Lexique juridique

Représentations

Définition et généralités sur la notion de « représentations » en droit

La notion de « représentations » revêt en droit allemand une signification large et complexe, jouant un rôle central dans divers domaines juridiques. Dans le contexte juridique, une « représentation » désigne la reproduction, la présentation, la conception ou l’illustration de pensées, de faits, d’opinions ou de contenus artistiques par le biais du langage, de l’écrit, de l’image, du son, de la gestuelle ou d’autres formes d’expression. L’appréciation juridique d’une représentation dépend essentiellement du domaine juridique concerné et de l’intérêt protégé. Dans de nombreux cas, la qualification d’un contenu comme « représentation » est décisive pour l’application des dispositions légales ainsi que pour l’étendue de la protection juridique ou la licéité.


Représentations en droit d’auteur

Notion de la représentation selon la loi sur le droit d’auteur

La loi sur le droit d’auteur (UrhG) contient différentes dispositions dans lesquelles les représentations sont explicitement mentionnées ou incluses par interprétation. Selon l’article 2 UrhG, relèvent notamment des œuvres protégées les œuvres des arts plastiques, y compris celles de l’architecture et des arts appliqués, ainsi que les représentations de nature scientifique ou technique, telles que dessins, plans, cartes, croquis, tableaux et représentations plastiques. Cela inclut aussi bien les formes de représentations bidimensionnelles que tridimensionnelles.

Conditions de protection et droits

Pour qu’une représentation bénéficie de la protection du droit d’auteur, elle doit constituer une création intellectuelle personnelle au sens de l’article 2, alinéa 2 UrhG. La protection s’étend tant à la forme extérieure qu’à la manière spécifique de conception d’une représentation. L’auteur ou l’autrice acquiert des droits étendus, notamment le droit de reproduction, de diffusion, d’exposition et de communication au public de la représentation.

Distinctions et limitations

Toutes les représentations n’atteignent pas le seuil de création exigé. Les simples restitutions de faits ou les représentations de données et de chiffres sans création individuelle ne sont pas couvertes par le droit d’auteur. Il existe en outre des limitations et des exceptions, telles que le droit de citation selon l’article 51 UrhG, qui autorise certaines utilisations d’œuvres d’autrui.


Représentations en droit pénal

Pénalisation de certaines formes de représentation

En droit pénal, la notion de représentation joue un rôle notamment dans le contexte de la répression de certains contenus. Les exemples classiques sont les dispositions des articles 184 et suivants du Code pénal (StGB), qui sanctionnent en particulier la diffusion, la publication ou la mise à disposition de représentations lorsque celles-ci portent sur l’abus sexuel d’enfants ou d’autres contenus criminels (ce qu’on appelle les représentations pédopornographiques).

Définitions selon le Code pénal

Selon l’article 11, alinéa 3 StGB, sont considérées comme représentations non seulement les images, mais aussi d’autres formes d’expression visuelle telles que photographies, films, dessins, ainsi que des images fixées par écrit ou générées mécaniquement et toute autre forme de reproduction visuelle au sens de la loi. Le législateur précise ainsi que la notion de représentation doit être entendue largement, englobant aussi les productions numériques et virtuelles.


Représentations en droit civil

Droits de protection relatifs aux représentations

Dans le contexte civil, les représentations peuvent être protégées sous différents aspects. Outre la protection du droit d’auteur existent, par exemple, des droits issus de la loi sur le droit à l’image (KUG), notamment en cas de publication de portraits (article 22 KUG), ainsi que des droits issus du droit général de la personnalité, en particulier lorsque la représentation est susceptible de porter atteinte aux droits de tiers. Une publication ou diffusion illicite ou non autorisée de telles représentations peut entraîner des actions en cessation et en dommages-intérêts.

Droits d’opposition et limitations

L’intérêt pour la libre diffusion des représentations s’oppose à l’intérêt pour la protection des droits de la personnalité et à la prévention de l’utilisation non autorisée. Les tribunaux procèdent ici à une évaluation minutieuse des intérêts, en particulier lorsqu’il s’agit de l’image de personnes dans l’espace public, de la liberté de la presse ainsi que de représentations satiriques ou artistiques.


Représentations en droit des médias et du droit de la radiodiffusion

Représentations journalistiques

En droit des médias et de la radiodiffusion, « représentation » décrit toute forme de reproduction médiatique d’événements, d’opinions et de faits. Les principales dispositions sont celles de la loi sur les télémédias (TMG), du Traité d’État sur les médias (MStV) et du Traité d’État sur la radiodiffusion (RStV). La licéité des représentations, leur rectification ainsi que la responsabilité des contenus publiés sont des éléments centraux de la réglementation.

