Lexique juridique

Rentes extérieures

Notion et définition de la rente étrangère

Les rentes étrangères constituent un domaine spécifique du droit allemand des retraites et doivent être considérées en particulier dans le contexte de la loi sur la rente étrangère (FRG). Le terme « rente étrangère » désigne les droits à la retraite acquis par des ressortissants allemands ou des groupes assimilés, pour des activités soumises à l’assurance sociale exercées en dehors du territoire fédéral, mais dans la sphère d’influence de l’Empire allemand ou dans certains États voisins. En d’autres termes, les rentes étrangères sont des pensions fondées sur des périodes d’assurance qui n’ont pas été accomplies en République fédérale d’Allemagne elle-même, mais souvent dans les anciens territoires orientaux allemands, dans des pays de l’ancien bloc de l’Est ou dans des pays où vivaient des minorités allemandes.

La base juridique est la loi sur le versement des prestations de sécurité sociale aux Allemands résidant à l’étranger et aux personnes assimilées (Fremdrentengesetz, FRG) du 25 février 1957. L’objectif de cette loi était d’assurer une compensation sociale pour les pensions perdues aux personnes ayant émigré en Allemagne en raison de restrictions politiques ou dues à la guerre, notamment les rapatriés et les réfugiés.

Aperçu des dispositions légales

Loi sur la rente étrangère (FRG)

La loi sur la rente étrangère règle la prise en compte des périodes de travail et d’assujettissement à l’assurance-obligatoire accomplies à l’étranger pour la retraite en Allemagne. La FRG est une partie intégrante du Code Social (SGB) VI. Elle offre à certains groupes de bénéficiaires la possibilité de faire reconnaître auprès de l’assurance retraite allemande les périodes d’assurance acquises à l’étranger comme si elles avaient été accomplies sur le territoire allemand.

Public bénéficiaire

Font notamment partie des bénéficiaires :

  • Les Allemands expulsés,
  • Les rapatriés tardifs conformément à la Loi fédérale sur les expulsés,
  • Les réfugiés et expulsés,
  • Les rapatriés d’origine allemande issus des anciens territoires de l’Est, de certaines parties de l’Europe de l’Est ou de l’Union soviétique,
  • Les conjoints non allemands assimilés, les descendants et certains membres de familles politiquement persécutées.

Le statut défini par la Loi fédérale sur les expulsés, la preuve de l’appartenance à la communauté d’origine allemande, ainsi que les justificatifs attestant des périodes d’activité et d’assurance exercées dans le pays d’origine, sont essentiels pour la reconnaissance.

Périodes prises en compte

Sont prises en compte les périodes d’emploi et d’assurance accomplies à l’étranger et qui doivent être en principe comparables aux périodes obligatoires de l’assurance retraite allemande. Cela inclut les périodes de travail salarié, mais aussi, sous certaines conditions, les périodes d’activité indépendante ou d’éducation des enfants.

Pour qu’une période soit prise en compte, elle doit avoir été accomplie, en principe, dans des États qui faisaient partie du Reich allemand au 31 décembre 1937, ou dans des territoires situés en dehors de ce territoire pour lesquels la FRG prévoit une reconnaissance.

Montant de la rente étrangère

Le montant de la rente étrangère dépend des droits à la retraite acquis à l’étranger et est déterminé sur la base d’une évaluation fictive des cotisations. La loi prévoit des valeurs typifiées pour l’évaluation des périodes de cotisation à l’étranger, de sorte que les revenus moyens et les périodes de cotisation sont définis de façon forfaitaire. La rente étrangère peut toutefois être limitée – selon la date de la demande et des facteurs individuels comme la date d’arrivée sur le territoire allemand – par des règles légales de plafonnement ou de réduction.

Au fil des ans, les taux d’évaluation ont été modifiés à plusieurs reprises par voie législative, notamment par les réformes de 1996 qui ont conduit à d’importantes réductions des droits à la rente étrangère (« règle de plafonnement »).

