Définition et bases de la responsabilité pour les produits génétiquement modifiés
Die Responsabilité des produits génétiquement modifiés (Responsabilité pour les produits génétiquement modifiés) désigne la responsabilité juridique en cas de dommages causés par l’utilisation ou la diffusion d’organismes génétiquement modifiés (OGM) et des produits qui en sont issus. Il s’agit d’un domaine particulier du droit de la responsabilité du fait des produits, caractérisé par les risques et incertitudes spécifiques liés à la biotechnologie. Les règles de la responsabilité en matière de produits génétiquement modifiés visent à prendre en compte de manière exhaustive à la fois les intérêts des consommateurs et la protection de l’environnement, tout en encadrant l’innovation dans le secteur de la biotechnologie.
Fondements juridiques de la responsabilité liée aux produits génétiquement modifiés
Loi sur la responsabilité du fait des produits défectueux (ProdHaftG)
La loi allemande sur la responsabilité du fait des produits défectueux (ProdHaftG) constitue la base légale centrale pour les demandes d’indemnisation des dommages causés par des produits défectueux, y compris les produits génétiquement modifiés. Selon l’article 1 ProdHaftG, le fabricant est responsable sans faute (« responsabilité objective ») des dommages corporels et matériels causés par un produit défectueux. La responsabilité s’étend également aux produits intermédiaires, tels que les plantes ou micro-organismes génétiquement modifiés, dès lors qu’ils intègrent le circuit économique.
Loi sur la génétique (GenTG)
La loi sur la génétique (GenTG) contient des dispositions complémentaires concernant les activités impliquant des OGM et prévoit en outre des règles de responsabilité spécifiques (§§ 32 et suivants GenTG). Selon l’article 32 GenTG, l’exploitant d’une installation ou d’une dissémination génétique est responsable, même sans faute, des dommages causés par des OGM. Cette responsabilité stricte couvre notamment les atteintes à la santé humaine, mais également certains dommages matériels ou environnementaux.
Champ d’application de la responsabilité des produits génétiquement modifiés
La responsabilité relative aux produits génétiquement modifiés s’applique en particulier dans les domaines suivants :
- Agriculture: Responsabilité pour les dommages causés par des plantes cultivées génétiquement modifiées, dommages de contamination sur des parcelles agricoles voisines et conséquences d’une propagation involontaire.
- Production alimentaire: Responsabilité en cas de dommages à la santé résultant de la consommation de denrées contenant des composants génétiquement modifiés.
- Dommages environnementaux: Responsabilité pour les atteintes aux écosystèmes causées par la dissémination d’OGM dans l’environnement.
Conditions de la responsabilité liée aux produits génétiquement modifiés
Défectuosité du produit
La responsabilité suppose que le produit présente un défaut au moment de sa mise sur le marché. Un tel défaut peut exister dans la conception, la fabrication ou une information/instruction insuffisante. Pour les OGM, il faut notamment tenir compte des conséquences inconnues ou à long terme des modifications génétiques.
Lien de causalité
Il doit y avoir un lien causal entre le produit OGM utilisé et le dommage survenu. La charge de la preuve incombe en principe à la victime. Toutefois, la loi sur la génétique prévoit, dans certains cas, un renversement de la charge de la preuve (§ 33 GenTG) en faveur du lésé.
Préjudice
Un dommage mesurable doit être survenu à des personnes, à des biens ou à l’environnement. Les pertes purement financières ne sont pas prises en charge par la loi sur la responsabilité du fait des produits défectueux, toutefois les préjudices patrimoniaux consécutifs à des dommages corporels ou matériels sont couverts.
Étendue de la responsabilité et plafonds de responsabilité
La responsabilité découlant de la loi sur la responsabilité du fait des produits est limitée à certains plafonds (§ 10 ProdHaftG), par exemple 85 millions d’euros pour les dommages corporels. La GenTG prévoit ses propres plafonds de responsabilité, particulièrement pertinents en cas de dommages environnementaux.
Particularités de la responsabilité en matière de génie génétique
Responsabilité objective (sans faute)
La caractéristique de la responsabilité des produits génétiquement modifiés est une responsabilité généralement sans faute (responsabilité objective). Cela tient au fait que les risques et dommages liés à ces produits sont difficiles à prévoir et n’apparaissent souvent qu’après un long délai.
