Notion et principes fondamentaux de la responsabilité par équité
Die Responsabilité par équité désigne une forme spéciale de responsabilité ancrée dans le droit allemand, dans laquelle une personne ou une institution doit répondre d’un dommage pour des raisons de justice (équité), alors qu’en principe aucune obligation juridique selon les règles générales de responsabilité n’existe. Elle s’applique en particulier lorsque le fondement légal formel fait défaut, mais qu’une obligation d’indemnisation apparaît tout de même nécessaire pour des raisons socio-éthiques ou sur la base d’une disposition légale.
À la différence d’une responsabilité fondée ou non sur la faute, la responsabilité par équité est déterminée par le principe de justice, l’obligation d’indemnisation au cas par cas et des circonstances sociales particulières. Sa mise en œuvre légale se fait généralement par des habilitations expresses dans des lois spéciales.
Sources juridiques et points d’attache légaux
Responsabilité par équité dans le Code civil (BGB)
Dans le Code civil allemand, la responsabilité par équité n’est pas explicitement réglementée, mais on y trouve certains principes similaires, notamment en droit de l’enrichissement sans cause (§§ 812 ss. BGB) ou en cas de disparition de la base du contrat (§ 313 BGB). Cependant, il ne s’agit pas ici de « droits à indemnisation fondés sur l’équité », mais plutôt d’un ajustement ou d’une compensation réalisés selon le principe de la bonne foi.
Responsabilité par équité en droit public
La responsabilité par équité revêt une grande importance en droit public. Cela comprend notamment :
- Droit de la responsabilité de l’État: Le droit des Länder prévoit souvent la possibilité d’accorder une indemnité sur la base de dispositions d’équité pour des dommages occasionnés, par exemple, par des mesures souveraines légales pour lesquelles l’État ne répondrait normalement pas (intervention assimilée à une expropriation).
- Droit social: Dans divers livres du code social, par exemple dans le SGB II et le SGB XII, il existe des dispositions d’équité permettant l’octroi de prestations à titre discrétionnaire lorsque le droit ne prévoit aucun droit à prestation, mais qu’une situation de détresse particulière doit être évitée.
- Prestations d’indemnisation en droit administratif: Cela concerne notamment l’indemnisation des dommages ou l’octroi d’aides en cas de catastrophes naturelles ou d’interventions souveraines sans faute.
Règles particulières d’équité dans les lois spéciales
Diverses lois spéciales prévoient des prestations sur critères d’équité pour les situations où aucune obligation légale directe n’existe, par exemple en tant que dispositions pour cas de rigueur. Citons en exemple la loi sur la protection contre les infections (§ 56 al. 1a IfSG) ou la loi fédérale sur la protection des données dans le contexte des demandes d’indemnisation à la suite de violations de la protection des données.
Conditions et étendue de la responsabilité par équité
Conditions d’application
La responsabilité par équité suppose généralement une situation exceptionnelle qui, pour des raisons sociales, éthiques ou de politique juridique, rend approprié le versement d’une compensation ou d’une prestation de remplacement. Les conditions varient selon le domaine d’application et la base légale. Les points essentiels sont généralement les suivants :
- Préjudice insupportable ou situation particulière de dommagepour laquelle il n’existe aucun droit à compensation en droit commun.
- Absence d’un autre fondement juridique du droit dans la loi.
- Rapport particulier de confiance ou de protection (fréquent en droit public).
- Décision discrétionnaire de l’autorité compétente concernant l’octroi de la prestation.
Étendue de la responsabilité
L’importance de la prestation indemnitaire relevant de la responsabilité est fixée par le législateur compétent. Souvent, une disposition potestative est prévue, laissant ainsi une marge d’appréciation à la décision individuelle. Le montant de la compensation est généralement déterminé en fonction du préjudice subi et de la situation personnelle de la victime. Une indemnisation complète n’est pas obligatoire ; il est fréquent que seules des compensations partielles ou des montants forfaitaires soient accordés.
Distinction d’avec d’autres régimes de responsabilité
Différence avec la responsabilité civile légale
La responsabilité civile classique suppose généralement un comportement illicite et fautif (§ 823 BGB). La responsabilité par équité s’en distingue, car elle s’applique précisément dans les cas où un tel fondement n’existe pas, mais où une compensation paraît socialement nécessaire.
Différence avec la responsabilité envers l’État et la violation d’obligations accessoires
Pour la responsabilité de l’État (§ 839 BGB en liaison avec l’art. 34 GG), une faute est requise. La responsabilité par équité, en revanche, ne suppose ni faute ni manquement à une obligation, elle est accordée uniquement à titre discrétionnaire dans chaque cas particulier.
