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Responsabilité environnementale

Définition et bases de la responsabilité environnementale

La responsabilité environnementale désigne le cadre juridique qui régit la responsabilité en cas de dommages à l’environnement. Elle vise à protéger l’environnement contre les effets nuisibles, en tenant pour responsables les personnes ou entreprises dont les actions ou omissions causent de tels dommages. La responsabilité environnementale s’appuie aussi bien sur des sources juridiques nationales qu’européennes et internationales et constitue un instrument central du droit de l’environnement.

Champ d’application et objectifs

L’objectif principal de la responsabilité environnementale est de prévenir ou d’éliminer les dommages environnementaux et de minimiser les risques connexes pour l’homme, les animaux, le sol, l’eau, l’air et la biodiversité. Elle vise aussi un effet préventif, en incitant les auteurs potentiels de dommages à faire preuve de prudence et de responsabilité.

Bases légales de la responsabilité environnementale en Allemagne

Les bases légales de la responsabilité environnementale en Allemagne reposent sur différentes lois qui régissent à la fois les droits publics et privés. Les principales législations au niveau fédéral sont la loi sur la responsabilité environnementale (UmweltHG), la loi sur le régime des eaux (WHG), la loi fédérale sur la protection contre les nuisances (BImSchG), la loi fédérale sur la protection du sol (BBodSchG) ainsi que des dispositions spécifiques dans d’autres lois environnementales. De plus, la loi sur les dommages environnementaux (USchadG) transpose la directive européenne sur la responsabilité environnementale.

Loi sur la responsabilité environnementale (UmweltHG)

La loi sur la responsabilité environnementale régit la responsabilité objective pour les dommages environnementaux causés par certaines installations à risque. Elle protège en particulier les tiers dont la santé ou les biens sont affectés par les impacts environnementaux (§ 1 UmweltHG).

Champ d’application

L’UmweltHG concerne les dommages corporels ou matériels résultant d’effets environnementaux émanant d’installations soumises à autorisation. La faute du responsable importe peu : il suffit qu’un dommage résulte de l’exploitation de l’installation.

Faits générateurs de la responsabilité

La responsabilité naît notamment du rejet de substances, de la pollution de l’eau, de la fuite de gaz ou de l’émission de bruit, de vibrations et d’effets environnementaux similaires.

Exceptions et motifs d’exclusion

La loi prévoit certaines exceptions, par exemple pour les dommages inévitables causés par force majeure ou lorsque les installations ont été exploitées conformément aux règles reconnues de la technique.

Loi sur les dommages environnementaux (USchadG)

L’USchadG transpose la directive européenne 2004/35/CE relative à la responsabilité environnementale en matière de prévention et de réparation des dommages environnementaux. Elle régit la responsabilité de droit public en cas de dommages causés à certaines espèces et habitats protégés, aux eaux et aux sols.

Réhabilitation et prévention

Selon l’USchadG, l’obligation première est de rétablir l’état initial de l’environnement endommagé (obligation de réhabilitation), ainsi que la mise en œuvre de mesures pour prévenir de futurs dommages (obligation de prévention). Les autorités compétentes peuvent imposer au responsable des injonctions de réhabilitation correspondantes.

Champ d’application et obligations des exploitants

L’USchadG concerne les exploitants d’installations particulièrement dangereuses ainsi que d’autres activités présentant un potentiel de risque. La responsabilité s’applique même sans faute, en particulier en cas de risques d’émissions.

Autres dispositions pertinentes

Outre l’UmweltHG et l’USchadG, de nombreuses autres lois sont importantes en matière de responsabilité environnementale. La loi fédérale sur la protection du sol contient des dispositions sur la réhabilitation des sites contaminés. La loi sur le régime des eaux régit la responsabilité en cas de pollution de l’eau ou d’accidents impliquant des substances dangereuses pour l’eau. La loi fédérale sur la protection contre les nuisances établit la responsabilité liée aux émissions provenant des installations.

Formes de responsabilité environnementale

Responsabilité objective

La responsabilité environnementale revêt dans de nombreux cas un caractère objectif. Seule compte la causalité de l’installation ou de l’activité à l’origine du dommage, indépendamment du fait que l’exploitant aurait pu éviter le dommage ou non.

Responsabilité fondée sur la faute selon le BGB

En plus de la responsabilité objective fondée sur des lois spéciales, la responsabilité fondée sur la faute selon le Code civil allemand (BGB) subsiste, notamment pour acte illicite (§ 823 BGB). Elle requiert l’existence d’une faute sous la forme d’une intention ou d’une négligence.

