de sortie autorisent généralement la sortie du domicile uniquement pour des raisons impérieuses (comme le travail, les achats, les soins médicaux, l’exercice en plein air).
  • Les couvre-feux interdisent de quitter le domicile totalement ou presque totalement, à de très rares exceptions près.
  • Les restrictions de contact limitent le nombre ou le cercle de personnes que les individus sont autorisés à rencontrer en dehors de leur propre foyer.

Conditions et procédure d’édiction

Habilitation légale

L’adoption constitutionnellement admissible de telles restrictions nécessite des habilitations législatives précises. À titre d’exemple, la loi sur la protection contre les infections (IfSG), en son article 28a, permet d’ordonner des restrictions étendues en cas de situation épidémique de portée nationale.

Procédure formelle

La mise en œuvre se fait généralement par voie de décret, décision administrative générale ou décision individuelle. Les exigences de légalité comprennent :

  1. Précision de la réglementation
  2. Obligation de motivation (transparence)
  3. Limitation dans le temps et révision régulière de la proportionnalité

Les restrictions de sortie doivent préciser dans quelles circonstances il est permis de quitter le domicile et pendant quelle période la mesure s’applique.

Voies de recours et contrôle juridictionnel

Les personnes concernées disposent en principe de voies de recours contre l’édiction d’une restriction de sortie. Il s’agit notamment de :

  • Recours gracieux et recours contentieux pour les actes administratifs
  • Procédure de contrôle des normes pour les règlements
  • Procédure d’urgence pour la suspension provisoire en cas d’atteintes graves et imminentes aux droits fondamentaux

Les juridictions administratives et constitutionnelles examinent systématiquement dans de tels recours la base légale ainsi que le respect du principe de proportionnalité.

Manifestations particulières et exemples

Restrictions de sortie en période de pandémie

Lors de la pandémie de COVID-19, de vastes restrictions de sortie ont été imposées à l’échelle nationale pour la première fois au printemps 2020. L’objectif était de freiner la dynamique d’infection, de soulager le système de santé et de protéger les groupes vulnérables. La base juridique reposait sur la loi sur la protection contre les infections et les règlements pris par les Länder sur son fondement.

Restrictions de sortie en droit de la police

Le droit de la police et de l’ordre connaît également des restrictions de sortie à grande échelle, par exemple pour prévenir de graves atteintes à la sécurité publique (en cas d’émeutes imminentes, de dangers ou de catastrophes naturelles).

Sanctions en cas de violation des restrictions de sortie

Les violations des restrictions de sortie légalement adoptées constituent, selon les habilitations applicables, des infractions administratives voire des délits. Elles peuvent être sanctionnées par des amendes, jusqu’à des peines de prison en cas d’infraction persistante ou intentionnelle. Les barèmes de sanctions et les dispositions pénales applicables se trouvent dans les textes de loi et règlements en vigueur.

Critiques et débat sociétal

L’instauration de restrictions de sortie fait toujours l’objet de débats intenses tant sur le plan sociétal que constitutionnel. Sont en particulier questionnés la justification des atteintes à la liberté, le respect du principe de proportionnalité et l’opportunité de solutions alternatives moins restrictives. La jurisprudence a rappelé à plusieurs reprises à cet égard que le législateur est tenu d’évaluer régulièrement les mesures et de les adapter à l’évolution du risque.

Références et sources complémentaires

  • Institut allemand des droits de l’homme : « Restrictions des droits fondamentaux pendant la pandémie »
  • Ministère fédéral de la Justice : « Manuel relatif à la loi sur la protection contre les infections »
  • Cour constitutionnelle fédérale, décisions relatives à la restriction des libertés pendant la pandémie de coronavirus

Remarque : Cette notice offre un aperçu complet du cadre juridique des restrictions de sortie en droit allemand. Les évolutions juridiques postérieures à la rédaction doivent être prises en compte. Des informations à jour sont disponibles auprès du Ministère fédéral de la Justice ainsi que de chaque gouvernement régional.

Questions fréquemment posées

Qui est compétent pour imposer des restrictions de sortie ?

En Allemagne, les gouvernements des Länder et leurs autorités compétentes sont principalement responsables de l’imposition des restrictions de sortie. La base juridique est essentiellement fournie par la loi sur la protection contre les infections (IfSG), en particulier les articles 28 et suivants. Cette loi permet aux autorités, en cas d’épidémie de portée nationale ou en cas de danger concret pour la santé publique, de prendre des mesures pour empêcher la propagation d’infections, ce qui inclut les restrictions de sortie. De plus, la fédération peut, par règlement ou modification législative, adopter des règles à effet immédiat si une coordination nationale s’impose. L’application concrète et la conception relèvent toutefois généralement des Länder et des communes, qui sont tenus de respecter le principe de proportionnalité et de réévaluer en permanence les mesures.

