Notion et définition de « Shark » en droit
Le terme « Shark » (fr : requin) est une désignation d’origine anglaise utilisée dans un contexte juridique, notamment dans les domaines du droit des marchés financiers, du droit pénal et du droit de la concurrence. « Shark » est souvent employé comme synonyme informel pour désigner des personnes ou des entreprises agissant dans un but lucratif, parfois à la limite de la légalité, voire illégalement. Surtout en droit anglo-saxon, ce terme est bien établi et pertinent en droit pénal économique, en supervision financière ainsi qu’en protection des consommateurs.
Portée juridique et classification
Shark en droit des marchés financiers et boursiers
En droit des marchés financiers, « Shark » désigne régulièrement des acteurs ayant recours à des stratégies de négociation agressives dans le but de réaliser d’importants profits. Le terme « Shark » est utilisé notamment dans les cas suivants :
- Shark-financement: Terme désignant des modèles de financement risqués pour les petites et moyennes entreprises, souvent associés à des conditions contractuelles défavorables pour les emprunteurs.
- Attaque de Shark: Les détenteurs de participations importantes tentent de prendre le contrôle ou de contester une entreprise par l’achat massif d’actions (Shark-Repellent).
- Réglementation et supervision: Les autorités de surveillance nationales et internationales examinent les schémas d’action des potentiels « Sharks » au regard des infractions aux règles du marché (ex : délit d’initié, manipulation du marché).
Des lois telles que la loi allemande sur le commerce des valeurs mobilières (WpHG) et le règlement européen sur les abus de marché offrent des mécanismes de protection contre de telles activités abusives.
Shark en droit de la concurrence et civil
En droit de la concurrence, le terme « Shark » désigne des acteurs qui recourent à des méthodes déloyales, telles que la publicité trompeuse, des tactiques de vente agressives ou l’exploitation de positions de force économique. Des instruments de droit civil, comme la loi contre la concurrence déloyale (UWG), servent à protéger contre de telles pratiques.
Pratiques de Shark
Les « Shark Practices » sont des comportements visant à exploiter des partenaires contractuels, notamment via l’utilisation de clauses abusives dans les conditions générales de vente (CGV) ou la tromperie consciente sur les contenus du contrat. Les règles suivantes s’appliquent notamment :
- §§ 307 et suivants BGB (contrôle du contenu des CGV)
- §§ 280 et suivants BGB (responsabilité en cas de violation d’obligations)
- UWG (interdiction des pratiques commerciales trompeuses)
Contexte pénal
En droit pénal, « Shark » désigne généralement des personnes ou organisations qui, à plusieurs reprises et de façon systématique, exploitent l’ignorance, la détresse ou la vulnérabilité économique d’autrui. Les infractions typiques dans ce contexte sont :
- Usure (§ 291 StGB)
- Escroquerie (§ 263 StGB)
- Abus de confiance (§ 266 StGB)
Les tribunaux apprécient le caractère immoral de tels actes en tenant compte de l’ensemble des circonstances. Les sanctions vont de l’amende à la peine d’emprisonnement.
Pertinence en droit de la protection des consommateurs
Le terme « Shark » est utilisé en droit de la protection des consommateurs notamment dans le contexte du « Shark Lending ». Cela désigne l’octroi de crédits à des conditions immorales (usure, frais cachés, contrats léonins). Les lois de protection du consommateur, telles que le Code civil allemand (BGB), protègent les droits des personnes concernées :
- §§ 138, 491 et suivants BGB (interdiction de l’usure, contrats de prêt à la consommation)
- Introduction de droits de rétractation et d’obligations d’information
- Règles concernant le caractère approprié des taux d’intérêt
Les associations de protection des consommateurs conseillent et assistent les personnes victimes de pratiques de « Shark ».
Comparaison internationale et droit comparé
Les notions et concepts relatifs au « Shark » sont particulièrement répandus en droit américain et britannique. On y trouve, par exemple, les termes « Loan Shark » (usurier) ou « Shark Tank » (groupe de capital-risque). La régulation de ces pratiques relève d’organismes spécialisés comme la Securities and Exchange Commission (SEC).
En droit allemand, on recourt généralement à une traduction littérale (ex : usurier, affairiste, requin de la finance). Les contre-mesures juridiques s’inspirent toutefois de principes supérieurs comme la protection contre l’immoralité, la tromperie et l’exploitation.