Conditions et justificatifs pour la reconnaissance

Dépôt de la demande et présentation des justificatifs

Pour prétendre à des droits à la rente étrangère, une demande doit être déposée auprès de l’Assurance retraite allemande. Le demandeur doit apporter la preuve de tous les éléments déterminants pour la reconnaissance, notamment :

  • La preuve de la nationalité allemande ou de la qualité de rapatrié tardif,
  • La preuve d’expulsion, de rapatriement ou de fuite,
  • Une documentation précise des périodes d’assurance à l’étranger, par exemple par des livrets de travail, attestations d’assurance, certificats ou moyens de preuve équivalents.

Dans de nombreux cas, la production de ces justificatifs est rendue difficile par la perte ou la destruction des documents d’origine. La FRG prévoit ici des allégements et des possibilités de preuve particuliers, comme des attestations sous serment ou des témoignages.

Particularités légales et délais

La loi de réforme des retraites de 1992 et les modifications législatives qui ont suivi ont introduit des changements importants, notamment pour les rapatriés tardifs arrivés à partir du 1er janvier 1993. Ils concernent principalement les critères d’évaluation et restreignent nettement l’accès à la rente étrangère. Pour certains groupes, il convient de respecter des dates limites, des délais de dépôt des demandes ainsi que des exigences de justificatifs particulières.

Effets juridiques et particularités

Égalité de traitement et paiement de la retraite

Par la reconnaissance des périodes de rente étrangère, les demandeurs bénéficiaires sont en principe assimilés aux assurés nationaux dans le système de retraite allemand. Les périodes d’assurance étrangères sont alors traitées comme si elles avaient été acquises dans le système légal de retraite de la République fédérale d’Allemagne.

Lien avec l’Union européenne et accords bilatéraux

Les rentes étrangères s’opposent aux droits à la retraite qui résultent d’accords internationaux de sécurité sociale (par exemple accords de sécurité sociale) ou sur la base de règlements de l’UE sur la sécurité sociale (p. ex. Règlement (CE) n° 883/2004). Tandis que les accords bilatéraux ou les règles de l’UE prévoient une coordination des systèmes nationaux d’assurance, les prestations issues de la rente étrangère représentent des droits fictifs autonomes en dehors des périodes transnationales d’assurance.

Règles de réduction et portée de la prestation

Par différentes réformes législatives, la portée des prestations de rente étrangère a été limitée, en particulier pour les nouveaux arrivants ou les rapatriés tardifs en provenance d’États d’Europe de l’Est. Une disposition essentielle ici est le « plafonnement » (§ 22 FRG), qui limite la valeur des périodes d’assurance étrangères reconnues et prévoit, pour les arrivées postérieures à janvier 1993, des droits à la rente étrangère nettement plus faibles.

De plus, le SGB VI et la Loi sur la rente étrangère contiennent d’autres règles concernant les délais de carence, les modalités de prise en compte, ainsi que le paiement à l’étranger ou l’exclusion des prestations dans certains pays de résidence à l’étranger.

Importance actuelle et débats de réforme

L’importance sociale et politique de la rente étrangère a évolué, notamment depuis le tournant du millénaire. L’arrivée massive de rapatriés tardifs (surtout de l’ex-URSS) a engendré d’importantes charges et des débats politiques concernant l’étendue des prestations, les exigences de preuve et l’intégration dans le système allemand de sécurité sociale.

Les réflexions sur la réforme portent principalement sur le calcul équitable des droits ainsi que sur l’assurance du respect de l’égalité de traitement avec les cotisants nationaux, sans créer d’incitations excessives à l’émigration ou à l’immigration.

