Notion et définition de la demande au fond
Ein Demande au fond est un instrument essentiel du droit procédural par lequel, dans le cadre d’une procédure judiciaire ou extrajudiciaire, une partie demande au tribunal ou à l’instance compétente de prendre une décision sur le fond. Les demandes au fond sont un élément central des procédures civiles, pénales, administratives et prud’homales et constituent régulièrement la base de la décision du tribunal. Elles sont à distinguer de la demande procédurale ou de la demande d’instruction, qui ne concerne que le déroulement de la procédure sans décision sur le fond.
Qualification juridique de la demande au fond
Les demandes au fond sont particulièrement pertinentes dans le contexte des procédures judiciaires, mais aussi lors des assemblées administratives et sociales. Elles représentent généralement le point culminant de chaque instance, car elles délimitent et structurent la portée de la décision judiciaire au sens du principe de disposition (par exemple, § 308 ZPO). Sans demande au fond, une décision sur le fond n’est en principe pas possible, puisque le tribunal ne peut statuer sur des objets non demandés par les parties.
Types de demandes au fond
Les demandes au fond se présentent sous diverses formes, selon la procédure applicable. Les principaux types de demandes au fond sont exposés ci-dessous.
Demande principale et demande subsidiaire
- Demande principale : La demande principale est généralement la demande centrale d’une partie visant à obtenir une décision sur le fond, par exemple une condamnation au paiement, à la restitution, la constatation d’un rapport juridique, un acquittement ou une condamnation en droit pénal.
- Demande subsidiaire : La demande subsidiaire n’est formulée que dans le cas où la demande principale échoue en tout ou partie. Elle vise à garantir les intérêts de la partie et est souvent formulée cumulativement avec la demande principale (par ex. art. 260 ZPO – cumul d’actions).
Demande éventuelle
La demande éventuelle est aussi une demande qui dépend de l’issue d’une autre demande, par exemple lorsque le tribunal évalue le différend différemment de la partie.
Enchaînement et extension des demandes au fond
- Extension de la demande (art. 263 ZPO) : Au cours de la procédure, une partie peut adapter sa demande au fond en procédant à une extension de sa demande.
- Modification et retrait de la demande : Les modifications de l’objet du litige ou le retrait des demandes au fond faites par la partie sont également soumises à des règles spécifiques.
Demandes au fond en procédure civile
En procédure civile allemande, la demande au fond détermine la compétence décisionnelle du tribunal (principe de disposition, § 308 al. 1 ZPO). Le tribunal ne peut statuer que dans la limite de la demande formulée (ne ultra petita). Dépasser les conclusions sollicitées constitue une violation du principe du contradictoire.
Contenu, forme et moment
- Forme : En principe, aucune forme particulière n’est prescrite pour la demande au fond. En règle générale, elle est formulée oralement aux fins du procès-verbal ou par écrit. Le tribunal peut exiger une formulation précise de la demande.
- Contenu : La demande doit être suffisamment précise (§ 253 alinéa 2 n°2 ZPO), afin de permettre la délimitation de l’objet du litige.
- Moment : Au plus tard lors des plaidoiries, les demandes au fond définitives doivent être déposées. Après la clôture des débats (§ 296a ZPO), la présentation ou la modification d’une demande au fond n’est plus possible que de façon limitée.
Exemples typiques de demandes au fond en procédure civile
- Action en paiement d’une somme d’argent
- Action en restitution d’un bien
- Action en constatation (par ex. de l’existence d’un rapport juridique)
- Action en interdiction
Demandes au fond en procédure pénale
En procédure pénale, on distingue les demandes au fond du ministère public, de la partie civile, de l’accusé et d’autres parties à la procédure.
Présentation de la demande et importance
- Demande au fond du ministère public : Le ministère public formule à la fin de l’audience principale une demande visant à une conséquence juridique déterminée (peine ou mesure) ou l’acquittement (§ 258 StPO).
- Demande au fond de la défense : La défense présente également régulièrement ses propres demandes au fond, telles qu’une demande d’acquittement, de classement ou de sanction particulière.
- Partie civile et autres parties : Les parties à la procédure habilitées peuvent également formuler des demandes au fond, notamment dans le cadre des droits de la partie civile (§§ 395 et suivants StPO).