Distinctions terminologiques
Toute personne ayant un comportement agressif en affaires ne mérite pas pour autant le qualificatif de « Shark ». Ce terme implique une certaine intensité dans l’exploitation ou la violation de la loi. Il se distingue de notions comme « investisseur », « capital-risqueur » ou entrepreneur sérieux, car pour les « Sharks » l’avidité, l’injustice ou l’illégalité sont toujours au premier plan.
Conséquences juridiques et sanctions
Les actes pouvant être qualifiés de « Shark » ont bien souvent d’importantes répercussions juridiques :
- Nullité des contrats en cas d’immoralité (§ 138 BGB)
- Obligations d’indemnisation conformément aux §§ 249 et suivants BGB
- Sanctions pénales telles qu’amendes, peines de prison, ou confiscation des gains
- Actions en cessation ou en suppression par les concurrents ou consommateurs
Les autorités peuvent également prononcer des mesures administratives telles qu’interdictions, retrait de licence ou amendes à l’encontre des entreprises ou des personnes physiques.
Jurisprudence
Les tribunaux allemands ont, par de nombreux arrêts sur l’usure et le prêt usuraire, déterminé les limites applicables à la liberté contractuelle. Notamment, les contrats de prêt sont systématiquement examinés au regard de l’immoralité dès lors que les taux d’intérêt exigés dépassent nettement ceux du marché ou que d’autres clauses abusives y figurent.
La Cour fédérale de justice a, à plusieurs reprises, précisé qu’un déséquilibre manifeste entre prestation et contrepartie constitue un indice initial d’une exploitation immorale.
Prévention et sensibilisation
Les législateurs et les structures de protection des consommateurs encouragent la prévention par
- Des obligations d’information dans les contrats de crédit à la consommation
- L’éducation financière afin de sensibiliser les potentielles victimes
- Signalement des pratiques commerciales déloyales
Résumé
« Shark » n’est pas une notion juridique au sens strict du droit allemand, mais il a une signification centrale en tant que synonyme de pratiques commerciales agressives, souvent transfrontalières et illégales — notamment en droit financier, pénal et de la concurrence. Les mesures juridiques contre les « Sharks » comportent des sanctions civiles, pénales, administratives, ainsi que des dispositions spécifiques en matière de protection du consommateur. L’objectif du législateur est d’assurer la transparence du marché et l’équité, ainsi que de prévenir l’exploitation de participants économiquement plus faibles.
Questions fréquemment posées
Quelles sont les conditions juridiques applicables au commerce des produits dérivés du requin ?
Le commerce de produits issus du requin est soumis à diverses réglementations juridiques à travers le monde, dont le respect est absolument nécessaire. De nombreuses espèces de requins bénéficient notamment de la protection de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Dans le cadre de CITES, le commerce des espèces protégées de requins est soit totalement interdit (Annexe I), soit autorisé seulement sous conditions avec autorisation administrative (Annexe II et III). Outre le régime CITES, des réglementations nationales plus strictes peuvent s’appliquer dans l’Union européenne (UE) ou en Allemagne, par exemple suite au Règlement (CE) n°338/97 sur la protection de la faune sauvage de l’UE. Ces règles concernent non seulement les animaux entiers mais aussi les parties, telles que nageoires, chair ou huile de foie. Toute infraction – telle que l’importation, l’exportation ou le commerce illégal de produits de requin – peut être lourdement sanctionnée, jusqu’à la peine d’emprisonnement ou de fortes amendes. Les commerçants ont l’obligation, selon le droit de la protection des espèces, de fournir la preuve de l’origine légale et de tenir la documentation correspondante.
La pratique dite du Shark Finning est-elle autorisée en Allemagne et dans l’UE ?
La pratique dite du Shark Finning, c’est-à-dire le prélèvement des nageoires du requin puis le rejet de l’animal mutilé à la mer, est strictement interdite au sein de l’Union Européenne. Depuis 2013, le règlement (CE) n° 1185/2003 de l’UE, en lien avec le règlement n° 605/2013, interdit cette pratique sur tous les navires battant pavillon de l’UE. Les requins doivent y être débarqués entiers, ou avec une séparation des nageoires dûment documentée. En Allemagne, cette règle s’applique dans le cadre du droit de la pêche maritime ; les infractions sont sanctionnées à titre de contravention ou d’infraction pénale. Cette interdiction vise à préserver les espèces et à prévenir des méthodes de capture particulièrement cruelles.