Renversement de la charge de la preuve
En cas de dissémination d’OGM dans l’environnement, la loi sur la génétique prévoit un renversement de la charge de la preuve : si un OGM est par exemple disséminé en agriculture et qu’un dommage en résulte, il sera présumé que le dommage a été causé par l’OGM, sauf preuve du contraire d’une autre cause.
Obligation d’assurance
La loi sur la génétique prévoit une obligation d’assurance pour certains exploitants afin de garantir que de potentielles demandes d’indemnisation puissent être satisfaites (§ 37 GenTG).
Aspects internationaux et droit européen
Droit européen sur le génie génétique
La responsabilité pour les OGM n’est pas totalement harmonisée au sein de l’Union européenne. La directive 85/374/CEE sur la responsabilité du fait des produits défectueux institue la responsabilité sans faute pour les produits défectueux et constitue la base du droit national de la responsabilité du fait des produits des États membres, y compris l’Allemagne.
Protocole de Carthagène
Au niveau international, le Protocole de Carthagène sur la biosécurité établit des conditions-cadres pour la gestion transfrontalière des OGM vivants. Les questions de responsabilité sont toutefois en partie laissées à la législation nationale.
Distinction avec la responsabilité générale du fait des produits
Tandis que la responsabilité générale du fait des produits couvre tous les produits défectueux, la responsabilité spécifique aux produits génétiquement modifiés concerne uniquement les dommages liés à des OGM ou à leurs dérivés. Elle se distingue par des dangers particuliers et des exigences de responsabilité plus strictes, puisque les risques des produits génétiquement modifiés sont souvent difficiles à évaluer et peuvent concerner des tiers ou l’environnement.
Débat et jurisprudence
Les décisions judiciaires relatives à la responsabilité liée aux produits génétiquement modifiés portent souvent sur l’étendue de la responsabilité en cas de contamination transfrontalière, la charge de la preuve lors d’évolutions dommageables rares, ou l’imputation des dommages lors de chaînes de production complexes. L’accent est mis sur les cas dans lesquels les risques associés aux modifications génétiques ne peuvent pas être évalués de manière concluante sur le plan scientifique.
Littérature et informations complémentaires
Des informations complémentaires sur la responsabilité liée aux produits génétiquement modifiés figurent notamment dans les commentaires à la loi sur la responsabilité du fait des produits et à la loi sur la génétique, ainsi que dans les publications juridiques spécialisées en droit de l’environnement et de la responsabilité.
Voir aussi :
- Responsabilité du fait des produits
- Loi sur la génétique
- Responsabilité environnementale
- Directive UE sur la responsabilité du fait des produits
- Protocole de Carthagène sur la biosécurité
Questions fréquentes
Dans quels cas la responsabilité liée aux OGM s’applique-t-elle en droit allemand ?
La responsabilité liée aux OGM s’applique en droit allemand lorsqu’un produit génétiquement modifié cause des dommages à des biens juridiques de tiers et que ces dommages sont spécifiquement attribuables aux caractéristiques ou risques particuliers de la modification génétique. En principe, la responsabilité est indépendante de toute faute du fabricant (responsabilité objective). La référence principale reste la loi sur la génétique (GenTG) ainsi que, pour partie, la loi sur la responsabilité du fait des produits défectueux (ProdHaftG). La responsabilité peut couvrir les dommages matériels – par exemple sur d’autres produits agricoles – ou des pertes financières telles que des pertes de récolte, ainsi que dans certains cas des dommages corporels. Pour prétendre à une indemnisation, il faut pouvoir établir le lien de causalité entre le produit génétiquement modifié et le dommage subi. En cas de difficultés probatoires complexes, la GenTG prévoit des mesures facilitant le renversement de la charge de la preuve en faveur du lésé.
Qui est responsable en cas de dommages causés par un produit génétiquement modifié selon le droit allemand ?
