Définition et portée de la réhabilitation professionnelle (RDA)
Die réhabilitation professionnelle (RDA) englobe la compensation juridique des désavantages professionnels subis par des personnes en raison de persécutions politiques ou de mesures arbitraires prises par les organes étatiques de la République Démocratique Allemande (RDA). L’objectif est de supprimer ou d’atténuer les désavantages dans la vie professionnelle découlant de motifs politiques ou de réglementations de la RDA, incompatibles avec les principes d’un État de droit.
La réunification de l’Allemagne et la reconnaissance des injustices commises en RDA ont mené à l’adoption de lois fédérales permettant d’examiner et de corriger, le cas échéant, les désavantages professionnels antérieurement subis. La réhabilitation professionnelle constitue un volet essentiel du traitement des injustices étatiques commises sous la dictature du SED.
Bases légales de la réhabilitation professionnelle (RDA)
Lois de réhabilitation depuis 1990
Les fondements juridiques de la réhabilitation professionnelle des personnes persécutées politiquement en RDA sont principalement établis par la Loi sur la réhabilitation professionnelle (BerRehaG) et par la Loi sur la réhabilitation administrative (VwRehaG) Ces deux lois définissent les possibilités de reconnaissance, d’indemnisation et de suppression des désavantages professionnels résultant de mesures politiques prises durant l’époque de la RDA.
Loi sur la réhabilitation professionnelle (BerRehaG)
La BerRehaG s’adresse spécifiquement aux personnes qui ont été désavantagées dans leur vie professionnelle à cause de la persécution politique en RDA. Elle est entrée en vigueur en 1994 et définit les conditions, la procédure de reconnaissance, l’étendue de la réhabilitation ainsi que les prestations aux bénéficiaires.
Loi sur la réhabilitation administrative (VwRehaG)
La VwRehaG permet l’annulation des actes administratifs qui perdurent dans le temps et réglemente la réparation pour les mesures du régime SED, prises sous forme de décisions ou d’actes administratifs, comme le retrait de diplômes professionnels ou de places d’études.
Objectif et champ d’application
La législation vise à rendre justice aux victimes de discriminations professionnelles fondées sur des motifs politiques. Cela concerne notamment :
- licenciements abusifs pour des raisons politiques,
- mesures disciplinaires (telles que rétrogradations ou interdictions d’exercer une profession),
- refus d’accès à la formation, aux études ou à la formation continue professionnelle,
- mises à la retraite anticipée et forcée,
- limitations dans la progression professionnelle ou dans les échelons de rémunération.
Conditions de la réhabilitation professionnelle
Qui peut déposer une demande ?
Ont droit à déposer une demande les personnes qui ont été désavantagées dans leur vie professionnelle pour des raisons politiques, de manière démontrable. Cela comprend les mesures prises à l’encontre des salariés, des fonctionnaires, ainsi que des personnes en formation dans le système éducatif de la RDA, à condition que ces mesures aient été motivées par la persécution politique ou le mépris arbitraire des principes d’un État de droit.
Critères déterminants pour la reconnaissance
La réhabilitation professionnelle est généralement accordée si le désavantage est fondé sur une décision contraire à l’État de droit, et particulièrement motivée par des raisons politiques. Critères principaux :
- La mesure ou la décision a été prise entre le 8 mai 1945 et le 2 octobre 1990 sur le territoire de la RDA.
- La mesure étatique visait à réaliser des objectifs politiques ou a été prise au mépris des principes de l’État de droit.
- Tant les désavantages directs qu’indirects peuvent être considérés.
Procédure de réhabilitation professionnelle
Dépôt de la demande et compétence
La demande de réhabilitation professionnelle doit être adressée par écrit à l’autorité compétente (le plus souvent, il s’agit des administrations régionales). Les éléments requis sont :
- Présentation des faits (nature et ampleur du désavantage),
- justificatifs (dans la mesure du possible, par exemple certificats, attestations, décisions, extraits de dossier, déclaration sur l’honneur).
Examen et procédure d’enquête
Après le dépôt de la demande, il est examiné si les atteintes alléguées résultent, avec une grande probabilité, de la persécution politique. La procédure est en principe gratuite. L’autorité enquête d’office, notamment en sollicitant les dossiers, en interrogeant des témoins et en examinant les documents historiques.
Décision et voies de recours
L’autorité compétente statue par décision écrite sur la demande. En cas de rejet, il existe la possibilité de former un recours gracieux, et le cas échéant, d’engager une action devant les tribunaux administratifs.