Responsabilité et prescriptions de protection

Les fournisseurs et diffuseurs de représentations sont soumis à certaines obligations de diligence et à des mécanismes de contrôle. Par exemple, les représentations interdites ou susceptibles de mettre en danger la jeunesse doivent être empêchées (articles 19 et suivants de la loi sur la protection de la jeunesse – JuSchG).


Représentations en droit de la protection des données

Représentations de données à caractère personnel

En droit de la protection des données, une représentation se comprend comme la reproduction graphique, écrite ou autre de données à caractère personnel. Lorsque, par exemple, un nom, une photo, une vidéo ou d’autres informations identifiantes sont représentés et donc traités ou publiés, ces opérations relèvent des dispositions du Règlement général sur la protection des données (RGPD) ainsi que de la loi fédérale sur la protection des données (BDSG).

Légalité et droits des personnes concernées

Pour les représentations de données à caractère personnel, le consentement de la personne concernée ou une base légale est généralement requis. La personne concernée dispose en outre d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement et, le cas échéant, d’opposition à certaines représentations concernant ses données.


Représentations en droit de la concurrence et en droit des marques

Représentation dans les transactions commerciales

Le droit de la concurrence régit la licéité de certaines représentations dans les transactions commerciales, en particulier en matière de publicité, de conception de produits et de présentation de marque. Les représentations déloyales ou trompeuses sont interdites par la loi contre la concurrence déloyale (UWG).

Protection et application

En droit des marques, la loi sur les marques (MarkenG) protège, outre les marques verbales, également les représentations graphiques ou picturales en tant que marques figuratives (article 3 MarkenG). Ici, la représentation graphique dans le registre constitue un critère central pour la protection de la marque.


Représentations dans le contexte du droit de l’art

Protection de la représentation artistique

Les représentations artistiques bénéficient d’une protection particulière. La Loi fondamentale garantit, à l’article 5, alinéa 3 GG, la liberté artistique. Les ingérences de l’État dans les formes d’expression artistique ne sont possibles qu’à des conditions strictes et sont soumises à un contrôle constitutionnel rigoureux, notamment lors de la mise en balance avec d’autres droits fondamentaux.


Points de contentieux fréquents et jurisprudence sur les représentations

Questions de distinction et décisions au cas par cas

L’évaluation juridique de la protection ou de la licéité d’une représentation exige un examen minutieux au cas par cas. La jurisprudence se penche fréquemment sur des questions de seuil de création, d’atteinte aux droits de la personnalité, de portée des droits d’auteur, de licéité des représentations satiriques ou d’appréciation des contenus numériques.

Évolutions récentes

La digitalisation croissante, notamment par les nouvelles possibilités de représentation dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la réalité augmentée ou des contenus générés par ordinateur, confronte la jurisprudence à de nouveaux défis, par exemple pour la classification des « deepfakes » ou des représentations virtuelles dans le métavers.


Résumé et perspectives

Le concept de « représentations » occupe une place centrale et complexe en droit allemand. Sa signification juridique concrète et son appréciation varient en fonction du champ d’application, de l’objet et de la nécessité de protection. En raison de l’évolution technologique, la réglementation du traitement des représentations demeure un domaine dynamique, en constante évolution et adaptation. Toute personne utilisant, publiant ou diffusant des représentations doit toujours respecter les dispositions légales applicables, les conséquences juridiques et les droits de protection éventuels.

Questions fréquemment posées

Quand une représentation a-t-elle un caractère contraignant au sens du droit ?

Dans un contexte juridique, les représentations peuvent, selon leur forme et l’intention qui les sous-tend, produire différents effets obligatoires. Une représentation est notamment considérée comme contraignante lorsqu’elle intervient comme offre (« invitatio ad offerendum »), garantie ou déclaration à l’égard de tiers, et qu’elle est animée d’une volonté de produire des effets juridiques. Selon le droit allemand (§§ 133, 157 BGB), il convient, à l’interprétation, de se demander quelle signification un destinataire objectif pouvait raisonnablement lui attribuer. Une expression d’opinion ou une information non contraignante juridiquement n’a, en règle générale, pas d’effet obligatoire. Les représentations fixées dans les contrats, par exemple sous forme de garanties, d’engagements ou de descriptions, peuvent toutefois être à l’origine de droits et entraîner des conséquences juridiques en cas de litige. Des déclarations orales peuvent également, dans certaines circonstances, être juridiquement contraignantes, dès lors que les parties ont voulu produire un tel effet ou que la loi l’exige (par exemple pour les informations obligatoires destinées aux consommateurs).

Quelles sont les conséquences juridiques d’une représentation incorrecte ?