Les restrictions de sortie doivent-elles être proportionnées ?

Oui, les restrictions de sortie sont en principe soumises au principe de proportionnalité, qui découle de la Loi fondamentale (notamment art. 20, al. 3 GG). Cela signifie que de telles mesures ne sont licites que si elles sont appropriées, nécessaires et raisonnables pour atteindre le but poursuivi – par exemple, la protection de la vie et de la santé de la population. Elles doivent donc constituer le moyen le moins contraignant pour réaliser l’objectif, et ne pas être disproportionnées au regard des atteintes portées aux droits fondamentaux, tels que la liberté de circulation (art. 11 GG) ou la liberté générale d’action (art. 2, al. 1 GG). Les autorités doivent également vérifier régulièrement si le maintien ou l’adaptation des mesures est nécessaire ; sinon elles doivent être levées.

Existe-t-il des exceptions aux restrictions de sortie ?

Les règlements ou décisions relatifs aux restrictions de sortie prévoient en principe divers cas d’exception. Ceux-ci concernent souvent des motifs impérieux de la vie quotidienne, comme la fréquentation du lieu de travail, les rendez-vous médicaux, les achats indispensables ou l’aide à des personnes dépendantes. Les promenades ou l’activité sportive sont, si elles sont expressément admises, autorisées sous certaines conditions. Des exceptions peuvent également s’appliquer pour les événements religieux, l’exercice de l’autorité parentale ou les convocations judiciaires. Les exceptions exactes dépendent de l’arrêté ou du règlement concerné et doivent être examinées en détail. Toute violation des conditions ou extension abusive des exceptions peut entraîner des amendes ou autres sanctions.

Quelles conséquences juridiques en cas de violation des restrictions de sortie ?

Une violation de restrictions de sortie valablement édictées peut entraîner, selon la gravité et les règlements applicables, diverses conséquences juridiques. Celles-ci vont de l’amende administrative jusqu’à des sanctions pénales en cas de récidive ou de violation intentionnelle, ou lorsque des tiers sont mis en danger, notamment selon l’art. 74 IfSG. Le montant des amendes varie selon les Länder et les cas, mais peut parfois atteindre plusieurs milliers d’euros. Par ailleurs, des mesures complémentaires telles qu’une interdiction de séjour ou une mise en rétention provisoire pour forcer le respect des restrictions peuvent être ordonnées. Les voies de recours comme l’opposition ou le recours contentieux sont possibles au cas par cas, mais elles ne suspendent pas en principe l’application immédiate et généralement temporaire des mesures.

Comment les restrictions de sortie sont-elles contrôlées et appliquées ?

Le contrôle et l’application des restrictions de sortie incombent principalement aux autorités locales d’ordre public et à la police. Ces institutions sont habilitées à procéder à des contrôles d’identité, à vérifier le motif de présence dans l’espace public ainsi qu’à demander des justificatifs d’éventuelles exceptions. En cas de violation, des amendes immédiates peuvent être infligées ou des plaintes déposées. Les autorités sont tenues de veiller à un contrôle égal des restrictions, d’agir par sondage ou de poursuivre spécifiquement les infractions signalées. En cas de violations graves ou répétées, le juge d’instance peut ordonner des mesures supplémentaires, par exemple un placement pour faire respecter une quarantaine.

Quand et comment les restrictions de sortie sont-elles levées ?

Les restrictions de sortie sont en principe limitées dans le temps et doivent être levées dès qu’elles ne sont plus nécessaires. La levée s’effectue généralement par un nouveau règlement ou une décision administrative compétente. Les autorités sont tenues d’évaluer en permanence leurs mesures, notamment au regard de la situation épidémiologique actuelle et en tenant compte des connaissances scientifiques ou des directives de l’Institut Robert Koch. Les tribunaux peuvent également, dans le cadre d’une procédure en référé ou au fond, ordonner la levée ou l’adaptation immédiate des restrictions si les conditions de limitation des droits fondamentaux ne sont plus réunies ou que la mesure n’est plus proportionnée.

Les personnes concernées peuvent-elles contester les restrictions de sortie ?

Les personnes concernées peuvent, dans des cas individuels, engager des démarches juridiques contre les restrictions de sortie. Cela peut se faire par la voie du recours gracieux auprès de l’autorité ayant pris la décision, ou par une ordonnance de référé ou une action devant le tribunal administratif. Les chances de succès dépendent de la situation factuelle et juridique ainsi que, notamment, d’une éventuelle atteinte disproportionnée aux droits fondamentaux. Il convient de noter que pour des mesures temporaires et urgentes, les voies de recours n’ont en général pas d’effet suspensif, c’est-à-dire que la restriction demeure applicable jusqu’à la décision du tribunal. Pour les groupes vulnérables, par exemple les personnes en situation de handicap ou souffrant de maladies chroniques, il existe en outre des mécanismes de réclamation spécifiques.