Demandes au fond dans les procédures administratives et contentieux de droit public
En contentieux administratif, la demande au fond détermine la nature et l’étendue du contrôle juridictionnel. Elle s’appuie sur les types d’action prévus à l’art. 88 VwGO, la demande – généralement écrite ou consignée au greffe – limitant l’objet du litige.
Exigences relatives aux demandes au fond
- Précision : La demande doit être suffisamment précise pour que l’acte administratif contesté et la décision sollicitée soient identifiables.
- Extension et retrait : En contentieux administratif, des règles spécifiques s’appliquent également à l’extension et au retrait de la demande (art. 91 VwGO, art. 92 VwGO).
Demandes au fond dans les assemblées de société ou d’association
En dehors des procédures judiciaires, les demandes au fond sont importantes lors des assemblées des membres, assemblées générales d’actionnaires ou d’organes similaires. Elles portent sur des questions précises de résolution, par exemple l’élection d’un conseil d’administration ou les modifications statutaires.
Déroulement
Les demandes au fond sont présentées, débattues et votées conformément aux statuts, au règlement intérieur ou aux dispositions légales applicables.
Exigences formelles et matérielles pour une demande au fond
Principe de précision
La demande doit être formulée de telle sorte que le tribunal ou l’organe délibérant puisse identifier exactement l’objet sur lequel il doit statuer. La distinction avec la demande d’instruction (par ex. demande de report d’audience, demande d’expertise) est alors essentielle.
Recevabilité
Une demande au fond ne peut porter que sur une demande juridiquement recevable et susceptible de faire l’objet d’une décision. Les demandes irrecevables ou imprécises doivent être rejetées par le tribunal.
Différences avec les autres types de demande
- Demande d’instruction : Sert à l’organisation du déroulement de la procédure (par ex. demande de report, de suspension).
- Demande d’administration de la preuve : Sollicite l’établissement de certains faits, mais non une décision sur le fond du litige.
- Demande au fond : Vise une décision sur le fond du litige lui-même.
Voies de recours et effets de la demande au fond
Une demande au fond sur laquelle il a été statué avec force de chose jugée produit un effet contraignant à l’égard des parties (autorité de la chose jugée). Les erreurs ou omissions relatives à la demande au fond peuvent éventuellement être corrigées en appel ou dans les voies de recours, mais ne concernent alors que les objets du litige sur lesquels la demande initiale portait.
Bibliographie
- Thomas/Putzo : Code de procédure civile (Zivilprozessordnung), édition actuelle.
- Meyer-Goßner/Schmitt : StPO, édition actuelle.
- Kopp/Schenke : VwGO, édition actuelle.
- Reichold/Lüke : Manuel du droit des sociétés.
Résumé
La demande au fond est un instrument central de pilotage en droit procédural et décisionnel. Elle détermine la portée des décisions judiciaires et organisationnelles, fixe des exigences matérielles et formelles claires et garantit ainsi la sécurité juridique et la clarté du droit pour toutes les parties concernées. La formulation et la présentation correctes des demandes au fond sont, dans tous les codes de procédure, et dans la pratique, des aspects décisifs pour le bon déroulement des procédures et des résolutions d’assemblée.
Questions fréquemment posées
Quand une demande au fond est-elle recevable en procédure judiciaire ?
Une demande au fond est en principe toujours recevable dans une procédure judiciaire lorsque le demandeur a la capacité d’être partie et d’ester en justice, et lorsque la procédure concernée connaît et permet la demande au fond. La demande au fond doit reposer sur un différend concret et juridiquement pertinent, susceptible d’être tranché judiciairement dans le cadre du droit processuel applicable. N’est pas recevable une demande au fond fondée sur une prétention illicite (par ex. sollicitation d’un acte punissable ou demande dénuée d’intérêt légitime à agir) ou contraire aux bonnes mœurs. De plus, la demande doit être suffisamment précise pour que le tribunal puisse identifier l’objet du litige. Les bases légales de la recevabilité résultent, selon la nature de la procédure, du Code de procédure civile (ZPO), du Code de justice administrative (VwGO), du Code de procédure sociale (SGG) ou d’autres codes de procédure applicables.
Quelles sont les exigences formelles applicables aux demandes au fond ?