Responsabilité de droit public

Outre les actions civiles, les autorités peuvent exiger la réparation des dommages environnementaux ou ordonner des mesures de prévention des risques sur la base de dispositions de droit public. Cela concerne notamment la suppression de dangers ou de perturbations ainsi que le remboursement des coûts y afférents.

Sujets et destinataires de la responsabilité

Les destinataires de la responsabilité sont en règle générale les exploitants d’installations présentant des risques potentiels pour l’environnement. Dans certaines situations, la responsabilité peut également s’étendre aux propriétaires fonciers, anciens exploitants ou autres responsables, notamment en matière de sites contaminés.

Étendue et mise en œuvre de la responsabilité environnementale

Types de dommages

La responsabilité environnementale couvre aussi bien les dommages corporels (par exemple blessures ou décès), les dommages matériels (tels que les dommages aux bâtiments ou installations) que les atteintes à l’environnement au sens strict (modifications illicites des sols, eaux, espèces animales et végétales).

Personnes ayant droit à une indemnisation

Les droits civils en réparation de dommages environnementaux peuvent généralement être invoqués par les personnes directement concernées, comme les victimes ou les propriétaires fonciers. Les droits publics à la réhabilitation ou à la suppression des dangers reviennent aux autorités compétentes.

Prescription

Le délai de prescription des droits issus de la responsabilité environnementale varie selon la législation. Dans l’UmweltHG, le délai de prescription est généralement de trois ans à compter de la connaissance du dommage et de l’auteur du dommage, mais au plus tard trente ans après l’événement préjudiciable.

Charge de la preuve

Dans l’UmweltHG et des règles similaires, il appartient en principe au demandeur de prouver l’existence du dommage et le lien de causalité avec l’exploitation de l’installation. Dans certains cas, la charge de la preuve peut être inversée au bénéfice de la victime.

Assurance et gestion des risques

Afin de réduire les risques de responsabilité, les exploitants d’installations souscrivent fréquemment des assurances spécifiques de responsabilité environnementale. Ces assurances couvrent le risque financier de demandes d’indemnisation découlant de cas de responsabilité environnementale.

Responsabilité environnementale dans un contexte international

Il existe des réglementations en matière de responsabilité environnementale non seulement au niveau national, mais aussi au niveau européen et international. Il convient particulièrement de mentionner la directive sur la responsabilité environnementale (2004/35/CE) de l’Union européenne, qui a établi une norme minimale uniforme en Europe en matière de responsabilité en cas de dommages environnementaux. Il existe à l’échelle internationale des conventions comme la Convention de Bâle ou divers protocoles environnementaux couvrant les cas de responsabilité environnementale transfrontière.

Conclusion et perspectives

La responsabilité environnementale constitue un domaine du droit complexe et en constante évolution en droit allemand et européen de l’environnement. Elle englobe tant les régimes de responsabilité civile que de droit public, et vise à préserver l’environnement des dommages et à assurer une répartition équitable des risques de responsabilité. Compte tenu de l’évolution constante des technologies et de l’apparition de nouveaux dangers pour l’environnement, le droit de la responsabilité environnementale continuera probablement à se développer et à s’adapter à l’avenir.

Questions fréquemment posées

Qui est responsable en cas de dommage environnemental selon le droit allemand de l’environnement ?

La responsabilité en cas de dommages à l’environnement s’appuie essentiellement sur le principe du pollueur-payeur. Selon la loi sur la responsabilité environnementale (UmweltHG), les exploitants d’installations sont principalement responsables lorsque leur exploitation provoque un dommage environnemental. Peu importe si l’exploitant a agi intentionnellement ou par négligence ; il s’agit généralement d’une responsabilité objective pour risque. Cela signifie que le simple fait de provoquer un dommage à l’environnement par l’exploitation de l’installation suffit à engager la responsabilité. En règle générale, la responsabilité vise les personnes morales (par exemple, les entreprises) et les entrepreneurs individuels exploitant une installation soumise à autorisation au sens de l’article 3 de l’UmweltHG. Les propriétaires, détenteurs ou utilisateurs d’autres équipements potentiellement dangereux pour l’environnement peuvent également être responsables s’ils sont à l’origine du dommage. Une particularité existe en cas de pluralité de responsables : si plusieurs installations sont conjointement à l’origine du dommage, toutes engagent leur responsabilité solidairement, indépendamment de la faute (§ 7 UmweltHG).

Quels dommages sont couverts par la responsabilité environnementale ?