Conséquences juridiques de la réhabilitation professionnelle
Annulation et suppression des décisions préjudiciables
En cas de reconnaissance, la réhabilitation professionnelle comprend :
- l’annulation des actes administratifs défavorables (par exemple arrêtés d’embauche, de licenciement ou d’affectation),
- la revalidation des diplômes ou des qualifications professionnelles,
- la correction des certificats ou des entrées dans le livret de travail.
Compensations et réparation
Les personnes concernées ont droit à des compensations, notamment :
- compensation en matière de retraite pour les périodes de travail non effectuées et pour le temps de désavantage,
- prise en compte prioritaire lors de la réorientation ou de la formation professionnelle,
- indemnités compensatrices pour les salaires non perçus, dans la mesure où ces pertes peuvent être concrètement prouvées.
Inscription de la réhabilitation
Les cas reconnus sont enregistrés dans le registre central. Les inscriptions correspondantes dans les livrets de travail ou les attestations peuvent être supprimées ou complétées à la demande des personnes concernées.
Problèmes particuliers et délimitations
Délimitation par rapport à la réhabilitation pénale
La réhabilitation professionnelle doit être distinguée de la réhabilitation pénale, visant la levée de condamnations pénales contraires à l’État de droit. Les deux formes de réhabilitation peuvent souvent se recouper, par exemple lorsqu’une poursuite pénale pour des motifs politiques a également eu des conséquences professionnelles.
Motifs d’exclusion et cas de rejet
La réhabilitation professionnelle est exclue dans les cas suivants :
- mesures fondées exclusivement sur une condamnation pénale ou disciplinaire légalement prononcée,
- désavantages qui ne résultent pas d’une persécution politique mais d’autres motifs légaux,
- Les décideurs ayant eux-mêmes commis de graves injustices peuvent être exclus de la réhabilitation.
Importance de la réhabilitation professionnelle dans le contexte sociétal global
La réhabilitation professionnelle des anciens citoyens de la RDA est un élément central de la reconnaissance et du traitement des injustices commises sous le SED. Elle contribue à restaurer la dignité et les chances des personnes affectées, et à sensibiliser la société aux conséquences de l’arbitraire politique. Garantir une réhabilitation exhaustive et équitable constitue une contribution essentielle à l’État de droit et au traitement de l’histoire de la division allemande.
Sources : Bases juridiques : Loi sur la réhabilitation professionnelle des injustices du SED (BerRehaG), Loi sur la réhabilitation administrative (VwRehaG), lois de rectification des injustices du SED.
Informations officielles : Ministère fédéral de la justice, administrations régionales, Archives fédérales.
Questions fréquemment posées
Quelles sont les conditions juridiques à remplir pour bénéficier d’une réhabilitation professionnelle selon les lois de réparation des injustices de la RDA ?
Les conditions juridiques pour une réhabilitation professionnelle sont principalement régies par la loi sur la réhabilitation professionnelle (BerRehaG). Il doit d’abord être établi qu’une atteinte à la carrière de la personne concernée, contraire à l’État de droit, a été infligée par des mesures émanant des organes de l’État de la RDA. Sont concernés, par exemple, les licenciements injustifiés, mutations, interdictions ou refus de formation, atteintes à la réputation ou autres actes administratifs liés à une persécution ou discrimination politique. Les intéressés doivent rendre crédible que ces mesures ont été prises sans justification légale suffisante, arbitrairement ou pour des motifs politiques. Il importe également que les actes examinés aient eu lieu à l’époque de la RDA, c’est-à-dire entre 1949 et 1990. Le demandeur doit en outre avoir subi un préjudice professionnel concret du fait de la mesure illicite. L’examen et la reconnaissance des conditions s’effectuent dans le cadre d’une procédure formelle auprès des autorités administratives compétentes.
Comment présenter une demande de réhabilitation professionnelle, et quels documents sont requis ?
La demande doit être faite par écrit auprès de l’administration compétente, en général celle du Land où réside le demandeur. La demande doit décrire en détail les désavantages professionnels subis et leur lien avec une persécution politique. Il convient également d’y joindre tous documents pertinents tels que contrats de travail, lettres de licenciement, décisions de refus, décisions administratives, témoignages et, le cas échéant, toute autre preuve démontrant les mesures et leurs effets. La preuve peut aussi être apportée par indices, surtout si les documents originaux ne sont plus disponibles. Au cours de la procédure, l’autorité peut demander des informations ou des preuves complémentaires. La présentation de la demande est gratuite pour les intéressés, et peut, le cas échéant, être poursuivie après le décès du bénéficiaire par les héritiers, le conjoint ou les enfants (dite qualité pour agir des ayants droit).