Littérature et sources

  • Loi sur le versement des prestations de sécurité sociale aux Allemands résidant à l’étranger et aux personnes assimilées (Fremdrentengesetz – FRG)
  • Code social livre VI (SGB VI) – Assurance retraite légale
  • Loi fédérale sur les expulsés (BVFG)
  • Döring, Droit de la rente étrangère – Commentaire de la loi sur la rente étrangère
  • Assurance retraite allemande : www.deutsche-rentenversicherung.de

Remarque : Le présent article offre un aperçu détaillé de la notion et des conditions juridiques de la rente étrangère. Pour les droits individuels et les démarches à effectuer, il est recommandé de contacter les organismes allemands compétents en matière de retraite.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les conditions juridiques à remplir pour la reconnaissance des périodes de rente étrangère ?

Pour la reconnaissance des périodes de rente étrangère, différentes conditions légales doivent être remplies conformément à la loi sur la rente étrangère (FRG). Tout d’abord, la personne concernée doit être soit expulsé, réfugié, rapatrié tardif ou un membre de leur famille et avoir transféré sa résidence habituelle sur le territoire de la République fédérale d’Allemagne avant le 1er janvier 1993. Il est également nécessaire que les périodes d’une relation d’assurance pertinente pour la pension ou d’un emploi aient été accomplies en dehors de l’Allemagne, par exemple dans l’ancien territoire oriental allemand ou dans des États de l’ancien bloc de l’Est. Il faut en outre présenter des justificatifs appropriés, et en cas de doute, une attestation sur l’honneur des périodes peut également être acceptée. Il doit également être établi que l’activité ou la période pertinente au regard de l’assurance accomplie dans le pays d’origine est effectivement comparable au droit allemand de la retraite, ce qui inclut les vérifications dites d’équivalence. Les conditions légales sont assorties de nombreuses règles d’exclusion et particulières dans la FRG, notamment en ce qui concerne certains groupes de personnes ainsi que la loyauté politique envers la République fédérale d’Allemagne ou pour éviter les doubles prestations provenant des systèmes de retraite étrangers et allemands.

Comment le contrôle et la reconnaissance juridiques des périodes de rente étrangère sont-ils effectués par l’organisme de retraite ?

Le contrôle et la reconnaissance des périodes de rente étrangère sont effectués par l’organisme d’assurance retraite compétent dans le cadre d’une procédure administrative. Le demandeur doit fournir à l’organisme d’assurance retraite tous les documents requis, tels que des preuves d’emploi, de formation, d’activité indépendante ou de périodes soumises à assurance dans le pays d’origine. L’assurance retraite vérifie l’authenticité, le caractère complet et la conformité aux critères de justification légaux de la loi sur la rente étrangère. Une vérification au cas par cas est souvent réalisée, au cours de laquelle des auditions ou attestations supplémentaires sont acceptées en cas d’absence de documents officiels, notamment en raison de circonstances de guerre ou de fuite. L’organisme de retraite prend également en compte les accords internationaux qui peuvent faciliter ou empêcher la prise en compte, et vérifie sur la base des règles légales si des motifs d’exclusion s’appliquent, comme, par exemple, des doubles prestations issues de droits à la retraite à l’étranger. La décision susceptible de recours est notifiée au demandeur par voie de décision administrative ; en cas de refus, il est possible de déposer un recours gracieux et une action devant le tribunal des affaires sociales.

Quels motifs d’exclusion existent-ils en droit pour les périodes de rente étrangère ?

La loi sur la rente étrangère prévoit différents motifs d’exclusion qui, le cas échéant, entraînent l’absence de reconnaissance des périodes de rente étrangère. Notamment, les droits à la retraite déjà accordés ou versés pour les mêmes périodes dans le pays d’origine, afin d’exclure toute double prestation. Sont également exclues les périodes postérieures à l’installation en République fédérale d’Allemagne, ainsi que les emplois non soumis à l’assurance sociale. La loi prévoit en outre l’exclusion des personnes ayant eu un comportement gravement répréhensible, notamment le soutien à des régimes totalitaires ou à des activités antisémites dans le pays d’origine. Ces critères d’exclusion sont détaillés dans les articles de la loi et sont vérifiés concrètement par les organismes de retraite lors de l’examen de la demande.