Procédure et mise en œuvre de la responsabilité par équité
Les prestations fondées sur l’équité doivent en principe être demandées. Les autorités compétentes, le plus souvent au niveau ministériel, décident alors dans le cadre de leur pouvoir d’appréciation. Il n’existe généralement aucun droit à prestation ; en cas de refus, la voie du contentieux administratif est généralement ouverte, le tribunal procédant alors à un contrôle de l’exercice du pouvoir d’appréciation.
Dans le cadre du contrôle juridictionnel, les tribunaux vérifient généralement uniquement si le pouvoir d’appréciation a été exercé conformément au devoir, si les exigences légales ont été respectées et si le principe d’égalité a été observé.
Cas pratiques et exemples d’application
- Inondations catastrophiques: Les victimes ayant subi d’importants dommages matériels à la suite d’inondations, dont la couverture d’assurance est insuffisante et pour lesquelles il n’existe généralement pas de droit à compensation, peuvent se voir accorder une indemnisation à titre d’équité par l’État.
- Sacrifices particuliers dus à des mesures souveraines légitimes: Par exemple, si des terrains sont temporairement interdits d’accès ou que certaines mesures sont imposées pour des raisons de protection contre les infections, il peut être accordé une compensation par équité pour les conséquences négatives de ces mesures.
- Prestations pour cas de rigueur dans le domaine social: En droit social, les prestations fondées sur l’équité sont souvent accordées en cas de besoin particulier, malgré l’absence de fondement légal.
Signification et analyse de politique juridique
En droit allemand, la responsabilité par équité a pour fonction de combler les lacunes de la protection juridique lorsque la loi ne prévoit pas de compensation, mais qu’au cas particulier une obligation d’indemnisation selon les exigences générales de justice apparaît appropriée. Elle favorise la justice sociale en répondant aux exigences d’équité au cas par cas et de proportionnalité.
Cependant, des critiques considèrent la possibilité d’une responsabilité par équité comme potentiellement confuse et prévisible difficilement, car elle dépend au cas par cas des décisions des autorités publiques et peut porter atteinte au principe de sécurité juridique.
Sources et informations complémentaires
- Battis/Grigoleit (dir.) : Droit administratif général, 16e éd., chapitre sur la responsabilité de l’État et la compensation par équité
- Martens, La responsabilité par équité en droit public, DÖV 2012, 445 et suiv.
- Ossenbühl, Responsabilité de l’État et des fonctionnaires, 7e éd., chapitre sur l’intervention assimilée à une expropriation
Résumé : La responsabilité par équité constitue une règle dérogatoire aux prescriptions habituelles de responsabilité, visant à prévoir une compensation appropriée dans les cas de rigueur sociale ou dictés par la politique juridique. Sa mise en œuvre relève principalement de dispositions légales spéciales, le cas d’espèce, le pouvoir d’appréciation de l’administration et la situation sociale particulière étant déterminants. Elle comble les lacunes de la protection juridique et contribue à une indemnisation juste dans des situations dommageables atypiques.
Questions fréquentes
Quand la responsabilité par équité s’applique-t-elle en droit allemand ?
La responsabilité par équité s’applique en droit allemand lorsqu’une personne n’est pas juridiquement tenue de réparer un certain dommage ou déficit, mais qu’une obligation de remplacer ou de compenser peut être prévue en raison de circonstances particulières selon une « appréciation équitable ». Elle permet d’assurer dans des situations exceptionnelles, pour lesquelles la loi ne propose aucune norme claire de responsabilité, une compensation au nom de la justice et de l’équité. Parmi les domaines d’application typiques figurent le droit public, par exemple la répartition de la responsabilité entre plusieurs auteurs de dommages (§ 426 al. 1 phrase 1 BGB) ou dans les cas où quelqu’un est tenu à une prestation sur la base de la bonne foi (§ 242 BGB), sans que sa responsabilité première ne soit engagée. En droit social aussi, telle que lors du remboursement de prestations sociales, la responsabilité par équité peut jouer un rôle lorsque le législateur laisse la décision finale à la discrétion de l’administration, fondée sur une pesée d’équité.
Quelles conditions doivent être réunies pour admettre une responsabilité par équité ?