Les représentations inexactes peuvent avoir de multiples conséquences juridiques. En cas de manœuvre dolosive, une annulation de l’acte juridique sous-jacent selon l’article 123 BGB ou, dans le cadre contractuel, une demande de dommages-intérêts selon l’article 280 BGB sont envisageables. Si, par exemple, une caractéristique d’une chose est faussement décrite lors de la vente, il s’agit le cas échéant d’un accord sur l’état (article 434 BGB), lequel, en cas de divergence, ouvre au bénéfice de l’acheteur des droits à garantie. En droit commercial, les fausses représentations peuvent relever de la tromperie frauduleuse ou de l’induire volontairement en erreur (article 826 BGB, article 263 StGB), entraînant des conséquences pénales ou en responsabilité délictuelle. Dans des domaines particulièrement sensibles, tels que le droit des marchés de capitaux, les fausses représentations dans les prospectus ou les comptes annuels peuvent être sanctionnées (article 331 HGB, articles 119 et suivants AktG).

En quoi le droit distingue-t-il l’expression d’opinion de la déclaration factuelle ?

La distinction entre expression d’opinion et déclaration factuelle est fondamentale en droit car elle entraîne des effets juridiques et des protections différentes. Une déclaration factuelle décrit des circonstances objectives et vérifiables, susceptibles de preuve (par exemple : « ce produit est certifié TÜV »). À l’inverse, l’expression d’opinion traduit une appréciation ou une estimation subjective (par exemple : « cette machine est la meilleure du marché »). En droit de la concurrence et des médias, cette distinction joue un rôle notamment dans la protection prévue à l’article 823 BGB ou lors des demandes juridiques en matière de presse. Les allégations factuelles mensongères sont souvent sujettes à litige et susceptibles de faire l’objet de mises en demeure, tandis que les opinions sont protégées par la liberté d’expression (article 5 GG), à moins qu’elles ne constituent des insultes ou des propos diffamatoires.

Quelles sont les exigences légales en matière de représentations publicitaires ?

Les représentations publicitaires sont soumises à des exigences juridiques strictes, notamment en vertu de la loi contre la concurrence déloyale (UWG). Selon l’article 5 UWG, sont interdites les pratiques commerciales trompeuses, y compris les informations fausses ou de nature à induire en erreur sur des caractéristiques essentielles de biens ou services. Cela concerne, par exemple, les indications sur le prix, l’origine ou les caractéristiques particulières d’un produit. Selon l’ordonnance sur l’indication des prix (PAngV), certaines informations doivent être fournies de manière transparente et lisible. Pour certaines catégories de produits (par ex. médicaments, denrées alimentaires, services financiers), des obligations de transparence et d’étiquetage spécifiques s’appliquent. Les infractions à ces dispositions peuvent donner lieu à des actions en concurrence ou en réparation, ainsi qu’à des avertissements administratifs.

Quelle charge de la preuve s’applique en cas de litige sur des représentations ?

La charge de la preuve concernant les représentations dépend en principe de la partie qui se prévaut d’un fait à l’appui de sa position juridique. En droit civil, le demandeur supporte en règle générale la charge de la preuve quant à tous les éléments constitutifs de son droit, y compris le contenu et l’exactitude de la représentation litigieuse. S’il est allégué une obligation d’information sur certains faits, il appartient au demandeur de prouver qu’une représentation pertinente n’a pas été faite ou était erronée. En droit de la concurrence, la charge de la preuve peut être aménagée à l’article 12 UWG pour certaines pratiques anticoncurrentielles, notamment en présence d’obligations particulières en matière de documentation. Lorsque la représentation figure dans un document, un contrat ou un acte public, la preuve en est apportée par production de ce document.

Quelles prescriptions légales régissent les représentations émanant d’autorités ?

En droit administratif, les représentations des autorités répondent à des finalités et réglementations variées. Elles peuvent se présenter sous forme de communications officielles, de décisions ou de lettres d’information. Selon l’article 37 de la loi sur la procédure administrative (VwVfG), les renseignements et représentations des autorités doivent être clairs, précis et complets. L’exactitude de l’information est une condition impérative ; à défaut, une action en responsabilité de l’État selon l’article 839 BGB en liaison avec l’article 34 GG peut être engagée si le destinataire subit un préjudice du fait d’une représentation incorrecte d’une autorité. Les obligations d’information de l’État, notamment envers le citoyen dans certaines procédures, sont prévues par des lois spécifiques telles que la loi sur la liberté d’information (IFG). Les fausses représentations d’une autorité peuvent en outre entraîner des conséquences administratives, telles que le retrait ou la révocation de décisions administratives selon les articles 48-49 VwVfG.