La responsabilité environnementale couvre les dommages causés directement à l’environnement lui-même, en particulier aux sols, à l’air, à l’eau ainsi qu’à certaines espèces protégées et habitats naturels. Le champ de l’environnement protégé est décrit en détail à l’article 2 de l’UmweltHG. La responsabilité environnementale vise notamment la pollution des eaux, les dégradations de terres agricoles par des substances chimiques, les dommages à la faune et à la flore ou la pollution de l’air par les émissions. Il est essentiel qu’un dommage réel soit survenu à un bien environnemental ; les seuls préjudices pécuniaires ou pertes d’usage ne sont généralement pas couverts par l’UmweltHG, sauf disposition contraire de lois spéciales comme la loi sur le régime des eaux (WHG) ou la loi fédérale sur la protection de la nature (BNatSchG).

Quelles sont les obligations de l’exploitant après la survenance d’un dommage environnemental ?

À la survenance d’un dommage environnemental, l’exploitant a une obligation immédiate d’information et d’action envers les autorités compétentes, généralement les autorités régionales de l’environnement ou les autorités de protection de la nature. Il doit prendre toutes les mesures raisonnables et nécessaires pour éviter l’aggravation du dommage et éliminer les effets nuisibles déjà apparus (obligations dites de limitation des dommages et de réhabilitation). Si l’exploitant néglige de prendre ces mesures, les autorités peuvent ordonner des mesures de substitution, dont les coûts peuvent être mis à la charge de l’exploitant (§ 8 UmweltHG). Par ailleurs, il existe aussi des obligations de déclaration conformément à d’autres réglementations telles que l’ordonnance sur les accidents majeurs.

Existe-t-il des exceptions à la responsabilité des exploitants ?

Il existe quelques exceptions strictement limitées au principe de la responsabilité objective. Selon l’article 8 de l’UmweltHG, la responsabilité ne s’applique pas si le dommage est exclusivement causé par un cas de force majeure, la guerre, une émeute ou une intervention imprévisible de l’autorité. Il peut aussi y avoir une exonération si le dommage résulte d’actes de tiers dont l’exploitant n’a pas le contrôle et qui n’auraient pas pu être évités malgré toutes les mesures de sécurité raisonnables. Cependant, l’exploitant doit toujours prouver qu’aucune faute ne lui est imputable et qu’il a respecté toutes ses obligations de diligence. La charge de la preuve de l’existence d’une exception repose sur l’exploitant.

La responsabilité environnementale est-elle soumise à la prescription et dans l’affirmative, quel est le délai de prescription ?

Oui, les droits issus de la responsabilité environnementale sont soumis à la prescription. Selon l’article 13 de l’UmweltHG, le délai ordinaire est de trois ans à partir de la connaissance du dommage et du responsable. Indépendamment de cela, un délai maximal (dite prescription absolue) de 30 ans à compter de la survenance de l’événement dommageable s’applique. Des situations particulières (telles que des atteintes environnementales continues) peuvent entraîner un nouveau départ du délai de prescription. Il est conseillé aux tiers lésés de surveiller attentivement les délais afin de faire valoir leurs droits en temps utile.

Qui supporte la charge de la preuve en cas de dommage environnemental ?

En droit de la responsabilité environnementale, il existe en principe une présomption de dommage dès lors qu’il existe un lien entre l’exploitation de l’installation et la survenance du dommage. La victime doit seulement prouver qu’un dommage est survenu et que l’exploitation de l’installation était potentiellement de nature à provoquer ce dommage. L’exploitant doit alors, conformément à l’article 6 de l’UmweltHG, prouver qu’il n’existe aucun lien de causalité ou qu’il a respecté toutes ses obligations de diligence et qu’éventuellement une cause d’exonération s’applique. Cela facilite sensiblement la mise en œuvre des droits à réparation pour les victimes.

Existe-t-il des règles particulières pour les dommages environnementaux transfrontaliers ?

Pour les dommages environnementaux transfrontaliers – c’est-à-dire lorsque des dommages sont causés dans un État voisin – des règles internationales et européennes s’appliquent en plus du droit national. L’UmweltHG fait expressément référence dans de telles situations à des conventions internationales, comme la convention de Lugano ou la convention de la CEE-ONU sur la responsabilité en matière de dommages environnementaux transfrontières. En principe, l’exploitant est également responsable des dommages à l’étranger, dès lors qu’ils sont dus à la même causalité qu’en Allemagne et que, selon le droit étranger comparable, le dommage y constituerait aussi un cas de responsabilité. L’exercice des droits à l’étranger s’effectue toutefois selon les règles de procédure civile en vigueur dans ce pays.