Les exigences formelles applicables aux demandes au fond sont fixées par la procédure concernée. En principe prévaut la règle de la forme écrite, sauf si la loi prévoit explicitement des exceptions (par ex. demandes orales lors de l’audience selon l’art. 137 ZPO). La demande doit être formulée de manière suffisamment claire et précise (§ 253 al. 2 n°2 ZPO) pour garantir que le tribunal et la partie adverse puissent identifier sans ambiguïté l’objet de la demande. Dans certaines procédures spéciales, telles que le droit du travail ou les affaires familiales, d’autres exigences formelles particulières s’y ajoutent, tel l’assistance du tribunal lors de la rédaction. Les moyens de transmission électroniques sont admissibles à condition de comporter la signature électronique qualifiée requise. À défaut de forme, la demande peut être rejetée comme irrecevable.
Quelles sont les conséquences d’une demande au fond imprécise ou incomplète ?
Une demande au fond imprécise ou incomplète peut entraîner l’irrecevabilité, car le tribunal ne peut déterminer l’objet sur lequel il doit statuer. Selon l’art. 253 al. 2 n°2 ZPO et les dispositions semblables d’autres codes de procédure, la demande doit être rédigée de façon à rendre l’objectif de protection juridictionnelle clairement identifiable. Si ce n’est pas le cas, le tribunal doit attirer l’attention sur l’imprécision et demander une régularisation. Si le défaut n’est pas corrigé, la demande sera rejetée comme irrecevable. Les exigences de précision visent à garantir la clarté juridique et un procès équitable, puisque la partie adverse doit aussi pouvoir se préparer aux demandes.
La demande au fond peut-elle être modifiée en cours de procédure ?
Oui, une demande au fond peut en principe être modifiée au cours de la procédure. La modification des demandes est toutefois soumise à certaines conditions précisées notamment à l’art. 263 ZPO (modification de la demande). Elle n’est possible que si la partie adverse y consent ou si le tribunal considère la modification comme opportune. La modification ne doit en aucun cas entraîner une surprise inadmissible pour la partie adverse. L’opportunité est reconnue lorsque la modification permet une clarification complète et effective du litige. Des règles similaires s’appliquent dans d’autres procédures, parfois avec des spécificités propres (par exemple en contentieux administratif selon l’art. 91 VwGO). La modification doit toujours intervenir en temps utile et dans le respect des droits procéduraux de la partie adverse.
Quels sont les effets juridiques du rejet d’une demande au fond ?
Le rejet d’une demande au fond peut avoir des conséquences différentes selon la phase et le type de procédure. Si la demande est rejetée comme irrecevable, il n’y a pas d’examen du fond de la prétention. Le demandeur peut alors, sauf si le rejet est définitif en raison de l’autorité de la chose jugée, déposer une nouvelle demande (après avoir régularisé l’irrecevabilité). En revanche, si le rejet intervient après un examen au fond (rejet pour défaut de bien-fondé), la décision du tribunal acquiert autorité de chose jugée et l’objet du litige ne peut à nouveau faire l’objet d’un procès (Ne bis in idem). Le rejet peut en outre entraîner des conséquences en termes de frais de procédure pour le demandeur.
Quel est le rapport entre la demande au fond et le jugement ?
La demande au fond constitue la base de la décision du tribunal, lequel ne peut fonder son jugement (§ 308 al. 1 ZPO) que sur les demandes formulées (principe de disposition). Le tribunal ne peut accorder ni plus que ce qui est demandé (ultra petita), ni moins (minus petita), sauf si la loi l’autorise. Dans certaines procédures particulières ou pour certaines catégories spécialement protégées (par ex. consommateurs ou en droit social), le tribunal est parfois moins strictement lié par la demande (principe d’office, § 86 SGG). La demande détermine donc l’étendue et la portée du jugement.
Quelle est l’importance de l’intérêt à agir dans la demande au fond ?
L’intérêt à agir est une condition indispensable de la recevabilité d’une demande au fond. Cela signifie que le demandeur doit avoir un intérêt actuel et légitime à une décision judiciaire. À défaut, la demande est irrecevable. L’intérêt à agir peut par exemple faire défaut si l’objet du litige a déjà été réglé par ailleurs, si la décision judiciaire n’aurait plus d’effet pratique ou s’il existe une voie plus simple et rapide pour la résolution du litige (principe de subsidiarité). L’existence de l’intérêt à agir est examinée d’office et revêt une importance particulière pour les demandes en constatation ou accessoires.