Dans quelles circonstances la pêche au requin peut-elle être légale ?
La pêche des requins n’est admise légalement qu’en respectant les réglementations internationales, européennes et nationales sur la pêche. Au sein de l’UE, des quotas ou interdictions totales de pêche s’appliquent à certaines espèces et sont régulièrement mis à jour. La pêche ciblée des espèces protégées est généralement prohibée et même les prises accessoires (« bycatch ») doivent être évitées et consignées dans la mesure du possible. Dans certains cas, la capture peut être autorisée à des fins scientifiques, sous réserve d’autorisations administratives. Les pêcheurs sportifs sont eux aussi soumis à des prescriptions strictes et doivent respecter les périodes de repos biologique, tailles minimales et obligations de déclaration. Toute infraction à ces prescriptions constitue une violation du droit de la pêche et du droit de la protection des espèces, et peut entraîner des sanctions pénales.
Existe-t-il des exigences particulières pour l’importation et l’exportation de produits issus du requin ?
L’importation et l’exportation de produits issus du requin sont soumises à des règlementations strictes en matière de protection des espèces ainsi qu’aux dispositions douanières. Les produits provenant d’espèces couvertes par la CITES ne peuvent être commercialisés qu’avec la présentation de permis d’importation et d’exportation valides. Une documentation complète sur l’origine et la légalité est obligatoire. Au sein de l’UE, des permis d’importation supplémentaires sont nécessaires afin de contrôler l’accès au marché intérieur. Les infractions à ces dispositions sont souvent considérées comme de graves infractions administratives, voire pénales, et peuvent entraîner la confiscation des produits, des amendes ou des peines de prison. Même les particuliers non professionnels sont soumis à ces obligations.
Quel rôle jouent les lois sur la protection animale dans le traitement des requins ?
La loi allemande sur la protection des animaux, ainsi que les directives européennes correspondantes, imposent un traitement responsable et respectueux des vertébrés – et donc aussi des requins. Cela concerne les méthodes de capture, le traitement pendant le transport ainsi que leur éventuelle détention à des fins scientifiques. Les infractions telles que l’infliction de souffrances inutiles ou la mise à mort hors des cas autorisés sont punissables. La détention de requins vivants dans des aquariums est soumise à des exigences particulièrement strictes, et n’est autorisée que dans le respect de conditions rigoureuses de bien-être et de justificatifs. Les détentions non autorisées ou les mises à mort contraires à la protection animale sont poursuivies et sanctionnées.
Quelles sanctions encourt-on en cas d’infraction aux réglementations spécifiques aux requins ?
Les infractions aux règles de protection des requins et au commerce de produits de requin sont sévèrement poursuivies tant au pénal qu’au niveau administratif. Les sanctions vont d’amendes, souvent élevées, jusqu’à des peines d’emprisonnement pour les infractions les plus graves, telles que la commercialisation illicite d’espèces strictement protégées. En outre, les produits non autorisés peuvent être confisqués et détruits. Un retrait de licence peut également être imposé aux commerçants, entreprises de pêche ou instituts scientifiques. Outre les sanctions directes, il existe également un risque d’inscription au registre central du commerce, ce qui peut limiter considérablement les activités commerciales.
Quelles sont les obligations de preuve incombant aux commerçants et importateurs de produits de requin ?
Les commerçants et importateurs ont l’obligation de prouver l’origine légale de leurs produits dérivés du requin par des documents appropriés tels que certificats de capture, autorisations CITES, documents d’importation et certificats d’origine. Ces preuves doivent être présentées tout au long de la chaîne commerciale et de distribution, et tenues à disposition pour des contrôles. En cas de contrôles inopinés, les documents doivent être disponibles sans délai, faute de quoi les produits peuvent être saisis ou confisqués. L’obligation de documentation s’applique également aux intermédiaires, transporteurs et transformateurs. L’absence ou la falsification de ces justificatifs constitue une infraction administrative ou pénale et est donc sanctionnée.