Quels sont les effets juridiques d’une pension déjà accordée à l’étranger sur le droit à une rente étrangère ?

Si une personne reçoit déjà une pension à l’étranger pour les mêmes périodes, la situation juridique est clairement définie : le droit à la prise en compte de ces périodes au titre de la rente étrangère est supprimé ou réduit en conséquence. L’objectif est d’éviter ce qu’on appelle la « double pension ». Une demande expresse sur les droits à la retraite déjà existants ou demandés dans le pays d’origine a lieu lors du dépôt et de l’examen de la demande. Si le droit à la retraite est ultérieurement reconnu à l’étranger, un réexamen et le cas échéant un remboursement ou un ajustement de la pension allemande peuvent être exigés. Dans certains cas, une prise en compte sur la base d’accords bilatéraux de sécurité sociale est toutefois possible, si cela est expressément réglé. Les dispositions légales correspondantes figurent dans les articles pertinents de la loi sur la rente étrangère et visent à garantir que les prestations publiques ne soient pas perçues en double.

Quels sont les délais juridiques à respecter pour la demande de reconnaissance des périodes de rente étrangère ?

La demande de reconnaissance des périodes de rente étrangère ne fait l’objet d’aucun délai légal d’exclusion, elle peut donc en principe être introduite même après le début de la retraite. Toutefois, la date de la demande influe sur le montant de la pension et sur le début des paiements. Si la demande est introduite tardivement, le versement de la pension commence en principe le mois suivant la demande, et non rétroactivement. En outre, certains délais doivent être respectés pour la transmission des justificatifs, notamment lorsque l’organisme de retraite exige des documents complémentaires. Afin de garantir l’exercice du droit, il est conseillé de déposer la demande le plus tôt possible et de manière complète, dès lors que tous les documents nécessaires sont disponibles, car l’obtention ultérieure de documents depuis l’étranger peut être très longue. En cas de refus, un recours peut être formé dans le mois suivant la notification de la décision, et, en cas de désaccord persistant, une action pourra être introduite devant le tribunal des affaires sociales.

Quelles sont les conséquences légales d’une indication inexacte ou fausse lors de la demande de rente étrangère ?

Les indications ou déclarations incorrectes dans la demande de rente étrangère sont poursuivies comme infraction administrative ou pénale, selon la gravité de l’infraction. Si des informations inexactes, fournies par négligence grave ou intention, conduisent à un versement indu de la pension, le Code social prévoit des peines allant jusqu’à l’emprisonnement ou de lourdes amendes. L’organisme de retraite est également en droit de réclamer les prestations indues par une décision de remboursement, cette obligation de remboursement s’étendant également aux héritiers. L’organisme de retraite est tenu, dans le cadre du principe d’investigation d’office, de vérifier les informations fournies. Quiconque fournit sciemment ou par négligence des fausses déclarations s’expose donc à un risque juridique et financier considérable.

Quel est le recours juridique contre une décision de refus de reconnaissance des périodes de rente étrangère ?

Le recours en cas de refus d’une demande de reconnaissance des périodes de rente étrangère s’effectue en principe par la voie du recours gracieux. Après réception de la notification administrative de refus, le demandeur peut former un recours écrit ou en demander la consignation à la section émettrice dans un délai d’un mois. Le service des recours de l’organisme de retraite statue sur ce recours. Si le recours n’est pas accueilli, il est possible de saisir le tribunal compétent des affaires sociales. Même devant ce tribunal, le respect des conditions juridiques et la correcte application des dispositions légales sont examinés en détail. La protection juridique peut, le cas échéant, être assurée par l’intervention d’un avocat ou par des associations d’intérêts comme le Sozialverband Deutschland. Dans certains cas particuliers, un recours est également possible auprès de la Cour sociale régionale et, en dernier lieu, auprès de la Cour sociale fédérale.