Quelles sont les conséquences juridiques d’une réhabilitation professionnelle reconnue ?
Lorsque la réhabilitation professionnelle est reconnue, la loi accorde divers droits : la personne concernée a notamment droit à une prise en compte prioritaire dans les dispositifs d’aide à l’emploi et d’insertion professionnelle. Elle a aussi droit à la correction de son parcours professionnel dans les certificats ou le livret de travail ainsi qu’à la suppression ou la rectification des inscriptions figurant dans les documents administratifs et d’entreprise qui sont la conséquence d’une mesure contraire à l’État de droit. Dans certains cas, la reconnaissance des diplômes et qualifications professionnels peut être obtenue si leur obtention a été empêchée pour des raisons politiques. En outre, la loi prévoit, sous conditions, des prestations au titre de la compensation des préjudices professionnels ainsi que la validation rétroactive des droits à la retraite. L’indemnisation financière des préjudices professionnels dépend de la constatation et de l’évaluation du dommage, et est essentiellement encadrée dans la compensation des préjudices professionnels.
Comment la vérification et l’évaluation de la persécution politique et de ses effets sur la carrière professionnelle sont-elles effectuées ?
L’autorité compétente examine au cas par cas s’il existe un lien de causalité entre la mesure invoquée et une persécution politique ou l’arbitraire. Cela se fait sur la base des dossiers, des témoignages éventuels et, le cas échéant, d’expertises historiques. Sont pris en compte tant les critères objectifs du droit applicable en RDA et les conditions sociales de l’époque, que les circonstances subjectives de chaque affaire. Il est notamment examiné si la mesure était effectivement fondée sur des motifs politiques ou si elle a été prise pour d’autres raisons juridiquement admissibles. L’autorité évalue également dans quelle mesure la carrière professionnelle a été entravée ou compromise par la mesure, y compris les conséquences indirectes et à long terme. La décision est rendue par notification motivée.
Existe-t-il une possibilité de recours ou de contrôle juridictionnel en cas de refus de la demande de réhabilitation ?
Oui, en cas de notification de refus par l’autorité de réhabilitation, le candidat dispose d’un recours juridictionnel. Un recours gracieux peut être formulé auprès de l’autorité ayant rendu la décision dans le délai imparti (généralement un mois). Si ce recours est lui-même rejeté, le demandeur peut introduire un recours devant le tribunal administratif compétent. La procédure judiciaire est gratuite et vise un contrôle approfondi de la décision administrative tant sur les faits que sur le droit. Les tribunaux examinent notamment si les exigences légales ont été correctement appliquées, et peuvent procéder à la collecte de preuves (par exemple, audition de témoins, expertises). Dans certains cas, la procédure peut se poursuivre jusqu’au Tribunal administratif fédéral.
Quels délais doivent être respectés lors du dépôt d’une demande ?
Il n’existe en principe pas de délai absolu pour la présentation d’une demande de réhabilitation professionnelle ; la loi prévoit un « délai ouvert ». Toutefois, il est dans l’intérêt du demandeur de déposer sa demande le plus tôt possible, certains droits (par exemple, indemnisation financière, recalcul des retraites) pouvant dépendre de dispositions de dates de référence ou de délais rétroactifs. Pour certaines prestations, telles que l’indemnisation des préjudices professionnels, des délais d’exclusion s’appliquent aux paiements rétroactifs. En cas de décès de la personne concernée, les héritiers ou ayants droit doivent en général déposer la demande dans l’année suivant le décès.
Les ayants droit peuvent-ils prétendre à une réhabilitation professionnelle ?
Les ayants droit (notamment le conjoint, les enfants et, dans certains cas, d’autres proches) peuvent, sous certaines conditions, poursuivre la demande après le décès de la personne concernée ou faire valoir eux-mêmes des droits. Ils ont le droit de mener à terme la procédure de réhabilitation et, le cas échéant, d’obtenir le versement de prestations en suspens ou futures (par exemple, pensions, indemnités pour préjudices professionnels). Les réglementations prévoient à cet effet un droit spécifique des héritiers et, le cas échéant, une pension de veuve ou d’orphelin, dès lors qu’elle résulte directement de la réhabilitation reconnue. Là aussi, des délais et des obligations de preuve concernant le lien familial et l’état d’avancement du dossier s’appliquent.