Le principal responsable est l’opérateur de l’installation génétique qui met sur le marché ou dissémine le produit, ainsi que dans certains cas le fabricant du produit génétiquement modifié. Selon l’article 32 GenTG, le titulaire de l’autorisation de dissémination ou de mise sur le marché est le débiteur central de la responsabilité. En cas de répétition de dommages, d’autres personnes, telles que le distributeur ou le transformateur de produits génétiquement modifiés, peuvent aussi être tenues responsables, dès lors qu’elles ont participé de manière autonome à la dissémination. Plusieurs responsables peuvent être solidairement redevables. La règle de responsabilité spécifique de la GenTG prime sur les demandes fondées sur la responsabilité du fait des produits, dès lors qu’elles concernent le même dommage.
Dans quelle mesure l’obligation d’indemnisation est-elle limitée dans le cadre de la responsabilité pour produits génétiquement modifiés ?
L’obligation d’indemnisation selon la loi sur la génétique est plafonnée : pour les dommages matériels et financiers, la limite légale est fixée à 85 millions d’euros par sinistre (§ 33 al. 3 GenTG). Ce plafond ne s’applique pas aux dommages corporels, tels que les atteintes à la santé ou les décès, bien que des restrictions prévues par la ProdHaftG puissent également jouer (§ 10 al. 1 ProdHaftG prévoit par exemple environ 85 millions d’euros pour les dommages corporels par événement, mais avec des limites distinctes selon la victime). Par ailleurs, l’obligation d’indemnisation est exclue si le dommage résulte de la force majeure, notamment en cas de catastrophe naturelle.
Quelles sont les exigences relatives à la preuve du lien de causalité ?
En principe, la victime doit apporter la preuve de l’origine et du lien de causalité entre le produit génétiquement modifié et le dommage subi. Cependant, la GenTG prévoit un assouplissement de la preuve : si l’atteinte porte sur un bien protégé et survient dans une zone où des OGM ont été disséminés, il est présumé que le produit génétiquement modifié en question en est responsable, sauf si d’autres causes plausibles sont envisageables. L’exploitant peut s’exonérer en démontrant qu’il est très probable que le dommage ait une autre origine.
Existe-t-il des obligations d’assurance pour les exploitants ou fabricants de produits génétiquement modifiés ?
Oui, la loi sur la génétique impose aux exploitants d’installations génétiques ou aux metteurs sur le marché de produits génétiquement modifiés la souscription d’une assurance responsabilité civile (§ 34 GenTG). Cette assurance doit couvrir de manière adéquate les risques potentiels de responsabilité, tels qu’ils résultent de la manipulation d’organismes génétiquement modifiés. Sans preuve d’une telle assurance, ni la dissémination ni la mise sur le marché ne sont autorisées. La couverture d’assurance doit englober l’obligation d’indemnisation maximale conformément aux plafonds de responsabilité.
Quelles obligations particulières de protection incombent aux fabricants et metteurs sur le marché de produits génétiquement modifiés ?
Outre la responsabilité, les fabricants et metteurs sur le marché de produits génétiquement modifiés sont soumis à des obligations étendues de surveillance et de diligence. Cela inclut, entre autres, le suivi continu des produits après leur dissémination ou mise sur le marché, la mise en œuvre de mesures en cas de nouveaux risques connus, des obligations de documentation et de déclaration auprès des autorités ainsi que de vastes obligations d’information à l’égard des personnes éventuellement concernées. En cas de violation de ces obligations, cela peut entraîner une responsabilité pour faute ou modifier la répartition de la charge de la preuve en faveur de la victime.
Quelle est la durée d’existence des droits à réparation en lien avec des produits génétiquement modifiés ?
La prescription des droits à réparation liés aux produits génétiquement modifiés est régie par les règles particulières du droit de la responsabilité du fait des produits et du Code civil allemand (BGB). En principe, les demandes d’indemnisation se prescrivent dans un délai de trois ans à compter de la connaissance du dommage et de l’auteur (§ 195 BGB). Par ailleurs, il existe des délais d’exclusion maximaux (« délais de forclusion ») de dix ans à compter de la mise sur le marché, comme le prévoit l’article 13 ProdHaftG. En cas d’évolution de dommages irréversibles, dont le lien avec les produits génétiquement modifiés n’est découvert que tardivement, le délai de prescription peut être prolongé si des dispositions légales particulières le prévoient.