Pour admettre la responsabilité par équité, plusieurs conditions spécifiques doivent en général être réunies : Premièrement, aucune réglementation expresse de responsabilité ne doit s’appliquer ou la loi doit prévoir une décision à bien plaire selon l’équité. Deuxièmement, il doit exister un cas particulier exceptionnel qui rendrait injuste une application stricte de la loi. Troisièmement, la personne concernée doit avoir subi un dommage ou un préjudice, imputable causalement à l’événement en cause. Quatrièmement, une pesée des intérêts est nécessaire en considérant toutes les circonstances du cas d’espèce, notamment la mesure de la tolérance exigée, la mérite de protection des parties impliquées et toute part de faute ou de coresponsabilité. Souvent, une marge d’appréciation de l’autorité ou du tribunal s’impose, dans laquelle une pesée équitable selon les principes de la bonne foi joue un rôle.
En quoi la responsabilité par équité se distingue-t-elle de la responsabilité légale ?
La responsabilité par équité diffère fondamentalement de la responsabilité légale, typiquement fondée ou non sur la faute : Alors que les responsabilités légales reposent sur des conditions spécifiques établies par la loi (par ex. responsabilité délictuelle, contractuelle), la responsabilité par équité ne dépend d’aucune condition légale stricte ou n’en prévoit que de très ouvertes et se base principalement sur des critères d’équité et de justice au cas par cas. Le critère décisionnel n’est pas l’application stricte de textes préétablis, mais la détermination de la responsabilité et de l’indemnisation selon la justice, l’équité et la proportionnalité au cas d’espèce. Elle est donc subsidiaire et n’intervient que si les régimes légaux ne s’appliquent pas ou prévoient une clause d’ouverture en faveur de l’équité.
Existe-t-il des situations types dans lesquelles la responsabilité par équité est particulièrement pertinente ?
Des situations typiques de responsabilité par équité sont notamment celles où plusieurs personnes sont à l’origine d’un dommage sans que la responsabilité de chacun soit clairement définissable, par exemple dans le cadre de la responsabilité solidaire (§ 426 BGB), lors de l’ajustement ultérieur de compensations entre débiteurs solidaires, ou encore en droit de voisinage lorsque des propriétaires sont amenés à verser une indemnité en raison de circonstances extérieures et d’équité. En droit public, elle intervient par exemple lorsque sont discutées des obligations de responsabilité ou de compensation entre entités publiques, sans qu’une attribution légale explicite existe. En droit social et fiscal, la responsabilité par équité peut aussi servir de correctif, comme lorsque des dettes fiscales ne peuvent être ajournées ou effacées que pour des raisons d’équité.
Selon quels critères la décision judiciaire ou administrative est-elle prise en matière de responsabilité par équité ?
La décision selon l’équité repose sur une appréciation globale des circonstances particulières du cas d’espèce. Sont déterminants les principes de la bonne foi (§ 242 BGB), le sentiment général du droit et la prévention des préjudices injustes. Les juridictions et autorités tiennent compte de critères tels que le degré de coresponsabilité, la situation économique, le comportement des participants avant et après l’événement concerné ainsi que les conséquences possibles d’une attribution de responsabilité. Cette décision doit être exposée de manière transparente dans une balance des intérêts, où les arguments pour et contre l’imputation de la responsabilité doivent être mis en balance de manière compréhensible et documentés.
Existe-t-il un droit à la responsabilité par équité ou cela relève-t-il toujours de l’appréciation discrétionnaire des décideurs ?
Il n’existe en principe aucun droit à la responsabilité par équité ; la décision appartient généralement au pouvoir discrétionnaire de l’autorité compétente ou du tribunal, pour autant que la loi prévoit une telle règle d’équité. Cela signifie que la personne qui décide peut apprécier si et dans quelle mesure une répartition de l’indemnisation selon l’équité doit avoir lieu et quels intérêts doivent être pris en compte. Seuls dans de rares cas où la marge d’appréciation est réduite à néant (« réduction du pouvoir d’appréciation à zéro »), un droit peut exceptionnellement naître.
Quel rôle joue la responsabilité par équité en relation avec le droit des assurances ?
En droit des assurances, la responsabilité par équité peut jouer un rôle, notamment en matière de recours lorsque plusieurs personnes ou compagnies d’assurance sont susceptibles d’être à l’origine du dommage, sans que la loi ne précise le mode de compensation. Même lorsqu’une compagnie d’assurance doit faire appel à la justice pour faire intervenir des tiers et qu’il n’existe pas de disposition légale complète, la compensation peut intervenir selon l’équité en vertu du § 426 BGB ou des clauses d’ouverture pertinentes. Cela constitue en particulier un correctif lorsque l’application stricte des dispositions contractuelles ou légales conduirait à des résultats manifestement inéquitables.